Lisa Dal Bello

[Jordan White]

Je ne crois pas qu'il existait un topic consacré à cette fantastique artiste canadienne.




Grande découverte. Dès les premières notes de Gonna get close to you entendues dans une vidéo postée par giftongue, j'ai eu le sentiment d'entendre une musique d'avant-garde (pour l'époque, à savoir 1984) mais toujours aussi moderne en 2012. Attiré par la musique, stupéfait par la mélodie et par la présence de la chanteuse, j'ai voulu en savoir plus. Youtube a un avantage énorme: il permet de découvrir et redécouvrir des artistes aujourd'hui complètement oubliés qui ont pourtant en leur temps marqué de leur empreinte la musique ou quelque art dans lequel ils se sont illustrés. C'est une mine d'or. Mais une mine d'or aussi riche, variée soit-elle reste parfois incomplète. Et c'est le cas pour Lisa Dal Bello dont il existe pas mal de morceaux de Drastic Measures son troisième disque, mais quasiment rien de son premier, pourtant un petit bijou du disco, sorti en 1977, introuvable en CD, y compris en import américain ou alors très difficilement, jusqu'à ce qu'Universal Japon se décide à l'éditer en 2011. Soit presque trente cinq ans après sa sortie initiale en vinyl.

giftongue a eu la gentillesse de mettre en ligne quasiment l'intégralité de son premier disque au titre éponyme, et premier chef-d'oeuvre -peut-être supérieur à Pretty Girls dans le sens où il s'agit d'un premier coup de maître à seulement 19 ans, et que l'artiste écrit et compose l'intégralité des titres avec des arrangeurs hors-pair. Très impressionnant.



Le vinyl de 1977



Voici les dix titres (repris dans l'ordre) de Lisa Dal Bello, album portant son nom donc qui ont sans doute le plus compté dans l'histoire du disco de la fin des années 70.













En tout cas à entendre ce disque aujourd'hui, je me dis que c'est vraiment l'exemple de l'artiste qui mériterait une meilleure et plus grande visibilité, des éditions spéciales et accessibles au plus grand nombre -entre autres aux ados d'aujourd'hui- de ses albums, tant sa discographie possède des pépites qui ne demandent qu'à être réévaluées. Quand on pense en plus que quasiment tous les disques qui sortent de nos jours sont réédités six mois après...

Topic à compléter au fur et à mesure...

[Eusebio Cafarelli]

Convaincu, c'est très bon !

[giftongue]

giftongue a eu la gentillesse de mettre en ligne quasiment l'intégralité de son premier disque au titre éponyme.

Non non j'ai mis en ligne TOUT l'album c'est-à-dire les 10 titres que j'ai sur ma version cd qui ne contient aucun bonus track (et la dernière version japonaise qui est sortie non plus)...
et je me suis bien fait suer parce que pour poster sur youtube je ne connais que windows live movie maker et c'est looong mais c'était pour une bonne cause : les fans de Dal Bello ont doublé en France en une semaine : on est passé à ...deux!

[Jordan White]

Lisa Dal Bello sort Pretty Girls après l'album éponyme de 1977.

Nous sommes en 1978, en pleine fureur disco, La fièvre du Samedi Soir et les pattes d'éph' de John Travolta sont passés par là en 1977. Annette Haven est devenue une superstar. Oups, je m'égare...

Le disque est toujours dans la tonalité disco/funk de ses -magistraux- débuts. La voix s'affirme encore davantage. L'artiste écrit et compose la quasi intégralité des morceaux. Des morceaux qui sont rares et difficiles à trouver sur Youtube. La surprise en moins, mais la maturité en plus, ou en tout cas en pleine construction pour cette artiste qui passe de Honey and Milk à Pretty girls, le titre éponyme d'un album sorti en 1978 soit seulement un an (!) après le premier qui l'a fit connaître à seulement 19 ans (!). Autre chanson phare de l'album, Still in love with you (presque un titre à la Scorpions). Si l'album éponyme était un très grand disque, Pretty Girls n'a absolument pas à rougir. Et il est surtout le dernier véritable témoignage de l'époque disco de la chanteuse et l'un des plus grands de la décennie. A partir du début des années 80 une autre tonalité se fera sentir avec la sortie de Drastic Measures en 1981.

Ma préférence va au premier disque, parce qu'il est le fruit d'une chanteuse géniale de 19 ans -également auteure/compositrice et interprète- qui arrive sur la scène internationale sans avoir crier garde et qui modernise et rend intemporel le disco/funk sans le ringardiser (Talk it over, Honey and Milk, Snow White entre autres) mais surtout en lui insufflant une énergie féminine quasi inédite à l'époque. Mais tout cela est sûrement subjectif...

Il existe plusieurs reprises de Pretty girls, dont une version chantée par Melissa Manchester

Il n'y a pas photo, je préfère largement la version de Lisa Dal Bello, même si la réorchestration est pas mal.

Et une version dite ultimate disco de plus de 7 min que je préfère, de loin, à celle de 3 min.


Mais aussi une version de 5 min, une sorte de mix plus long


Le recto et verso de la pochette originale du vinyl (pochette minimaliste sur laquelle apparaît une Lisa Dal Bello arborant une tenue de l'armée).

[feb]

Merci pour cette découverte
Son premier album est vraiment agréable à écouter mais c'est surtout le titre My mind's made up qui est pour moi le plus fort, c'est une petite perle disco/funk super efficace Et quelle voix...

[Jordan White]

Son premier album est vraiment agréable à écouter mais c'est surtout le titre My mind's made up qui est pour moi le plus fort, c'est une petite perle disco/funk super efficace Et quelle voix...

Il y a des albums comme ça, dont j'aime quasiment toutes les chansons (j'ai le même sentiment avec le nouveau disque de Gossip).
Le premier album de Lisa Dal Bello est très accessible. C'est l'époque sans doute qui voulait cela : essayer d'atteindre le grand public en se réappropriant les codes du disco pour le rendre toujours plus festif et accrocheur. My Mind's made up est une excellente chanson mais ce n'est pas peut-être pas celle qui me touche le plus : je dirais que c'est Everything money can buy (l'intro au piano, la montée crescendo, la mélodie, la voix).

[feb]

Ce que j'aime dans le titre My Mind's made up c'est qu'il démarre au quart de tour : 2 petits riff de guitare, une voix qui t'accroche dès les premiers mots "Curtain calls/Followed by loud applause" et hop c'est parti
Et puis ce refrain "He calls and she comes running back/He calls and she comes running back/Why do you always change your line girl?", comme tu le dis, on sent vraiment que c'est calibré pour accrocher au plus grand nombre...bref c'est du tout bon

[Jordan White]

Début des années 80. Lisa Dal Bello a déjà sorti deux albums disco. Elle obtient un contrat pour Capitol (seul et unique disque sorti chez eux par l'artiste si je n'écris pas de bêtise). Tout était a priori là pour assurer un grand succès au disque de 1981, intitulé Drastic Measures. La vague disco n'était alors pas encore retombée bien que sans doute moins influente qu'elle ne l'était à la fin des années 70 -entre 1977 et 1980, ABBA ayant sorti Voulez-Vous ? à la toute fin de cette glorieuse décade en 1979-

Lisa n'apparaît plus avec le mascara et le gloss pimpant de la pochette éponyme de 1977 où elle avait alors 19 ans. En trois ans seulement elle a quand même sorti trois disques. La créativité et l'énergie de la canadienne semblent inépuisables. Elle sort donc son premier disque des années 80. Il s'agit de Drastic Measures. Ce sera aussi le dernier de sa carrière à sortir sous son nom complet Lisa Dal Bello avant d'être simplifié en Dalbello tout court à partir de 1984.
Pochette d'époque, recto/verso, notamment le verso


Lisa Dal Bello écrit et compose la majorité des chansons de cet album de 1981, sur lequel apparaît Bryan Adams en co-auteur et compositeur, mais aussi Yolanda Dal Bello, sa maman. Le son est beaucoup moins disco qu'il ne l'était sur ses deux premiers et excellents disques. La voix est plus proche de womanfoursays qui sortira trois ans plus tard, on entend ici les prémisses de Gonna get close to you repris par la suite par le groupe Queensrÿche. La production ici est riche, les compositions soignées et surtout entraînantes, on s'approche davantage de la pop et on s'éloigne un peu des canons du genre disco. Le rock n'est pas très loin quand Lisa ne s'y engouffre pas avec délectation. La pochette quant à elle nous montre une Lisa proche de Jennifer Beals et d'une certaine esthétique à la Flashdance qu'elle anticipe, bandana dans les cheveux, rouge à lèvres moins appuyé, pose féline.

Rappelez-vous :


Il existe même une version de 9 minutes de Maniac de Michael Sembello



Pour en revenir à Drastic Measures (dont le son n'a je trouve pas pris une ride, tout en gardant un cachet typique 80's et en ayant en héritage comme un goût du rock des années 70, It's over et surtout son intro me rappelant My Sharona)), les titres qui s'inscrivent davantage dans la new wave dont Lisa Dal Bello est une figure de proue et une artiste qui s'avèrera ensuite d'avant garde avec son prochain opus en 1984. D'ailleurs c'est sûrement She wants to know qui l'annonce : voix posée et calme au début, puis notes montantes, et explosion dans le refrain. Le style Lisa Dal Bello concentré en quelque sorte.



















Je l'avais déjà postée ailleurs, mais je la reposte. Une photo avec le producteur du disque/producteur, compositeur


Pas de doute, Lisa en impose et montre surtout son côté hétéroclite et versatile.

La pochette japonaise du disque (CD)

[Martin Brody]

Je ne connais pas du tout ses premiers albums, mais j'adore celui ci:



Auto-produit par la miss elle-même sous un pseudonyme alors que sa maison de disques voulait lui imposer un "vrai" producteur!
Déjà, rien que sur le premier titre, "Black on Black", on est soufflé par sa formidable voix. Et les autres titres sont à la fois mélodiques, inventifs et accrocheurs.
On doit pouvoir trouver sur YouTube la vidéo du single "Tango".

Un vrai régal !

[Jordan White]

Bonjour,

Je ne connais pas du tout ses premiers albums

Je pense que tu as désormais une idée beaucoup plus précise de son début de carrière avec ses trois premiers disques.

Auto-produit par la miss elle-même sous un pseudonyme alors que sa maison de disques voulait lui imposer un "vrai" producteur!

Elle s'est fait connaître à partir de 1984 avec simplement son nom Dalbello, mais je n'appellerais pas cela un pseudonyme.

On doit pouvoir trouver sur YouTube la vidéo du single "Tango".

Absolument :

[giftongue]

Auto-produit par la miss elle-même sous un pseudonyme alors que sa maison de disques voulait lui imposer un "vrai" producteur!

Elle s'est fait connaître à partir de 1984 avec simplement son nom Dalbello, mais je n'appellerais pas cela un pseudonyme.

Non mais elle a pris le nom de "Bill da Salleo" comme expliqué ci-dessous (source: wiki)

Ronson and Dalbello planned to record a second album, however, Ronson was passed over by both her record label, and her manager at that time, Roger Davies, over Dalbello's strong objections. Disappointed, and in an attempt to ensure the creative integrity of the Ronson/Dalbello production follow up, Dalbello submitted four self-produced song demos to her U.S. label and manager, only to have them rejected because they wanted a "real" producer.

Partly out of frustration and partly as a practical joke, Dalbello re-submitted the song demos under a pseudonym, "Bill Da Salleo", which was nothing more than a simple anagram of her name. To her surprise, her label and manager excitedly called her up saying that they loved the "new" demos and believed "Bill" was the perfect producer for the project.

Dalbello continued to produce the album under the pseudonym, managing to keep both her label and manager from visiting the sessions by booking the studio time late at night, and only broke the "news" of "Bill's premature death" to her Canadian A&R person Deane Cameron, just prior to delivering the album to the label, and shortly after Cameron called her out of concern that the label had no signed production agreement between Bill Da Salleo and themselves. Cameron, a maverick in Canadian music circles who was the first record label A&R person to have signing autonomy from his U.S. label counterpart out of L.A., reportedly laughed out loud, proclaiming that Dalbello had truly kicked the L.A. A&R offices' asses.

EMI released the album she in 1987. That album's singles, "Tango" and "Black on Black", were Dalbello's biggest hits. "Black on Black" was also featured on the 9½ Weeks soundtrack. The success of she allowed her to tour extensively, particularly through Europe.

[giftongue]

ET que fait Lisa Dal Bello quand elle n'a plus de maisons de disques ? Doublages et pubs....

[giftongue]

[Martin Brody]

Elle s'est fait connaître à partir de 1984 avec simplement son nom Dalbello, mais je n'appellerais pas cela un pseudonyme.

Non mais elle a pris le nom de "Bill da Salleo" comme expliqué ci-dessous (source: wiki)

Voilà, c'est de cette anecdote que je voulais parler, qui est uniquement en rapport avec l'album She.

[giftongue]

Bon anniversaire Dalbello!