Alex Blackwell a écrit :Toi, je te connais, tu es sur rama aussi
Enchanté.
Mister JaimzHatefeld est un forumeur de haute volée (sur Rama il était l'un des seul à aller jusqu'en 1903 pour un grand top à rebours !)
Par contre il un vice qui s'affiche avec ostentation dans sa signature... sa nuit du chasseur à lui c'est La mélodie du bonheur...
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
phylute a écrit :
Mister JaimzHatefeld est un forumeur de haute volée (sur Rama il était l'un des seul à aller jusqu'en 1903 pour un grand top à rebours !)
Par contre il un vice qui s'affiche avec ostentation dans sa signature... sa nuit du chasseur à lui c'est La mélodie du bonheur...
Ce n'est pas un vice, c'est une saine maladie
La Nuit du bonheur, euh la Mélodie du chasseur, heu je veux dire la Mélodie du bonheur est un très bon film: les chèvres qui dansent et surtout la soeur se mettant à chanter, inoubliable
Comme quoi il y a de la poesie sur ce forum!
Quelle magnifique expression! ...qui s'applique a la perfection a ce "continent" oublie qu'est devenu,helas, Henry King aujourd'hui!
Bravo Jeremy pour cet instant d'inspiration!
Excellente surprise. Je ne savais pas de quoi il s'agissait, j'ai juste pris au pif dans mes innombrables enregistrements du Cinéma de Minuit.
Première chose qui m'a marqué : la sobriété de ce western, vraiment très calme, pour mieux délivrer son message sur le destin et l'absurdité de l'homme.
Ensuite il y a Gregory Peck, qui est encore une fois très bon sans jamais avoir l'air d'en faire beaucoup. Son personnage, lassé par ce qu'il a semé, cette rivalité intempestive qui le suit comme son ombre et fait se dresser le moindre chien fou, montre toute sa noblesse dans la scène de tête à tête avec son fils.
Et puis la mise en scène de King montre une grande efficacité pour dynamiser les lieux de l'action, réduits à deux ou trois intérieurs autour d'une rue centrale de western. La pression autour du "Palace" où se trouve Jim Ringo se retrouve à travers le nombre de regards dirigés vers le saloon, les voix alentours, le père qu ipointe son fusil sur l'entrée depuis le bâtiment en face, les trois frères qui arrivent peu à peu vers la ville, etc.
Je profite de la réactualisation de ce topic pour réaffirmer tout le bien que je pense de la Cible Humaine...un film que je garde en mémoire tant l'émotion ténue qu'il procure est riche et diverse.
J'en retiens surtout la tension sourde et oppressante qui semble agiter chaque instant, laissant derrière-elle les regrets d'une vie gâchée et perdue.
Il y a de la justesse et de la retenue dans la mise en scène de King, qui sait alterner les explosions brutales de violence et les instants volés de tendresse, gravés à jamais dans une étreinte éphémère.
Et l'ambiguité de Gregory Peck, sa mine usée et abattue en font un superbe Jimmy Ringo.
J'ai voulu tester une fonctionnalité de l'administration du forum et j'ai pu constater que ça fonctionnait. A savoir que les admins peuvent faire remonter un topic sans avoir à poster un nouveau message ; je n'en vois pas trop l'utilité mais c'est fait. Ca évitera au moins peut-être à un certain Feb de faire des recherches
Jeremy Fox a écrit :Ca évitera au moins peut-être à un certain Feb de faire des recherches
Merci Jeremy
...pas grand chose à rajouter, tout à déjà été dit (même si le topic date un peu). Un très beau western, sans aucune baisse de rythme et pourtant d'une impressionnante tranquillité dans le déroulement de son histoire, dans sa présentation des personnages et ce malgré le danger qui pèse sur le personnage principal (le jeune qui veut faire le coq, le père sur de son idée qui vise le saloon, les 3 frères qui viennent se venger). Même dans son dénouement final, le film est d'une très grande sobriété. Gregory Peck y est impeccable et se voit entouré d'une équipe d'acteurs et d'actrices qui le servent à merveille.....quand à la scène finale, les paupières humides, etc etc 9/10 point barre....et sans aucun doute, un prétendant à mon film du mois.
Je suis actuellement en pleine découverte du western américain, et pour le moment c'est carton plein ! Dernièrement ce Gunfighter grandiose, découvert après la chronique de Jeremy Fox (merci pour ton parcours chronologique d'anthologie !)
Splendide, racé et économe, le film reste interessant dans toute sa longueur, malgré son rythme plutôt lent. Il m'a beaucoup rappelé High Noon, avec cet unité de temps et de lieux, et ce héros qui vie le coin des yeux rivé sur l'horloge. Sans doute moins percutant, mais vraiment très réussi. Je garde !
Très beau western, racontant l'histoire d'un pistolero repentant. C'est un film où l'on sent une volonté constante de démythifier le western, dans les décors, les costumes, et les moustaches que portent Ringo et son ami shériff. Hormis lors des génériques de fin et début, la musique d'Alfred Newman est absente du film, ce qui procède là aussi d'un souci de représenter des faits bruts et jamais glorifiés. La majeure partie du film consiste en dialogues entre Ringo, attendant dans un bar sa femme, qu'il a abandonnée, et des individus qui viennent le voir. C'est un argument de nouvelle ou de pièce de théâtre. Mais le film est très bien écrit et ne souffre d'aucun temps mort. Les personnages de la ville sont présentés dans le quotidien de leurs petites lachetés, mais sans qu'ils soient aucunement jugés par le scénario (au contraire d'Un train sifflera trop froid, plus lyrique, mais aux traits et à la caractérisation bien plus épais). Cela leur donne une très grande crédibilité. Les dialogues sont excellents, et le récit ne donne jamais l'impression d'une succession de scénettes. King a le sens de l'économie des plans et son découpage est fluide. Tout coule harmonieusement vers l'inéluctable.
Le caractère un peu terne et intériorisé de Gregory Peck, qui le dessert dans certains rôles, sert ici parfaitement son personnage, Jimmy Ringo. C'est souvent quand Peck porte la moustache, la barbe ou les favoris, qu'il donne le meilleur de lui-même, comme si cette pilosité donnait soudain une gravité et une humanité supplémentaires à son visage trop parfait. Ringo regrette son passé de tireur d'élite, et porte comme un fardeau sa réputation de tireur le plus rapide du Texas. Il a intériorisé ce passé, dans lequel il n'aperçoit plus aujourd'hui que bétise, brutalité et vanité. Il est fatigué de lui et de sa jeunesse. Fort de cette lucidité récemment acquise, il veut fuir son ancienne vie, renouer avec sa femme et son fils, qui ne le connait même pas. Mais Ringo est sans cesse confronté à des avatars de sa propre jeunesse, des jeunes pistolero vaniteux qui viennent le défier pour se faire un nom, et qui croient encore aux trompettes de la renommée et aux vieilles légendes de l'Ouest. Ringo sait maintenant que ces trompettes sont pareilles aux chants des Sirènes de l'Odyssée : elles vous attirent pour mieux vous dévorer, loin de la société et des vôtres. Mais cela, il l'a appris trop tard.
Un film, en tout cas, qui me donne envie de découvrire d'autres King, et en premier lieu Un Homme de Fer.
Strum a écrit :
Un film, en tout cas, qui me donne envie de découvrire d'autres King, et en premier lieu Un Homme de Fer.
Tu devrais aimer, Un Homme de Fer offre des qualités assez similaire à la Cible Humaine, pour une réussite finale peut-être encore légèrement supérieure à mon gout. Deux superbes films.