Network (Sidney Lumet - 1976)
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Oui mais tu as oublié de dire que cette scène est sublime et consititue pour moi une des plus belles scènes de dispute que j'ai vu. Et mazette, quelle interprétation...Cosmo Vitelli a écrit : Le personnage interprété par William Holden (qui a quitté sa femme pour celui interprété par Faye Dunaway) assiste impuissant à la fin de sa relation adultère. Il compte retourner auprès de sa femme.
Sinon, j'ai découvert le film il y a quelques mois et j'ai du lutter pour ne pas replonger dans la diffusion d'Arte.
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L'actrice Beatrice Straight, qui joue la femme de Holden, a obtenu l'oscar du second rôle féminin pour cette scène: 5 petites minutes, mais quelle performance !Edward Bloom a écrit :Oui mais tu as oublié de dire que cette scène est sublime et consititue pour moi une des plus belles scènes de dispute que j'ai vu. Et mazette, quelle interprétation...Cosmo Vitelli a écrit : Le personnage interprété par William Holden (qui a quitté sa femme pour celui interprété par Faye Dunaway) assiste impuissant à la fin de sa relation adultère. Il compte retourner auprès de sa femme.
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Main basse sur la t.v. (Network, 1976), de Sidney Lumet.
Superbe démonstration de la mainmise de l'économie sur la télévision (et sur l'"information" en général), avec plusieurs scènes mémorables, notamment :
- Lorsque les gens se mettent à hurler leur ras-le-bol depuis leur fenêtre.
- L'orgasme de Miss Dunaway, dont on se demande s'il est provoqué par William Holden (ce dont on doute) ou par son propre verbiage narcissique.
- La démonstration de Ned Beatty envers ce pauvre fou de Peter Finch de l'abolition de la démocratie au profit de l'économie. (peut-être la plus belle scène du film au niveau de la mise en scène).
- Les discussions de contrat entre les révolutionnaires et les gens de la télé. (hilarant). Indispensable !
entre autres...
On pourra juste reprocher la fin un peu abrupte du film, mais c'est un film plus que jamais d'actualité (hélas) et et qui n'a pas pris une ride.
Superbe démonstration de la mainmise de l'économie sur la télévision (et sur l'"information" en général), avec plusieurs scènes mémorables, notamment :
- Lorsque les gens se mettent à hurler leur ras-le-bol depuis leur fenêtre.
- L'orgasme de Miss Dunaway, dont on se demande s'il est provoqué par William Holden (ce dont on doute) ou par son propre verbiage narcissique.
- La démonstration de Ned Beatty envers ce pauvre fou de Peter Finch de l'abolition de la démocratie au profit de l'économie. (peut-être la plus belle scène du film au niveau de la mise en scène).
- Les discussions de contrat entre les révolutionnaires et les gens de la télé. (hilarant). Indispensable !
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On pourra juste reprocher la fin un peu abrupte du film, mais c'est un film plus que jamais d'actualité (hélas) et et qui n'a pas pris une ride.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Notez les films - juillet 2008
Network de Sidney Lumet (1976)
Un brûlot visionnaire et sans concession contre la télévision. Un présentateur de JT sur le point d'être mis sur la touche pète un cable menaçant de se suicider en direct et devant l'audience suscitée se voit finalement maintenu à l'antenne et transformé en gourou des ondes, sa depression exploitée en direct. la première partie du film nous prolonge dans les arcanes de cette chaîne de télévision avec des actionnaires de plus en plus au pouvoir, le profit et le racolage prenant le pas sur le contenu des programmes. La seconde partie, anticipation à l'époque du film ressemble étrangement à la télé spectacle d'aujourd'hui, en à peine exagéré le meurtre en direct avec la soumission à l'audimat, les show racoleurs et prêt à récupérer tout les mouvements en vogue. Casting 3 étoiles avec William Holden en dernier rempart de la tradition, Faye Dunaway en arriviste prêt à tout et un Robert Duvall génialement odieux. Et Peter Finch ! Et Ned Beaty ! Sacré distribution quand même. 5,5/6
Un brûlot visionnaire et sans concession contre la télévision. Un présentateur de JT sur le point d'être mis sur la touche pète un cable menaçant de se suicider en direct et devant l'audience suscitée se voit finalement maintenu à l'antenne et transformé en gourou des ondes, sa depression exploitée en direct. la première partie du film nous prolonge dans les arcanes de cette chaîne de télévision avec des actionnaires de plus en plus au pouvoir, le profit et le racolage prenant le pas sur le contenu des programmes. La seconde partie, anticipation à l'époque du film ressemble étrangement à la télé spectacle d'aujourd'hui, en à peine exagéré le meurtre en direct avec la soumission à l'audimat, les show racoleurs et prêt à récupérer tout les mouvements en vogue. Casting 3 étoiles avec William Holden en dernier rempart de la tradition, Faye Dunaway en arriviste prêt à tout et un Robert Duvall génialement odieux. Et Peter Finch ! Et Ned Beaty ! Sacré distribution quand même. 5,5/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 6 juil. 08, 01:57, modifié 1 fois.
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Re: "Network" en VO ce soir sur Arte
Découvert hier soir, et c'est un film qui coupe le souffle, par le talent visionnaire qu'a Lumet, concernant les dérives d'une certaine télévision, ainsi que les performances formidables de Faye Dunaway et Peter Finch (il a l'air vraiment fou dans ce film).
La scène la plus marquante est celle où le présentateur ordonne aux gens de hurler dans la rue, signe du "pouvoir d'attraction" que peut avoir une personne.
C'est vraiment bluffant, et on voit où le film récent, Live !, a volé ses idées.
La scène la plus marquante est celle où le présentateur ordonne aux gens de hurler dans la rue, signe du "pouvoir d'attraction" que peut avoir une personne.
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- Watkinssien
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
Network est un film terrifiant sur le pouvoir et sur l'obsession dans un milieu que Sidney Lumet ne connaît que trop bien.
La frénésie et l'intensité dramatique y sont d'une exceptionnelle maîtrise, tout comme les caractérisations de personnages à la fois sobres et excessifs.
C'est une oeuvre majeure féroce et puissante, qui laisse groggy par la pertinence du propos et l'incroyable absurdité d'un système corrompu et artificiel dont les dangers et les répercussions sont bien réels.
Les comédiens sont plus que remarquables.
La frénésie et l'intensité dramatique y sont d'une exceptionnelle maîtrise, tout comme les caractérisations de personnages à la fois sobres et excessifs.
C'est une oeuvre majeure féroce et puissante, qui laisse groggy par la pertinence du propos et l'incroyable absurdité d'un système corrompu et artificiel dont les dangers et les répercussions sont bien réels.
Les comédiens sont plus que remarquables.
Dernière modification par Watkinssien le 9 déc. 09, 20:17, modifié 1 fois.
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
Niveau du film : plus que remarquable - une certaine télévision qui annonçait une télévision à laquelle, à l'époque, il nous était difficile de croire - Niveau interprétation : j'avoue que Faye Dunaway m'a fatigué - Il y a dans sa carrière comme qui dirait un dérapage - Belle femme, très belle femme, trop belle femme et puis tout un ensemble de rôles qui semblent se chevaucher les uns les autres sans pourtant lui apporter l'aura dont ont bénéficié d'autres stars féminines ! - Elle en arrivait à me faire (censuré) au point où je boudais ses films !
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
Ah par contre, je trouve Faye Dunaway absolument impeccable. Si elle est "fatigante", c'est qu'elle a saisi à merveille le caractère dynamique et malade de son personnage obessionnel, névrosé et totalement antipathique. Elle apporte beaucoup dans l'incarnation d'un certain esprit carnassier.Droudrou a écrit :Niveau du film : plus que remarquable - une certaine télévision qui annonçait une télévision à laquelle, à l'époque, il nous était difficile de croire - Niveau interprétation : j'avoue que Faye Dunaway m'a fatigué - Il y a dans sa carrière comme qui dirait un dérapage - Belle femme, très belle femme, trop belle femme et puis tout un ensemble de rôles qui semblent se chevaucher les uns les autres sans pourtant lui apporter l'aura dont ont bénéficié d'autres stars féminines ! - Elle en arrivait à me faire (censuré) au point où je boudais ses films !
En tout cas, l'aura de Faye Dunaway fonctionne sur moi, de manière totale.
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
Une farce cynique et jubilatoire sur le monde de la télévision, univers qui broie les êtres sans aucune pitié, obnubilé par le Dieu Audimat et prêt à tout pour lui, quitte à sombrer dans le racolage, le vulgaire et l'inhumain le plus complet. Lumet orchestre de main de maître cette charge d'une véhémence impressionnante transcendée par une brochette de comédiens (William Holden, Peter Finch, Faye Dunaway, Robert Duvall) tous possédés par leur rôle. Tout juste pourrait-on reprocher une surenchère sonore dans les vociférations des différents personnages, et des textes parfois un poil trop bien écrits, trop "littéraires". Un chef-d'oeuvre visionnaire du Nouvel Hollywood ; dire qu'il n'a pas pris une ride dans son discours est un doux euphémisme. "I'm mad as hell and I'm not going to take this anymore !" Heureusement qu'Howard Beale ne vit plus pour voir TF1...
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
http://alligatographe.blogspot.com/2011/05/network.html
Très plaisant au départ, l'enthousiasme s'estompe un peu vers la fin. D'abord, on est frappé par l'acuité, la férocité mais surtout l'actualité du discours. Le film dénonce une dérive de la télé américaine que l'on a connu en France un peu plus tardivement, la détérioration de son usage et des ses ambitions. Network monte comment à la fin des années 70 dans les premiers temps de la crise économique, sociale et morale est née la télévision poubelle, comment l'information réelle a laissé peu à peu place à l'information spectacle, faisant appel à l'émotion plus qu'à l'intellect. Mais cette évolution n'est que le fruit mûr et naturel de la croissance basée sur la notion de consommation.
Le personnage joué par Faye Dunaway, provenant du monde de la communication n'est pas journaliste. La réalité ne l'intéresse pas, le dollar, le succès, les fruits de la compétition lui sont beaucoup plus attrayants. Réalité et profondeur des sujets comme des sentiments semblent lui échapper. Inaccessibles. Comme elle dit : "je ne sais pas comment faire". Nous ne sommes plus à l'aube d'une société ultra individualiste, mais en plein cœur.
Quand le grand patron de la chaîne télévisée (Ned Beatty) évoque le monde tel qu'il le conçoit à Peter Finch, il ne fait que décrire la mondialisation, mais il le fait avec une fièvre et une exaltation aussi délirantes que celle du prophète auquel il s'adresse : scène hallucinante où deux mabouls discutent du monde dans lequel ils croient vivre.
Le film pousse la logique jusqu'à l'absurde. Un peu trop caricatural à la toute fin, quand des patrons de media discutent librement, simplement de l'assassinat d'un pion gênant. Le cynisme des personnages les dépeint si dépersonnalisés que leur folie apparait démesurée et presque irréelle, alors que ce que craignait alors Sidney Lumet a réellement lieu. La trash-TV, la téléréalité, TF1, jouent avec des concepts ancrés dans une réalité d'apparat, en fait totalement déshumanisés où la profondeur d'âme n'a strictement aucune audience, seul le "temps de cerveau disponible" constitue un intérêt. Pas de sentiment, pas d'amour, pas de respect, seul les parts de marché comptent.
Il y a quelque chose dans l'horloge du monde des hommes qui ne tourne pas rond. Le film est comme un mauvais augure, un compte à rebours que les gens ne veulent pas voir, ni entendre. Profitons du vide de nos vies avant de mourir. Cynisme et nihilisme. La quête de sens ne fait pas le poids devant le dieu dollar. La démonstration est ici d'une éloquence jusqu'au boutiste et échappe de peu à l'analyse fine et pesée. Dommage que la caricature prenne le dessus sur le fond à la fin du film.
Peut-être que le scénario très explicatif et discursif, fait de monologues qui se répondent sans trop s'écouter (m'enfin, dans un monde d'individualisme forcené, c'est bien obligé), fait apparaitre le film comme un truc artificiel en fin de compte.
Le jeu parfois trop outrancier de Faye Dunaway précipite-t-il quelque peu cette sensation? Possible. William Holden par contre réussit à rester un peu plus mesuré. Il est vrai que le personnage hystérique de "nymphomane de l'audimat" que joue l'actrice peut l'inviter à pareille montées orgasmiques.
Même s'il en fait un peu trop, le film demeure une diatribe puissante, les traits portent avec force.
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
Il faudrait que je le revois mais je suis d'accord sur l'aspect outrancier de certaines séquences et le jeu un peu pénible de Dunaway (actrice qui m'a davantage fasciné dans sa première décennie qu'ensuite). Trop d'excès peut nuire à la dénonciation et Lumet, cinéaste admirable s'il en est, réussit ici moins bien qu'auraient pu le faire disons... un Buñuel ou un Ferreri avec un tel sujet. En même temps, la vision n'est pas si éloignée de la réalité... jusqu'à la mort télévisée en direct hypnotiseuse de foules voyeuses (les mêmes qui ralentissent pour mater les accidents de la route) et donc du nanan pour un audimat pas délicat obnubilé par les chiffres (cf la fin atroce d'une gamine dans une coulée de boue, le suicide d'un homme politique américain ou la pendaison d'un dictateur). Souvent, en plus de se boucher le nez, il vaudrait mieux se couvrir les yeux (et tout simplement éteindre).
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Network (Sidney Lumet - 1976)
A ce propos, il y eut Le gouffre aux chimères (Wilder, 1951), où un journaliste (interprété par Kirk Douglas) retardait un sauvetage (un homme coincé dans une grotte) par ambition, pour transformer cet accident en fait d'ampleur nationale et ainsi (re)devenir une vedette. Avec tout le cirque maintenant habituel autour de cet endroit (le titre original est d'ailleurs the big carnival).
Encore plus ancien, il y eut l'Homme de la rue (Capra, 1941), même si ce film n'est pas qu'une critique des media.
Encore plus ancien, il y eut l'Homme de la rue (Capra, 1941), même si ce film n'est pas qu'une critique des media.