Light sleeper (Paul Schrader - 1992)

[Flol]

Je vous trouve bien dur, avec cette BO.
J'avais adoré pour ma part, un magnifique film noir porté de bout en bout par un Willem Dafoe une nouvelle fois impérial, et par une BO envoûtante totalement à l'image de l'ambiance nocturne et pluvieuse d'un NY qui semble encore ancré dans la crasse des 80's (l'intro est géniale et met direct dans l'ambiance).
Schrader est légèrement dans la redite de son Taxi Driver (saxophone compris), mais on ne lui en voudra pas tant ce Light Sleeper est un sacré beau film gorgé d'une sorte de romantisme noir et désespéré.

[Michel2]

Apparemment, Schrader voulait d'abord utiliser des chansons de Bob Dylan piochées dans Empire Burlesque, qui n'est pourtant pas le meilleur album du Zim'. J'ignore pour quelle raison ça ne s'est pas fait (droits trop élevés ?) mais c'est Michael Been qui s'y est finalement collé et je trouve qu'il s'en est bien sorti. La B.O sonne très clairement de son époque mais ça ne me pose personnellement pas problème car je vis très bien avec le son fin années 80/début années 90, et je trouve même que World On Fire - décliné en trois versions au moins - est une excellente chanson. De toute manière, j'ai toujours eu une certaine tendresse pour The Call, le groupe dont Been a été le leader et le principal compositeur dans les années 80 et 90 (pas très connus en France où ils ont peu tourné, même si je les avais vus en première partie de Peter Gabriel il y a tellement longtemps que ça me donne des cheveux blancs rien que d'y penser). En tout cas, la collaboration avec Been (tristement décédé d'une crise cardiaque en 2010 à seulement 60 ans) a été importante aux yeux de Schrader puisque c'est à son fils, Robert Levon Been, qu'il a confié la B.O de The Card Counter, pour rendre hommage au père et souligner la continuité avec Light Sleeper.

Parlant de répétition, les récurrences thématiques sont voulues et revendiquées puisque Schrader lui-même a expliqué que Light Sleeper a été conçu à l'époque comme le dernier volet d'une trilogie de la solitude amorcée avec Taxi Driver et poursuivie avec American Gigolo, trilogie qui s'est depuis transformée en tétralogie avec The Card Counter, qui laboure à peu près les mêmes terres. Sans supplément de prix, j'ajoute à la liste A tombeau ouvert/Bringing Out The Dead écrit pour Scorcese, mais on pourrait arguer sans prendre de risques que la plupart des films de Schrader mettent de toute manière en scène des personnages enfermés à des degrés divers dans leur solitude mentale. En tout cas, je partage l'enthousiasme exprimé plus haut pour le film : il est très schraderien (adjectif homologué ?) et sans réelles surprises dans le sens où l'on a affaire à une énième histoire de rédemption consécutive à une déchéance/damnation, mais il y a dans l'affaire une conviction et une sincérité que l'on ne retrouve pas toujours dans la filmo du bonhomme (voyez The Canyons si vous êtes d'humeur masochiste) et je suis d'accord sur le fait que Willem Dafoe est vraiment magnétique dans un rôle où il est principalement dans l'intériorisation.

[Jack Carter]

A quand un Blu-Ray MMD ?

[Jeremy Fox]

La chronique du film par Justin