Joan Crawford (1904-1977)

[Ballin Mundson]

Quel choc de voir que Tavernier/Coursodon méprisent totalement ce film !

Oui, mais ils ont souvent des avis que l'on est pas obligé de partager ,peut-être pas autant que Lourcelles mais pas loin...

il me semble que dans la dernière version de leur livre ils reviennent sur ce jugement

[Ballin Mundson]

je recopie ici, mon petit commentaire de l'autre topic:



STRAIT JACKET


Malgré l'esthétique serie TV années 60, le dénouement trés prévisible, et l'épilogue explicatif un peu lourdingue, ce film est vraiment fascinant!
C'est du grand guignol, pondu par l'auteur de psychose (qui avait sûrement fumé un peu pour sortir un truc pareil), et qui n'a d'autre but que le fun, comme en témoigne le générique de fin hilarant. Clairement, le but, n'est pas ici de faire dans la dentelle et la subtilité.

Les productions values sont un peu cheap, mais Joan Crawford est un effet spécial à elle toute seule, qui écrase tout sur son passage.
Malgré ses 60 ans, elle commence par interpréter gaillardement une fille de 29 ans ( ), puis une femme de 49 ans. Péruquée comme mildred pierce, elle semble s'amuser comme une petite folle à plagier ses rôles de vamp des années 40 (:shock: l'allumage d'allumette sur 33T !!) et manie la hache avec une conviction et un entrain réjouissants!

Par ailleurs, les vrais fans remarqueront la scène tournée autour d'un pack de pepsi posé, bien peu subtilement ( ), en plein milieu de l'écran. (a ce propos les bonus nous apprennent que le rôle du docteur est tenu par le n°2 de Pepsi)

Mais en dépit (ou à cause) de tout ça on arrive à croire et à être interessés par une trame rabachée et sans surprise.


Tout aussi passionnant que le film, le documentaire sur le tournage délirant de ce film ahurissant.

"Tiiiina! Bring me the axe!"

[Watkinssien]

Très grande comédienne, à la carrière impressionnante, une sorte de "monstre sacré", à la fois monstre et sacrée, Joan Crawford avait un immense talent.

Mon top Crawford :

- Mildred Pierce (1945) de Michael Curtiz
- Johnny Guitar (1954) de Nicholas Ray

[John T. Chance]

Ah Joan... j'ai un gros faible pour elle. même si je ne les ai pas tous vus. je recommande fascination et possessed de Clarence Brown, qu'elle a tourné dans les années 30 avec Clark Gable. surtout fascination, vraiment bon.
elle a aussi fait des films avec woody s van dyke: souvent femme varie et loufoque et cie. des adaptations MGM de la screwball comedy. bon, ça vaut pas train de luxe de Hawks ou des La Cava mais ça passe.
je crois qu'elle a fini présidente de coca cola, à la suite du décès de son dernier mari ( voir dico de tulard). personne n'est parfait

[Ballin Mundson]

je crois qu'elle a fini présidente de coca cola, à la suite du décès de son dernier mari ( voir dico de tulard). personne n'est parfait

Pepsi! !!
c'est un coup à se faire scalper ça!

[Tom Peeping]

[Wall of Voodoo Fan]

Je trouve que Joan Crawford a quelque chose d'un peu monstrueux. Avoir regardé le film Mommy Dearest (Frank Perry, 1981) ne me l'a pas rendue très sympathique.

[Ballin Mundson]

A noter sur le nouveau dvd de Baby Jane, une interview de 25 mn pour la BBC, où elle apparait calme et charmante, loin de l'image de dragon de Mommie dearest.

[Helen Wright]

Merci de parler un peu de Joan Crawford.
Un monstre sacré du cinéma hollywoodien !
Une préférence pour Humoresque mais aussi pour Sudden Fear et Baby Jane. Le duo Crawford-Davis aurait fait un malheur dans Hush, hush dear Charlotte ! Je trouve tout simplement cette actrice facinante pour des raisons que j'ignore, peut-être l'aspect extrêmenent sophistiqué et le style très travaillé.

[AlexRow]

Bienvenue. J'ai réduit l'avatar qui était bien trop grand

[kim]

Merci de parler un peu de Joan Crawford.
Un monstre sacré du cinéma hollywoodien !
Une préférence pour Humoresque mais aussi pour Sudden Fear et Baby Jane. Le duo Crawford-Davis aurait fait un malheur dans Hush, hush dear Charlotte ! Je trouve tout simplement cette actrice facinante pour des raisons que j'ignore, peut-être l'aspect extrêmenent sophistiqué et le style très travaillé.

La prestation d'Olivia de Havilland, dans CHUT, CHUT, CHERE CHARLOTTE, tout en subtilité et crescendo, m'a particulièrement conquis. Sans parler de la scène du transport d'un cadavre, dans laquelle Mlle de Havilland, d'habitude si posée, gifle à pleine volée une Bette Davis complètement agarde: anthologique !!!! Joan Crawford n'aurait pas fait mieux, mais y aurait peut-être pris plus de plaisir !!

Quant à la sophistication de Miss Crawford, que je rapprocherai de celle de Lana Turner, elle est l'essence même de ce type d'actrices, pour qui l'artificiel devient une seconde nature et leur confère un pouvoir magnétique de séductrices hors pairs.
Ces appâts stratégiquement travaillés devraient nous mettre en garde contre une nature encline à la manipulation, mais en vain, la supercherie bat son plein, et voilà le spectateur vampirirsé par ces regards de biches dont un seul battement de ces yeux enjôleurs nous captive et nous imprègne à jamais de cette aura de superficialité, qui fait le délice de la pellicule ou de ces photos envoûtantes sur papier glacée.

[Major Dundee]

Moi je ne l'aime pratiquement que dans les films muets que j'ai vus. Exceptions faites de Strait jacket et de Baby Jane. Sinon, je trouve bien sûr que c'est une bonne actrice mais son physique me met toujours mal à l'aise et me gâche le plaisir que je prends à la vision de quelques autres de ces films

[francesco]

Ca fait des années que je fantasme sur Queen Bee et The best of everything parce que ce sont surement de magnifiques rôles pour elle.
Cela dit au milieu de tout ce que vous dites il y a deux films qu'on a pas été cités et que j'aime particulièrement :
Humoresque de Negulesco et La Possédée de Behrnart (respectivement 1946 et 1947) . Elle est fabuleusement belle (et photographiée dans le premier) et là encore trouve des rôles à sa mesure : des femmes-femmes mures mais pas trop, qui demandent, non pas souplesse et fraicheur de jeu (ce dont à l'époque elle eut été bien incapable !) mais présence et intensité.
L'ouverture de La possédée la voit errer dans les rues a demi folle. La fin d'Humouresque est flamboyante : elle marche sur la plage -au son de la mort d'Isolde !- littéralement battue par le vent avant de se précipiter dans les flots ! Un grand moment du mélo Warner des années 40 !

[kim]

Je l'ai découverte il y a peu dans GRAND HOTEL, d'Edmund Goulding (1932), et j'avoue que sa forte présence et son jeu m'ont séduit.
Le personnage qu'elle incarne, Flaemmchen, est touchant (sans parler de Mr Kringelein, incarné par le prodigieux Lionel Barrymore), tout en étant très séducteur. L'actrice tranche face à Greta Garbo, dont le jeu, volontairement plus affecté, la confine en grande romantique dépressive que seul l'Amour peut ressusciter, alors que Flaemmchen est opportuniste, car, comme elle le signale, elle fait partie des esclaves, de ceux qui triment pour un salaire de misère. Amoureuse du charismatique Baron (John Barrymore), elle s'efface face à la grande danseuse de ballet Grusinskaya (Greta Garbo), et poursuit sa route de petite secrétaire qu'un physique exceptionnel départage de ses contemporaines, et lui permettra peut-être d'envisager la vie autrement qu'en étant au service des autres. Le film débouche sur une note opptimiste, puisque finalement, les protagonistes de la classe ouvrière trouvent une revanche sur la vie, vies que voit défiler ce hall du Grand Hotel, dont la forme cylindrique nous rappelle l'éternel recommencement de l'existence, ponctuée de drames, mais également de naissances.

[Lylah Clare]

Fascinante personnalité (plus personnalité qu'actrice, quoique même sur le plan là elle se défendait très bien), une carrière exemplaire. Rares sont les femmes à avoir duré cinématrographiquement aussi longtemps.

Ce qui me fascinait chez elle c'est qu'elle a été son propre Pygmalion, et s'est réinventée à chaque decennie, en comprenant la décennie qui allait arriver, et en s'adaptant à elle (jazz baby à la Colleen Moore dans les années 20, Depression-girl rooseveltienne dans les années 30, grande dame du film noir dans les 40, le doute à la fin des 50, puis plus clairement dans les 60).

D'accord avec Banane, c'était un peu la David Bowie du cinéma, si on peut oser cette comparaison un peu hardie. Je n'ai malheureusement vu aucun de ses films avant Grand Hotel, mais je regrette l'icône kitch qu'elle est devenue à partir de films comme Baby Jane. (Au passage, dans ce film, elle est bien sûr victime de Betty Davis qui lui en fait voir de toutes les couleurs, mais ce n'est pas une victime innocente, comme on l'apprend au cours du film)
Donc, mon goût personnel me porte vers ses films des années 30 (l'opportuniste ambitieuse et intelligente qui monte, qui monte) des des années 40, période des grands mélos flamboyants.
Par dessus tout, quand même, Mildred Pierce et Humoresque, film plus faible que le précédent, frôlant parfois nettement le ridicule, et dont la fin est presque gâchée par le massacre de "la mort d'Isolde". Mais Joan Crawford, à elle seule, rattrape le film. Grandiose, meurtrie, hésitante, cruelle, en un mot : sublime.