Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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see the man
M See Solaar
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Message par see the man »

un seul mot a dire

ZATOICHI!!!!!!!!!!!

je les aime tous (enfin tous ceux que jai vu)
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AtCloseRange
Mémé Lenchon
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Message par AtCloseRange »

Nestor Almendros a écrit :TUER de Kenji Misumi

SPOILERS
Je commence logiquement la trilogie du sabre par cet opus assez noir, surtout très pessimiste. Avec un héros en quelque sorte maudit, dès sa naissance. Il a beau avoir de grandes qualités humaines (ouverture sur le monde - via son voyage initiatique; maniement des armes - il invente des poses imparables) sa vie restera parsemée par la mort, avec des rencontres qui ne s'étendront pas sur un grand nombre d'années. Il est condamné à vivre ainsi, alors qu'en même temps il pourrait rester dans la plénitude et la tranquillité (notamment quand il se lie d'une amitié profonde - genre père/fils - avec un seigneur). Seulement le destin ne l'entend pas de la même façon et ses qualités et les aléas de la vie se retournent contre lui (c'est, par exemple, à cause de sa dextérité au sabre que son concurrent jaloux va tuer son père et sa soeur adoptifs). On en revient encore à l'idée de malédiction où tout ce que touche le héros finit par le perdre.

Bonne impression sur la mise en scène visuelle. Notamment dès la séquence d'ouverture, puis par exemple avec les flash backs et le plan d'insert du coucher de soleil, des mouvements de caméra, la musique presque "concrète".
Difficile seulement de rentrer complètement dans l'histoire, d'être immergé, d'avoir de l'empathie pour le héros tellement le film est sobre et probablement un peu distant. Cela n'enlève rien à la bonne impression d'ensemble que j'en ai mais j'ai été plus emballé par d'autres naphtalinippons...

A suivre.
Même impression globale que toi sur Tuer.

J'ai enchaîné avec Le Sabre, deuxième film du coffret de la trilogie du sabre de Misumi.
Tourné dans un très beau noir et blanc, cette fois, on se situe à l'époque contemporaine dans une école de Kendo. Il n'y aura donc pas d'effusion de sang ici mais plutôt des combats psychologiques et intérieurs. J'ai mis un peu de temps à entrer dans le film mais une fois dedans, il ne m'a plus lâché. Les moments de mise en scène marquants ne manquent pas: une rixe dans les douches, toutes les scènes de l'entraînement au kendo et leur étonnant brouhaha, le stage au bord de la mer et surtout 2 travelling arrières marquants au final
Spoiler (cliquez pour afficher)
celui sur le corps sans vie de Kokubu est absolument splendide ainsi que celui amenant au plan final
Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Le Sabre est pour moi le plus beau film du coffret, dans la rigueur de son exploration psychologique, de l'irrémédiable constat d'un décalage face au monde, d'une quête solitaire et impossible.
Misumi parvient à exprimer une délicatesse qui rend sa mise en scène particulièrement limpide, tout en révélant une violence sourde qui marque le final. Le noir et blanc est en effet remarquable, jusque dans les visions d'un soleil à la clarté écrasante, à la fois magnifique et étouffant.
La recherche auto-destructrice d'une perfection, d'une pureté de geste, est un thème emblématique de l'oeuvre de Mishima, le scénario étant tiré de sa nouvelle du même titre, et Misumi réussit à rendre palpable ses obsessions...notamment dans ce balancement entre une sensibilité fragile et la poursuite d'une démesure.


Par contre, Le Sabre est à part dans le coffret...La Lame Diabolique est un miroir de Tuer et les deux films se complètent idéalement. Les scénarios sont très proches, de la naissance illégitime aux dons exceptionnels au sabre, jusqu'à un final d'un même éclat sombre.
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shaman
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Le sabre, Kenji Misumi

Message par shaman »

Joe Wilson a écrit : La recherche auto-destructrice d'une perfection, d'une pureté de geste, est un thème emblématique de l'oeuvre de Mishima, le scénario étant tiré de sa nouvelle du même titre, et Misumi réussit à rendre palpable ses obsessions...notamment dans ce balancement entre une sensibilité fragile et la poursuite d'une démesure.
Auto-destructeur, c'est un peu fort, non ?
Si le personnage poursuit un idéal c'est avant tout pour atteindre un niveau de maîtrise, devenir une sorte d'initié, donc tendre vers une sagesse. Le geste final n'est qu'une conclusion logique en accord total avec ce raisonnement. Puisqu'il applique à la lettre une attitude, il doit être capable d'aller jusqu'au bout. La mort n'est pas une pulsion auto-destructrice, au contraire, elle vise à permettre à l'individu de conserver sa pureté. Pour moi, le sabre c'est juste l'histoire d'un mec qui suit avec fermeté ses croyances dans une société en pleine dépravation. D'où le magnifique plan final (ils sont tous comme des cons).

Je conçois plus l'autodestruction à la manière du Cimetière de la morale, où un homme prenant conscience que son idéal n'est plus d'actualité, qu'il est moqué par le groupe, décide de faire un violent plongeon vers la mort. Sombrer dans la déchéance et laisser comme seul héritage, une tombe sur laquelle est gravée "honneur et humanité".

Le Cimetière se place à l'inverse parfait du Sabre : dans l'un l'idéal n'existe plus, le "chevalier" se résout à se laisser mourir (perte d'espoir, de croyance), dans l'autre l'idéal pourfend "l'idiotie" de la société. Même le final est différent, l'un est calme et paisible, l'autre hurle et saigne comme un goret.

Sinon, je crois que Le Sabre est l'un des aboutissements de Misumi tant le travail est carré et précis, sans pet' de traviole (découpage rigoureux...).
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Re: Le sabre, Kenji Misumi

Message par AtCloseRange »

shaman a écrit :
Joe Wilson a écrit : La recherche auto-destructrice d'une perfection, d'une pureté de geste, est un thème emblématique de l'oeuvre de Mishima, le scénario étant tiré de sa nouvelle du même titre, et Misumi réussit à rendre palpable ses obsessions...notamment dans ce balancement entre une sensibilité fragile et la poursuite d'une démesure.
Auto-destructeur, c'est un peu fort, non ?
Si le personnage poursuit un idéal c'est avant tout pour atteindre un niveau de maîtrise, devenir une sorte d'initié, donc tendre vers une sagesse. Le geste final n'est qu'une conclusion logique en accord total avec ce raisonnement. Puisqu'il applique à la lettre une attitude, il doit être capable d'aller jusqu'au bout. La mort n'est pas une pulsion auto-destructrice, au contraire, elle vise à permettre à l'individu de conserver sa pureté. Pour moi, le sabre c'est juste l'histoire d'un mec qui suit avec fermeté ses croyances dans une société en pleine dépravation. D'où le magnifique plan final (ils sont tous comme des cons).
Même si j'ai adhéré au film, j'ai du mal à adhérer au jusqu'au-boutisme de son héros.
C'est bizarre, j'ai l'impression que le commentaire que tu en fais montre une certaine envie ou admiration devant son parcours.
Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

On touche à des notions ambigues et délicates à analyser... :wink:
Le Sabre, comme tous les écrits de Mishima, dévoile une fascination pour la mort, thème qu'aborde forcément Misumi dans son adaptation.
Le suicide est certes lié à un idéal, une réunion du corps et de l'esprit, mais il est aussi le produit d'une souffrance immense, d'une rage qui s'exprime par un geste d'une violence absolue.
Par le suicide (car Kokubu est Mishima...tous ces personnages reflètent sa personnalité), l'homme veut défier la société mais a parfaitement conscience qu'il s'agit de défier sa propre finitude.
Ainsi la recherche d'un idéal corporel, d'une ascèse, ne fait que combler une douleur psychologique d'une intensité extrême.
Il n'y a pas de sagesse chez Mishima, au contraire il y a l'existence d'une révolte absolue. Elle doit faire face à un manque qui s'enracine dans l'enfance.
Pour cela il n'y a pas adhérer ou non à une démarche...c'est une vision artistique qui naît de traumatismes, et c'est précisément cette mise à nu qui peut me bouleverser.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Sex and Fury de Norifumi Suzuki (1973)


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Sans atteindre la splendeur du "Couvent de la bête sacrée" (surtout à cause du scénar qui se traine par moment) un pur plaisr de cinéma pop japonais 70's. Comme d'habitude les idées les plus tordues et perverses sont transcendées par une réalisation délirantes avec son lot de moment surréalistes : Reiko Ike nue qui décime une multitude d'assaillants au sabre, une partie de poker au découpage typiquement manga, Reiko Ike qui s'enduit de parfum empoisonné avant de coucher avec son pire ennemi sans parler d'un générique de début et de fin d'une splendeur absolue. Reiko Ike sensuelle et hargneuse est parfaite et Christina Lindberg en plus de nous reserver une scène lesbienne des plus gratinée compose un personnage assez touchant avec son histoire d'amour tragique. Suzuki parvient même à nous placer des nonnes perverses au détour d'une scène s'enchainant sur une flagellation évoquant directement le fameux cpuvent de la bête sacré. Autre gros point fort la musique aussi magnifique que hors de propos par moments, lors du sanglant affrontement final résonne un croisement de country et de pop psyché il faut le voir (ou l'entendre) pour le croire excellent. Faut absolument que je chope le coffret pinky violence ! 5/6
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Message par AtCloseRange »

Pas trop accroché au dernier film du coffret de La Trilogie du Sabre de Misumi.
Pas allé jusqu'au bout de cette Lame Diabolique.
Faut dire que le côté "Je cours plus vite qu'un cheval" à la Flash m'a un peu fait sortir du film.
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Message par phylute »

Nestor Almendros a écrit :Spéciale dédicace à 2501: tu peux poster tes avis conséquents sur LA CONDITION DE L'HOMME là
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... =kobayashi

et tu peux faire pareil avec d'autres films quand c'est possible (c'est dommage de les poster dans ce genre de topic - déjà 90 pages ici - où ils seront plus difficile à retrouver...) :wink:
Nestor Almendros a écrit :TUER de Kenji Misumi (...)
:uhuh:
http://www.dvdclassik.com/Critiques/tri ... me-dvd.htm
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Message par Fatalitas »

le 11 octobre, dans la case trash d'Arte : Sayuri, strip-teaseuse, un pinku-eiga de 1972

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2007.html

qui connait ? Blue ?
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k-chan
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Message par k-chan »

Fatalitas a écrit :le 11 octobre, dans la case trash d'Arte : Sayuri, strip-teaseuse, un pinku-eiga de 1972

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2007.html

qui connait ? Blue ?
Pas vu, mais je ne louperai pas. :)
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

k-chan a écrit :
Fatalitas a écrit :le 11 octobre, dans la case trash d'Arte : Sayuri, strip-teaseuse, un pinku-eiga de 1972

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2007.html

qui connait ? Blue ?
Pas vu, mais je ne louperai pas. :)
Moi non plus ! :D :oops:
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Blue
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Message par Blue »

Fatalitas a écrit :le 11 octobre, dans la case trash d'Arte : Sayuri, strip-teaseuse, un pinku-eiga de 1972

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2007.html

qui connait ? Blue ?
Pas vu celui-ci. De Kumashiro j'ai vu "La rue de la joie" et "La femme aux cheveux rouges" (probablement ses deux films les plus connus).
"La rue de la joie" est un bon cru du pinku (l'autre l'est nettement moins), donc faut espérer que "Sayuri, strip-teaseuse", datant du début des 70's, soit du même acabit.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Kamikaze Club de Kinji Fukasaku
Petite déception devant ce premier film majeur de Fukasaku. Niveau réalisation, tout est déjà là avec une sacré maitrise, avec ce mouvement constant et cette caméra très mobile (toute la séquence où les héros essai de récupérer le magot de la drogue), les arrêts sur image iconique des personnages, un petit côté pop avec un jeu sur le noir et blanc qui s'estompe progressivement durant les flashback. C'est plutôt le scénario qui peche. Début brillant où l'on fait la connaissance de nos quatres petites frappes adepte du chantage organisé tout en en apprenant plus sur leurs parcours et leurs ascension. C'est trépidant, fun et sans temps mort avec quelques éclairs de violence bien sentis et les héros de sacré enflure tout de même sont immédiatement attachant et leurs méthode musclées façon mission impossible du chantage excellentes. Nettement moins convaincant qquand l'intrigue prend un tour plus serieux dans la 2e partie avec pas mal de longueurs, des incohérences et un final assez poussif. L'idée des jeunes chiens fous determiné face à l'institution composées de vieux corrompus et puissant n'est pas ininteressante mais pas assez développés, le fin est vraiment trop abrupte et baclée dommage. 4/6
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Vu que mon cycle Shaw Bros approche de son terme, je vais revenir au ciné japonais...
Est-ce que le coffret d' Eiichi Kudo est "accessible" ?
Ou alors, je m'oriente vers du Kurosawa, je ne sais pas.... j'ai pas tellement d'idée ssur ce coup-là. :?
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