Bloody Brotherhood ( Johnny Wang - 1989 )
Encore un film qui ne fait pas dans la dentelle
Bon passons sur le scénario vu et revu ( l'immigré chinois qui vient à HK faire fortune mais se tourne vers les triades ) pour ce focaliser sur ce qui fait la réussite du film : sa hargne.
On trouve en effet une multitude de scènes d'action à mains nus qui n'ont pas grands choses de chorégraphiés mais qui foutent violemment sur la gueule avec violence et énergie. Ça tape, ça vole, ça tombe, ça tranche, ça saigne avec un style brut et direct que n'aurait pas renié Ringo Lam. C'est sacrément musclé et spectaculaire d'autant que les affrontements montent en intensité avec un final bien rageur qui renvoie les bains de sang de Chang Cheh aux trucs aseptisés de Chuck Norris.
Le même réalisateur fit cependant encore mieux dans
Hong-kong godfathers et qu'un ami doit me passer ( dans celui là le final est juste apocalyptique ).
Bon à part ça, les acteurs font bien leurs travail et le sérieux de l'histoire permet une tension dramatique improbable mais bienvenue ( avec des rebondissements typiquement HK ! )
La réalisation n'a rien d'exceptionnels mais sait dresser des personnages solides et attachants et sait régler ses carnages avec application ( sans zèle non plus ). Il règle également une fusillade au milieu du film des plus sympatoches...
Dreaming the reality. ( Chun-Yeung Wong et Simon Yun Ching - 1991 )
Un bon vieux
girls with Guns signé par l'un spécialiste du genre Chun-yeung Wong (
Angel Terminator 2, le délirant
The Big Deal et
Devil Hunters que je rêve de découvrir ) avec le trio incontournable du genre : Moon Lee ; Sibelle Hu et Yukari Oshima.
Comme d'habitude, il ne faut guère être regardant sur le scénario qui ne présente que peu d'intérêt et qui met trop le temps à lier ses 2 intrigues ( d'un coté deux tueuses venu récupérer une mallette en Thaïlande et de l'autre un frère et une soeur évoluant dans le milieu de la boxe Thai ). Cela dit, le personnage de Moon Lee, le plus dramatique, offre quelques passages très sérieux qui donne un peu d'épaisseur à l'image des faux flash-forward.
Non, ce qui fait l'intérêt de
Dreaming the reality sont ses scènes d'action, nombreuses et variées, qui vont du gunfight aux combat à mains nus, à la boxe Thai et aux poursuites en motos. Il ne passe rarement plus de 15 minutes entre 2 scènes d'actions. Elles ne sont pas toujours très longues ni toujours réussis ( le piège dans le restaurant est assez brouillon et les combats Thai sont plutôt moyens sauf la 2ème rencontre qui Kick sévère
) mais elles ont l'avantage de dynamiser régulièrement le film, dans un genre qui mise souvent sur 2-3 séquences clés ou le final.
Ici, ça tient donc bien la mesure et le final n'est pas en reste : près de 15 minutes non-stop entre fusillades et art-martiaux. Celui-ci est dans l'ensemble vraiment très bons avec quelques idées qui sortent du lot ( le méchant avec sa canne et surtout les pièges à la grenade qui permettent quelques plan bien cadrés et un montage des plus précis ). Ca pète donc bien malgré son aspect un peu cheap compensés par la générosité et les compétences des acteurs et des cascadeurs qui ( sans être exceptionnels ) livrent leurs doses de plongeons, d'enchainements rapides, de chutes douloureuses et projections violentes.
En parlant du casting, l'interprétation n'est pas sensationnelle mais la côte sympathie fonctionne même si je n'aurais pas été contre moins d'humour. Sibellu Hu ne fonctionne dans sa "coolitude" que durant le final avec sa clope au bec et son shotgun ( miam miam ). Quand à Yukari Oshima elle n'apparait que peu dans l'ensemble pour un personnage très fade. Seul Moon Lee s'en sort en fait véritablement.
Niveau mise en scène, ça ne transpire pas le budget important mais les réalisateurs s'en sortent plutôt bien avec quelques travelling qui savent mettre en valeur la situation ou les personnages ( les plans avec le tueur tout en blanc et silencieux ont bien de la gueule ). Ils savent en tout cas faire preuve d'efficacité à de nombreuses reprises ( la scène à l'aéroport en est le meilleur exemple )
Et puis, ils savent aussi ménager quelques séquences chocs qui surprennent par leur radicalité ( le coup des enfants au début ou la mort d'une des héroïne qui arrive vraiment sans qu'on s'y attente )
Un bon petit film quoi !
Magnificent warrior ( David Chung - 1987 )
Rah lalalala ! J’aime quand les Hong-kongais versent dans le film d’action/aventures non stop avec un sens de la générosité jubilatoire.
C’est simple, ici, ça ne s’arrête rarement plus de 10 minutes entre les scènes d’action très physiques et rapides au point que Michelle Yeoh considère ce rôle comme son plus intense ( elle était d’ailleurs à 2 doigts d’arrêter les films d’actions après ce tournage ). Tout le monde se donne à fond que ce soit les acteurs, les cascadeurs ou le chorégraphe qui ne manquent jamais d’imagination pour varier les plaisirs.
Ca va vite, très vite même parfois et pour ne rien gâcher, le budget avait l’air des plus confortables avec son décor principal assez immense, son armée japonaise et des explosions/destructions à tout va.
En plus, la partie humoristique est laissée à Richard Ng ce qui n'est pas sans me ravir ( c’est pas non plus le must du genre ).
Par son cadre, son époque et son style visuel, le film rappelle énormément le fantastique
Mirages mais ne peut tout de même pas rivaliser avec cette référence majeur du genre.
Il manque à
Magnificient Warrior une démesure, quelques cascades anthologiques et plus d’art-martiaux dans son final.
Ca n’empêche en tout cas jamais de trépigner sur son fauteuil des nombreuses et très bonnes scènes de combat qui constituent, je le rappelle, sans doute le sommet dans la carrière de Michelle Yeoh (
le combat à la corde est génial même recadré comme ici )
