En fait, ce qui se passe de mon côté c'est que je revoie toujours la communauté avec le même plaisir tant je le trouve magistral du début à la fin. Mais une fois ce premier volet terminé, un étrange phénomène se produit : j'ai beau connaître parfaitement la suite des événements (fut un temps où je connaissais presque chaque réplique), et trouver l'ensemble des deux autres un ou 2 crans en deça, c'est comme si j'étais "forcé" de me les coltiner malgré tout et le visionnage se transforme en un mélange de plaisir et de légère irritation à cause du manque de surprise et d'emerveillement (qui ne concerne pas tout l'ensemble hein je reste client comme au premier jour de pas mal de séquences). Étrange.Jeremy Fox a écrit : ↑23 nov. 20, 10:44... ou non
J'ai tenté une fois les 3 versions longues en 2 jours sur grand écran en plus : les deux plus longs jours de ma vie !
Sinon on a rien fait de mieux pour moi niveau heroic fantasy et c'est un univers qui continue de me fasciner.
En repensant à ce que dit Kassowitz, dans le topic qui lui est consacré, sur l'arrivée et la place qu'ont pris les cgi vs l'artisanat, c'est sûrement parceque le seigneur des anneaux s'inscrit à la parfaite frontière, avec ses décors, maquillages, costumes, armes, etc qu'il résiste aussi bien aux effets du temps et qu'il constitue toujours un objet de cinéma "magique" où la fiction réussit à paraître vraie, comme s'il existait une porte qui nous permettrait de réellement se retrouver dans ce monde imaginé par Tolkien.
... Mais juste pour remettre les choses dans le contexte, je fais également partie de ceux qui ont suivi la prod du premier film assez fébrilement, émerveillé à l'idée d'un nouveau film de fantaisie à grand spectacle qui en jette, à une époque où il ne se passait pas grand chose... Et puis, Heavenly Creatures et Fantômes contre Fantômes, c'était quelque chose! Mais patatras, la vision du 1er film a tout tué d'un coup. Comme un effet gueule de bois immédiat. Il m'a fallu 7 ou 8 ans et l'insistance d'un pote qui m'a limite forcé à les mater en dvd pour finir la trilogie. Et que dire si ce n'est qu'à la vision des 2e et 3e films, je suis tombé encore plus bas. En fait, le premier film conserve encore un peu de texture, de qualité tactile, en grande partie due à un mélange encore équilibré d'effets numériques et physiques. Mais les deux autres, c'est pas possible. Les plans tant vantés avec 30 000 mecs qui se mettent sur la tronche, je n'ai jamais réussi à passer outre le rendu digital dégueu qui donne l'impression de regarder une fourmilière et jamais un spectacle épique. Je ne ressens jamais d'émerveillement, je ne suis jamais impliqué. Très dubitatif aussi vis-à-vis de certains choix de mise en scène. Exemple type: à chaque fois qu'un protagoniste meurt, on dirait une parodie des Nuls, à base de Wilhelm screams et de ralentis sur des visages distordus qui font "noooooooooo". Je reconnais rétrospectivement l'énormité de l'entreprise, mais ça n'a aucune importance sur le ressenti final : la trilogie du Seigneur des anneaux représente en fait quasiment tout ce que je n'aime pas dans le cinéma des années 2000, à ce jour la décennie qui m'aura le moins passionné. Je ne sais pas si j'y reviendrai un jour.