Victor Mature (1913-1999)

[Solal]

Je n'apprendrai rien à personne en disant que l'outrance de Dr Folamour est délibérée: c'est une farce énorme, et le final apocalyptique me fait froid dans le dos à chaque fois. L'image des champignons atomiques est de celles qui décidément ne se banalisent pas.

Mais la caricature est grossière, je trouve. Et puis, pour reprendre ton exemple, je trouve l'image du champignon atomique comme plan final, beaucoup plus cohérente visuellement dans l'adaptation du Procès par Welles ou encore, plus finaude et lourde de signification, dans Kanzo Senseï d'Imamura.

[Simone Choule]

Et Victor Mature dans tout ça, il bat le beurre ?

[francis moury]

Je viens de lire les quelques réponses suscitées par mon dernier commentaire et je vous félicite : la plupart d'entre vous tentent de répondre et de penser au moins les questions consacrées à Kubrick, sinon celle du statut d'auteur par rapport à une oeuvre ou à l'ensemble de l'oeuvre.
Mais déjà quelques réactions :
Kurtz a raison : il y a mes questions, une amorce d'argumentation sur 2001 et rien de plus pour l'instant sinon une prise de position qui devrait venir à la fin, après l'analyse de l'oeuvre et pas avant, sous peine de passer aux yeux de Jeremy pour une provocation gratuite. Il va donc falloir que je réécrive ce texte disparu hier soir. Solal a cependant déjà commencé à l'écrire à ma place et a pointé un certains nombres de choses exactes.
Par ailleurs, Simone-Perrault, je ne comprends pas : si vous avez aimé mon analyse de THE EXTERMINATOR pourquoi n'avoir pas aimé le film ? L'analyse était écrite pour montrer en quoi le film était bon. Il y a là une rupture logique que je ne saisis pas vraiment... même si je suis flatté qu'on apprécie une analyse, ce n'est pas elle l'important : c'est le film auquel elle est consacrée.
La comparaison avec les Mabuse de Lang m'a, cela dit, beaucoup intéressée mais il faudrait la poursuivre même si elle tournerait inévitablement à l'avantage de Lang.
Quant à Roy je constate qu'il est ouvert à une critique de Kubrick et qu'il n'apprécie pas tous ses films : il y a de l'espoir
Kubrick a été exigeant : on doit donc l'être à son égard et pointer en quoi ses exigences furent finalement vaines. On doit pointer aussi sa position morale - puisque, comme disait l'autre, "un cadrage est une question de morale" - je le ferai. Mais donnez-moi un peu de temps : c'est lui qui me fait défaut.
Pour Solal, développez et je n'aurai peut-être pas besoin de le faire : ce sera fait.
Autre chose : il n'y a nul relativisme. L'esthétique concerne l'absolu et la valeur. Si on place Fisher au premier plan, c'est non par relativisme mais par une exigence inverse au relativisme : une exigence axiologique.
L'exigence axiologique n'empêche pas la mesure : on ne dit pas que Kubrick est un cinéastes dont les films ne doivent plus être vus, sont sans valeur. Comment le pourrait-on ? Mais on dit qu'il y a chez lui une duplicité foncière (esthétique comme morale) intéressante à analyser. Et on en donnera des arguments complémentaires à ceux déjà fournis par le locuteur ou certains lecteurs. Rien de plus mais rien de moins.

[Jeremy Fox]

Par ailleurs, Simone-Perrault, je ne comprends pas : si vous avez aimé mon analyse de THE EXTERMINATOR pourquoi n'avoir pas aimé le film ? L'analyse était écrite pour montrer en quoi le film était bon. Il y a là une rupture logique que je ne saisis pas vraiment... même si je suis flatté qu'on apprécie une analyse, ce n'est pas elle l'important : c'est le film auquel elle est consacrée.
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J'avoue ne pas comprendre ça : ne peut-on pas apprécier une analyse sans aimer le film auquel elle est consacrée ?

J'aime ton analyse de Cape fear et pourtant je déteste le film.

[francis moury]

Qu'il excuse - de l'autre côté où il est s'il nous lit outre-tombe - ce qu'on a pu qualifier de "détournement de topic" : ce n'était nullement prémédité. Cela s'est produit tout seul pour ainsi dire, en rebondissant en cours de dialogue...
Au point où on est, il vaudrait la peine d'ouvrir un nouveau forum entièrement dédié à notre nouveau sujet. Mais c'est peut-être trop tard ?

[francis moury]

Ah oui, c'est vrai : tu me l'avais pourtant dit plusieurs fois mais ...
cet oubli est un véritable acte manqué de ma part ("Psychopathologie de la vie quotidienne") !

Mais souviens-toi, cher Jeremy, que tu m'avais dit qu'elle t'avait aussi donné, éventuellement, envie de revoir ce film que tu détestais et évenutellement de le reconsidérer ? Où en es-tu sur ce film ?

(on s'éloigne de plus en plus de Victor Mature mais bon... )

[Jeremy Fox]

Mais souviens-toi, cher Jeremy, que tu m'avais dit qu'elle t'avait aussi donné, éventuellement, envie de revoir ce film que tu détestais et évenutellement de le reconsidérer ?

Ton test m'a donné envie de le revoir ; ce qui ne voudras pas dire que je l'apprécierais quand même plus.

Auquel cas où Thompson m'horripilerait toujours autant, je ne vois pas pourquoi ça rabaisserait pour autant ton test. On sent ta passion et ton envie d'en parler, ça me suffit personnellement à l'apprécier.

[vic]

Simple point de vue d'observateur :

Toute personne qui place Terry Fisher ou Planète Interdite plus haut que Kubrick sur son échelle de valeur personnelle a toute ma sympathie...

Bon, en fait, je voulais dire :
je trouve tout à fait positif de voir un topic à la base anecdotique déboucher sur un débat passionnant et fertile. C'est même peut-être la première fois que je m'intéresse vraiment à un débat concernant Kubrick.

[NUTELLA]

de tout facon ce n'est pas par-ce que ces deux films proviennent de la catégorie SF qu'ils sont comparables,que ce soit sur la forme ou sur le fond,ils ne sont en rien proche l'un de l'autre.

[james]

dans "chief crasy horse" il etait assez remarquable pour ce petit western de "universal" en chef indiens,victore mature resteras pour moi un acteur aux multiple facette souvent fade dans quelques apparition,mais aussi souvent genial,j'adore cet acteur

[Kurtz]

dans "chief crasy horse" il etait assez remarquable pour ce petit western de "universal" en chef indiens,victore mature resteras pour moi un acteur aux multiple facette souvent fade dans quelques apparition,mais aussi souvent genial,j'adore cet acteur

[francis moury]

Mais si cher Nutella : ils ont un point commun outre leur genre. Ils posent tous deux la question que posait le Sphynx à Oedipe, celle de la nature de l'homme. Quelle est son origine, sa source d'une part et qui est-il ou comment fonctionne-t-il, d'autre part.
Dans un cas on donne une réponse directe (2001 - un être autre que l'homme lui a donné l'intelligence technique et réflexive jusqu'à ce qu'il devienne un possible surhomme) et dans l'autre une réponse fabulatrice et métaphorique qui finit par devenir directe (les Krells ont un inconscient destructeur mais il est au fond semblable à celui de l'homme : Walter Pidgeon et sa fille produisent ce monstre lorsqu'ils rêvent et détruisent leurs semblables - la topique psychanalytique revit sur Altaïr-IV parce qu'elle nous explique)... il y a bien un point commun. Ce sont deux films de science-fiction "anthropologiques".
Voir aussi l'admirable QUATERMASS AND THE PIT [Les monstres de l'espace] (Hammer Film 1967) de Roy Ward Baker avec Barbara Shelley, Andrew Keir, etc... et l'ensemble de la série des Planètes des singes (du 1 au 4 en tout cas) qui eux aussi sont de tels questionnements "anthropologiques".
Je vous réponds ici bien que le débat sur Kubrick soit désormais déplacé ailleurs dans les "classiques d'aujourd'hui" mais il le fallait à cause de FORBIDDEN PLANET qui lui est "resté" sur ce forum...

[Cathy]

Stella (1950) - Claude Binyon



Alors que Stella travaille dans son bureau d'assurances, Oncle Joe meurt accidentellement lors d'un pique-nique. Sa famille l'enterre, puis apprend peu après qu'il avait souscrit une assurance vie.

Curieux film que réalise ici Claude Binyon, film noir et comédie policière en même temps. Le film commence comme un véritable film noir, on sait que visiblement la famille a un meurtre ou un crime sur la conscience mais on ne sait pas tout de suite de quoi il s'agit. Ils cachent cet évènement à l'ainée de la famille qui est posée, travaille, contrairement à ses deux beaux frères, deux bons à rien. Il y a aussi ce personnage de l'assureur qui vient enquêter sur le chef de Stella pour voir s'il mérite de l'avancement dans le domaine des assurances. Et très vite les deux histoires se retrouvent liées, à travers cette fameuse assurance-vie ! Du coup le film bascule dans la comédie noire avec cette famille qui reconnaît en chaque cadavre Oncle Joe et dans la comédie sentimentale avec cette romance entre l'assureur et Stella. Le film semble avoir inspiré "Mais qui a tué Charlie", par son aspect "comique" de cadavres découverts. C'est vraiment un film d'humoir noir et sympathique emmené par les deux personnalités que sont Victor Mature, et Ann Sheridan. Un petit film divertissant, cocasse et sympathique.

Copie Ciné Classic

[Jeremy Fox]

Le western du WE : Escorte pour l'Oregon de Francis D. Lyon.

[hansolo]

Découverte d Hannibal de E.G. Ulmer.
Que dire ... on est dans une catastrophe filmée.
Rien ne tient la route, ni le scénario encore moins inspiré qu’un épisode de Amour’ Gloire et Beauté (car on est dans une tentative de romance à 2 sous), ni la mise en scène ou le montage - risibles aussi bien dans l’enchaînement des séquences que dans les cuts lors des batailles, ni dans l’interprétation.

Les discussions au Sénat romain feraient passer celles de la Prelogie de Star Wars pour des chefs d’œuvre de stratégie.

Mature semble perdu tout au long du métrage et ne montre pas le moindre charisme dans ce rôle: soit il ne croit pas au rôle, soit il est extrêmement mal dirigé.
Bref’ une catastrophe industrielle.

Très déçu, surtout quand on connaît l’histoire de base, largement plus épique.