Costa-Gavras

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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George Bailey
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Costa-Gavras

Message par George Bailey »

EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les topics dédiés aux films du réalisateur

Section Spéciale (1975)
Music Box (1989)
Amen (2002)
Le couperet (2005)




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Z : un bon Costa-Gavras même si je lui préfère l'aveu. Le film nous plonge dans les arcanes d'une machination qui se met en place et qui aboutira à une dictature. Le propos est parfois appuyé mais cela fait mouche.
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La mouche savante
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Message par La mouche savante »

George Bailey a écrit :Z : un bon Costa-Gavras même si je lui préfère l'aveu. Le film nous plonge dans les arcanes d'une machination qui se met en place et qui aboutira à une dictature. Le propos est parfois appuyé mais cela fait mouche.
Une petite question sur "Z".
Je l'ai regardé ce soir, et l'enregistrement s'est arrêté un peu trop prématurément.
SPOILER - Générique de fin, les choses interdites défilaient sur l'écran, et étaient énumérées, lorsque juste après le nom "Beckett" - FIN SPOILER, plus rien.
Je peux me passer d'un nouvel enregistrement, ou j'ai manqué quelque chose et cela mérite de tout recommencer ?
Vous connaissez quelqu'un qui peut prétendre avoir eu la vie sauve, grâce à "Gorge profonde"?
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

MISSING de Costa-Gavras

Très beau film, dans la période politique du réalisateur. Les scènes de rues limite "chaos" quand Sissy Spacek rate son bus au début sont assez impressionnantes. On ressent d'ailleurs pendant tout le film l'insécurité qui règne après le coup d'état. La reconstitution est très crédible et Costa-Gavras ne nous en met jamais plein la vue, restant à la hauteur de ses personnages. Il en profite aussi pour balancer quelques vérités sur le comportement tellement ambigu du gouvernement américain. A ce titre Jack Lemmon est très touchant, dans son symbole de l'américain (ou occidental) préoccupé par sa petite vie et son business et qui ne s'intéresse pas aux voisins et qui a une confiance aveugle dans son système.

J'avais déjà vu le film une première fois sur le câble il y a quelques temps. Je n'avais pas tellement apprécié. Comme quoi, il est toujours bon de redonner une chance...

Le dvd Universal est très bon. Master impec' de chez impec'. Rien à dire sauf 2 "coupures" étranges, comme s'il manquait 4-5 images à chaque fois. A part ça malgré aucun bonus, le film est là, c'est le principal. Il me tarde de revoir MUSIC BOX...
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Nestor Almendros a écrit :MISSING de Costa-Gavras

Très beau film, dans la période politique du réalisateur. Les scènes de rues limite "chaos" quand Sissy Spacek rate son bus au début sont assez impressionnantes. On ressent d'ailleurs pendant tout le film l'insécurité qui règne après le coup d'état. La reconstitution est très crédible et Costa-Gavras ne nous en met jamais plein la vue, restant à la hauteur de ses personnages. Il en profite aussi pour balancer quelques vérités sur le comportement tellement ambigu du gouvernement américain. A ce titre Jack Lemmon est très touchant, dans son symbole de l'américain (ou occidental) préoccupé par sa petite vie et son business et qui ne s'intéresse pas aux voisins et qui a une confiance aveugle dans son système.

J'avais déjà vu le film une première fois sur le câble il y a quelques temps. Je n'avais pas tellement apprécié. Comme quoi, il est toujours bon de redonner une chance...
Un très grand film, qui m'avait énormément impressionné. Un scénario d'une intelligence exemplaire, traitant son sujet à fond sans jamais oublier ses personnages ni tomber dans le didactisme lourdingue. Lemmon y est magnifique (il y a gagné un Oscar). Le dernier plan du film est assez glaçant.
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Grimmy
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Message par Grimmy »

Clair de femme de Costa-Gavras (1978)
J'ai regardé jusqu'au bout, me suis bien ennuyé, j'ai remarqué Roberto Begnini, Jean Reno à leurs débuts, j'ai vu que tout le monde parlait avec un accent (italien, allemand, anglais, russe) sauf Yves Montand. Et j'ai rien compris!!
Tiens à un moment, on aperçoit Jean Pierre Rambal, comédien abonné au rôle de laquais le plus souvent et qui n'a en général qu'une réplique à dire pendant tout le film. Mais, souvent, il la dit bien. Clair de femme n'échappe pas à la règle. Sinon, ce type génial (aujourd'hui décédé, je crois) avait eu le rôle principal d'un super petit feuilleton appelé "La lune, papa". Et c'était bien. (comme dirait Bourvil)
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

L'aveu ( Costa-gravas - 1970 )
Tout simplement terrifiant !
La première heure trés kafkaienne est étouffante et n'en finit plus de nous prendre à la gorge.
La deuxième partie si elle n'a pas la même force impose une logique absurde et inhumaine des épurations politiques sous Stalline.
C'est intense, fort, impressionnant. Une nouvelle fois, Yves Montand est impeccable.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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cinephage
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Message par cinephage »

bruce randylan a écrit : L'aveu ( Costa-gravas - 1970 )
Tout simplement terrifiant !
La première heure trés kafkaienne est étouffante et n'en finit plus de nous prendre à la gorge.
La deuxième partie si elle n'a pas la même force impose une logique absurde et inhumaine des épurations politiques sous Stalline.
C'est intense, fort, impressionnant. Une nouvelle fois, Yves Montand est impeccable.
J'adore ce film, que je reverrais bien volontiers. Une très grande réussite, c'est certain.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Costa Gavras

Message par Sabsena »

A la fin des années 60 et debut des années 70, la cineaste Costa-Gavras realise 2 films chocs, pour denoncer le totalitarisme des 2 cotés du paysage politique. Le premier Z denonce l'assassinat d'un homme politique grec de gauche Lambrakis que Montand interprete, le ton du film est deliberement humoristique notament la fin avec l'inculpation des responsables de l'assassinat par le juge joué par Trintignant qui recevra le prix d'interpretation à Cannes, Z recevra le prix du jury et l'oscar du meilleur film etranger, son triomphe dans les salles fut considerable, le film etait acclamé par le public, derriere l'assassinat, c'etait le regime des colonels grecs qui etait denoncé et la dictature qui s'etait installé en Grece, la distribution etait exceptionnelle, à coté de Montand et Trintignant il y avait entre autrs Perier, Denner, Bouise, Dux, Guiomar, Salvatori et Bozzuffi dans le role du tueur, celui qui etait l'affreux du cinema francais realise une composition extraordinaire, je pense meme que c'est lui le meilleur interprete du film, apres cet immense succes, Costa-Gavras et Montand devaient denoncer de l'autre coté, les faux proces staliniens, la tchecoslovaquie, la propre histoire d' Artur London, le ton est cette fois extremement dur, poignant, etouffant, Montand est hallucinant dans sa performance d'acteur, il a perdu plus de 12 kilos pour rendre plus credible son personnage, nouveau immense succes, avec ses 2 films qui marquent profondement le cinema francais et participent à la creation du film politique engagé pour denoncer les dictatures et defendre les droits de l'homme, la liberté, vos avis sur ces 2 films.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Re: Costa-Gavras : Z et L'aveu

Message par rosebud »

Excellent ; Jacques Perrin , le reporter dans le film , fut le producteur de "Z".
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Watkinssien
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Re: Z - L'aveu (Costa Gavras)

Message par Watkinssien »

Des deux films j'ai une nette préférence pour Z, formidable thriller politique, parfaitement mis en scène et interprété, qui reste un des modèles du genre.

Mais L'Aveu reste quand même une réussite, oeuvre forte et cauchemardesque, intelligente et absurde.
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Re: Z - L'aveu (Costa Gavras)

Message par Sabsena »

C'est exact, Z est superieur à L'aveu, malgré toute la puissance dramatique de ce dernier, Z est au dessus, thriller politique le mot est juste, et le choix humoristique pour de tres nombreuses scenes fait de ce film un film majeur de son epoque et un film majeur tout court de toute l'histoire du cinema francais, une de ses oeuvres les plus fortes, c'est souvent avec l'humour sur des sujets dramatiques qu'on realise des films exceptionnels, Z est dans la lignée du film de Chaplin Le dictateur, de To be or not to be de Lubitsch.
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Re: Notez les films de Janvier 2009

Message par Miss Nobody »

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Missing
Avec « Missing », comme avec ses précédents films, Costa-Gavras parvient à donner naissance à une oeuvre politique à la fois engagée et profondément émouvante.
Pour son premier film « américain », le réalisateur s'est penché sur une page noire de l'histoire du Chili, à savoir la dictature du général Pinochet, et tout particulièrement sur son coup d'Etat et ses sanglants premiers mois de pouvoir. Gorge nouée, on est alors le spectateur impuissant de la mise à mort d'un pays, d'un homme, des liens qui le rattachait à ses proches, et de milliers d'innocents. Au second plan, s'insinue la dénonciation (au combien polémique) d'une implication de la CIA dans le putsch de 1973. Le film nous montre alors avec brio que, dans les coulisses diplomatiques, il n'est pas simple de juger des actes criminels quand ceux-ci sont mis au service du capitalisme et de la protection des intérêts américains.
A la dure réalité historique, Costa-Gavras ajoute l'histoire d'un père (interprété par Jack Lemmon, oscarisé) dont la foi en l'Amérique et en ses valeurs va s'ébranler à mesure que le film avance. Si sa prise de partie contre la violence et contre l'hypocrisie américaine est manifeste, quand il s'agit d'opposer la jeunesse idéaliste au conservatisme des générations antérieures, Costa-Gavras ne fait pas de jugements catégoriques. Le père ou le fils ne portent jamais que deux regards (qui finissent par se rejoindre sur plusieurs points) sur une même réalité, sur un même lot d'injustices et de violences...
Servis par d'excellents acteurs et une belle mise en scène, « Missing » est une reconstitution très crédible de la situation chilienne de l'époque et un film passionnant de bout en bout.
8/10
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films de février 2009

Message par Profondo Rosso »

Eden à l'ouest de Costa Gavras
Odyssée d'un jeune clandestin accroché jusqu'à l'obsession à la chimère d'une vie meilleure à Paris et qui va effectuer un long périple pour cela. Tour à tour drôle, tragique, burlesque au rythme des rencontre de Elias, le film est des plus trépidant porté par le capital sympathie maximal généré par le jeune acteur (malgré une candeur et une innocence un peu forcée dans le scénar à croire qu'il sort de la cambrousse la plus reculée). Quelques piques acide sur l'Europe d'aujourd'hui à travers le comportement détestable et révoltant de certains protagoniste comme ces vacancier fondant une quasi milice pour traquer du clandestin dans leurs hôtel de luxe, l'exploitation ouvrière et le mépris des sans papiers. Dommage se perde dans des grosses ficelles et facilités idéologique. Les seuls personnages bienveillant envers le héros durant sont parcours son d'origines modestes (souligné par la scène où il demande son chemin dans la rue seul les sans papiers et le balayeur lui répondent) et quand ils ne le sont pas c'est plus parce qu'ils voit Elias comme un objet sexuel exotique (l'allemande dans l'hôtel) ou parce qu'il éveille le souvenir d'un disparu (le personnage d'Annie Duperey). Sans parler des personnages de flics tous plus stupides et odieux les uns que les autres, même si c'est pas mal vu du point de vue de Elias et de son sentiment d'être traqué. 3,5/6
Nestor Almendros
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Re: Costa Gavras

Message par Nestor Almendros »

L'AVEU (1970)

Encore un revisionnage qui s'imposait. Costa-Gavras propose une vision radicale et glaçante du vrai visage du Stalinisme, régime soi-disant populaire mais qui ressemble en fait dangereusement aux courants totalitaires les plus extrêmes. On pense souvent aux nazis dans la froideur de l'exécution, dans le traitement des prisonniers, dans les attaques ou allusions répétées aux juifs.
Le film est une très bonne illustration des dangers du Pouvoir: à ce niveau de contrôle, quand un nombre restreint de personnes régissent un pays, une région, au nom d'un idéal, quand l'Homme arrive à ce niveau de domination, il ne peut qu'arriver ce genre de choses, quand un courant populaire aussi utopiste soit-il se fait envahir par les névroses et les dérives. On ressent très bien dans le film la volonté de tout contrôler, de manipuler autant les prisonniers asservis (transformés en pantins) que la population maléable (et la fameuse opinion publique).
Cette histoire montre assez bien la soumission sourde d'un peuple inconscient et la marche imperturbable d'un régime tout puissant qui ne supporte pas la rébellion ou l'opposition (cf le Printemps de Prague, à la fin).

Costa-Gavras atteint son objectif de dénonciation en faisant partager au spectateur à la fois la contrainte de la captivité du héros et les méthodes employées, à l'époque totalement insoupçonnables. Par un jeu subtil de montage, Costa-Gavras transmet la durée de la captivité et une certaine fatigue de la répétition tout en donnant du rythme et un regard ciblé et orienté dans ce qu'il montre. Egalement, par une déconstruction chronologique ponctuelle qui n'apparait que très tard dans le film, le réalisateur donne une valeur et un recul historique à son histoire, sort cette "aventure" de l'aspect fictionnel pour la replacer dans les évènements réels qui l'ont inspirée. L'intro du ciné-club insiste sur l'aspect rédemptoire de l'oeuvre pour le couple Montand-Signoret, jadis fervents militants communistes, qui ont pris en pleine figure ces révélations plus que gênantes sur le régime.

Pour l'anecdote, on reconnait dans une scène (en soldat communiste) le jeune Alain Corneau, alors assistant réalisateur sur le film.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Nestor Almendros
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Re: Costa Gavras

Message par Nestor Almendros »

EDEN A L'OUEST

Pas convaincu par ce film dont le thème central est potentiellement intéressant mais dont le traitement presque en "conte de fées" reste étonnamment maladroit. En voulant mélanger les genres, Costa-Gavras ne réussit jamais à trouver un équilibre et aligne les clichés et les raccourcis faciles. Il vide une bonne partie de l'originalité et du sens de ce périple en alternant les moments graves et réalistes (main d'oeuvre illégale, business des passeurs et des profiteurs) avec des illustrations pas toujours convaincantes et souvent portées sur le sexe et l'attirance provoquée par le héros. Si l'allemande en vacances qui se trouve un amant de circonstance est tolérable, je ne digère pas le détail du directeur homosexuel (Caravaca) complètement hors sujet. Je pourrais aussi parler du couple de camionneurs à la caractérisation maladroite. A croire que Costa-Gavras ne voulait insister que sur la respectabilité sociale apparente du héros grâce à son charisme et son charme qui facilitent son assimilation par la population: oui l'immigré est un mec sympa qu'il faut connaitre au-delà de son apparence de clochard (même si notre héros est un beau gosse) et de la peur xénophobe qu'il inspire. Enfonçons des portes ouvertes avec Costa-Gavras... On l'aura connu plus subtil et beaucoup plus convaincant.
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