FILM DU MOIS
Ça aurait pu être un autre
film de Lumet mais non, impossible de dépasser une claque (renouvelée) telle que...
Films découverts
The nickel ride (1974, Robert Mulligan)
8,5/10 Quand Mulligan pose sa marque mélancolique sur le
film noir. Remarquable.
The offence (1972, Sidney Lumet)
8/10 Plongée impressionnante (mais pas sans défauts) dans la tête d'un flic parasitée par les horreurs. Sean Connery au sommet, comme toujours chez Lumet.
Cry Terror! (1958, Andrew L. Stone)
7/10 Intéressant thriller de série B (très bien)
filmé hors studio. Merci M'sieur Brion !
The pledge (2001, Sean Penn)
7/10 Un
film dur, souvent éprouvant mais sans gras, comme sait le faire Penn. Nicholson impecc' et touchant dans un rôle proche de celui de Connery dans
The offence (la violence en moins). Numéro assez dingue de Benicio del Toro en Indien simplet.
Deux bons copains (
Zenobia, 1939, Gordon Douglas)
6,5/10 Langdon et Hardy (surprenant et excellent !) dans une comédie sociale sans prétention mais parfois très émouvante.
A Canterbury tale (1944, Powell & Pressburger)
?/10 Incapable de donner une note, dérouté par des conditions de visionnage hasardeuses (mi-italien mi-anglais STIT

) mais impression d'un P&P mineur malgré de jolies séquences.
Tournage dans un jardin anglais (
Tristram Shandy: A Cock and Bull Story, 2005, Michael Winterbottom)
6/10 Des passages et des répliques hilarantes mais l'ensemble est un peu trop bordélique comme une suite de sketches (inégaux) à la Monty Python montés en patchwork. Quelques longueurs pénibles comme la séquence de l'accouchement.
Laurel & Hardy : La bohémienne (
The Bohemian Girl, 1936, James W. Horne & Charley Rogers)
6/10 L & H parmi d'improbables Gitans de studio et hâchés de trop d'intermèdes musicaux mais avec des gags excellents (géniaux jeux de mains de Laurel).
Le secret des poignards volants (
shí miàn mái fú, 2004, Zhang Yimou)
6/10 Chorégraphies, twists et romantisme (souvent superbement) bamboutractés. Des longueurs et un final couillon mais Zhang Ziyi...
Étreintes brisées (
Los abrazos rotos, 2009, Pedro Almodóvar)
6/10 Mélo choral à la Almodóvar. Un peu triste de voir la sublime Angelina Molina si vieillie.
L'arrangement (
The arrangment, 1969, Elia Kazan)
5/10 Conforme à sa réputation : un Kazan mineur et souvent lourd (montage pénible), mais il y a son ouverture et un rôle magnifique pour Faye Dunaway.
5 secondes avant l'extase (
Taimu abanchûru: Zecchô 5-byô mae, 1986, Yojiro Takita)
3/10 Un
pinku eiga mollement anticipatoire et horriblement daté. Quelques sautes d'humour mais à réserver aux pervers de lingerie nippone vintage. Pas trouvé l'actrice au visage poupin si... renversante.
Films revus
Point Limite (Fail Safe, 1964, Sidney Lumet) 10/10 Ce demi-frère maudit de
Dr Folamour fut un coup de poing il y a 30 ans. Je l'ai vu et revu bien des fois depuis et à chacune, j'en ressors aussi groggy. Mo-nu-men-tal !! A jamais un de mes dix/vingt films préférés de tous les temps.
Laurel & Hardy : Les as d'Oxford (
A Chump at Oxford, 1940, Alfred J. Goulding)
8/10 Un long qui est davantage un assemblage de courts. Il faut voir Laurel travesti en bonniche et bourré comme un coing, servant les invités de salade, à la main et en déshabillé ! Tout ça parce que le maître des lieux lui a ordonné : "
Serve the salad undressed !"
*. Un festival Laurel qui devient génialement méconnaissable dans l'épisode oxfordien où, suite à un choc, il endosse le personnage d'un héritier de la
upper class.
Le président (1960, Henri Verneuil)
8/10 Gabin hénaurme et souvent fabuleux dans ce féroce portrait de la 4ème République
audiardé aux petits oignons et dont plus d'une saillie n'a hélas pas pris une ride.
M (1951, Joseph Losey)
8/10 Une redécouverte totale, je ne me rappelais pas que c'était si bien. Dommage pour la toute fin.
Berlin, symphonie d'une grande ville (Berlin: Die Sinfonie der Großstadt, 1927, Walther Ruttmann - Muet)
7/10 La vie trépidante
du Berlin d'avant les heures sombres avec ses excès de richesses et de pauvreté. Très beau mais pour moi la référence reste
Les hommes le dimanche de Siodmak, Wilder et Zinnemann sorti la même année.
Laurel & Hardy : C'est donc ton frère (
Our Relations, 1936, Harry Lachman)
7/10 L&H confondus avec leurs bons à rien de jumeaux. Running-gag doigt-sur-le-pif "Shakespeare... Longfellow !"
Matrix (1999, Andy & Larry Wachowski)
7/10 Un univers de SF cohérent mais qui commence à vieillir. Ses SFX ont été si surexploités (et parodiés) par la suite que même l'original lasse ou fait involontairement rire. Détail amusant : sorti au moment de l'explosion de la téléphonie mobile, ses héros doivent sans cesse trouver une bête cabine ou un antique combiné à cadran...
Maigret et l'affaire St Fiacre (1959, Jean Delannoy)
6,5/10 Du cinoche hyper-classique et théâtral mais Gabin épatant en Maigret revenant sur les lieux de son enfance (la scène dans l'épicerie !

).
Notre homme Flint (
Our Man Flint, 1965, Daniel Mann)
6/10 Une parodie light et pop de James Bond avec gadgets farfelus et
the coolest man in town, Mister James Coburn en agent secret zen et karateka. Parfois, mieux vaut un Canada Dry frais qu'un Martini tiède.
Capricorn One (1977, Peter Hyams)
4/10 Une bonne idée de base... torpillée par un flot d’invraisemblances, des bavardages inutiles et une réalisation elle aussi sans conviction.
Laurel & Hardy à Joujouville (
Babes in Toyland, 1934, Charles Rogers & Gus Meins)
2/10 Le duo réduit à de simples personnages des
Contes de ma mère l'Oye. Un
Magicien d'Oz du pauvre visiblement destiné aux plus petits et plombé par des intermèdes musicaux à se pendre. Un seul bon gag : le lancer de
pee-wee par Laurel.
(*) En fait la reprise d'un gag de leur court muet From Soup To Nuts (1928).
séries TV
Dr Who : les 4 épisodes de
City of death (1979)
0,5/10 Super tarte, mal (télé-)
filmé, avec un scénario et des SFX
du niveau des San Ku Kai. Seul intérêt : les 30 sec. d'apparition de John Cleese en snobinard de galerie d'art. Il paraît que c'est un des épisodes préférés des geeks
du Tardis...
The Twilight Zone :
A game of pool (Buzz Kulik, 1961)
5/10 Comme une version TZ de
L'arnaqueur de Rossen (sorti quasi en même temps). Sympa mais sans plus. Chute téléphonée.
Documentaires
In the street (1948, Helen Levitt, Janice Loeb & James Agee - Muet)
9/10 Le quotidien des gamins de Harlem capté en partie en caméra cachée par la grande photographe américaine. Bouleversant, parfois drôle, souvent terrible. On est bien plus près de la dure réalité de Weegee que des cartes postales à la Doisneau.
Nixon, l'homme que vous avez aimé haïr (2007, Patrick Jeudy)
8/10 "
Tricky Dick",
du maccarthisme à sa démission en 1974. Jeudy prend le parti risqué de rendre sinon touchant,
du moins moins détestable ce politicien roué qui se fit tout seul (mais à quel prix !). Pari impossible tant Nixon fut son plus mauvais avocat (il faut le voir tentant de faire pleurer les chaumières avec une histoire de gamine et de toutou

). Passionnant de bout en bout même si, au final, on apprend rien de bien nouveau (comme le fait que JFK - autre roué truqueur mais qui portait plus beau - n'aurait jamais
du passer en 1960).
Apollo 13, objectif Terre ! (
Apollo 13: The Inside Story, 2006, Tom Whitter)
7/10 J'ai des centaines d'heures de docus sur l'aventure spatiale et celui-ci n'est pas le plus mal conçu.
Let's get lost (1988, Bruce Weber)
7/10 Indispensable à tout amoureux de la douceur de jazzer de Baker, musicien dont la découverte fut un de mes grands chocs et que j'ai eu la chance de voir jouer peu avant ce tournage (il était malheureusement en petite forme). Un beau docu-hommage qui pêche par son côté "
film de photographe" hyper soigné. Chet était très photogénique mais son parcours plein de plaies et bosses aurait mérité une image moins léchée. Hors extraits d'archives, Weber abuse des filtres densifiant le noir et blanc, un travers très 80's.
Courts-métrages
REVUS
Laurel & Hardy menuisiers (
Busy Bodies, 1933, Lloyd French)
8,5/10 L'un de mes souvenirs de gamin préférés, jusqu'à l'ultime gag de la bagnole sciée en deux.
Laurel & Hardy : Vive la liberté ! (
Liberty, 1929, Leo McCarey - Muet)
8/10 Pitreries vertigineuses en haut
du chantier d'un gratte-ciel. Nouveau grand plaisir enfantin de revoir le gag final
du cop compressé par le monte-charge.
Laurel & Hardy : Les bons petits diables (
Brats, 1930, James Parrott)
8/10 Un des plus fameux L&H confrontés à leurs
mini-eux évoluant dans des décors à l'échelle bluffants.
Malec l'insaisissable (
The Goat, 1921, Buster Keaton & Malcolm St. Clair - Muet)
7,5/10 Un classique où le chômeur Keaton est confondu par erreur avec l'ennemi public n°1. Avec de très bons gags : les mannequins dans la file d'attente, la photo d'identification de police, l'ascenseur et celui de la cabine de téléphone que reprendra Mel Brooks dans le générique des
Max la menace.
The girl chewing gum (1976, John Smith) 7,5/10 Un classique lui aussi, dans la catégorie : "C'est simple mais il fallait y penser". On pose la caméra à un coin de rue et hop !
Laurel & Hardy : Les 2 ramoneurs (
Dirty Work, 1933, Lloyd French)
7/10 Où l'univers habituel de L&H (petits boulots et gaffes en cascade) croise le fantastique échevelé (un savant timbré invente le bain rajeunissant, bien avant
Cocoon). Numéro hilarant de Sam Adams en domestique stylé et imperturbable.
Laurel & Hardy : Oeil pour oeil (
Big Business, 1929, James W. Horne & Leo McCarey - Muet)
7/10 Le classique des classiques avec sa montée vengeresse aussi exponentielle qu'enfantine envers le strabique Finlayson.
Laurel & Hardy : Les deux musiciens (
Below Zero, 1930, James Parrott)
7/10
Laurel & Hardy : Les Deux Vagabonds (
Scram!, 1932, Ray McCarey)
7/10
Laurel & Hardy : Marchands de poisson (
Towed in a Hole, 1932, George Marshall)
7/10 Nouveau petit boulot
du duo, vendeurs ambulants de poisson frais, décidant d'acquérir un bateau, épave dont ils ne vont pas améliorer l'état. Laurel grandiose avec ses mines d'enfant se cachant pour ne pas être grondé par son gros copain ou parvenant (on ne sait comment

) à se coincer la tête dans la base
du mât !
Laurel & Hardy : Les joies du mariage (
Twice Two, 1933, James Parrott)
6/10 Travestissement bi-polaire où chacun vit en couple avec la version féminine de l'autre : Laurel en peste et Hardy en dondon.
Charlot policeman (
Easy Street, 1917 - Muet)
5/10 Un court étonnamment réputé compte tenu de son intérêt passable même si il montre une version sombre de l'Amérique. Chaplin fera infiniment mieux en reprenant/améliorant certains passages. A voir pour le gag
du bec de gaz, sinon, bof...
DECOUVERTS
Laurel & Hardy : À la soupe ! (
From Soup to Nuts, 1928, Edgar Kennedy - Muet)
7/10 Le duo en domestiques d'occasion enchaînent gaffes en série dont certaines seront reprises dans leurs parlants. Grand numéro comique d'Anita Garvin en maîtresse de maison dépassée par... son diadème et une cerise confite !
Sauce piquante (
Dr. Pyckle and Mr. Pryde, 1925, Scott Pembroke & Joe Rock - Muet)
6,5/10 Laurel avant Hardy en savant lunatique dans une amusante et gamine variation
du Dr Jekyll & Mr Hyde.
Laurel & Hardy : Les bricoleurs (
Hog Wild, 1930, James Parrott)
6/10 Numéros d'équilibristes amusants mais en-dessous de ceux de
Liberty.
Laurel & Hardy : Les deux cambrioleurs (
Night Owls, 1930, James Parrott)
6/10 L&H calamiteux rats de villa multiplient gags sonores et de portes/fenêtres.
Laurel & Hardy : Une partie de golf (
Should Married Men Go Home ?, 1928, Leo McCarey & James Parrott - Muet)
6/10 Éternel petit précis (gentil) de misogynie US avec Laurel débauchant Hardy de chez bobonne pour aller draguer des
flappers (dont la très mimi Viola Richard). Bon gag
du phonographe partant en saucisse et running-gag
du "
Wrong way". Final standard de tartes à la boue. Image et cadrages très soignés.
On the Loose (1931, Hal Roach)
6/10 Mini-comédie new-yorkaise classique avec la virée de deux copines co-locataires dans Coney Island. Gags des attractions bien
filmés et grand numéro de l'exubérant Billy Gilbert (character actor familier des courts de L&H) en tailleur aux mains baladeuses.
Plus fort que Sherlock Holmes (
The Sleuth, 1925, Joe Rock & Harry Sweet - Muet)
6/10 Laurel multiplie les travestissements dans ce court aux trucages amusants.
Laurel & Hardy : Joyeux pique-nique (
Perfect Day, 1929, James Parrott)
2/10 Poussif, répétitif et avec des gags en-dessous
du minimum syndical.
Expérimental (revu)
Dream Work (2001, Peter Tscherkassky)
8/10 Dernier volet
du triptyque
du maître autrichien
du found-footage. Toujours aussi bluffant même si inférieur au sublime
Outer Space qui utilisait lui aussi des extraits de
L'emprise de Sidney J. Furie (1981) avec la belle Barbara Hershey.