Non, il n'est pas si soporifique que ça...Philip Marlowe a écrit : Film somme
Mulholland Drive (David Lynch - 2001)
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Now, you will see me one more time if you do good. You'll see me two more times if you do bad. Goodnight.Sailor G.Kelly a écrit :Donc, je viens de voir ce film. Je n'ai rien compris. Et comme je l'ai déjà dit ailleurs sur le forum, je mène mon enquête pour tenter de comprendre, ne serait que la moitié du film.
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Ce genre de sentences m'agace profondément ("Machin fait encore une fois du Machin"). Le gars a son style, son univers, et les développe comme personne. Si encore on parlait d'un pâle imitateur, je pourrais comprendre qu'on utilise ça comme un reproche, et encore.MJ a écrit :Un accomplissement partiel, beaucoup de talent, j'ai de l'admiration pour bien des passages mais j'ai l'impression qu'avec ce film Lynch commence à faire du Lynch.
J'aime toutefois beaucoup.
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Malgré certaines apparences, Lost Highway et Mulholland Drive sont des oeuvres très différentes. La première est avant tout l'histoire d'une psychose, alors que la seconde est celle d'une actrice qui finira par se perdre dans le monde (apparemment impitoyable) d'Hollywood. Ainsi, pour reprendre les exemples que tu donnes, la scène de la "séance de casting" est touchante parce qu'elle donne à voir l'audition "parfaite" fantasmée par Diane, actrice qui, dans la réalité, connaît moins de succès. Les "scènes saphiques", dans la première partie du film, et en fait toute la relation des deux personnages principaux dans cette même première partie (leur rencontre, puis la quête d'identité de Rita), sont bouleversantes parce qu'elles figurent les rêves magnifiques et déçus (ou impossibles) d'une amante "trahie". Ce dernier point pourrait évidemment être rapproché de certains passages de Lost Highway (comme de ceux de la moitié des films de l'histoire du cinéma), mais sa tonalité (pathétique) et sa thématique le rendent "suffisamment" singulier, même dans la seule filmographie de David Lynch. Pour démontrer l'unicité de chacune de ses oeuvres, on pourrait, bien entendu, multiplier les exemples. Reprocher à ce cinéaste de maintenir, pour "arriver à ses fins", son style (grandiose!) d'un film à l'autre, c'est, je crois, lui faire un bien mauvais procès. D'ailleurs, de ce point de vue, les composantes essentielles de ce style (l'onirisme, la peur, la distorsion de la réalité, etc.) étaient déjà présentes dans Twin Peaks: Fire Walk with Me, voire dans Blue Velvet. Doit-on pour autant considérer que Lost Highway est une redite ? Certainement pas ! Il en va de même pour Mulholland Drive.MJ a écrit :Je m'explique:
Jusque-là Lynch a créé les ambiances et atmosphères que l'on connaît, construit des labyrinthes dans lesquels la plupart des cinéphiles (dont moi!) se perdent avec délice. Or là il sait ce que les gens attendent de lui, et c'est exactement là où il va. Ca peut paraître infondé dans le sens que s'il avait réalisé Mulholland Dr. dix ans plus tôt je n'aurais pas pu lui reprocher ça, mais c'est mon sentiment. Et en ce sens Une Histoire Vraie est un film autant si ce n'est plus intéressant que celui-ci. D'autant plus que tout est déjà dit avec Lost Highway.
Certains passages me transportent vraiment tel la séance de casting, les scènes saphiques mais j'ai un sentiment que je n'arrive pas à exprimer autrement que Lynch commence à faire du Lynch.
Je ne sais pas si je suis le seul à ressentir ça...
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Carlito a écrit :Now, you will see me one more time if you do good. You'll see me two more times if you do bad. Goodnight.Sailor G.Kelly a écrit :Donc, je viens de voir ce film. Je n'ai rien compris. Et comme je l'ai déjà dit ailleurs sur le forum, je mène mon enquête pour tenter de comprendre, ne serait que la moitié du film.

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En écoutant Daney hier soir : "toutes les fois qu'on se rend compte qu'un cinéaste qui passait pour un visionnaire, pour un créateur d'espaces oniriques [...] on se rendait compte que ses films étaient une description absolument banale de ce qu'il avait sous les yeux à l'époque et que lui seul voyait..."
Daney évoque ensuite Fellini, j'ai pensé également à Lynch et à son sublime Mulholland Drive, un film des plus réalistes sur un univers banal pour Lynch : Hollywood...
Daney évoque ensuite Fellini, j'ai pensé également à Lynch et à son sublime Mulholland Drive, un film des plus réalistes sur un univers banal pour Lynch : Hollywood...
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Pour ma part, cette critique là ("Lynch fait du Lynch") est plutôt flatteuse.Billy Budd a écrit :Tu t'emmêles les pinceaux, ou les sources, c'est à l'époque de Wild at heart que certains critiques avaient écrit que Lynch faisait du LynchMJ a écrit :j'ai l'impression qu'avec ce film Lynch commence à faire du Lynch.
Il est bien connu qu'au fond, les plus grands cinéastes font toujours le même film.
Combien sont-ils les cinéastes actuels immédiatement identifiables par leur signature visuelle ou thématique ? (Lynch, Burton, Cronemberg, Tarantino, Almodovar...)
Il s'agit là au contraire d'une grande force, à mon sens.
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Bien sûr que c'est une force d'avoir un style. Mais en général, cette critique là sert plutôt à réduire un film à un objet facilement identifiable et paresseux que l'on peut mettre dans une case, à rien d'étonnant donc. Pas spécialement flatteur. Dirais-tu de Lettre d'une Inconnue : "Mouais, Ophuls fait du Ophuls" ? Il n'y a qu'à voir les critiques de Libération sur les films de Spielberg qui se réduisent presque systématiquement à "Spielberg fait du Spielberg".Memento a écrit :Pour ma part, cette critique là ("Lynch fait du Lynch") est plutôt flatteuse. Il s'agit-là au contraire d'une grande force, à mon sens.