Ernst Lubitsch (1892-1947)
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Yep, enregistré et regardé. vraiment pas mal. Sans aucune doute le meilleur (et de loin) des drame historiques de Lubitsch de cette période allemande : belle mise en scène, très jolie photo, histoire prenante, narration bien menée, un certain souffle tragique.
Le film semble avoir de nombreuses similitudes avec le film perdu The Patriot toujours avec Emil Jennings qui avait l'air épatant (pour la bande-annonce et l'extrait ayant survécux )
Le film semble avoir de nombreuses similitudes avec le film perdu The Patriot toujours avec Emil Jennings qui avait l'air épatant (pour la bande-annonce et l'extrait ayant survécux )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- Ann Harding
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Das Weib des Pharao (La Femme du pharaon, 1922) d'Ernst Lubitsch avec Emil Jannings, Paul Wegener, Harry Liedtke, Dagny Servaes et Albert Bassermann
Théonis (D. Servaes), une esclave grecque, est enlevée par Ramphis (H. Liedtke). Mais, tous deux sont capturés par les soldats du pharaon, Amenes (E. Jannings) pour avoir approché son nouveau palais du trésor. Amenes, tombé follement amoureux de Théonis, lui demande de l'épouser en échange de la libération de Ramphis...
C'est l'avant-dernier film d'Ernst Lubitsch réalisé en Allemagne avant son départ pour Hollywood. Pour cette production colossale, on lui a donné de grands moyens humains (des centaines de figurants) et des décors gigantesques qui pourraient rivaliser avec une production biblique de C.B. DeMille. Comme dans la plupart des grandes productions historiques allemandes de Lubitsch, les acteurs pratiquent un cabotinage particulièrement outrancier. Emil Jannings roule des yeux et s'agite ; Paul Wegener nous fait des grimaces sous sa perruque bouffante et son maquillage noir ; Harry Liedtke bat l'air de ses bras. Quant à l'héroïne, Dagny Servaes, elle se contente de regarder le ciel en croisant les mains avec un air douloureux. Il est évident qu'Ernst Lubitsch leur a demandé spécifiquement de jouer leur rôle de cette manière théâtrale et outrée. Si vous regardez Sumurun (1920, E. Lubitsch), le grand Ernst y joue également de cette manière, probablement héritée du théâtre de Max Reinhardt. Ce n'est que bien plus tard, en Amérique, qu'il adoptera un style de jeu plus épuré pour ses acteurs. Le scénario signe Hans Kräly (un des grands complices de Lubitsch) et Norbert Falk contient les clichés habituels du péplum égyptien, un peu entre Aïda et Die Sklavenkönigin (1924, M. Kertész alias Curtiz). Cependant, on suit l'histoire de cette belle esclave qui fait des ravages dans le coeur des hommes avec intérêt. Tout d'abord, il y a la superbe cinématographie de Theodor Sparkuhl qui joue de l'ombre et de la lumière avec raffinement. Il travaillera plus tard avec Renoir pour La Chienne (1931) et à la Paramount. La nouvelle restauration est un vrai festin pour les yeux avec ses teintages et virages chatoyants. Et puis, il y a la superbe partition originale d'Eduard Künneke qui a été reconstituée par Frank Strobel. La musique allemande des années 20 est celle du post-romantisme chatoyant et flamboyant de Richard Strauss. Künneke offre un écrin luxueux à cette histoire égyptienne en donnant à chaque personnage des thèmes et des couleurs qui leur apportent une vie intérieure qui serait invisible sans la musique. La flamboyance de la musique est en parfaite harmonie avec le jeu 'opératique' des acteurs. Je crois bien que sans elle, j'aurais pouffé de rire plus d'une fois. Au total, une super-production de luxe qui se laisse regarder avec plaisir.
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Tu peux le visionner légalement ici jusqu'à la nuit de lundi à mardi à 0h15 : http://videos.arte.tv/fr/videos/la_femm ... 12258.htmlAkrocine a écrit :Quelqu'un aurait-il enregistré La femme du Pharaon qui est passé la nuit dernière à 00h15? J'ai pu en voir quelques superbe morceaux!
- Tommy Udo
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
DIE PUPPE / LA POUPEE (1919)
Le baron de Chanterelle, dépourvu de descendance, presse son neveu de se marier. Mais Lancelot, fuyant la horde des prétendantes convoquées par son oncle, se réfugie dans un monastère. Les moines voient dans le jeune homme un bon moyen de renflouer les caisses de la communauté : puisque son oncle lui promet une belle dot s'il prend femme, ils lui suggèrent un mariage fictif avec une poupée mécanique. En échange de sa fortune, il pourra alors rester au monastère. Commande est donc passée auprès du fabricant de poupées Hilarius, dont les modèles sont façonnés d'après les traits de sa fille Ossi. Au moment de la livraison, l'apprenti casse le précieux objet. Devant son désarroi, Ossi lui propose de prendre la place de la poupée (Arte)
Ma première réflexion après avoir découvert le film : à quoi carburait Ernst Lubitsch en 1919 au moment de sa réalisation ? Ecsta ? Cocaïne ?
Un film complètement chtarbé (et très imaginatif) du début à la fin, pas de temps mort (enfin, presque), des décors qui lorgnent du côté de chez Caligari, des chevaux plus vrais que nature ( ), une audace peu commune pour l'époque (très coquin, le père Lubitsch), et une introduction des plus originales.
Un gros, très gros coup de coeur pour débuter ce mois de février
La copie (restaurée) par Arte était très correcte, et l'accompagnement musical était, par moment, aussi "barré" que le film lui-même^^
Le baron de Chanterelle, dépourvu de descendance, presse son neveu de se marier. Mais Lancelot, fuyant la horde des prétendantes convoquées par son oncle, se réfugie dans un monastère. Les moines voient dans le jeune homme un bon moyen de renflouer les caisses de la communauté : puisque son oncle lui promet une belle dot s'il prend femme, ils lui suggèrent un mariage fictif avec une poupée mécanique. En échange de sa fortune, il pourra alors rester au monastère. Commande est donc passée auprès du fabricant de poupées Hilarius, dont les modèles sont façonnés d'après les traits de sa fille Ossi. Au moment de la livraison, l'apprenti casse le précieux objet. Devant son désarroi, Ossi lui propose de prendre la place de la poupée (Arte)
Ma première réflexion après avoir découvert le film : à quoi carburait Ernst Lubitsch en 1919 au moment de sa réalisation ? Ecsta ? Cocaïne ?
Un film complètement chtarbé (et très imaginatif) du début à la fin, pas de temps mort (enfin, presque), des décors qui lorgnent du côté de chez Caligari, des chevaux plus vrais que nature ( ), une audace peu commune pour l'époque (très coquin, le père Lubitsch), et une introduction des plus originales.
Un gros, très gros coup de coeur pour débuter ce mois de février
La copie (restaurée) par Arte était très correcte, et l'accompagnement musical était, par moment, aussi "barré" que le film lui-même^^
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
J'étais ravi de l'enregistrer celui-là : c'est le tout dernier Lubitsch qu'il me restait à trouver.
Entre ceux que j'ai en DVD et ceux vu à la cinémathèque, ça représente son intégrale de films ayant survécu
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Des cheveux aussi... L'un des protagonistes arbore exactement la coupe punk en pétard de John Diel, le sbire le + cintré d'Isaac Hayes dans New York 1997Tommy Udo a écrit :DIE PUPPE / LA POUPEE (1919)
Ma première réflexion après avoir découvert le film : à quoi carburait Ernst Lubitsch en 1919 au moment de sa réalisation ? Ecsta ? Cocaïne ?
Un film complètement chtarbé (et très imaginatif) du début à la fin, pas de temps mort (enfin, presque), des décors qui lorgnent du côté de chez Caligari, des chevaux plus vrais que nature ( )
Les tentatives de sonorisations modernistes de films muets ont souvent tendance à se planter mais celle-ci colle parfaitement à ce joyeux foutoir.Tommy Udo a écrit : une audace peu commune pour l'époque (très coquin, le père Lubitsch), et une introduction des plus originales.
Un gros, très gros coup de coeur pour débuter ce mois de février
La copie (restaurée) par Arte était très correcte, et l'accompagnement musical était, par moment, aussi "barré" que le film lui-même^^
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Oui, sans oublier que, pour le père d'Ossi, l'effet du stress ne s'arrête pas làFederico a écrit :Des cheveux aussi... L'un des protagonistes arbore exactement la coupe punk en pétard de John Diel, le sbire le + cintré d'Isaac Hayes dans New York 1997
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
C'est ce commentaire qui m'a incité à regarder (enfin) le film présent dans le coffret Eureka "Lubitsch in Berlin" - en fait il est plus sage que la Princesse aux huîtres tourné également en 1919 qui lui est proprement délirant avec un rythme endiablé (et au sujet duquel je me suis fait exactement cette remarque) et qui développe les procédés qu'on voit ici (voire même que Die Bergkatze de 1921).Tommy Udo a écrit :DIE PUPPE / LA POUPEE (1919)
Ma première réflexion après avoir découvert le film : à quoi carburait Ernst Lubitsch en 1919 au moment de sa réalisation ? Ecsta ? Cocaïne ?
Un film complètement chtarbé (et très imaginatif) du début à la fin, pas de temps mort (enfin, presque), des décors qui lorgnent du côté de chez Caligari, des chevaux plus vrais que nature ( ), une audace peu commune pour l'époque (très coquin, le père Lubitsch), et une introduction des plus originales.
Par exemple, les caches, utilisés directement avec un effet saisissant pour les disputes des futurs héritiers de Chanterelle (et indirectement lorsque l'écran n'est pas montré en entier comme pour les enfants dans l'escalier qui regardent leurs soeurs au début), sont systématisés dans le film suivant et se retrouvent aussi plus tard dans certaines comédies américaines. Les décors en carton pâte assumé deviennent encore plus importants. Et le thème de la substitution y est aussi traité de front. Quant au propos il est encore plus ouvertement ... explicite, puisqu'il y est question de noces, et de nuit de noces.
Ceci dit, c'est vraiment un film réjouissant, plein d'inventions visuelles (on dirait du Mélies quand l'inventeur s'envole) et d'humour (les cartons avec les titres officiels à rallonge des invités de la noce est une satire de l'Allemagne wilhelminienne) sans temps mort : il faut avouer qu'Hilarius l'inventeur de poupées porte bien son nom, que l'apprenti est un roué attachant (comme tous les personnages secondaires) et que les moines sont truculents - mais si tu aimé l'aspect déjanté de ce film, il faut voir le suivant - les Marx Brothers paraissent sages à côté
- Tommy Udo
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Salut Vieux parasite ( )^^
Pour le coup, après avoir lu ton commentaire, une vision de la Princesse aux Huîtres semble en effet s'imposer
Il a récemment été diffusé sur Arte, mais je ne crois pas l'avoir gravé... Donc je vais probablement me rabattre sur le coffret Eureka dont tu parles.
(En fait, j'hésite - dans le bon sens - à le commander depuis avoir vu LA POUPEE ).
L'absence de sous-titres français ne pose pas trop de problèmes (je veux dire : les sous-titres n'utilisent pas un anglais trop compliqué) ?
Pour le coup, après avoir lu ton commentaire, une vision de la Princesse aux Huîtres semble en effet s'imposer
Il a récemment été diffusé sur Arte, mais je ne crois pas l'avoir gravé... Donc je vais probablement me rabattre sur le coffret Eureka dont tu parles.
(En fait, j'hésite - dans le bon sens - à le commander depuis avoir vu LA POUPEE ).
L'absence de sous-titres français ne pose pas trop de problèmes (je veux dire : les sous-titres n'utilisent pas un anglais trop compliqué) ?
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Comme je lis à la fois l'allemand et l'anglais et que surtout je l'ai vu il y a quelques temps, je serais bien incapable de te répondre, mais je pense que c'est accessible. Dans les captures de la critique de Dvdbeaver il y a un carton.Tommy Udo a écrit :Salut Vieux parasite ( )^^
Pour le coup, après avoir lu ton commentaire, une vision de la Princesse aux Huîtres semble en effet s'imposer
Il a récemment été diffusé sur Arte, mais je ne crois pas l'avoir gravé... Donc je vais probablement me rabattre sur le coffret Eureka dont tu parles.
(En fait, j'hésite - dans le bon sens - à le commander depuis avoir vu LA POUPEE ).
L'absence de sous-titres français ne pose pas trop de problèmes (je veux dire : les sous-titres n'utilisent pas un anglais trop compliqué) ?
http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDRevie ... berlin.htm
Et puis le coffret vaut aussi pour les autres films (que tu n'as peut-être pas tous vus) et le documentaire (sans doute : je ne l'ai pas encore vu, pas plus que Sumurum et Anna Boleyn , mais depuis que je me suis inscrit ici, je me suis décidé à ne plus suivre les conseils et achats des membres du forum , pour enfin regarder tous ceux achetés auparavant sur vos conseils et exemples stimulants, et il y en a ).
Le coffret est en général proposé dans la newsletter d'Eureka à un prix éhontément bas.
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Merci^^Vieux parasite a écrit : Comme je lis à la fois l'allemand et l'anglais et que surtout je l'ai vu il y a quelques temps, je serais bien incapable de te répondre, mais je pense que c'est accessible. Dans les captures de la critique de Dvdbeaver il y a un carton.
http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDRevie ... berlin.htm
En effet, les quelques cartons montrent un anglais très basique
Oui, c'est vrai Il y a quelques très belles plumes, et souvent de très bons conseils sur ce forum... Sans parler des bons plans que certains arrivent parfois à trouverVieux parasite a écrit :...mais depuis que je me suis inscrit ici, je me suis décidé à ne plus suivre les conseils et achats des membres du forum , pour enfin regarder tous ceux achetés auparavant sur vos conseils et exemples stimulants, et il y en a ).
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
La princesse aux huitres, Anna Boleyn et Summurum faisaient partie du coffret Lubitsch MK2, peut-être encore trouvable sur le net, même s'il est indisponible chez amazon, il y avait en plus les sous-titres français !
Mon blog : http://leblogdecathy.over-blog.fr/
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Salut Cathy !Cathy a écrit :La princesse aux huitres, Anna Boleyn et Summurum faisaient partie du coffret Lubitsch MK2, peut-être encore trouvable sur le net, même s'il est indisponible chez amazon, il y avait en plus les sous-titres français !
Oui, un très beau coffret était édité par MK2. Il est, en effet, encore trouvable facilement sur le net, mais à des prix de fous^^
Je crois qu'il n'est plus édité par MK2 (du moins, ils ne le vendent plus sur leur boutique en ligne).
Peut-être une prochaine sortie en blu-ray ?
- Ann Harding
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Salut Vieux Parasite! En fait, dans ce coffret, ce sont surtout les comédies qui sont formidables: Ich möchte kein Mann sein (1918), Die Puppe (1919), Die Austernprinzessin (1919) et Die Bergkatze (1921). J'ai trouvé Sumurun (1920) et Anna Boleyn (1920) terriblement pachydermiques. Et pourtant, j'adore le grand Ernst...! Mais, ses grosses machines historico-théâtrales m'ont parues interminables. Le documentaire Lubitsch in Berlin est de bonne facture.Vieux parasite a écrit :Et puis le coffret vaut aussi pour les autres films (que tu n'as peut-être pas tous vus) et le documentaire (sans doute : je ne l'ai pas encore vu, pas plus que Sumurum et Anna Boleyn , mais depuis que je me suis inscrit ici, je me suis décidé à ne plus suivre les conseils et achats des membres du forum , pour enfin regarder tous ceux achetés auparavant sur vos conseils et exemples stimulants, et il y en a ).
Le coffret est en général proposé dans la newsletter d'Eureka à un prix éhontément bas.
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)
Après avoir revu Die Austernprizessin, je dois avouer que ce que j'en avais dit (rythme trépidant, utilisation systématique des caches, décors délirants) concerne en réalité Die Bergkatze . Je ne devrais regarder qu'un film par coffret, cela m'éviterait ce genre d'erreurs
Beaucoup moins purement burlesque, le film de 1919 est une satire sociale (des nouveaux riches et des aristocrates désargentés), enlevée, drôle avec une Ossi Oswalda pleine de vitalité en héritière capricieuse. L'action est principalement située dans le palais, immense et non dénué de proximité stylistique avec la Sécession viennoise (je ne sais pas s'il y a un équivalent berlinois), du roi de l'huître. Celui-ci est assisté d'une nuée de serviteurs qui le servent dans l'accomplissement de tous ses gestes - la scène où ses laquais noirs alternativement lui mettent le cigare en bouche, lui donnent son café à boire et le nourrissent, fait irrésistiblement penser aux Temps modernes dans la mécanique même de leur action.
Cela reste une comédie très burlesque (même s'il y a plus que cela dans le film), dans la démesure du décor, des gags visuels (la domesticité, l'attelage de la jeune mariée, les amis du prince qui se posent chacun sur un banc du parc public) ou du fox-trott endiablé qui entraîne tout le monde, y compris le placide roi des huîtres. Il y a des caches, mais uniquement réalistes : l'oeilleton de porte du prince et le trou de serrure de la chambre de la jeune fille (et on en voit des choses par ce trou de serrure ...).
Mais surtout, il y a dans ce film des touches de L. touch, en particulier le repas de noces final où le marié fait du pied à son beau-père puis à son épouse, de la remarque finale du père après avoir lorgné par le trou de la serrure de la chambre de sa fille, voire dans le rôle, déjà, des portes !
Sinon les cartons allemands (en caractères romains et non gothiques) et leur sous-titrage anglais sont accessibles, même si j'ai repéré un jeu de mots sur les harengs saurs (c'est qu'il doit y en avoir d'autres).
Il ne me reste plus qu'à revoir le film de 1921 et les deux autres films pour voir si je partage le jugement d'Ann Harding sur ses "grosses machines historico-théâtrales" !
Enfin, selon vous tous, que peut-on/doit-on/aime-t-on lire sur Lubitsch ?
J'ai le livre des Bourget et le volume édité par les cahiers du cinéma.
Lubitsch ou la satire romanesque, qui s'il est informatif est assez conceptuel, semble présupposer une vision quasi intégrale de l'oeuvre pour qu'on puisse profiter de sa lecture (manière de dire que je ne l'ai pas lu autrement qu'en butinant ).
Le volume dirigé par Eisenschitz juxtapose une partie bibliographique, des essais stimulants et des notes sur ses films.
Les deux ont une filmographie.
J'ai également lu il y a quelques années l'opuscule de Samuel Raphelson sur sa collaboration avec Lubitsch.
Beaucoup moins purement burlesque, le film de 1919 est une satire sociale (des nouveaux riches et des aristocrates désargentés), enlevée, drôle avec une Ossi Oswalda pleine de vitalité en héritière capricieuse. L'action est principalement située dans le palais, immense et non dénué de proximité stylistique avec la Sécession viennoise (je ne sais pas s'il y a un équivalent berlinois), du roi de l'huître. Celui-ci est assisté d'une nuée de serviteurs qui le servent dans l'accomplissement de tous ses gestes - la scène où ses laquais noirs alternativement lui mettent le cigare en bouche, lui donnent son café à boire et le nourrissent, fait irrésistiblement penser aux Temps modernes dans la mécanique même de leur action.
Cela reste une comédie très burlesque (même s'il y a plus que cela dans le film), dans la démesure du décor, des gags visuels (la domesticité, l'attelage de la jeune mariée, les amis du prince qui se posent chacun sur un banc du parc public) ou du fox-trott endiablé qui entraîne tout le monde, y compris le placide roi des huîtres. Il y a des caches, mais uniquement réalistes : l'oeilleton de porte du prince et le trou de serrure de la chambre de la jeune fille (et on en voit des choses par ce trou de serrure ...).
Mais surtout, il y a dans ce film des touches de L. touch, en particulier le repas de noces final où le marié fait du pied à son beau-père puis à son épouse, de la remarque finale du père après avoir lorgné par le trou de la serrure de la chambre de sa fille, voire dans le rôle, déjà, des portes !
Sinon les cartons allemands (en caractères romains et non gothiques) et leur sous-titrage anglais sont accessibles, même si j'ai repéré un jeu de mots sur les harengs saurs (c'est qu'il doit y en avoir d'autres).
Il ne me reste plus qu'à revoir le film de 1921 et les deux autres films pour voir si je partage le jugement d'Ann Harding sur ses "grosses machines historico-théâtrales" !
Enfin, selon vous tous, que peut-on/doit-on/aime-t-on lire sur Lubitsch ?
J'ai le livre des Bourget et le volume édité par les cahiers du cinéma.
Lubitsch ou la satire romanesque, qui s'il est informatif est assez conceptuel, semble présupposer une vision quasi intégrale de l'oeuvre pour qu'on puisse profiter de sa lecture (manière de dire que je ne l'ai pas lu autrement qu'en butinant ).
Le volume dirigé par Eisenschitz juxtapose une partie bibliographique, des essais stimulants et des notes sur ses films.
Les deux ont une filmographie.
J'ai également lu il y a quelques années l'opuscule de Samuel Raphelson sur sa collaboration avec Lubitsch.