Takashi Miike

[reuno]

Dead or alive 3, j'ai vraiment eu plus que du mal. J'adore le deuxième notamment mais celui là m'a paru plus ridicule qu'autre chose. Pas que je prenne les autres au sérieux disons mais là d'après mes souvenirs le tout faisait très cheap.

Mais du coup maintenant tu m'as donné envie de lui redonner une seconde chance.


Sinon si je devais faire un top de ce que j'ai vu ça donnerait ça :

Dead or Alive 2
Gozu
Ichi The Killer
Bird People of China
Visitor Q
Dead or Alive
Izo
Sukiyaki Western: Django
Audition
Zebraman
The Happiness of the Katakuris
Masters of Horror : La maison des sévices
Fudoh
Les Prisonniers du Paradis
Three: Box
Big Bang love, juvenile A
Crows Zero
La Mort en ligne
Dead or Alive 3
Great Yokai War
Rainy Dog
Ley Lines
Shinjuku Triad Society

Les trois derniers à revoir à l'occasion mais ils m'avaient vraiment ennuyé sur le coup.
D'autres à revoir aussi...

[7swans]

Dead or alive 3, j'ai vraiment eu plus que du mal. J'adore le deuxième notamment mais celui là m'a paru plus ridicule qu'autre chose. Pas que je prenne les autres au sérieux disons mais là d'après mes souvenirs le tout faisait très cheap.

Effectivement, le film fait particulierement cheap, le réalisateur se lance dans un genre particulier (Un peu Sf apocalyptique), sans les fonds nécessaires. Reste qu'il gère l'espace avec beaucoup de maitrise, et qu'il arrive a travailler presque chaque plan avec élégance (si je me souviens bien, une séquence m'avait particulièrement interressée : deux personnages discutaient, avec entre eux deux, un saxophoniste muet torse nu. Miike arrive a tirer de ces trois personnages des cadres très travaillés). L'image en elle même peut paraitre d'une couleur douteuse, tirant vers le jaune foncé, le maronné verdatre, mais finalement reste en adéquation avec ce climat de chaos / cauchemar urbain, sombre et peu ragoutant.

[Boubakar]

Crows Zero est désormais prévu pour Juillet chez Wild Side (aussi bien en dvd qu'en BR)

[Nicolas Mag]

Son dernier film Yattaman est encore en tête du box office japonais après 4 semaines, il depasse ainsi Quantum of Solace et efface l'echec de son précédent film (God's Puzzle)
Et son prochain sort dejà le 11 avril et c'est la suite de Crown zero.

[Jericho]

Crows Zero est un film qui permet à Takashi Miike de changer de statut en quelque sorte. Lui qui était considéré comme un réalisateur barré et sadique, qui donnait l'impression de tourner sous l'emprise de la cocaïne. Finit les délires loufoques et sordides. En l'occurrence, même si son empreinte se fait sentir, il nous livre un film un peu plus commercial qu'à l'accoutumée. Bien plus ciblé pour un public plus large.
L'histoire est simple mais efficace: Genji, un nouvel étudiant arrive au lycée Suzuran, et tente de bouleverser les habitudes de toutes ces factions rivales. Il souhaite faire tomber Serizawa le chef de la bande la plus redoutable de cet établissement délabré.
Pour cela, il va apprendre et gravir les échelons au côté d'un ancien élève du fameux lycée, aujourd'hui appartenant à la mafia japonaise.
De cet univers, il en résulte un mélange improbable de The Warriors, de manga "live", et de dramas japonais.
La mise en scène est plutôt bonne dans l'ensemble, les bastons sont nerveuses et violentes dans les coups portés. Cependant, ça reste un peu trop sage, il manque quelques extravagances ou divagations de ce côté là.
Au final, c'est pas transcendant mais c'est un bon film qui pose les bases. Le premier épisode d'une trilogie annoncée. Je serai bien curieux de découvrir la suite, en espérant que les personnages soient plus creusés.

[johell]

DEMON POND (Yasha-Ga-Ike) de Takashi Miike (2005)

Dans le Japon féodal, le jeune Yamasawa est à la recherche d'Hagiwara, son ami disparu. Lorsqu'il le retrouve près de "l'étang du démon", ce dernier lui raconte d'étranges histoires de dragon emprisonné des eaux, de créatures mystérieuses et de pacte. S'agit-il de légendes ou de la réalité ?

On connaît surtout Takashi Miike comme réalisateur de films transgressifs et l'ultraviolence de son univers. Cette oeuvre datant de 2005 aura donc de quoi déconcerter ceux qui connaissent déjà un peu son cinéma. Ici, l'enfant terrible du cinéma japonais met en scène une célèbre pièce de théâtre de son pays. La production est très minimaliste : un seul décor très épuré avec quelques changements mineures durant les plus de deux heures que dure cette histoire. DEMON POND est donc du théâtre filmé en "live", mais qui reste toujours très inventif malgré l'approche très restreinte de l'univers proposé devant les yeux des spectateurs. Le grand atout de cette production vient incontestablement de la belle brochette de comédiens assez époustouflants qui ponctue ce spectacle assez étonnant qui, sans la violence graphique dont l'auteur nous avait pratiquement accoutumé, dévoile une facette inconnue de Miike : à la fois beau, drôle et très touchant.

[moviemax]

Au sortir de 2 projections de 2 films dont 1 de Miike (Dead Or Alive 1, l'autre étant Domino de Tony Scott) je le clame haut et fort : J'ADORE CE MEC.

J'ai déjà vu une dizaines de films de ce réal et en effet ses films sont souvent imparfaits, bancals, tout a déjà été dit à ce sujet et les reproches qu'on lui porte sont parfois justifiés MAIS, ce type a pour moi ce que je recherche et que je peine de plus en plus à trouver dans le cinema : la surprise, l'étonnement et cette petite pensée "ah ouais bien joué je m'y attendai pas".

Alors que pas mal de gens évoquaient Domino de Scott comme un film méchant, hargneux laissez moi rire. Si la forme se veux rebelle pour le reste ce film c'est de la révolution comme Converse se sers de la photo de Sid Vicious pour vendre ses baskets à des bourges et des petits fashion. On filme des tatoués avec des flingues, on filme a 200 km/h mais dans le fond on essaye de sauver une pauvre petite fille malade, on ne choque pas la morale on offre juste un tour de montagnes russe ultra sécurisé. Alors je comprend qu'on veuille déposer le cerveau devant un film mais il ne faut pas me prendre pour un con et quand un film est prévisible, consentuel, calibré déjà ça me gonfle mais alors quand en plus ça se la joue cool, fun et bad-boy d'hollywood ça me fout en rogne.

Si je parle aussi longuement du film de Scott c'est bien pour soulever ce qui pour moi fait la singularité des réal comme Miike et ce qui les rend précieux.
Miike lui ose au risque de déplaire, de choquer et pour ma part ça marche à tous les coups.
LA première séquence de Dead Or Alive 1 est de loin la meilleure mais rien que cette séquence enterre des films entiers plus équilibrés et restera gravée dans ma mémoire. Elle représente à mon goût ce qu'hollywood essaye d'imiter depuis des années mais qu'ils n'arriveront jamais à faire comme les japonais ou les chinois : faire des séquences ultra-rhytmées lisibles avec de réels enjeux scénaristiques et des audaces visuelles.
En 7 minutes on voit pas moins de 5 évènements parallèles, tous les protagonistes sont présentés, c'est rapide mais les plans ne durent pas non plus moins d'une seconde, la musique est énergique mais colle à l'action et à la tension et surtout on a la marque d'un réal avec ces idées cartoonesques complétements folles qu'on ne verrai jamais dans un film américain ou alors qui serai censuré (je ne les évoquerai pas pour ne pas spoiler, ceux qui ont vu le film comprendront).

Autre parallèle intéressant : dans les 2 films il y a une petite fille malade mais là ou Scott vire parfois dans le culcul, Miike lui reste sobre et surprend le spectateur (ceux qui ont vu le film comprendront).

A sa façon, avec ses défauts Miike apporte surtout de la fraicheur, de la sincérité et des idées et ça ça fait un bien fou. Et encore, Dead Or Alive 1 c'est surtout 3 4 séquences mais un film comme Gozu, assez incroyable, c'est au moins une vingtaine, toutes inoubliables et pas seulement quand c'est gore ou trash, il suffit de voir Dead Or Alive 2 ou son moyen-métrage LA Boite dans 3 extremes pour s'en rendre compte.

Certains avec leurs gros moyens essayent de faire oublier qu'ils disent des choses banales entendues 1000 fois et cacher la pauvreté de fond de leur film et il y en a qui avec peu de moyens ont des idées, une âme et du fond.

Non décidémment il y a un certain cinema calibré qui n'est pas pour moi et heureusement il y a un Miike et d'autres réalisateurs de son calibre pour me faire continuer à être cinéphile.

[Jericho]

Crows Zero 2, on prend les même et on recommence. Mais celui ci balaye les quelques défauts du premier opus: c'est mieux rythmé (pas de sentiment de demi-heure de trop cette fois ci), les enjeux sont plus clairs, l'intrigue ne part pas dans tout les sens, puis les personnages sont un peu plus creusés et ont plus de poids sur l'histoire.
Néanmoins, il manque toujours "un je ne sais quoi" pour emballer tout ça... Miike continue sur cette lancée j'en veux d'autres des films avec un univers pareil !

[Jericho]

Yatterman



Adaptation d'un animé japonais pour les mioches, Yatterman remplit son contrat en livrant un spectacle profondément débile, absurde et assez fun en fin de compte.
Alors bien évidemment, on est loin d'arriver au même niveau d'excellence que le Speed Racer des Wachowski.
En revanche, le film de Takashi Miike se défend bien et se révèle plutôt divertissant et rigolo... Et surtout, chose importante: le cinéaste a su bien gérer pour une fois le rythme de son long métrage. Un peu logique quand on s'adresse aux tout petits. En tout cas, je me suis aucunement ennuyé, je n'ai pas vu le temps passer.
Le design général (mechas, costumes, décors) est volontairement kitsch, mais ce qui m'a le plus agréablement surpris c'est la qualité des effets spéciaux en images de synthèses. C'est franchement pas moche de ce côté là, ça reste voyant et "cartoonesque" (pour ne pas dire "manganesque", fichtre qu'est ce que c'est laid), mais c'est plutôt bien fichu dans l'ensemble.
Bref c'était pas mal du tout, j'en viens même à espérer qu'une suite débarque au plus vite !
Et pour finir, je ne sais pas qui est l'actrice qui joue la méchante, mais elle est diablement sexy.

[tewoz]

Et pour finir, je ne sais pas qui est l'actrice qui joue la méchante, mais elle est diablement sexy.

Kyoko Fukada...

[Jericho]

Sun Scarred



C'est une sorte de drame où un homme de famille lambda doit faire face au meurtre crapuleux de sa fille. Ce fait divers est un acte de représailles. Qui est commis par un ado, car auparavant le père de famille a "osé" mettre une rouste à une bande qui agressaient un clochard.
Takashi Miike fait dans la sobriété avec ce film, sa mise en scène est très posée, on a droit à beaucoup de plans fixes. Mais ce n'est pas uniquement visuellement que c'est comme ça: le scénario et les personnages principaux ont tout ce qui a de plus banal dans leurs comportements. Je n'irai pas jusqu'à dire "normal" car c'est quand même une histoire de vengeance assez virulente. Sans en faire des caisses la violence est crue et sèche. Chaque personnage déguste, et c'est sans fioriture !
Le réalisateur fait état d'une société malade, où la sauvagerie est de plus en plus juvénile. Un très bon long métrage.

[pak]

La mélodie du malheur (Katakuri-ke no kôfuku / Happiness of the Katakuris) :

Peut-être plus connu sous son titre international, The happiness of the Katakuris, ce film commence par une scène hallucinante, montrant une jeune femme mangeant de la soupe dans un restaurant. De son assiette, elle sort une petite créature ailée. Le film passe alors en animation pâte à modeler, pour ensuite montrer la créature qui arrache la luette de la femme pendant qu'elle hurle de frayeur. La bébête s'envole alors pour aller se faire manger par un corbeau qui lui-même se fait tuer par un ours en peluche...

Après ce préambule, on est sûr de deux choses :

- On est bien dans l'univers déjanté de Takashi Miike,

- Ce type est complètement fou...

La suite est une succession de scènes surréalistes et allumées (esprits trop cartésiens, passez votre chemin), n'ayant bien entendu aucun rapport avec le début décrit plus haut, car on suit alors les déboires d'une famille qui a ouvert une pension de famille dans un trou paumé, et dont les seuls clients ont la fâcheuse manie de venir y mourir, ce qui n'est pas la meilleure des pubs pour attirer les touristes. Malgré eux, leur établissement se transforme donc en une auberge rouge involontaire. Le cinéaste a-t-il vu le classique d'Autant-Lara ? Car son film est clairement référentiel. On citera par exemple les allusions au clip Thriller de Mickael Jackson le temps d'une folle scène de danse de zombies, ou comme le titre français le suggère, un hommage ( ? ) à La mélodie du bonheur (Robert Wise, 1965) à travers des plans chantés et dansés sur une prairie avec en arrière plan des montages enneigées, ainsi qu'une parodie des films de Bollywood à travers les chorégraphies des scènes dansées.

L'auteur en profite aussi pour déboulonner quelques archétypes japonais : un sumo libidineux, une écolière allumeuse, le karoaké (le temps d'une scène kitsch avec paroles de chansons défilant en bas de l'écran), la nouvelle vague des films d'horreur japonais... A la base le film est un remake du coréen The quiet family (Choyonghan kajok, 1998, de KIM Jee-Woon : c'était son premier film, depuis, il a réalisé les excellents 2 sœurs, A bittersweet life ou Le bon, la brute et le cinglé), mais Miike se réapproprie complètement l'histoire et en profite pour faire une pause récréative dans sa filmographie contenant nombre de longs-métrages glauques, gores et ultra violents (Audition, Dead or alive, Visitor Q... ).

Il soigne aussi sa mise en scène et travaille une image très colorée, tout en palliant son manque de moyens en passant à l'animation pour les scènes trop gourmandes en effets spéciaux. N'ayant peur de rien, il aborde plusieurs genres sans réelles logique ni cohérence, ainsi on passe de la comédie au polar, de l'horreur à la comédie musicale, du drame au film d'animation, etc... un genre désamorçant systématiquement l'autre pour nous mener vers un final qu'on ne peut que qualifier de grand n'importe quoi !

Une fois de plus, le cinéaste met ses sens de l'image et du montage au service d'un scénario complètement fou, parfois débile, tout en arrivant à surprendre en transmettant une émotion inattendue. Au final un film hautement sympathique où l'on rigole du malheur des personnages (jamais démontés par ce qu'il leur arrive et assez attachants) même si au bout du compte, on n'a rien compris à ses intentions... Présenté au festival de Gérardmer en 2004 (mais resté inédit dans nos salles), le film remporta le Prix Spécial du jury, c'est pour le moins mérité.

Note : 13/20 - Etoiles : * * .

[Jericho]

Dernièrement (il y a quelques mois), Miike a sorti ça au Japon:



Il parait que c'est une tuerie, et je veux bien le croire.

[7swans]

C'est marrant, j'aimais beaucoup Miike (voire page précédente), et puis j'ai complétement laissé tomber.
L'impression que le bonhomme va trop vite pour moi, il est dur à suivre...

Dans ses derniers films (disons les 5 dernières années), qu'est ce qui vaut le coup?

[Jericho]

Ca dépends ce que t'as envie de voir, l'avantage avec Miike c'est que c'est un touche à tout. Sur ces cinq dernières années, j'ai à peu près apprécié tout ce qu'il a fait. Il y a Sun Scarred, un drame social qui a des allures de vigilante movie, Crows Zero le diptyque sur les bastons lycéennes, et Yatterman un animé live à l'humour complètement débile. Le seul que je pourrais déconseiller c'est son western Sukiyaki Western Django: c'est trop long et voir des japonais parler en anglais pendant tout le film, c'est ridicule.
Mais il manque la pépite, l'oeuvre qui sort du lot. C'est pour ça que j'attends Thirteen Assassins avec beaucoup d'impatience.

Et puis à titre d'information, il y a Zebraman 2 qui sort en dvd/blu ray le 18 mai chez nous:

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