Faux semblants (David Cronenberg - 1988)

[Coxwell]

PS : Hello Cox !

Hello Bocina

[Jean]

PS : Hello Cox !

Hello Bocina

Hey du calme les deux p'tits jeunes là

[Majordome]

Pour moi, c'est indéniablement le chef-d'oeuvre de Cronenberg. Très dérangeant, le film exerce toujours son pouvoir de fascination malsaine, développant une esthétique de l'horreur chargée de sens sur la nature humaine. Tout y est incroyable, de la musique au jeu des acteurs (le meilleur rôle d'Irons ? sans parler de Geneviève Bujold) sans parler de la mise en scène inclassable, et marque de fabrique d'un vrai auteur qui fera école.

[MJ]

une formidable démonstration de ce qui compose ou décompose l'identité. C'est quoi être différent ?

J'y crois pas, t'as résumé tout le film en deux phrases.

[kayman]

et encore une enorme BO de Shore

[MJ]

Réécouté ce week-end et c'est franchement énorme, oui.

[Dorian Gray]

Je viens de mettre en ligne un comparatif TF1 vs Warner (Z1).

[Max Schreck]

Je viens de mettre en ligne un comparatif TF1 vs Warner (Z1).

Merci beaucoup. Copie plus lumineuse pour TF1 (trop ?). Définition bien meilleure pour Warner.

Par contre, je suis surpris des différences de recadrage assez flagrantes pour la première capture, alors que pour les suivantes c'est moins marqué.

[Colqhoun]

Découvert tout à l'heure.

Alors autant le dire de suite, non ce n'est pas le choc attendu. Oui c'est un bon film, oui Jeremy Irons m'a troué le cul avec son jeu complètement malade, mais non je ne suis pas sorti du film en état de transe. A dire vrai j'ai surtout été ennuyé par toute cette histoire de drogues. J'ai l'impression que ça parasitait le film en le détournant de ce qu'il avait introduit au début. Alors que les relations entre Bev et Elly étaient intéressantes, tortueuses voir même un petit peu dérangeantes, on vire soudainement dans quelque chose qui m'a semblé peu utile au développement des personnages. Mais après un passage qui m'a semblé plutôt creux (qui suit en fait le départ de Claire et qui part un peu trop dans cette histoire de stupéfiants justement) on retrouve progressivement tout le malaise de cette relation fraternelle qui s'écroule progressivement. Les deux frères ne gèrent plus rien, s'éloignent, se rapprochent, se quitte à nouveau et pour finir se retrouvent et s'unissent dans une ultime déchéance, provoquant leur indéniable chute. Et alors que la séparation est censée être faite, le plan final ne fait que confirmer l'exact contraire.

Très beau, artistiquement très impressionant, mais j'avoue être resté sur ma faim.

[MJ]

Alors que les relations entre Bev et Elly étaient intéressantes, tortueuses voir même un petit peu dérangeantes,

La scène de danse m'a glacé le sang.

[Colqhoun]

A défaut de m'avoir glacé le sang, je l'ai trouvé gentiment dérangeante. Mais j'ai été nettement plus choqué par la scène

Spoiler (cliquez pour afficher)

où il effectue un contrôle à une femme qui se plaint de douleurs alors qu'il l'osculte.

[MJ]

Les deux me font le même effet: vite la télécommande.
Dernière fois que j'avais vécut ça: la scène de hurlements de Fanny et Alexandre.

[Coxwell]

Découvert tout à l'heure.

Alors autant le dire de suite, non ce n'est pas le choc attendu. Oui c'est un bon film, oui Jeremy Irons m'a troué le cul avec son jeu complètement malade, mais non je ne suis pas sorti du film en état de transe. A dire vrai j'ai surtout été ennuyé par toute cette histoire de drogues. J'ai l'impression que ça parasitait le film en le détournant de ce qu'il avait introduit au début. Alors que les relations entre Bev et Elly étaient intéressantes, tortueuses voir même un petit peu dérangeantes, on vire soudainement dans quelque chose qui m'a semblé peu utile au développement des personnages. Mais après un passage qui m'a semblé plutôt creux (qui suit en fait le départ de Claire et qui part un peu trop dans cette histoire de stupéfiants justement) on retrouve progressivement tout le malaise de cette relation fraternelle qui s'écroule progressivement. Les deux frères ne gèrent plus rien, s'éloignent, se rapprochent, se quitte à nouveau et pour finir se retrouvent et s'unissent dans une ultime déchéance, provoquant leur indéniable chute. Et alors que la séparation est censée être faite, le plan final ne fait que confirmer l'exact contraire.

Très beau, artistiquement très impressionant, mais j'avoue être resté sur ma faim.

C'est justement ce que Cronenberg essaye de montrer : la complexité des relations qui les unissent. Cette volonté d'être autre, de la gérer difficilement est rattrapée par cette liaison génétique, leur ADN étant strictement le même. Le plan final insiste dès lors sur l'idée que derrière une volonté de différencier les apparences, se cache un seul et même être, ou du moins, une seule et même identité.

[Colqhoun]

Oui oui j'avais bien compris. C'est ce que signifie la dernière de mes phrases que tu as mise en gras. C'est surtout tout cet épisode drug-addict qui m'a un peu ennuyé.

[MJ]

C'est surtout tout cet épisode drug-addict qui m'a un peu ennuyé.

Qui est pourtant d'une logique imparable: Bev se désolidarise, donc sépare de son frère. Il tente de compenser ce vide existentiel par quelque chose, les produits illicites en l'occurence.
On peut même voir le "sacrifice" final d'Elliott comme une volonté de retrouver son frère, son corps, se sentir comme lui. Chacun à viscéralement besoin de l'autre et au même degré (malgré la plus grande faiblesse de Beverly, le membre malade).
Finalement il n'y a qu'un seul personnage principal dans Faux Semblants, voir le cauchemar avec sa séparation.