Jacques Tourneur (1904-1977)
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
En effet, ça a l'air d'être très intéressant, les récits racontés sur le mode du souvenir sont souvent d'une richesse folle (cf les sentiers de la perdition).
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Canyon Passage est grandiose, la copie de toute beauté. Le film mérite une sortie Blu Ray.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Vaudou
A mon goût la plus réussie des collaborations avec Val Lewton. Le film révèle une poésie triste mais étrangement sereine, d'une troublante beauté. L'horreur et l'angoisse révèlent ici une fragilité, un doute qui ne seront pas résolus. Le récit est d'une remarquable concision mais Tourneur prend le temps de saisir l'ambiance d'un lieu, à la fois inquiétante et fascinante...chaque protagoniste tente de comprendre l'autre et de saisir l'intensité d'émotions fugitives.
Le traitement de la lumière est particulièrement abouti, alors que les leitmotivs sonores diffusent une fiévreuse mélancolie. Et que de scènes magistrales : l'évocation de la mort à bord du voilier, l'intervention du chanteur de calypso, la cérémonie vaudou, un final aux accents mythologiques...
A mon goût la plus réussie des collaborations avec Val Lewton. Le film révèle une poésie triste mais étrangement sereine, d'une troublante beauté. L'horreur et l'angoisse révèlent ici une fragilité, un doute qui ne seront pas résolus. Le récit est d'une remarquable concision mais Tourneur prend le temps de saisir l'ambiance d'un lieu, à la fois inquiétante et fascinante...chaque protagoniste tente de comprendre l'autre et de saisir l'intensité d'émotions fugitives.
Le traitement de la lumière est particulièrement abouti, alors que les leitmotivs sonores diffusent une fiévreuse mélancolie. Et que de scènes magistrales : l'évocation de la mort à bord du voilier, l'intervention du chanteur de calypso, la cérémonie vaudou, un final aux accents mythologiques...
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Nightfall
Un film noir de très belle facture, qui se démarque (comme souvent chez Tourneur) par son ambiance et sa richesse expressive. La trame est classique mais l'exécution fascine jusqu'à un final haletant, avec une remarquable contraste entre les couleurs urbaines et la pâleur de la neige. La psychologie des personnages manque certes de finesse (l'opposition des gangsters entre le meneur et le déséquilibré, l'entame de la relation entre Aldo Ray et Anne Bancroft) mais Nightfall émeut quand la mise en scène dévoile une lassitude et une amertume. Le jeu d'Aldo Ray est un peu sec mais j'aime beaucoup la sécheresse de sa voix, et Anne Bancroft offre une présence à la fois fragile et obstinée (notamment lors de la séquence du défilé).
Un film noir de très belle facture, qui se démarque (comme souvent chez Tourneur) par son ambiance et sa richesse expressive. La trame est classique mais l'exécution fascine jusqu'à un final haletant, avec une remarquable contraste entre les couleurs urbaines et la pâleur de la neige. La psychologie des personnages manque certes de finesse (l'opposition des gangsters entre le meneur et le déséquilibré, l'entame de la relation entre Aldo Ray et Anne Bancroft) mais Nightfall émeut quand la mise en scène dévoile une lassitude et une amertume. Le jeu d'Aldo Ray est un peu sec mais j'aime beaucoup la sécheresse de sa voix, et Anne Bancroft offre une présence à la fois fragile et obstinée (notamment lors de la séquence du défilé).
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Le méconnu Nightfall de Jacques Tourneur sort dans la superbe collection Classics Confidential de chez Wild Side. Par ici la visite
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Sans savoir qu'une critique allait être postée sur ce forum, je l'ai regardé ce week-end... et quelle déception ! Un scénario peu travaillé, aucun enjeu réel, une construction qui essaie tant bien que mal de donner de l'intérêt au récit, des acteurs assez insipides (à l'exception d'Anne Bancroft, assez touchante), une mise en scène d'une grande platitude. La grande époque du noir était vraiment passée...Jeremy Fox a écrit :Le méconnu Nightfall de Jacques Tourneur sort dans la superbe collection Classics Confidential de chez Wild Side. Par ici la visite
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Je suis au contraire dans les grandes lignes totalement en phase avec le chroniqueur. Un des mes films noirs préférés.joe-ernst a écrit :Sans savoir qu'une critique allait être postée sur ce forum, je l'ai regardé ce week-end... et quelle déception ! Un scénario peu travaillé, aucun enjeu réel, une construction qui essaie tant bien que mal de donner de l'intérêt au récit, des acteurs assez insipides (à l'exception d'Anne Bancroft, assez touchante), une mise en scène d'une grande platitude. La grande époque du noir était vraiment passée...Jeremy Fox a écrit :Le méconnu Nightfall de Jacques Tourneur sort dans la superbe collection Classics Confidential de chez Wild Side. Par ici la visite
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Jeremy Fox a écrit :Je suis au contraire dans les grandes lignes totalement en phase avec le chroniqueur. Un des mes films noirs préférés.joe-ernst a écrit : Sans savoir qu'une critique allait être postée sur ce forum, je l'ai regardé ce week-end... et quelle déception ! Un scénario peu travaillé, aucun enjeu réel, une construction qui essaie tant bien que mal de donner de l'intérêt au récit, des acteurs assez insipides (à l'exception d'Anne Bancroft, assez touchante), une mise en scène d'une grande platitude. La grande époque du noir était vraiment passée...
J'en espère énormément de ce film, au moins un film du mois en puissance - surtout que je repousse le visionnage du Z1 depuis longtemps pour attendre le Wild Side. La chronique mets l'eau à la bouche.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
La critique de François-Olivier fait vraiment envie De toute façon je vais prendre ce coffret parce je veux filer un coup de pouce à WS pour qu'ils continuent cette collection de films noirs et puis aussi parce qu'il y a Anne Bancroft
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Nightfall (1957)
Formidable! Un film noir marqué par une douceur atypique, mais pourtant d'une grande puissance. Dès l'ouverture, lorsque Vanning se cache des spots qui s'allument, accompagné d'une belle musique jazzy, on sent que Nightfall va être marquant. Et c'est vrai, rarement on aura montré aussi bien à l'écran la force implacable du destin a la fois destructeur et créateur, dans la très belle histoire d'amour qu'il fait naitre.
La structure en flashback fonctionne à merveille, elle est parfaitement équilibrée. Il faut d'ailleurs souligner la qualité du travail de Stirling Silliphant qui après un premier film noir un peu boiteux scénaristiquement (5 Against the House, de Phil Karlson) signe une véritable réussite, qui en appelle d'autre (à commencer, dès 1958, par le remarquable The Lineup, de Don Siegel). Et Tourneur en tire le meilleur parti. Aidé par la très belle lumière de Burnett Guffey, il crée une atmosphère étonnante, entre réalisme, dureté et douceur. On admire notamment la manière dont il filme les décors du Lac Tahoe, paysage vierge qui tranche a nouveau avec les canons du genre et qui est ici remarquablement mis au service du propos, avec cette neige qui détruit, engloutit, nettoie, et fait finalement renaitre la vie.
J'ai lu que l'une des critiques majeures faite au film était son interprétation, je la trouve parfaitement incompréhensible, tant j'ai trouvé que le casting était une immense réussite. Les seconds rôles sont parfaits -bravo à James Gregory, Brian Keith, Rudy Bond, tous impeccables- et le coup principal est magnifique, avec Anne Bancroft d'une grande justesse et un formidable Aldo Ray. Ce dernier, c'est sur, n'est pas le plus grand acteur du monde, mais était le plus beau choix pour le rôle d'un homme ordinaire, il est parfait, sa voix atypique et sa manière de jouer de son physique créent un personnage des plus attachant. D'ailleurs, à son propos, on notera que l'autre film dans lequel il a joué qui sortira en 1957 est Côte 457 d'Anthony Mann, bien peu d'acteurs peuvent se vanter d'avoir réalisé un tel doublé.
Bref, un incontournable chef d’œuvre du film noir, je suis conquis. Et j'admire Tourneur qui en 10 ans à posé deux jalons du genre, après La Griffe du Passé, avec des approches pourtant très différentes.
Formidable! Un film noir marqué par une douceur atypique, mais pourtant d'une grande puissance. Dès l'ouverture, lorsque Vanning se cache des spots qui s'allument, accompagné d'une belle musique jazzy, on sent que Nightfall va être marquant. Et c'est vrai, rarement on aura montré aussi bien à l'écran la force implacable du destin a la fois destructeur et créateur, dans la très belle histoire d'amour qu'il fait naitre.
La structure en flashback fonctionne à merveille, elle est parfaitement équilibrée. Il faut d'ailleurs souligner la qualité du travail de Stirling Silliphant qui après un premier film noir un peu boiteux scénaristiquement (5 Against the House, de Phil Karlson) signe une véritable réussite, qui en appelle d'autre (à commencer, dès 1958, par le remarquable The Lineup, de Don Siegel). Et Tourneur en tire le meilleur parti. Aidé par la très belle lumière de Burnett Guffey, il crée une atmosphère étonnante, entre réalisme, dureté et douceur. On admire notamment la manière dont il filme les décors du Lac Tahoe, paysage vierge qui tranche a nouveau avec les canons du genre et qui est ici remarquablement mis au service du propos, avec cette neige qui détruit, engloutit, nettoie, et fait finalement renaitre la vie.
J'ai lu que l'une des critiques majeures faite au film était son interprétation, je la trouve parfaitement incompréhensible, tant j'ai trouvé que le casting était une immense réussite. Les seconds rôles sont parfaits -bravo à James Gregory, Brian Keith, Rudy Bond, tous impeccables- et le coup principal est magnifique, avec Anne Bancroft d'une grande justesse et un formidable Aldo Ray. Ce dernier, c'est sur, n'est pas le plus grand acteur du monde, mais était le plus beau choix pour le rôle d'un homme ordinaire, il est parfait, sa voix atypique et sa manière de jouer de son physique créent un personnage des plus attachant. D'ailleurs, à son propos, on notera que l'autre film dans lequel il a joué qui sortira en 1957 est Côte 457 d'Anthony Mann, bien peu d'acteurs peuvent se vanter d'avoir réalisé un tel doublé.
Bref, un incontournable chef d’œuvre du film noir, je suis conquis. Et j'admire Tourneur qui en 10 ans à posé deux jalons du genre, après La Griffe du Passé, avec des approches pourtant très différentes.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Rick Blaine a écrit :Nightfall (1957)
Formidable! Un film noir marqué par une douceur atypique, mais pourtant d'une grande puissance.
J'ai lu que l'une des critiques majeures faite au film était son interprétation, je la trouve parfaitement incompréhensible, tant j'ai trouvé que le casting était une immense réussite.
Bref, un incontournable chef d’œuvre du film noir, je suis conquis. Et j'admire Tourneur qui en 10 ans à posé deux jalons du genre, après La Griffe du Passé, avec des approches pourtant très différentes.
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Rick, you rock !
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
daniel gregg a écrit :Rick, you rock !
Je me demande s'il ne va pas falloir que je fasse une place à Jacques Tourneur dans mon top réalisateur un de ces jours.
Entre Out of The Past et Nightfall, deux films noirs majeurs, et Canyon Passage, un des plus grands western, j'ai déjà 3 tops 100 en puissance. Sachant que j'ai également une très grande estime pour Berlin Express, et que j'ai pris beaucoup de plaisir devant Experiment Perilous, The Flame and the Arrow et Night of the Demon, ça commence à chiffrer pour un réalisateur qui ne m'a pour l'instant pas déçu.
J'attends de voir d'une part Cat People, I Walked with a Zombie et The Leopard Man, d'autre part Stars In My Crown, Way of a Gaucho et Wichita, qui dorment depuis quelques temps sur mes étagères, et si c'est à la hauteur de mes attentes, je crois que je ne pourrais plus lui refuser l'entrée.
- Jeremy Fox
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Ces deux là devraient déjà faire l'affaire pour pouvoir l'introniser comme moi au sein du Top réalisateurRick Blaine a écrit :
J'attends de voir Stars In My Crown et Wichita
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Re: Jacques Tourneur (1904-1977)
Ce sont les deux dont j'attends le plus, effectivement.Jeremy Fox a écrit :Ces deux là devraient déjà faire l'affaire pour pouvoir l'introniser comme moi au sein du Top réalisateurRick Blaine a écrit :
J'attends de voir Stars In My Crown et Wichita