Karel Reisz (1926-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Fatalitas
Bête de zen
Messages : 38662
Inscription : 12 avr. 03, 21:58

Karel Reisz (1926-2002)

Message par Fatalitas »

C'est à l'Institut Lumiere que ça se passe, ça faisait 2 ans que Thierry Fremaux en parlait, ça arrive et ce n'est pas trop tot

WEEK-END KAREL REISZ
En présence de Betsy Blair et animé par Bertrand Tavernier

Vendredi 6 janvier
20h30 SOIRÉE D’OUVERTURE
Samedi soir et dimanche matin (K. Reisz)

Samedi 7 janvier
10h30 Isadora (K. Reisz)
14h30 Morgan, fou à lier (K. Reisz)
17h15 Sweet Dreams (K. Reisz)


Dimanche 8 janvier
10h30 Les Guerriers de l’enfer (K. Reisz)
14h30 Le Flambeur (K. Reisz)
17h15 La Maîtresse du lieutenant français (K. Reisz)


parmi ces 7 films, je n'ai vu que Les Guerriers de l'enfer, il y a une quinzaine d'années

quels sont les priorités, sachant que selon ma disponibilité, j'irai peut-etre tous les voir ?
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Message par Roy Neary »

Bon, je vais quand même poster un message sérieux aujourd'hui.

Samedi soir et dimanche matin est son manifeste du Free Cinema donc c'est un film à ne pas manquer.

Les Guerriers de l'enfer, c'est excellent, mais tu l'as vu.

Isadora : joli film, quoiqu'un peu lent, beau et poignant portrait de la danseuse Isadora Duncan avec une magnifique Vanessa Redgrave.

Sweet Dreams : encore un biopic que je trouve moins réussi. Mais si on aime la musique Country (il s'agit de Patsy Cline), Ed Harris et surtout l'émouvante et sublime Jessica Lange, il faut y aller.

La Maîtresse du lieutenant français : très beau film, formidable duo d'acteurs. Les mélancoliques comme moi accrochent, les autres risquent de trouver le film trop sentimental. Scénario de Pinter et photo somptueuse de Freddie Francis. A voir en salles donc comme il se doit.

Le Flambeur : encore un beau portrait, fictionnel ici, d'un homme rongé par le vice du jeu. L'un des meilleurs rôles de James Caan. Un drame poignant. Je le conseille sans hésitation.

Karel Reisz, un artiste qui, au vu de sa filmographie, sait faire ressortir avec beaucoup de sensibilité toute la complexité et la douleur intérieure d'un personnage pris dans une contexte social ou historique qui le dépasse.
Image
Fatalitas
Bête de zen
Messages : 38662
Inscription : 12 avr. 03, 21:58

Message par Fatalitas »

Roy Neary a écrit : Les Guerriers de l'enfer, c'est excellent, mais tu l'as vu.
Je n'en ai plus aucun souvenir, à revoir donc (j'avais failli acheter le dvd, mais il est parait-il tout pourri)

merci pour tes conseils, Roy, you are the best ! :lol: 8)

Morgan, fou à lier, personne ne l'a vu ?

j'aurai bien aimé revoir son film avec Albert Finney, remake de La Force des tenebres de Thorpe, dont je me souviens plus du titre (c'est peut-etre le meme ? :lol: ), dommage
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99641
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Message par Jeremy Fox »

Roy Neary a écrit :La Maîtresse du lieutenant français : très beau film, formidable duo d'acteurs. Les mélancoliques comme moi accrochent, les autres risquent de trouver le film trop sentimental. Scénario de Pinter et photo somptueuse de Freddie Francis.
Oui magnifique film romantique
Avatar de l’utilisateur
Mister Zob
Jake Blu
Messages : 6430
Inscription : 12 avr. 03, 23:34
Last.fm
Contact :

Message par Mister Zob »

Fatalitas a écrit :j'aurai bien aimé revoir son film avec Albert Finney, remake de La Force des tenebres de Thorpe, dont je me souviens plus du titre (c'est peut-etre le meme ? :lol: ), dommage
Oui, c'est le même titre, je crois. En tout cas en VO c'est NIGHT MUST FALL dans les deux cas.
Putain, Warner, fais péter le double programme !!!
Lord Henry
A mes délires
Messages : 9466
Inscription : 3 janv. 04, 01:49
Localisation : 17 Paseo Verde

Message par Lord Henry »

Ils ont eu la sagesse de ne pas retenir Everybody Wins dans leur programmation. Une dernière oeuvre cinématograhique qui en dépit - ou à cause - de la présence d'Arthur Miller au scénario s'avère particulièrement décevante.
Image
Fatalitas
Bête de zen
Messages : 38662
Inscription : 12 avr. 03, 21:58

Message par Fatalitas »

Mister Zob a écrit : Putain, Warner, fais péter le double programme !!!
yes :D :twisted:

Brion avait passé les deux, lors d'un cycle "remake", il y a 6 ou 7 ans :D
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Message par Roy Neary »

Fatalitas a écrit :merci pour tes conseils, Roy, you are the best ! :lol: 8)
De rien. Je m'y connais mieux en cinéma qu'en football manifestement... :cry: :mrgreen:
Morgan, fou à lier, personne ne l'a vu ?
Je ne l'ai pas vu et je voudrais bien le voir. Car il paraît que c'est un film assez barré. A mon avis : vas-y, même si personne n'a pu te le conseiller.
j'aurai bien aimé revoir son film avec Albert Finney, remake de La Force des tenebres de Thorpe, dont je me souviens plus du titre (c'est peut-etre le meme ? :lol: ), dommage
Oui, il porte le même titre. Je ne l'ai pas vu non plus, mais sa réputation n'est pas terrible à part la performance d'Albert Finney.
Image
Fatalitas
Bête de zen
Messages : 38662
Inscription : 12 avr. 03, 21:58

Message par Fatalitas »

Roy Neary a écrit :
Fatalitas a écrit :merci pour tes conseils, Roy, you are the best ! :lol: 8)
De rien. Je m'y connais mieux en cinéma qu'en football manifestement... :cry: :mrgreen:
mais non, tu as juste la malchance d'habiter la mauvaise ville ! :mrgreen:
phylute
La France peut être fière
Messages : 25518
Inscription : 2 janv. 04, 00:42
Localisation : Dans les Deux-Sèvres, pas loin de chez Lemmy

Message par phylute »

Une rétro Kyle Reese, drôle d'idée :shock:
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
vanisback
Assistant(e) machine à café
Messages : 177
Inscription : 4 déc. 05, 12:15
Localisation : Paris/Montpellier
Contact :

Message par vanisback »

Vendredi 6 janvier
20h30 SOIRÉE D’OUVERTURE
Samedi soir et dimanche matin (K. Reisz)
Je te conseillle vivement "Samedi soir et dimanche matin" !

D'ailleurs à ce propos, voici un article qui pourra sans doute t'éclairer si tu ne connais pas trop ce cinéaste et le free cinéma :
http://www.fullorangeprod.com/larevuedu ... inema.html
Image
Avatar de l’utilisateur
vic
viking
Messages : 3657
Inscription : 26 avr. 03, 18:37
Localisation : IHTFP

Message par vic »

Je conseille également Isadora et Saturday night and sunday morning, tous deux excellents.
Image
Unité Ogami Ittô

Withdrawing in disgust is not the same thing as apathy.

*Insane Insomniac Team*
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18530
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films naphtas - Avril 2011

Message par Profondo Rosso »

Saturday Night and Sunday Morning de Karel Reisz (1960)

Image

Dans les années 1960, à Nottingham, Arthur, un ouvrier de 24 ans, le week-end venu, s’étourdit dans les pubs pour oublier sa condition sociale précaire malgré son travail consciencieux à l’usine. Dès le samedi, la bière coule à flots pour lui et ses copains. Sa maîtresse, Brenda, une femme plus âgée que lui et épouse d’un de ses collègues de travail, lui est très attachée. Mais Arthur est bientôt attiré par une jeune fille de son âge, Doreen, une nouvelle relation qui a pour effet de rompre avec son morne quotidien.

Image

Saturday Night and Sunday Morning est un des films manifeste du "free cinéma" anglais, mouvement britannique des sixties équivalent à la Nouvelle Vague française même si plus politiquement engagée que cette dernière. Le phénomène trouve d'ailleurs en partie son origine du côté littéraire puisque certaines de ses préoccupation se retrouvent déjà chez les Angry Young Men, groupe de jeunes auteurs britanniques apparus durant les années cinquante. Leurs écrits se caractérisaient par la touche authentique et réaliste des milieux prolétaires dépeints, que ce soit les personnages type working class heroes favorisant une écriture au langage simple ou dans les situations issues du quotidien leur vaudront également le qualificatif de kitchen sink drama (variation du terme Kitchen sink painters attribué au peintres réalistes anglais des années 40/50). Le film de Karel Reisz adapte donc un des livres les plus culte du mouvement, écrit par Alan Sillitoe (qui en signe également le scénario) en 1958 et qui verra un autre de ses écrits transposé dans le cadre du free cinéma avec La Solitude du Coureur de fond réalisé en 1962 par Tony Richardson (ici producteur).

Image

Saturday Night and Sunday Morning c'est donc aussi et surtout l'histoire d'un jeune homme en colère, ce Arthur incarné avec une fougue et authenticité peu commune par le jeune Albert Finney qui crève l'écran pour son premier rôle au cinéma. La vie d'Arthur se partage entre les semaines morne où il ronge son frein à l'usine et le weekend où enchaîne les beuveries épique au pub avec ses amis et aligne les conquête féminines. Car Arthur a trouvé la solution parfaite pour s'évader de ce Nottingham grisâtre, se ficher de tout et de tout le monde et n'en faire qu'à sa tête. Albert Finney campe ainsi un personnage impulsif et imprévisible dans ses actes comme ses propos, un gamin espiègle qui n'a aucune envie de grandir comme le montre d'hilarantes scènes où ils jouent de bien mauvais tours à ses congénères comme placer un rat mort au poste d'une collègue d'usine ou tirer au fusil à plomb dans la fesse d'une voisine récalcitrante. Arthur ne cherche qu'à vivre au jour le jour et sans attache, et le mariage aboutissement logique de tout les jeune gens de son âge est synonyme de prison à laquelle il faut échapper. Le film se fait le portrait d'une certaine Angleterre de l'après guerre résignée et sans perspectives. Les quidams qui ont connus la guerre et les privations se contente aisément d'un travail modeste et monotone qui leur apporte sécurité, la télévision leurs apportent une distraction bien suffisante et ils n'aspirent finalement à rien d'autres. La génération suivante, celles de leurs enfants ne se reconnaît pas dans cette perspective toutes tracée mais le film montre finalement l'impasse de ces jeunes gens face aux possibilités d'avenir terriblement limitées.

Image

Pour Arthur, l'étau va même se resserrer dangereusement lorsqu'il mettra enceinte une amante mariée où à travers la rencontre d'une jeune fille (Shirley Anne Field) plus délicate que ses conquêtes habituelles. Le filme nous promène ainsi au fil des pérégrinations quotidiennes et des pensées de Arthur dans une ligne narrative ténue et liées aux états d'âmes de son héros. La mise en scène de Karel Reisz est une alliance d'authenticité (qui se réperrcute dans les dialogues et situations où on évoque ouvertement le sexe, l'avortement...) et d'élégance nous faisant visiter les recoins les plus prolétaires de Nottingham avec ses pubs enfumés ou la pinte coule à flot, les plans d'ensemble de paysage avec cheminées d'usines à pertes de vues, espaces rural de plus en plus restreint, petites ruelles où jouent les gamins... La photo de Freddie Francis propose un noir et blanc somptueux et tout en nuances qui capte la vérité ce cadre tout en lui conférant une recherche visuelle toute cinématographique. La description est d'ailleurs loin d'être négative et avec le temps c'est une vraie nostalgie qui se dégage pour cette Angleterre chaleureuse et faîtes de plaisir simple comme la promenade dominicale à bicylette, les excursion à la pêche, les sorties au dancing (belle bande son mod jazzy du et bien évidemment les réunions au pub. La conclusion laisserais notre héros presque rangé mais rien n'est moins sûr tant rien ne laisse totalement penser que sa nature indomptée saura être domestiquée surtout quand on sait que la société anglaise sera amenée à être bien plus libérée dans un avenir proche.Le film est un immense succès et multipliera les récompenses en Angleterre pour son acteur principal et son réalisateur promis à un bel avenir.

Image

Saturday Night and Sunday Morning a également un immense impact sur la culture pop anglaise jamais démenti à ce jour. La chanson des Smiths There is a light tha never goes out de l'album The Queen is dead s'inspire d'une phrase de Doreen (I want to go where there's life and there's people devenant I want to see people and I want to see life) tandis le titre du premier album des Arctics Monkeys Whatever People Say I Am, That's What I'm Not (dont la pochette affiche le visage d'un pur lads glandeur clope au bec à la Albert Finney) reprend une des répliques cultes d'Arthur. On peut ajouter un titre des Stranglers et aussi de Madness en 1999 intitulé Saturday Night and Sunday Morning en hommage au film pour mesurer son importance dans l'appel à un nouvel idéal de vie pour les jeunes anglais. 5,5/6
Avatar de l’utilisateur
Frances
Assistant opérateur
Messages : 2819
Inscription : 3 oct. 12, 20:24

Re: Karel Reisz (1926-2002)

Message par Frances »

La maîtresse du lieutenant français – The french lieutenant’s woman (1981) de Karel Reisz avec Jeremy Iron (Charles et Mike), Meryl Streep (Sarah et Anna), Leo McKern. D’après le roman de John Fowles. Adaptation : Harold Pinter.
Image
L'histoire : 1870 – Lyme – Angleterre. Charles Smithson paléontologue dilettante s’apprête à demander en mariage Ernestina, une jeune femme de sa condition quand il aperçoit l’énigmatique silhouette de Sarah Woodruff. Charles va tomber amoureux de celle que l’on surnomme la putain du lieutenant français dans une société victorienne attachée fermement à ses principes.
1981 – les deux acteurs principaux (Mike et Anna) vivent une aventure pendant le tournage.


Mais qui est Sarah ? Une provocatrice qui s’invente un passé sulfureux et soutient le regard des gens bien pensant ? Une réfractaire en proie à la mélancolie, dessinant son autoportrait avec la volonté morbide d’apparaitre sous les traits d’une créature chargée d’effroi ? Une manipulatrice qui piège l’amant nécessaire à son émancipation ?

Sarah incarne l’archétype de l’héroïne romantique, elle est à l’image des figures qui hantent les romans de Thomas Hardy et des sœurs Brontë (on la surnomme d’ailleurs Tragédie, en référence aux destins tragiques qui sont souvent le lot de ces femmes broyées par le destin et/ou emportées par la passion). Sarah est une femme libre tournée vers l’avenir, en rupture avec son époque, inévitablement mise au banc d’une société rigide et hypocrite.

Elle porte également en elle quelque chose de l’ordre du primitif (à savoir des sentiments authentiques, non corrompus par la religion ou la morale). Elle est reliée à la nature et aux éléments (Charles la découvre sur la jetée face à la mer déchaînée, il l’a surprend le visage tourné vers l’océan ou se promenant seule dans les sous-bois).
Image
Elle s’empare du pouvoir de l’écriture et décide de son avenir.

Face à elle Charles Smithson cherchant peut être l’authenticité de « l’union originelle » comme le paléontologue s’attache à retrouver les formes de vie primitives. Charles le scientifique adepte de la théorie de Darwin (qui l’inscrit également dans le monde moderne) et qui se sent irrésistiblement attiré par elle.

Cette passion qui s’éveille en chacun d’eux est le moteur nécessaire à leur progression réciproque. Charles a encore un pied dans le passé mais l’avenir le fascine. Son amour pour Sarah provoquera une rupture définitive avec son époque mais après avoir connu le tourment des âmes romantiques. Sarah trouvera l’énergie vitale qui permettra sa métamorphose et son accomplissement.
Image
Amour encore, celui des domestiques qui paradoxalement semblent plus libres que ceux de leurs maîtres coincés dans le carcan des conventions.

Amour toujours, en parallèle K. Reisz filme l’aventure que vivent Anna et Mike pendant le tournage. Une infidélité assumée à leur époux et épouse respectifs qui témoigne de l’évolution des mœurs.

Si l’on a beaucoup parlé de mise en abîme proposée par ces allers et retours entre l’époque victorienne et contemporaine ce choix scénaristique suggère aussi un autre axe de lecture :

Celui du récit dans le récit, de la fiction dans la fiction, de la faculté du cinéma à raconter des histoires et de la capacité du spectateur à appréhender et à se positionner face à la narration. Ici, les différentes couches du récit fonctionnent. Nous spectateur nous apprêtons à visionner un film mais d’entrée de jeu K. Reisz par un plan sur le clap nous signifie que nous allons voir un film dans le film. Puis il nous ramène sur les lieux du tournage, dans l’intimité du couple formé par les deux stars du film avant de nous propulser à nouveau dans l’Angleterre victorienne.

Nous acceptons sans difficultés ces va-et-vient auxquels s’ajoutent le récit de Sarah à propos de son passé avec le lieutenant français (une autre fiction que le spectateur imagine cette fois et accepte en tant que réalité puisque validé par le discours de Sarah et les réactions de son entourage).

Reisz démontre ainsi le pouvoir du cinéma et souligne avec quelle volonté et quelle jouissance le spectateur se prête au jeu de toutes les manipulations.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99641
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Karel Reisz (1926-2002)

Message par Jeremy Fox »

Répondre