Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Mosin-Nagant
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Mosin-Nagant »

Beule a écrit : 10 sept. 22, 14:43Élégant ça.
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Frédéric 33
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Frédéric 33 »

Je ne conteste pas la légitimité des choix de Spielberg, mais après faut assumer que les qualité cinématographiques du film soient largement ignorés et que cela reste dans le domaine du commercial familial alors qu'il y a beaucoup plus à y trouver.
Je veux dire par là, un bon film est un bon film, c'est déjà un film que l'on prend du plaisir à voir, et je ne suis pas en reste car j'ai vu celui-ci mille fois ! Mais la culture est indispensable pour accéder à des oeuvres plus intellos, et y prendre du plaisir aussi. Aussi l'art populaire n'est-il pas nécessairement éducateur, et certains ont pu croire que pour se cultiver il fallait nécessairement s'en éloigner, comme rejeter les Dents de la mer. Cependant, il reste vrai que pour se cultiver, regarder les films et y prendre du plaisir ne suffit pas.

Pour la réalisation, je le regarderai et je vous dirai. Certains plans (larges ?), je ne sais plus.
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Supfiction
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Supfiction »

Mosin-Nagant a écrit : 10 sept. 22, 17:03
Beule a écrit : 10 sept. 22, 14:43Élégant ça.
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tchi-tcha
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par tchi-tcha »

Frédéric 33 a écrit : 10 sept. 22, 17:12 ...faut assumer que les qualité cinématographiques du film soient largement ignorés et que cela reste dans le domaine du commercial familial alors qu'il y a beaucoup plus à y trouver.
Je veux dire par là, un bon film est un bon film, c'est déjà un film que l'on prend du plaisir à voir, et je ne suis pas en reste car j'ai vu celui-ci mille fois ! Mais la culture est indispensable pour accéder à des oeuvres plus intellos, et y prendre du plaisir aussi. Aussi l'art populaire n'est-il pas nécessairement éducateur, et certains ont pu croire que pour se cultiver il fallait nécessairement s'en éloigner, comme rejeter les Dents de la mer. Cependant, il reste vrai que pour se cultiver, regarder les films et y prendre du plaisir ne suffit pas.
À la grande époque, Supfiction aurait copié/collé cette citation dans un autre sujet pour y faire rebondir la discussion, celui-ci par exemple.
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Supfiction
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Supfiction »

Si on était en 1975, on serait en train de dire que les jeunes ne jurent plus que par les films américains bien faits mais un peu bêtas et archi commerciaux du type Les dents de la mer. Mais en 2022, c’est devenu du cinema d’auteur.
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tchi-tcha
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par tchi-tcha »

Supfiction a écrit : 10 sept. 22, 17:32 Si on était en 1975, on serait en train de dire que les jeunes ne jurent plus que par les films américains bien faits mais un peu bêtas et archi commerciaux du type Les dents de la mer. Mais en 2022, c’est devenu du cinema d’auteur.
Top Gun Maverick, le succès surprise du cinéma d'auteur 2022, en effet :mrgreen:

Puisqu'on ne va pas tarder à célébrer les 50 ans des Dents de la Mer, ça fait donc près d'un demi-siècle que Spielberg se coltine le débat "auteur ou faiseur?" (il faudra bien trancher la question un jour).
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Beule
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Beule »

tchi-tcha a écrit : 10 sept. 22, 16:57
En quoi ce serait un reproche de penser au public auquel on s'adresse ? Spielberg n'est pas Kant, il ne s'adresse pas à ses pairs mais aux publics de tous âges qui se retrouvent ensemble dans une salle de cinéma le temps d'une projection.
Cadrer pour le grand grand public n'était clairement pas la préoccupation première d'un Kant (ses trois Critiques sont immenses mais c'est pas du Alexandre Jollien niveau lecture, on va dire), c'en est une pour Spielberg, et ça me semble légitime.

Et c'est là que j'aurais besoin d'explications (si ça ne t'embête pas de continuer à creuser un peu la question) : comment peut-on à la fois le trouver génial et lui reprocher d'être trop commercial et trop familial (ce qui s'est traduit par cette maladroite "réalisation plate" avant d'aller te coucher).
C'est un ressenti qui dépasse le cadre intello-arrogant étudiant dont tu dois être sorti depuis un bon moment (j'espère). En voulant trop analyser ce qu'il est (l'acte de naissance du blockbuster), tu en perds presque de vue que Les Dents de la Mer est aussi une œuvre d'art (et un p*tain de bon film).
J'achoppe aussi sur cette limite, celle d'un possible nivellement grand public. À tel point que je me refuse à y reconnaître le prototype du blockbuster moderne que l'on veut souvent y lire. Parce que comme Alexandre, j'incline à situer aussi la production de Jaws dans le (pas si) droit fil de celle des films catastrophes qui faisaient florès au début des années soixante-dix. Ce sont ceux-là selon moi les vrais ancêtres du blockbuster balisé s'inscrivant dans une stricte logique commerciale. J'y vois un avatar lointain, voire à sa manière une sorte de spin off, mais à contre courant, qui à partir d'un socle d'inspiration commune (toute la mise en place, infiniment brillante mais slalomant autour de marqueurs qui sont autant de figures imposées du "genre") s'émanciperait peu à peu de la routine narrative et de l'habituel crescendo spectaculaire de la mise en scène pour offrir une sorte de coda alternatif et salutaire. C'est ce que soulignait tchi-tcha quand il vantait les vertus de la deuxième partie: là, Jaws s'ouvre à des horizons inattendus. Il sait - aussi - saisir quelque chose de l'authentique récit de marin et d'apprentissage ; la mise en scène module parfaitement son tempo dans des scènes en huis clos d'une précision clinique pour éclairer les motivations des personnages par le simple truchement de l'évocation dans sa plus simple oralité (Preminger n'est pas loin). Un film de conteur au sens le plus noble, qui en fait, pour moi, plus qu'un projet lissé pour le grand public et le succès commercial, une sorte de pont parfait entre la tradition du grand cinéma populaire (à partir d'un matériau littéraire qui sans doute ne semblait pas s'y prêter) et la modernité d'un cinéma de grande consommation qui, juste avant et plus encore ensuite, misera volontiers sur la surenchère de péripéties spectaculaires. Dans Jaws l'équilibre est parfait.
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Alexandre Angel
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Alexandre Angel »

Beule a écrit : 10 sept. 22, 18:01 Un film de conteur au sens le plus noble, qui en fait, pour moi, plus ans et qu'un projet lissé pour le grand public et le succès commercial, une sorte de pont parfait entre la tradition du grand cinéma populaire et la modernité d'un cinéma de grande consommation qui, juste avant et plus encore ensuite, misera volontiers sur la surenchère de péripéties spectaculaires. Dans Jaws l'équilibre est parfait.
Spielberg lui-même n'a pas du en mesurer l'exacte portée quand il avait la tête dans le guidon mais le pont dont tu parles relit plus précisément le cinéma populaire classique au nouvel Hollywood au sens large (pas seulement aux futurs autres blockbusters), c'est à dire une tradition classique qu'un formalisme tout soudainement ultra-moderne, astucieux, démerdard, maîtrisé dans l'écriture, et qui plus est, dans ce cas précis, somptuaire (le fric est là), vient bousculer.
Au moment de Star Wars, puis d'Indy, les gens avaient eu le temps de piger le truc : le bon vieux sérial était revisité avec tout plein de thunes.

Pour nous, c'est encore plus facile d'avoir à l'esprit ce genre de perspectives mais qui pouvait l'avoir à l'époque de la sortie de Jaws, ce film venu de nulle part avec un requin qui fait du mal ? Rien que de lire, ou d'entendre parler du sujet, pour nous les gosses, c'était comme si on nous parlait de Salo :lol: Faut le savoir.
Et je crois que c'est ce statut un peu indéterminé de l'époque qui assure un bon vieillissement au film.
Revu récemment avec mes parents, mon père me sort : "Mouais, ça fait quand même pas très peur". Mais c'est qu'il enfonçait une porte ouverte mon poupa : jamais ce film n'a fait vraiment peur. Si bien sûr, il a empêché des tas de gens d'aller se baigner mais ce n'est pas réellement une peur qui faisait sortir les gens de la salle (pas plus que La Tour infernale, mon film catastrophe préféré de l'époque).
Quand Jaws est sorti chez nous, j'avais très exactement 9 ans et 9 mois. Il était évidemment hors de question que j'aille le voir et même si j'avais pu (il était, et est toujours, interdit aux moins de treize ans), je pense que j'aurais trop eu la trouille (et les caissières à l'époque ne rigolaient pas du tout avec ça). Mais je me souviens de Jean-Jacques Debout, le mari de Chantal Goya, qui disait à la télé qu'il y était allé avec son fils qui devait avoir à peu près mon âge. Il ne faisait aucune mention d'une quelconque peur et quand les gens en parlaient autour de moi, ils n'avaient pas l'air traumatisés. C'est à partir de là, progressivement, que j'ai compris, jusqu'à ce qu'il ressorte en salle en 81, que j'allais me mordre les couilles de ne pas l'avoir vu à sa sortie parce que ça aurait été une séance fabuleuse, novatrice, ultra-spectaculaire, follement divertissante. Quand je l'ai enfin vu à 15 ans, c'était presque trop tard (la cinéphilie était installée). Bien sûr je l'avais apprécié et l'apprécie mieux maintenant encore, à l'aune des angles que nous abordons. Mais qu'est ce que j'aurais aimé connaître les sensations délicieuses de pur spectacle distillée par le film au moment de sa sortie. Ma vie aurait peut-être été toute autre :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Frédéric 33
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Frédéric 33 »

Réflexions très intéressantes, auxquelles je ne me sens rien d'ajouter.

Pour l'anecdote, et relativement aux interdictions liées à l'âge pour les films, il faudra un jour qu'on m'explique comme j'ai pu aller voir Lifeforce de Tob Hooper à l'âge de neuf ans. Mais enfin c'est un film éducatif : quand on a vu à cet âge-là Béatrice Dalle entièrement nue, rien n'est plus pareil après.

Pour mêler les thèmes abordés de la qualité du cinéma d'antan et de celui d'aujourd'hui (Jaws cinéma d'auteur, je suis d'accord vu ce qui sort maintenant) et de l'horreur, je peux vous faire une review d'un film que j'ai vu récemment. Je vous préviens, on quitte Jaws un moment mais on va rigoler un peu.

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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par The Eye Of Doom »

J’ai pas revu Les dents de la mer depuis sa sortie en salle (13 ans juste revolus!) et pour tout dire n’est jamais eu envie. Je peux participer quand meme au debat ?
Ayant « vecu » en direct le cinema de Spielberg de cette première periode, je n’ai absolument pas souvenir d’une étiquette « blockbuster » apposée à ses films. D’une part bien sur parce que le mot n’existait pas (dumoins sous nos contrées) mais surtout parce que l’idee de faire un film « tout public »/« grand public » semble complètement absente de la demarche du jeune cineaste à l’epoque. Quoi de « grand public » chez un mec qui enchaine Duel, Sugarland Express, Les dents de la mer, rencontre du 3ieme type, 1941. Chaque film est fondamentalement différent du precedent, semblant seulement correspondre à une volonté de faire un cinema différent, a contre courant, iconoclaste presque, en un mot frondeur et innovant.
Ceci s’applique meme au Aventuriers qui n’a rien l’epoque d’un « blockbuster » mais poursuit une demarche d’un petit con de genie qui s’eclate a faire exactement ce qu’il a envie sans se soucier le moins du monde de ce que pourra en penser le public. Idem pour ET.
C’est apres que ca se gate. On sens Spielberg retombé un peu de son nuage, les grands paris sont derrière lui. Il s’embougeoise d’une certaine facon : pourquoi faire Indy 2 ? La couleur pourpre a des qualités mais c’est un affreux melo des familles (qui ne supporte en aucun point le genial Once upon the time in America qui pourtant aurait pu aussi sombrer dans le tire larme. Spielberg est alors dépassé , et encombré de son succès.
Il faudra attendre Schindler pour le retrouver. (Enfin m’a t’on dit car je l’ai pas vu :oops:
Pour moi Spielberg trahit sa demarche avec Indy 2 et commence alors a faire du « blockbuster ».
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par The Eye Of Doom »

J’ai pas revu Les dents de la mer depuis sa sortie en salle (13 ans juste revolus!) et pour tout dire n’est jamais eu envie. Je peux participer quand meme au debat ?
Ayant « vecu » en direct le cinema de Spielberg de cette première periode, je n’ai absolument pas souvenir d’une étiquette « blockbuster » apposée à ses films. D’une part bien sur parce que le mot n’existait pas (dumoins sous nos contrées) mais surtout parce que l’idee de faire un film « tout public »/« grand public » semble complètement absente de la demarche du jeune cineaste à l’epoque. Quoi de « grand public » chez un mec qui enchaine Duel, Sugarland Express, Les dents de la mer, rencontre du 3ieme type, 1941. Chaque film est fondamentalement différent du precedent, semblant seulement correspondre à une volonté de faire un cinema différent, a contre courant, iconoclaste presque, en un mot frondeur et innovant.
Ceci s’applique meme au Aventuriers qui n’a rien l’epoque d’un « blockbuster » mais poursuit une demarche d’un petit con de genie qui s’eclate a faire exactement ce qu’il a envie sans se soucier le moins du monde de ce que pourra en penser le public. Idem pour ET.
C’est apres que ca se gate. On sens Spielberg retombé un peu de son nuage, les grands paris sont derrière lui. Il s’embougeoise d’une certaine facon : pourquoi faire Indy 2 ? La couleur pourpre a des qualités mais c’est un affreux melo des familles (qui ne supporte en aucun point le genial Once upon the time in America qui pourtant aurait pu aussi sombrer dans le tire larme. Spielberg est alors dépassé , et encombré de son succès.
Il faudra attendre Schindler pour le retrouver. (Enfin m’a t’on dit car je l’ai pas vu :oops:
Pour moi Spielberg trahit sa demarche avec Indy 2 et commence alors a faire du « blockbuster ».
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par tchi-tcha »

The Eye Of Doom a écrit : 10 sept. 22, 19:49
...un petit con de genie qui s’eclate a faire exactement ce qu’il a envie sans se soucier le moins du monde de ce que pourra en penser le public.
Qu'il y ait de la misanthropie chez Spielberg, je veux bien (il n'a pas attendu la démonstration de sa Guerre des Mondes pour la laisser transparaitre). Qu'il y ait du mépris du public ("ch'suis un génie, je fais c'que j'veux et j'en ai rien à foutre de c'que l'public il en pensera"), j'y crois nettement moins.
En tout cas, c'est une lecture qui va totalement à contre-courant de l'idée reçue Spielberg = faiseur.

Quant à l'aspect "innovant" d'un Raiders of the Lost Ark qui ne fait que réactiver avec beaucoup de thune (et beaucoup de brio) le bon vieux serial, je te laisse te débrouiller tout seul pour argumenter ça.
(fais quand même gaffe à ce que tu écris, il paraît qu'on a le tacle facile sur certains films sensibles :mrgreen: )


Frédéric 33 a écrit : 10 sept. 22, 19:20
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par The Eye Of Doom »

tchi-tcha a écrit : 10 sept. 22, 20:19
The Eye Of Doom a écrit : 10 sept. 22, 19:49
...un petit con de genie qui s’eclate a faire exactement ce qu’il a envie sans se soucier le moins du monde de ce que pourra en penser le public.
Qu'il y ait de la misanthropie chez Spielberg, je veux bien (il n'a pas attendu la démonstration de sa Guerre des Mondes pour la laisser transparaitre). Qu'il y ait du mépris du public ("ch'suis un génie, je fais c'que j'veux et j'en ai rien à foutre de c'que l'public il en pensera"), j'y crois nettement moins.
)
Je n’ai pas voulu dire que Spielberg méprisait le public ou etait misanthrope mais que ce que pouvait penser le public ne semblait pas faire partie des préoccupations de Spielberg dans sa demarche creative à l’epoque.
Le terme genie c’est moi qui l’emploie: Spielberg ne presente aucun symptôme de suffisance ou d’ego dans ses films de l’epoque.
Dernière modification par The Eye Of Doom le 10 sept. 22, 21:03, modifié 1 fois.
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par The Eye Of Doom »

tchi-tcha a écrit : 10 sept. 22, 20:19
Quant à l'aspect "innovant" d'un Raiders of the Lost Ark qui ne fait que réactiver avec beaucoup de thune (et beaucoup de brio) le bon vieux serial, je te laisse te débrouiller tout seul pour argumenter ça.
(fais quand même gaffe à ce que tu écris, il paraît qu'on a le tacle facile sur certains films sensibles :mrgreen: )
Tu as raison sur le fond (la reprise des recettes du serial), sauf qu’a l’epoque le serial n’existe plus depuis tres longtemps. Les aventuriers c’est une parodie de film d’aventure, genre oublié et ringard en 81. Faire une telle proposition a l’epoque est franchement audacieuse!
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Alexandre Angel
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Re: Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)

Message par Alexandre Angel »

The Eye Of Doom a écrit : 10 sept. 22, 20:46 Tu as raison sur le fond (la reprise des recettes du serial), sauf qu’a l’epoque le serial n’existe plus depuis tres longtemps. Les aventuriers c’est une parodie de film d’aventure. Faire une telle proposition a l’epoque est franchement audacieuse!
Pas tellement, non. Star Wars (1 et 2) étaient passés par là, sans parler du succès jamais démenti des James Bond. Spielberg et Lucas avaient très bien préparé leur coup.
Je veux bien qu'ils l'aient fait avec un enthousiasme très juvénile et communicatif mais la recette était éprouvée. C'est un cinéma qui capitalise sur la connivence du spectateur, ce qui sous-entend que ce spectateur de 1981 était suffisamment imprégné de l'esprit du serial, via ses excroissances (BD comprise) et ses survivances, pour être en mesure de faire un triomphe à Indy.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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