Commentaires à propos de votre film du mois

[moonfleet]

Bon ce sont mes films du mois mais sans commentaires (contrairement à ce que suggère le titre du topic), le film de Yorgos Lanthimos m'a complètement bluffée, et pour une fois, la perception immédiate de la technique cinématographique utilisée, a participé à la conscience de l'exercice conjuguée avec mon plaisir émotionnel


The Favourite de Yorgos Lanthimos


Cure de Kiyoshi Kurosawa


Le Récidiviste d'Ulu Grosbard


La voie de l'ennemi de Rachid Bouchareb


The Relic de Peter Hyams
( enfin vu en blu-ray car le dvd était vraiment trop sombre au niveau colorimétrique )

[Torrente]

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J'avoue

J'ai regardé le Top Classik 2020 et j'ai pris le film que j'ai vu qui était le moins bien classé.

En vrai c'est :



... pas très original, je sais. Mais j'ai enfin trouvé un digne successeur à Wall-E. Narrativement et techniquement, quel bijou !?
Je n'avais aimé aucun film de ce réalisateur jusque ici, mais là, il atteint une sorte d'état second, impressionnant. Il est "dans la zone". Je ne le croyais vraiment pas capable de pondre un tel film après avoir vu ses précédents.

[-magik-]

Bilan du mois d'avril, 58 films visionnés dont 45 découvertes, et un top dominé par François Truffaut et Johnnie To (et ses productions).

Film du mois : La Peau douce (F. Truffaut - 1964)



Suivi de :





La Mariée était en noir (F. Truffaut - 1968)
Tournage dans un jardin anglais (M. Winterbottom - 2006)
Exilé (J. To - 2007)
The longest nite (P. Yau - 1997)
The nightingale (J. Kent - 2021)

Puis, sans ordre :

City on fire (R. Lam - 1987)
De bruit et de fureur (JC. Brisseau - 1988)
La Dérobade (D. Duval - 1979)
Les Deux anglaises et le continent (F. Truffaut - 1971)
Les Diables (K. Russell - 1971)
Drug war (J. To - 2014)
La Nuit américaine (F. Truffaut - 1973)
PTU (J. To - 2003)
The mission (J. To - 1999)
Une balle dans la tête (J. Woo - 1990)

Petit top des films revus, avec notamment Accident que j'ai totalement redécouvert :



Forgotten silver (P. Jackson & C. Botes - 1995)
Accident (S. Cheang - 2009)
Breaking news (J. To - 2005)
Fantômes contre fantômes (P. Jackson - 1997)

[Coxwell]

A titre personnel, à la fois par l'ampleur la complexité, le mystère de l'objet qu'il traite, la saisie d'une époque, la questionnement, mais aussi par le projet esthétique qu'il constitue, je le rangerai à côté du monumental Shoah.

Le problème..enfin, quand je dis "problème", c'est du point de vue de la rhétorique..est que Shoah ne peut se ranger à côté de rien. C'est monumental, écrasant, et on y peut rien. Je me rappelle un échange avec hansolo où, alors que je lui disais qu' "il fallait voir Shoah" (quelque chose comme ça), il me répondait que la formule ne lui faisait pas envie.
Je ne pouvais l'en blâmer. Impossible de rendre le film plus "sexy" et je n'y pouvais rien : il est hors-compétition. L'inclure dans une liste ou un classement me paraît presque obscène. Je ne pourrais plus le mettre dans une liste des plus grands films français alors que cette place, il la mérite amplement. Même au sein de la filmographie de Lanzmann, il ne peut souffrir d'être hiérarchisé (Sobibor, 14 octobre 1943, 16h00 (2001) en est juste le puissant codicille)
Tout au plus, on peut lui agglomérer S21, la machine de mort Khmer Rouge, de Rithy Pahn (et ses codicilles).

Et pourtant, j'affirme qu' IL FAUT le voir. C'est comme ça et pas autrement. C'est un monolithe noir, un film très très seul mais qui fait partie du patrimoine de l'Humanité.
Lanzmann le savait et , en toute légitimité et parfaitement lucide, il l'a décrété, de manière pas forcément sympathique et quelque peu arrogante, comme tel.

Je préfère infiniment le S21 de Rithy Pahn au Shoah de Lanzmann qui est beaucoup plus pachydermique, bavard et surtout très suffisant, français dans sa démarche et son idée d'être une oeuvre monumentalisée avant même d'être faite (sic). Il y a une posture qui me pose un problème. Et que dire de son idée qu'il n'y ait pas besoin de faire de l'Histoire, de réfléchir en historien sur la question de l'extermination juive et de la période impliquée. "Shoah EST l'histoire, on ne pourra jamais faire mieux pour saisir l'histoire que de regarder et vivre Shoah". Rejet presque intégral me concernant.

[Alexandre Angel]

"Bavard", alors qu'il s'agit de la parole des rescapés, ça me gêne un peu quand même. D'autant que c'est aussi un film sur l'impossibilité de la parole (il y a trois exemples de paroles qui, à un moment donné, ne peuvent aller au bout).
Je suis d'accord qu'après coup, il y a eu une sorte d'auto-proclamation pas très aimable. Mais l'impulsion créative n'est pas plus "française" (en bien comme en mal) que celle qui a poussé l'historien Raul Hilberg à écrire La Destruction des Juifs d'Europe.
Je ne vois pas comment un film aussi douloureux peut-il être "suffisant".

[Addis-Abeba]

Très belle découverte, avec évidemment un très bon Marielle mais aussi un impressionnant Jean pierre Bisson, un film qui mériterai une sortie sur support physique.

[Coxwell]

"Bavard", alors qu'il s'agit de la parole des rescapés, ça me gêne un peu quand même. D'autant que c'est aussi un film sur l'impossibilité de la parole (il y a trois exemples de paroles qui, à un moment donné, ne peuvent aller au bout).
Je suis d'accord qu'après coup, il y a eu une sorte d'auto-proclamation pas très aimable. Mais l'impulsion créative n'est pas plus "française" (en bien comme en mal) que celle qui a poussé l'historien Raul Hilberg à écrire La Destruction des Juifs d'Europe.
Je ne vois pas comment un film aussi douloureux peut-il être "suffisant".

La façon de se poser en "mandarin de la Shoah" est assez française et arrogante. Il est bavard car il fait le choix de privilégier le texte sur-signifiant. Je préfère la rareté du verbe dans The Look of Silence qui contribue à une expérience plus sensorielle et pas moins vertigineuse sur des intentions similaires.
Tu cites le livre de Raul Hilberg, mais ce n'est pas une oeuvre d'art, c'est un travail de scientifique, de science historique. Elle a pour intention, de décrire par l'étude scientifique, la réalité des faits avec l'objectivation la plus raisonnée possible, au moment où elle est publiée. Lanzmann fait des choix artistiques, car c'est un film, il y a une mise en scène-situation qui répond à des codes de langue du cinéma et d'intention sur la transmission d'un message bien différents d'un livre d'histoire.

[Rick Blaine]

Très belle découverte, avec évidemment un très bon Marielle mais aussi un impressionnant Jean pierre Bisson, un film qui mériterai une sortie sur support physique.

SI je devais désigner 1 film que j'attends sur support physique, ce serait celui là je crois. Un chef d'oeuvre.

[Jack Carter]

Rick, un petit mot sur le Dard (j'ai vu ta bonne note) ?

[John Holden]

Rick, un petit mot sur le Dard (j'ai vu ta bonne note) ?

https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 1#p2896021

[Jack Carter]

Rick, un petit mot sur le Dard (j'ai vu ta bonne note) ?

https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 1#p2896021

Le boulet

[Rick Blaine]

[manuma]

Encore une chouette vidéo qui m'a rappelé que j'avais eu moi-aussi ma période Mimsy Farmer suite à la découverte de La Traque, avec visionnage dans les mois qui suivirent de Il Quartetto Basileus de Fabio Carpi, Le Maitre et marguerite, Concorde affaire '79, Allonsanfàn et le Don Camillo version Terence Hill.

Et toujours content de voir Festa Campanile mis à l'honneur, même si c'est sur un film qui m'avait pas mal déçu à la revoyure.

[Flol]

A titre personnel, à la fois par l'ampleur la complexité, le mystère de l'objet qu'il traite, la saisie d'une époque, la questionnement, mais aussi par le projet esthétique qu'il constitue, je le rangerai à côté du monumental Shoah.

Le problème..enfin, quand je dis "problème", c'est du point de vue de la rhétorique..est que Shoah ne peut se ranger à côté de rien. C'est monumental, écrasant, et on y peut rien. Je me rappelle un échange avec hansolo où, alors que je lui disais qu' "il fallait voir Shoah" (quelque chose comme ça), il me répondait que la formule ne lui faisait pas envie.
Je ne pouvais l'en blâmer. Impossible de rendre le film plus "sexy" et je n'y pouvais rien : il est hors-compétition. L'inclure dans une liste ou un classement me paraît presque obscène. Je ne pourrais plus le mettre dans une liste des plus grands films français alors que cette place, il la mérite amplement. Même au sein de la filmographie de Lanzmann, il ne peut souffrir d'être hiérarchisé (Sobibor, 14 octobre 1943, 16h00 (2001) en est juste le puissant codicille)
Tout au plus, on peut lui agglomérer S21, la machine de mort Khmer Rouge, de Rithy Pahn (et ses codicilles).

Et pourtant, j'affirme qu' IL FAUT le voir. C'est comme ça et pas autrement. C'est un monolithe noir, un film très très seul mais qui fait partie du patrimoine de l'Humanité.
Lanzmann le savait et , en toute légitimité et parfaitement lucide, il l'a décrété, de manière pas forcément sympathique et quelque peu arrogante, comme tel.

Je suis certainement une très mauvaise personne...mais j'avais tenté Shoah, et n'avais tenu que 2h.
Pas que j'avais trouvé ça insupportable, mais c'est tellement écrasant et la posture de Lanzmann m'avait tellement gêné à certains moments (son insistance pénible auprès du coiffeur pour qu'il parle alors qu'il en a tout sauf envie), que le fait de me farcir les 2 heures restantes m'était apparu comme une tâche insurmontable.

[Boubakar]

la posture de Lanzmann m'avait tellement gêné à certains moments

Un peu comme celle de Marcel Ophuls dans Le chagrin et la pitié, qui est la seule chose que je reprocherais à ce (formidable) documentaire.