MJ a écrit :A propos de Chaplin et du son, voilà ce qu'il en disait:
Je me trouvais à New-York quand um ami me dit qu'il avait assisté à des essais de synchronisation du son avec l'image; il me prédit que ce procédé n'allait pas tarder à révolutionner toute l'industrie cinématographique.
Je n'y repensais que quelques mois plus tard, quand les Warner Brothers produisirent leur première séquence parlante. C'était un film en costumes, montrant une très ravissante actrice déchirée silencieusement par quelque immense chagrin, ses grands yeux langoureux exprimant une angoisse dépassant de loin l'éloquence de Shakespeare. Puis brusquement un nouvel élément se trouvait introduit dans le film: le bruit qu'on entend quand on porte à son oreille un coquillage: "J'épouserais Grégory, même si je dois renoncer au trône." C'était un choc terrible, car nous étions jusqu'alors fascinés par la princesse. A mesure que le film avançait le dialogue devenait de plus en plus drôle, mais pas autant que les effets sonores. Quand la poignée de la porte du boudoir tournait, j'avais l'impression que quelqu'un venait de mettre en marche un tracteur agricole, et quand la porte se refermait, on aurait cru la collision de deux camions chargés de madriers.
Au début on ne savait pas contrôler le son: un chevalier errant en armure était aussi bruyant à lui tout seul qu'une aciérie, un simple dîner de famille faisait penser à l'heure de pointe dans un petit restaurant, et le bruit de l'eau qu'on versait dans un verre ressemblait à une sorte de gamme qui remontait le clavier jusqu'au contre-ut.
Je quittai la salle, persuadé que les jours du cinéma sonore étaient comptés.
Très beau, je trouve.
Illustration de celà dans Singing in the rain... avec le sketch des micros qui amplifient les battements de coeur, le bruit de l"épée qui traine sur le côté, etc. hilarant !
Bien Môsieur... Il sera fait comme vous désirez, Madâme.
Revu cet après-midi à la télé et c'est toujours aussi bon. Chaplin a, dans chacun de ses films, un nombre incalculables d'idées qui font mouche. Le personnage féminin n'apporte pas énormément à l'histoire sauf qu'elle permet à Charlot d'avoir un but dans la vie.
Quel plaisir de revoir la chanson de Charlot !
Question technique : la lettre de recommandation du directeue de prison ainsi que l'avis de recherche de la fille sont écrits en français. Ca a été fait dès le tournage, non? Ca veut dire qu'une version a été faite spécialement pour la France, alors.
J'ai vu hier soir la 2e heure d'un très beau documentaire sur Chaplin diffusé sur France 2. Je ne suis pas trop fan du réalisateur, eh oui... Néanmoins ce docu m'a vraiment donné envie de revoir certains longs métrages pas vus depuis mon enfance. Et comme je l'avais sous la main, en guise de mise en bouche je me suis regardé
LE KID de Charlie Chaplin
Finalement j'aime beaucoup. C'est comme un conte. Probablement que dans quelques siècles on montrera ce film comme on raconte aujourd'hui les contes de Perrault ou des frères Grimm. Plein de gags visuels très bien faits comme d'habitude. La courte durée du métrage m'a évité quelque ennui. Je trouve quand même que la fin est trop vite expédiée, j'en demandais plus, alors que la scène précédente (le rêve) m'a semblée superflue.
Bonne restauration du dvd Mk2. Image un peu floue tout de même. Dommage. Je me jette sur les bonus tout à l'heure...
Mes premiers films de Chaplin. J'avais une grosse lacune que j'essaie enfin de combler.
J'adore ce personnage qui se retrouve toujours dans des situations illarantes à cause du hasard. Je suis assez touchée par ce petit bonhomme qui veut toujours bien faire, et finit toujours en prison. Certaines blagues sont un peu répétitives, mais on ne s'en lasse pas et rit toujours autant. Les personnages féminins des deux films sont très interessants, ils sont accablés d'un malheur, mais finissent toujours par s'en sortir. J'aime beaucoup les musiques entrainantes, parcourant le film. Les petites notes symbolisant les paroles ou certaines expressions.
Les deux films ne se comparent pas, mais j'ai préféré je crois Les Lumières de la Ville, malgré le superbe plan final des Temps Modernes.
Grimmy a écrit :Même raconté par Chaplin, cette version est insupportable!
Le texte fait doublon avec l'image....
Ca fait plus une version pour non voyant, je trouve.
Cathwoman a écrit :La Ruée vers l'or était à l'origine (1925) un film muet accompagné au piano dans les cinéma. En 1942, Chaplin décida d'y ajouter une musique de sa composition et un commentaire, tout en supprimant les intertitres.
La version sonore ne me dérange pas (et pourtant Dieu sait à quel point je suis puriste en ce qui concerne Chaplin ). A condition bien sûr que ce soit Charlie himself qui commente. Et j'adore la musique du film, alors ...!
Le seul problème c'est que la fin a été coupée dans la version de 1942. Dans la version d'origine, le film s'arrête au moment où Charlot se fait prendre en photo en train d'embrasser Georgia alors que dans la version sonore, ils montent juste l'échelle du bateau en se tenant par la main.
Il paraît que c'est parce qu'à l'époque, Chaplin aurait été amoureux de son actrice principale (qui le lui rendait bien) et qu'il aurait tourné cette scène (torride?) de baiser. Mais en 1942, ayant trouvé la femme de sa vie, en la personne d'Oona O'Neill, il aurait préféré supprimer cette scène. Dommage...
En-dehors de cette fin coupée, n'y a-t-il pas d'autres scènes manquantes ou raccourcies dans la version de 1942 ?
Il me semble qu'on a aussi parlé d'une scène, dans la cabane isolée ? je ne sais plus quoi exactement, et comme je n'ai pas le DVD sous la main...
Grimmy a écrit :Même raconté par Chaplin, cette version est insupportable!
Le texte fait doublon avec l'image....
Ca fait plus une version pour non voyant, je trouve.
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J'ai toujours vu ce film en VF et je le considère comme mon Chaplin préféré.
J'essaierai un jour de me le passer en fermant les yeux pour voir.
"Avant, quand John Wayne entrait dans un saloon, tout le monde savait que c'était John Wayne. Aujourd'hui, quand un acteur entre dans un café, personne ne sait qui c'est." François Silvant
Cathwoman a écrit :
Le seul problème c'est que la fin a été coupée dans la version de 1942. Dans la version d'origine, le film s'arrête au moment où Charlot se fait prendre en photo en train d'embrasser Georgia alors que dans la version sonore, ils montent juste l'échelle du bateau en se tenant par la main.
Il paraît que c'est parce qu'à l'époque, Chaplin aurait été amoureux de son actrice principale (qui le lui rendait bien) et qu'il aurait tourné cette scène (torride?) de baiser. Mais en 1942, ayant trouvé la femme de sa vie, en la personne d'Oona O'Neill, il aurait préféré supprimer cette scène. Dommage...
En-dehors de cette fin coupée, n'y a-t-il pas d'autres scènes manquantes ou raccourcies dans la version de 1942 ?
Il me semble qu'on a aussi parlé d'une scène, dans la cabane isolée ? je ne sais plus quoi exactement, et comme je n'ai pas le DVD sous la main...
Certains plans ont en effet été supprimés, qui auraient fait redondant avec le commentaire audio.
Par contre, la seule scène en entier qui a été supprimée est bien celle de fin.
Mais encore une fois, tout a été fait selon la volonté de Chaplin, qui a tout fait pour rendre la version 1942 la seule version officielle.
Pour la ressortie du Kid en 1971, il a fait des coupes bien plus importantes...