
1979. Réalisé par Ridley Scott.
Scénario de Dan O'Bannon. Musique de Jerry Goldsmith.
Avec: Sigourney Weaver, Tom Skeritt, Veronica Cartwright, Ian Holm, Harry Dean Stanton...
J'ai redécouvert hier le film de Scott et, comme je l'ai déjà écrit dans le topic consacré au prochain coffret DVD des 4 films qui sortira, j'ai été bluffé au point de changer au niveau de mes préférences (avant je préférais le deuxième opus, par James Cameron). J'adore le principe que le film démarre dans de la science-fiction pure, avant de passer au huis-clôt terrifiant...
Au départ, le lieutenant Ripley superbement incarné par Sygourney Weaver, devait être un homme. Quand il fut décidé que ce serait un personnage féminin, le rôle devait être à l'origine jouée par Veronica Cartwright, qui interprètera finalement le personnage de Lambert. Les producteurs du film ont finalement décerné le rôle d'Ellen Ripey à Sigourney Weaver qui était alors une jeune débutante (elle n'avait tourné que dans deux films auparavant), grâce à son physique plus androgyne. Sigourney Weaver fut donc la grande révélation d'Alien, le Huitième Passager. Ian Holm est également très étonnant dans ce film.


L'artiste d'origine suisse H.R. Giger a réalisé seul le design de la créature de l'Alien, considérée aujourd'hui comme une œuvre d'art à part entière. Giger s'est inspiré d'un mélange de fragments organiques avec des pièces mécaniques. La maquette a été ainsi conçue avec de vrais ossements assemblés avec de la plasticine sur des tuyaux et des pièces de moteur. Cette nouvelle forme d'art contemporain sera nommée par ses soins la "biomécanique".
Une des choses qui m'a le plus marqué dans le film est le travail sur le son. Il y a une ambiance propre à l'univers de Ridley Scott (battements de cœur, bruits électroniques assez étranges, etc.) que l'on retrouvera dans Blade Runner. L'atmosphère angoissante provient également de l'aspect visuel du film, via de saisissants jeux de lumière provenant des leds, des ampoules, ou des écrans d'ordinateurs, souvent reflétées sur les visages ou le verre des casques au début du film. Le décor du vaisseau baigne dans une ambiance très sombre, glauque, et même humide qui contribue à obtenir un climat oppressant et claustrophobe. Alien est le deuxième film de Ridley Scott, deux ans après Les Duellistes. Alien lui permettra de faire connaître au monde entier ses étonnantes capacités esthétiques, qu'il a hérité de ses débuts dans le cinéma publicitaire.

Le film devait être au départ réalisé par Walter Hill, qui finalement ne participa qu'au scénario (il n'est néanmoins pas crédité). Ridley Scott a déclaré qu'il aurait souhaité faire une fin beaucoup plus sombre: il voulait que la créature tue sauvagement le lieutenant Ripley lors du face-à-face final dans la nacelle spatiale, puis que l'Alien s'assoit et prenne la voix de Ripley en envoyant un message rassurant d'arrivée sur la planète Terre! Mais la société de production 20th Century Fox n'était pas très enjoué à l'idée d'une fin aussi bizarroïde que désespérée. La musique de Jerry Goldsmith est excellente, et elle apporte au film une part de mystère et de suspens supplémentaire. Malheureusement, le Golden Globe de la Meilleure Musique Originale lui échappera, le jury lui ayant préféré celle d'Apocalypse Now. Le bruit d'une espèce de coup de marteau sur de la tôle répété plusieurs fois en écho, a été rerpris par James Horner dans la B.O. du Aliens de Cameron.

Ma note: 5/6.

1986. Réalisé par James Cameron.
Scénario de James Cameron, David Giler et Walter Hill. Musique de James Horner.
Avec: Sigourney Weaver, Carrie Henn, Michael Biehn, Paul Reiser, Lance Hericksen, Bill Paxton.
En 1986, James Cameron signe Aliens, le Retour, une suite résolument plus musclée et axée sur les armes que son prédecesseur. Le film s'écarte du sujet initial pour nous offrir un spectacle visuel très spectaculaire.
Unique rescapée du vaisseau cargo Nostromo, Ellen Ripley revient sur Terre, cinquante ans après son départ (une défaillance technique du vaisseau l'a fait hiberner beaucoup plus longtemps que prévu). Elle raconte alors son aventure dans l'espace, de sa rencontre avec l'Alien sur la planète Archeron qui se trouve alors habitée par des colons. Tous les scientifiques demeurent méfiants et incrédules jusqu'au moment où toutes les communications avec la colonie sont soudainement coupées.

Les suites marchaient aussi bien à l'époque qu'à l'heure actuelle: Poltergeist 2, Psycho 3, Indiana Jones et le Temple Maudit, Freddy 3, Rambo 2, Vendredi 13... Les gros bras et les marines perdus au Vietnam prolifèrent dans le cinéma américain. Star Wars a clôt sa (première) trilogie, et le fantastique et la SF ne s'est jamais portée aussi bien au cinéma, avec des films comme Retour Vers le Futur, Highlander ou E.T. de Spielberg qui a battu tous les records d'entrées dans le monde. La Fox se dit que 7 ans sans un nouvel Alien sur les écrans c'est beaucoup trop, et ils ont fait appel à James Cameron (qui venait de sortir un petit film très prometteur, Terminator) pour le réaliser. Entre-temps, Terminator grimpe au box-office et Cameron est engagé sur-le-champ.

D'abord contacté, le graphiste Giger (auteur de l'Alien du premier épisode) n'a finalement pas participé à Aliens, comme l'ensemble de l'équipe précédente, sauf Ron Cobb aux décors. Les Aliens du film paraissent alors plus organiques. Stan Winston, connu pour avoir réalisé de nombreuses créatures du cinéma, de Predator à Jurassic Park (et d'avoir notamment créé les monstres du clip "Thriller" de Michael Jackson) remplace Carlo Rambaldi, concepteur des effets spéciaux mécaniques du film de Scott. Winston a déjà travaillé avec Cameron sur Terminator, puis après sur Terminator 2. Le succès d'Aliens lança véritablement la série et ses produits dérivés.

Dans la version longue, on y apprend non seulement que Ripley avait une fille, mais qu'elle est morte de vieillesse pendant son long voyage. Cette perte justifie alors son acharnement à sauver Newt, la petite orpheline. Évidemment, dans la version ciné, cette impulsion maternelle semblait alors très artificielle sans cette scène capitale de la version longue.
Mais l'apport primordial d'Aliens c'est, bien sûr, la Reine pondeuse, qui créé un lien direct avec Alien, en résolvant un de ses mystères: l'origine des œufs trouvés. Elle donne lieu à une confrontation entre deux figures maternelles: Ripley qui protège Newt, et la Reine qui protège ses œufs.
Certains ont trouvé ce nouvel épisode un peu trop mâle. Il est vrai que Sigourney Weaver montre ses muscles et ressemble plus à Rambo qu'à Ripley. Mais personnellement, je l'ai trouvé pas mal. Il ne vaut peut-être pas le chef-d'œuvre de Scott, mais il est efficace.

Ma note: 4,5/6.

1992. Réalisé par David Fincher.
Scénario de David Giler, Walter Hill et Larry Fergusson. Musique d'Elliot Goldenthal.
Avec: Sigourney Weaver, Charles S. Dutton, Charles Dance.
Ripley a échappé au carnage de l'ancienne colonie sur la planète Archeron, elle est la seule survivante du crash de la navette sur la planète inhospitalière nommée Fury 161. Toute la planète a été transformé en immense pénitencier dirigée par le gourou Dillon. Les prisonniers acceptent mal l'arrivée de Ripley. Un Alien tombé sur la planète avec la capsule de sauvetage de Ripley a investi le corps d'un chien et le centre pénitentiaire va être rapidement contaminé. Ripley prend peu à peu conscience qu'elle porte en elle un Alien, et pas des moindres: une mère porteuse.

David Fincher était un jeune réalisateur de 27 ans qui se consacrait aux clips jusqu'à que la Fox lui confie le troisième volet de la série Alien. Le réalisateur néo-zélandais Vincent Ward avait d'abord été contacté, et dans sa proposition de scénario, Ripley est recueillie par des moines vivant comme à une époque moyen-âgeuse sur une planète perdue. S'il n'a pas été retenu comme réalisateur, il reste crédité au générique pour le sujet qui reste effectivement lisible dans le film. Sigourney Weaver co-produit pour la première fois le film. Fincher exigera que Ripley apparaisse les cheveux rasés à l'écran (pour des raisons sanitaires dans le scénario). Weaver accepte après avoir demandé qu'on lui augmente son salaire.

Il semble que les producteurs aient choisi Fincher pour mieux maîtriser le film et son développement. Des rumeurs ont circulées, comme quoi le scénario s'écrit au jour le jour, la participation de Giger, qui s'investit totalement dans le projet, tourne au fiasco... Ce sera pour le peintre, le plus mauvais des Aliens! Et les mots de Fincher n'arrangent pas les choses: il renie catégoriquement le film, ne le considérant pas comme "son" film.
Pour beaucoup, le défaut principal du film c'est la mort de Ripley. De même que ce troisième film est le plus original et le plus noir de la série: les survivants d'Aliens sont tous tués dès le début, dans le crash de la capsule de secours du Sulaco, le vaisseau des marines du film précédent. C'est peut-être en partie à cause de la noirceur et du scénario que le film sera le moins rentable des trois. Le film fut cependant bien acceuilli en france par le public comme par la critique. Je n'ai pas vraiment d'affection pour ce film. Il est trop glauque et pas assez inspiré selon moi.

Ma note: 3/6.

1997. Réalisé par Jean-Pierre Jeunet.
Scénario de Joss Whedon. Musique de John Frizzel.
Avec: Sigourney Weaver, Winona Ryder, Dominique Pinon, Ron Perlman, Gary Dourdan.
Ripley s'était suicidée après s'être rendue compte qu'elle avait été fécondée par un Alien. Plusieurs siècles plus tard, Gediman, le chef d'une équipe de généticiens à bord de la station spatiale Auriga, ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d'un alien. Ripley possède désormais toutes les caractéristiques des extra-terrestres dans le corps d'une femme. Elle est retirée de sa "mère", une reine pondeuse Alien et se retrouve emprisonnée pendant que les généticiens se lancent dans l'élevage d'Aliens qu'il ont la ferme intention de ramener sur Terre...

Le renouveau vient de la France par l'intermédiaire du réalisateur français Jean-Pierre Jeunet (mais les producteurs avaient d'abord pensé à Danny Boyle). Qui dit nouveau réalisateur, dit nouvelle esthétique. Mais avec ce choix, on pense à celui de David Fincher qui avait subi d'énormes pressions de la part de la major company. Alors d'emblée les choses sont clarifiées: les producteurs comprennent que s'ils veulent que Jeunet s'exprime avec le maximum de créativité à l'écran, il faut lui laisser de la liberté du côté de la réalisation. Jeunet s'entoure rapidement de talents connus et devenus amis: Darius Khondji (chef opérateur), le studio d'effets spéciaux français Duboi et embarque le script vers une dimension plus surréaliste. Son plus proche collaborateur, Pitof, l'un des fondateurs du studio français Duboi, est nommé réalisateur de seconde équipe et directeur des effets spéciaux.


Ce fut l'un des tournages les plus secrets de l'année, et un des plus éprouvants. Jeunet a aussi eu l'idée folle de faire plonger tout le casting en apnée. Il a déclaré avoir plus appris en 7 mois aux USA qu'en 10 ans en France. Le film fut bien acceuilli par les pros et le public.
Malgré ça, je n'aime pas ce film. Si j'aime l'Aliens de Cameron qui était pourtant très différent de l'esprit du Scott, celui de Jeunet est plutôt burlesque et pas franchement effrayant. Un vrai nanar qui m'a bien déçu de son réalisateur à l'époque.

Ma note: 1/6. Désolé.

Allez, à vos claviers!
