Jardins de pierres
Une jeune recrue integre la prestigieuse « old gard », compagnie d’apparat à Washington dont la principale mission est de parader et d’enterrer les soldats dans le cimetière d’Alington La tache est rude car la guerre fait rage au Vietnam
Les classikiens n’ont pas ete tres prolixes sur ce film. Meme pas une critique sur le site, que la ressortie chez Carlotta aurait pu/du justifier. Et le topic dédié dormait depuis 12ans.
Cela traduit bien indirectement le statut « a part » de ce film.
Et in fine, le manque d’enthousiasme qu’il inspire.
Non pas que le film soit mauvais, loin de la, qu’il soit inintéressant ou qu’il ne trouve pas sa place dans la filmo de Coppola.
A titre perso, Enchainer
Rusty James et
Jardins de Pierre a 8j d’intervalle fait un drole d’effet. Si on ne voyait le meme nom au générique des deux films, quasi impossible de trouver des communalites .
A sa sortie, le film m’avait laissé tres dubitatif, d’autant qu’il venait apres
Peggy Sue, film tres apprécié.
Et que peu avant Eastwood avait pondu «
Le maitre de guerre » dont la thématique est proche : un vieux soldat grande gueule tente de former la bleusaille, avant qu’ils partent se faire trouer la peau.
Meme si le film d’Eastwood est loin de compter dans les sommets de sa carrière, la balance ne penchait pas forcement pour l’opus coppolien.
Garden of stone est un beau film, car c’est un film sensible. Il le doit à la qualité d’ecriture, a une interprétation sans faille et un propos jamais manichéen sur le fond.
En fait, la qualité première est la peinture des personnages.
James Caan et Angelica Huston forme un tres beau couple « mature » , credible, profondément attachant.
Ce qui n’est pas si courant dans le cinema américain, où les couples de stars ont souvent un côté « casting » forcé.
L’amitié virile des vétérans est aussi réussie, car au dela des verdeurs de language, on voit la sincérité des sentiments.
La peinture du quotidien de la Old Gard pose plus de problèmes. Coppola reussit à decrire toute l’ambiguïté de leur fonction de pom pom girls de luxe, d’un côté et fossoyeurs de l’autre.
Le protocole militaire est ridicule, forcement: extreme lenteur et decoupage des actions, ordre braillés, marche au pas qui rappelle le Moon Walk, artificialité totale.
Cette vacuité ne sert qu’à masquer jusqu’a l’outrance, la fonction basique et terrible de la compagnie: se débarrasser des morts, tombés au champs d’honneur.
Camoufler sous le lustre, le clinquant, le rituel, l’absurdité des vies fauchées pour une cause douteuse.
Il faudra les dernières scenes pour mettre a nue le dispositif, en donnant enfin une existence aux « soldats inconnus » que l’entreprise traite en mode mécanique.
Le propos sur la guerre elle meme passe largement au second plan. Dumoins vue d’aujourd’hui, apres les desastres dans les balkans, en irak, en syrie ou en Afghanistan.
Comme trop souvent se cachent aussi des histoires de peres et de fils: peres heros, peres indignes, fils d’adoption, …
Franchement ca me barbe…
Meme si bien sur, impossible de faire l’impasse sur le drame personnel et intime de la famille Coppola.
A l’arrivée un film pas forcement essentiel pour le cinefile du 21 ieme sciecle mais qui est ni mineur ni secondaire pour les admirateurs du maitre.