Trés courte (environ 25 pages) mais néanmoins passionnante elle permet à l'auteur de dresser un portrait 'bien senti' des petits bourgeois parisiens et de décrire la belle idylle d'Henriette. Ce qui m'a le plus surpris en la relisant est l'allusion 'sexuelle' lors de la description du chant de l'oiseau. C'est évident et diablement osé !
Curieuse l'intrusion de Georges Bataille - même pour les besoins d'une figuration amicale - dans l'univers "impressionniste" du fils de l'auguste Pierre-Auguste.
Pour un écrivain qui a oeuvré comme on sait aux sources mêmes de la radicalité du mal et du sexe et donc contre tous les impressionnismes en littérature et la pensée de son temps, cela ne me laisse pas de m'interroger. Il est vrai qu'il y avait la belle Sylvia sur la balançoire dans la discrète scène où il fait une modeste apparition "sacrilège" en soutane et l'ami Georges - bien dans l'esprit de la nouvelle de Maupassant - n'avait pas lui non plus ses yeux dans ses poches ...
JamesCicero a écrit :Curieuse l'intrusion de Georges Bataille - même pour les besoins d'une figuration amicale - dans l'univers "impressionniste" du fils de l'auguste Pierre-Auguste.
Pour un écrivain qui a oeuvré comme on sait aux sources mêmes de la radicalité du mal et du sexe et donc contre tous les impressionnismes en littérature et la pensée de son temps, cela ne me laisse pas de m'interroger. Il est vrai qu'il y avait la belle Sylvia sur la balançoire dans la discrète scène où il fait une modeste apparition "sacrilège" en soutane et l'ami Georges - bien dans l'esprit de la nouvelle de Maupassant - n'avait pas lui non plus ses yeux dans ses poches ...
Mais la belle Sylvia (femme de Georges) Bataille n'a-t-elle pas épousé ensuite Jacques Lacan ? Curieux rapprochement aussi entre le monde de l'Impressionnisme et celui de la Psychanalyse, pourtant aux antipodes.
Redécouvert cette Partie de campagne dans la très bonne édition DVD de Canal. Je suis moins enthousiaste que certains en particulier sur la mise en place du film tout de même un peu laborieuse avec des personnages qui sont très caricaturaux et même si c'est Maupassant j'avoue ne pas trouvé celà très bien écrit, ou plutôt que c'est une écriture qui ne se prête guère au cinéma (le fim m'intéresse surtout quand il se tait : séance de la balançoire par exemple). De plus le jeu très théatral des comédiens, des personnages comme Anatole, n'arrange rien et Sylvia Bataille n'est pas très bonne non plus selon moi. Voilà pour la première moitié du film.
Et puis en prenant les barques, en rejoignant la rivière, le film devient beaucoup plus intéressant et bascule vers effectivement plus de poésie, de sensation, d'émotion. Cinématographiquement il devient aussi très impressionnant pour un film tourné en 36, avec ses plans de nature (la pluie qui tombe sur la rivière m'a beaucoup fait penser à Tarkovski) et ses gros plans sur les visages.
Au final c'est pour moi un film inachevé, assez hétérogène avec de vrais moments de grâce ce qui déjà beaucoup, mais celà reste pour moi un Renoir plutôt mineur. 7/10.
Au contraire de Jihl, je trouve que Sylvia Bataillle est impeccable et que la position d'inachèvement du film se retrouve miraculeusement comme quelque chose d'abouti, de clair, de limpide, sans fioritures, ni atermoiements inutiles ou émotions superflues.
La mise en scène de Renoir, entre peinture impressionniste et modernité cinématographique, traduit avec une beauté rare les sentiments qui s'y passent, les émotions palpables.
C'est une œuvre majeure, car elle s'inscrit comme un condensé merveilleux de ce qui définit le génie de Renoir en tant que cinéaste.
Watkinssien a écrit :La mise en scène de Renoir, entre peinture impressionniste et modernité cinématographique, traduit avec une beauté rare les sentiments qui s'y passent, les émotions palpables.
julien a écrit :Je me rappelle que ce film avait été programmé au programme du Bac Terminale. Ça ne m'étonne pas d'ailleurs. C'est d'un académisme rare.
Tiens, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu une de tes bêtises !