Robert Siodmak (1900-1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Beule
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Message par Beule »

Sergius Karamzin a écrit : Je ne sais pas pourquoi Siodmak n'a jamais réédité ce type de film, à mon avis parce que les studios n'attendaient pas du tout cela, c'était trop moderne, trop fou, trop avant-gardiste.
:D merci

Par rapport à cette interrogation, et de ce que j'en sais, sans doute parce que le concept était trop amateur pour être reconduit dans le cadre d'une production classique ou à fortiori d'un studio: Tournage étalé sur plus de six mois, au gré des rencontres des différents intervenants, chacun apportant sa pierre à l'édifice, à "l'histoire" (Wilder ne serait je crois intervenu comme scénariste que le dimanche au café pour partager des idées), et bien sur au gré des rentrées financières pour le financement.

Le film n'était je crois conçu que comme une oeuvre avant-gardiste effectivement prenant délibérément l'encontre des canons cinématographiques de l'époque. Difficile de se renouveler dans cette voie.

En outre, beaucoup considèrent que Siodmak sera plus intervenu comme grand financier (son oncle Nebenzal, le père du producteur de M, finançant en grande partie la production) que comme réalisateur à part entière. Ulmer revendiquait en partie la paternité cinématographique et désignait un réalisateur chevronné comme prestataire de l'essentiel du travail de direction. Et beaucoup s'accordent à penser apparemment que c'est l'inventivité visuelle de Schüfftan qui donna sa force vériste à ce manifeste néo réaliste avant l'heure (si je ne fais pas de contre-sens), Zinnemann se chargeant de manier la caméra à l'épaule en fonction de ses directives.

Bref il semble que l'oeuvre appartienne très peu à Siodmak lui-même . :wink:
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Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

Sergius Karamzin a écrit :Ce qui est le plus frappant, c'est que le film date de 1930 je crois, et que c'est de toute évidence la première fois qu'on filme comme ça. Le film suit des personnages, mais dès les dix premières minutes passées, on est en pleine rue, dans des parcs, à la mer, etc. Tout semble documentaire, la caméra bouge, à l'épaule, les plans sont incroyables, on est tout simplement en pleine Nouvelle Vague avant l'heure.
C'est la deuxième fois en moins d'un mois, que tu me donnes une érection.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

C'était quand la première fois ?
Aurais-tu senti ma main sous la table pendant le dîner ?
Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

Sergius Karamzin a écrit :C'était quand la première fois ?
Quand tu m'as dit que tu t'étais identifié à Meryl Streep dans Sur la route de Madison. J'en "cauchemarde" encore.
:lol: :lol: :lol:
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Je jure que c'est vrai !
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David Locke
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Message par David Locke »

Le film de Siodmak que je préfère, c'est The Great Sinner, d'après le joueur de Dostoievski.
Ava Gardner est à se damner (ce que Gregory Peck s'empresse de faire :wink: ) dans ce petit joyau de film.
Malheureusement, quelques scènes à vocation morale (avec présence d'anges aux petites ailes :shock: :roll: ) viennent affadir le propos qui par ailleurs donne le vertige par la violence des passions et la noirceur de la nature humaine qui s'y expriment.

Cependant, comme tout film sur la passion (passion du jeu, passion amoureuse), on peut rester interloqué et extérieur. Moi, je me suis perdu dans ce film avec volupté :oops: .
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Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

J'ai vu les tueurs il y a longtemps au cinoche: déçu, car l'atmosphère étouffante du film ne conférait pas qu'une amiance artistique. Le film était lui aussi vraiment pesant :shock:

J'adore le Corsaire rouge.
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Night of the hunter forever


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Beule
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Message par Beule »

Star Maker a écrit :J'ai vu les tueurs il y a longtemps au cinoche: déçu, car l'atmosphère étouffante du film ne conférait pas qu'une amiance artistique. Le film était lui aussi vraiment pesant :shock:
Sorry, pas trop compris :? . C'est la pesanteur de la mise en scène qui te fait décrocher (mais dans ce cas je peine à comprendre que tu puisses ressentir l'atmosphère en question)? ou bien justement l'ambiance d'angoisse existentielle dénuée de toute trace d'espoir à laquelle tu n'adhèrerais pas?
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Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

Beule a écrit :
Star Maker a écrit :J'ai vu les tueurs il y a longtemps au cinoche: déçu, car l'atmosphère étouffante du film ne conférait pas qu'une amiance artistique. Le film était lui aussi vraiment pesant :shock:
Sorry, pas trop compris :? . C'est la pesanteur de la mise en scène qui te fait décrocher (mais dans ce cas je peine à comprendre que tu puisses ressentir l'atmosphère en question)? ou bien justement l'ambiance d'angoisse existentielle dénuée de toute trace d'espoir à laquelle tu n'adhèrerais pas?
Ton interrogation est bien légitime car je m'y perd moi-même un peu: la mise en scène n'a rien de pesante et l'atmosphère est bien là mais j'ai du mal à dire que j'apprécie une oeuvre aussi asphyxiante. J'étais quasiment dérangé par une gêne physique durant la projection et j'aurais quelque part voulu que ça s'arrête.
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Night of the hunter forever


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Margo

Message par Margo »

Je parlerai surtout de ce qui me semble être son chef d'oeuvre, l'incroyable The Spiral Staircase (Sergius, je te l'ai prêté je crois, tu dois le regarder toutes affaires cessantes !!), un film d'une modernité étonnante dans sa manière de mettre en scène la trouille, avec quelques plans que je n'oublierai pas de sitôt !

Indispensable, tout petit film mais un grand 9/10 :D

A noter que je l'ai dégoté à un prix ridicule sur Play : 4euros (où est ce foutu sigle euro sur le Mac de mon pater ? :? ). Vou savez donc ce qu'il vous reste à faire, même si ce dernier n'est pas sous titré (mais assez facilement compréhensible)
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Beule
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Message par Beule »

Margo a écrit : A noter que je l'ai dégoté à un prix ridicule sur Play : 4euros (où est ce foutu sigle euro sur le Mac de mon pater ? :? ). Vou savez donc ce qu'il vous reste à faire, même si ce dernier n'est pas sous titré (mais assez facilement compréhensible)[/b]
C'est l'édition Anchor Bay?
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Margo

Message par Margo »

Beule a écrit :C'est l'édition Anchor Bay?
Nope.

Je viens d'aller faire un tour sur Play mais ils n'indiquent pas l'éditeur. Faudrait que Sergius fasse un tour sur le topic pour t'en dire plus, il a mon dvd (j'ai son Stalker en otage de mon côté) :wink:

Dans mon souvenir lointain le dvd est tout à fait correct, à vérifier though...

A noter que c'ést 4£ et non 4 euros :oops: :?
Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Vu hier soir "The spiral staircase" (Deux mains, la nuit) de Robert Siodmak.

Je m'attendais à un grand film tant la réputation est élogieuse. Malheureusement je n'ai presque rien aimé, je n'ai pas ressenti de tension, bien que le film soit quasiment un huis clos. J'ai trouvé l'interprétation assez maladroite, le scénario insipide, et en plus j'ai été assez gêné à certains moments par un montage qui coupe les plans à des endroits bizarres. Malgré cela la mise en scène est assez réussie, voire très, ainsi que la photo, qui répandent des ombres inquiétantes partout sur l'écran, dans la meilleure veine expressionniste qu'on trouve déjà chez Tourneur ou encore dans "Rebecca" de Hitchcock.

Mais le film tombe vraiment à plat pour moi.

6/10 pour la mise en scène et la photo très belles.
bogart
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Message par bogart »

La Double Enigme (The Dark Mirror)de Robert Siodmak, 1946 DVD
avec Olivia De Havilland, Lew Ayres, Thomas Mitchell.

10/10

Mon avis. Belle découverte que ce film réalisé par R. Siodmak (Les tueurs, Mollenard, La proie) qui traite sur fond policier la personnalité psychologique entre deux jumelles dont l'une a commis un meurtre, par des séances d'analyse.
Olivia de Havilland, actrice que je connaissais par ses rôles aux côtés de Errol Flynn (Les Aventures de Robin des bois, Capitaine Blood, La Charge fantastique.... trouve ici dans un double rôle, une de ses meilleures compositions.
phylute
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Message par phylute »

La double énigme. Robert Siodmak prend un malin plaisir à manipuler le spectateur avec cette histoire de double et d'identités interchangeables. Le scénario (de l'inégal Nunnaly Johnson) est assez soigné et ménage le suspens et le trouble du spectateur avec un certain brio. Une réussite attachante.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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