Dvdclassik : cinéma et DVD

Ces 3 volumes correspondent au 2e tome de la saga de Martin, intitulée en VO A clash of kings. Pas de rupture avec le premier roman, on est dans la parfaite continuité, les personnages progressant chacun de leur côté. Et c'est non sans une certaine cruauté (sadisme ?) que Martin joue la carte du pire, dépeignant ce monde où la mort est partout, où la loyauté et l'honneur sont constamment bafoués et où a l'impression d'être partout environné d'horreurs. L'idée de faire alterner les points de vue à chaque chapitre est ici particulièrement pertinente, créant ainsi de vrais moments de suspense lorsque les personnages assistent à un même événement mais d'endroits différents (suspense relatif si on a comme moi déjà vu la série). Le procédé est à ce titre merveilleusement employé lors de la bataille de Port-Réal, prodigieux morceau de bravoure littéraire, presque célinien par son ampleur et la fièvre de ses descriptions. Martin compose en effet de furieux tableaux de cet affrontement épique dans lequel on est plongé, que ce soit sur les eaux, au cœur de la mêlée ou derrière les murs qui résonnent. Une vraie boucherie.

Si l'intelligence des dialogues est toujours au rendez-vous, leur finesse et leur ironie, j'ai plus que jamais apprécié le goût de l'auteur pour les détails du monde qu'il nous invite à partager : les descriptions des différents paysages, mais aussi des costumes et armures, des habitations, la toponymie des châteaux, et même la bouffe... Ce n'est jamais gratuit, puisque tous ces éléments sont traités comme des extensions des personnages et de leurs émotions, et tout concourt à composer un univers crédible, riche de sensations (froid, chaleur, odeurs, les éléments, le vent, la mer). Pour en revenir au comparatif avec la série, alors que le premier tome avait été assez exactement transposé à l'écran, c'est véritablement dès ce deuxième que l'adaptation se permet le plus de modifications. Et du coup, ça devient assez sympa de découvrir d'autres événements, et d'être dans l'attente de nouvelles surprises.

Mon premier (et dernier ?) Nothomb. Pas du tout aimé cette démonstration de la toute-puissance de la romancière, qui plie ses personnages à ses jeux de machination, au lieu de convaincre le lecteur de leur autonomie. Cette suite de dialogues réduit sans doute volontairement les didascalies, me donnant l'impression par conséquent de tenir davantage du théâtre que de la littérature (et je suppose qu'en plus du film avec Galabru, il y a déjà eu des transpositions à la scène). J'espérais une sorte de tour de force avec des rebondissements qu'on ne voit pas venir, et donc au moins un peu de jubilation à l'idée d'avoir été manipulé. Mais aucun frisson, juste ce sentiment déplaisant de l'épate gratuite, au sein de laquelle les quelques réflexions sur le roman n'ont pas vraiment réussi à m'accrocher.

C'est marrant moi j'ai un bon souvenir d'"Hygiène de l'assassin" même si je l'ai lu il y a tellement longtemps que je ne saurais pas dire pourquoi, quant aux "trône de fer", je n'ai jamais pu arriver à entrer dedans, en revanche, merci pour "Intérieur nuit" que j'ai vraiment aimé ;o)

rodoliv a écrit :C'est marrant moi j'ai un bon souvenir d'"Hygiène de l'assassin" même si je l'ai lu il y a tellement longtemps que je ne saurais pas dire pourquoi, quant aux "trône de fer", je n'ai jamais pu arriver à entrer dedans, en revanche, merci pour "Intérieur nuit" que j'ai vraiment aimé ;o)

Je fais un petit break avant de revenir aux Martin (mais j'ai hâte). Et cool pour le Pessl. Mais dans le genre thriller brillant sur fond de cinéphilie, La Conspiration des ténèbres de Theodore Roszak (titre VF pourri) reste inégalé.

Max Schreck a écrit :

rodoliv a écrit :C'est marrant moi j'ai un bon souvenir d'"Hygiène de l'assassin" même si je l'ai lu il y a tellement longtemps que je ne saurais pas dire pourquoi, quant aux "trône de fer", je n'ai jamais pu arriver à entrer dedans, en revanche, merci pour "Intérieur nuit" que j'ai vraiment aimé ;o)

Je fais un petit break avant de revenir aux Martin (mais j'ai hâte). Et cool pour le Pessl. Mais dans le genre thriller brillant sur fond de cinéphilie, La Conspiration des ténèbres de Theodore Roszak (titre VF pourri) reste inégalé.

Tout à fait d'accord, j'avais beaucoup aimé "la conspiration des ténèbres" lu il y a pas mal d'années maintenant, il faudrait que je me le refasse

rodoliv a écrit :C'est marrant moi j'ai un bon souvenir d'"Hygiène de l'assassin" même si je l'ai lu il y a tellement longtemps que je ne saurais pas dire pourquoi...

Idem. Lu à l'époque. Aucun souvenir.
En revanche, la pièce "Les Combustibles" m'avait bien plu.

Au passage : ma dernière déception (histoire, style)...



Je suis allé jusqu'au bout en ayant l'impression de faire mes devoirs.
J'en parle surtout pour dire que le film de Carné n'y a puisé que deux ou trois idées (allez : trois ou quatre).
Le Quai des brumes "film" n'a pratiquement rien à voir avec Le Quai des brumes "roman".
A partir de là, la première de couverture est évidemment une belle arnaque.

EDIT : au passage... il y a a deux mois, j'ai lu "L'Etoile du Nord", nouvelle de Simenon. Et là, même chose : très peu de points communs avec le film de Granier-Deferre (une ou deux idées à tout casser).

Commissaire Juve a écrit : EDIT : au passage... il y a a deux mois, j'ai lu "L'Etoile du Nord", nouvelle de Simenon. Et là, même chose : très peu de points communs avec le film de Granier-Deferre (une ou deux idées à tout casser).

Normal, puisque "L'Etoile du Nord" (le film) est en fait basé sur un autre roman de Simenon, "Le Locataire". Granier-Defferre a dû vouloir éviter la confusion avec le film de Polanski, à moins tout simplement qu'il n'ait trouvé que ce titre-là sonnait mieux.

Rashomon a écrit :

Commissaire Juve a écrit : EDIT : au passage... il y a a deux mois, j'ai lu "L'Etoile du Nord", nouvelle de Simenon. Et là, même chose : très peu de points communs avec le film de Granier-Deferre (une ou deux idées à tout casser).

Normal, puisque "L'Etoile du Nord" (le film) est en fait basé sur un autre roman de Simenon, "Le Locataire". Granier-Defferre a dû vouloir éviter la confusion avec le film de Polanski, à moins tout simplement qu'il n'ait trouvé que ce titre-là sonnait mieux.

Ah ben, voilàààà ! Merci. A un moment, j'ai cru qu'il y avait deux "Etoile du Nord" (une nouvelle et un roman), mais je n'ai pas cherché à approfondir.

Commissaire Juve a écrit : A partir de là, la première de couverture est évidemment une belle arnaque.

De manière générale, je ne supporte pas cette manie de mettre en couverture une image de l'adaptation ciné.
Cela peut donner lieu à des contre-sens énormes (en plus d'être assez moche parfois).
Autre exemple : "Petit Déjeuner chez Tiffany" avec la frimousse d'Hepburn en couverture, alors que le personnage est blond dans le roman (et de plus, T. Capote ne pouvait pas piffer l'adaptation de Blake Edwards...). Mais c'est plus vendeur.

Je préfère de loin lorsque Folio choisit un tableau, une cravure ou un dessin.

Mais quelle arnaqueuse, cette Connie Willis ! Je ne peux plus nier ma nature de lecteur masochiste : de Willis, j'avais déjà lu Le Grand livre, dont l'écriture m'avait consterné. Et pourtant, j'ai eu envie d'y revenir, intrigué par le sujet de ce roman-ci, par son épaisseur prometteuse d'immersion et aussi sa floppée de prix auxquels j'accorde encore du crédit. L'auteur y reprend son petit monde des historiens d'Oxford qui voyagent dans le passé pour l'étudier. Le sujet étant ici la Seconde guerre mondiale, et en particulier le blitz londonien, sur lequel Willis s'est incontestablement documentée, livrant une reconstitution ultra minutieuse de la ville sous les bombes, de toutes les implications plus ou moins dramatiques sur la vie des gens. Ça avait donc tout pour être une plongée passionnante et même amusante (l'humour est souvent de la partie), avec en plus un argument SF censé être fascinant.

Car évidemment, les explorateurs du futur vont ici encore se retrouver coincés. Et impossible pour le lecteur de cesser de s'interroger sur ce principe aberrant d'envoyer des gens à une époque ultra-dangereuse avec un tel risque de ne pas pouvoir être récupéré, puisque les personnages sont eux-mêmes les premiers à sans cesse exprimer leurs craintes d'avoir modifié le cours des choses. Mais le pire c'est vraiment cette écriture dénuée de la moindre ellipse, qui pourrait apparaître comme un tour de force genre James Joyce ou Nouveau roman s'il avait été intentionnel mais qui m'est plutôt apparu comme une épreuve (dans sa préface, Willis reconnaît même qu'elle s'est laissée entraîner, et qu'il n'était pas du tout prévu que le roman aboutisse à un diptyque). On a donc un récit qui n'avance pas, qui repose sur les mêmes effets, entre description de lassants trajets à pieds ou en train qui n'aboutissent à rien, avec des pensées qui tournent en rond, le pire étant ces faux-suspenses dont abuse l'auteur.

Si j'ai parlé de masochisme de ma part au début, c'est parce qu'au lieu de passer à autre chose, je me suis quand même acharné jusqu'à la 700e page (sur 1200), avant de laisser tomber. Je ne conçois même pas que ça ait fait illusion une seule seconde auprès des jurés des prix Locus, Nebula et Hugo (ou alors c'était une année de merde)...

J'aurais mis le temps mais enfin lu, pas mal mais je n'ai pas été transporté


Ne connaissant pas l'histoire de Mata Hari, j'ai découvert, pas un grand roman mais content de l'avoir lu


moins sérieux, le dernier livre du chanteur des Ludwig Von 88, un pur délire comme "Fées, weed et guillotines : Petite fantaisie pleine d'urbanité", roman punk et zombies avec plein de références aux années "rock alternatif"


pas mal sans plus, les avis enthousiaste sur amazon me semble un peu exagérés

Point n’est besoin de faire de grandes phrases ni d’user d’un jargon si obscur qu’il n’est compréhensible que par une poignée d’initiés pour s’exprimer en philosophe ou simplement en penseur. En leur temps, Montaigne puis Pascal ont donné l’exemple d’une réflexion solide ne nécessitant pas pour les lecteurs un effort de lecture si grand, si éprouvant, qu’il reste inaccessible à la plupart. Heureux les philosophes, les psychanalystes, les penseurs, les écrivains qui savent transmettre au moyen de phrases limpides leurs raisonnements même les plus alambiqués.
Le psychanalyste et écrivain Jean-Bertrand Pontalis, décédé en janvier 2013, était l’un d’eux. Ses livres, toujours brefs, n’ont rien de rebutant pour personne, pas même pour ceux que le mot de « psychanalyse » incite à s’enfuir ou à passer son chemin. Avec Pontalis, pas de crainte à avoir : chaque livre semble écrit par un confident ou par un ami qui n’a d’autre prétention que de faire quelques pas avec nous, que d’être un peu présent sur le chemin de notre vie comme un compagnon dont les paroles aident à vivre.
Or c’est précisément d’amitié dont il est question dans « Le songe de Monomotapa » (titre étrange qui se réfère à une fable de La Fontaine, « Les deux amis »). Composé de chapitres courts, l’ouvrage explore les nombreuses facettes d’un thème assez peu étudié. Dieu sait si, en psychanalyse, qui est la spécialité de l’auteur, on s’est interrogé sur la relation au père ou à la mère ou sur l’alliance amour/haine. Mais l’amitié, elle, n’a pas fait l’objet de beaucoup d’études. Elle tient pourtant une place non négligeable dans la vie de plus d’un et mérite qu’on s’interroge à son sujet.
Qu’est-ce que l’amitié ? Comment naît-elle ? Comment meurt-elle ? Ces questions, et bien d’autres, sont abordées par l’auteur de la manière la plus simple qui soit. Pontalis puise volontiers dans sa propre expérience, ses réflexions se nourrissent de son vécu, de ses connaissances, de ses lectures, voire, l’une ou l’autre fois, de ce que lui ont confié quelques-uns des patients qu’il a entendus en tant que psychanalyste. Avec lui, nous relisons notre propre histoire, notre relation aux autres, et même notre attachement aux êtres vivants non humains ainsi qu’aux lieux. Laissons-nous surprendre et interroger. Avec Jean-Bertrand Pontalis, on est en bonne compagnie. Oui, on a vraiment le sentiment que c’est un ami qui nous parle. 9/10

Max Schreck a écrit :Je ne conçois même pas que ça ait fait illusion une seule seconde auprès des jurés des prix Locus, Nebula et Hugo (ou alors c'était une année de merde)...

j'avais trouvé potable le Grand Livre et bien aimé Sans parler du chien mais j'avoue que celui-ci ne me tente absolument pas, je vais d'abord lire son recueil best of avec tous ses textes primés, au moins ce sera des histoires courtes

Mais bon autant les Hugo j'étais client jusqu'au début du XXème siècle autant aujourd'hui je ne m'y reconnais plus, le pire ça a été Redshirt et pourtant je suis fan de Star trek mais cette parodie c'était même pas aussi rigolo qu'un machin à la Lord of the ringards...Bref, depuis que les Hugo se piquent de politique, d'égalité, de politiquement correct, etc. c'est juste plus ça...

hellrick a écrit :
Mais bon autant les Hugo j'étais client jusqu'au début du XXème siècle

Il y avait déjà un prix Hugo au XIXe siécle?

A serious man a écrit :

hellrick a écrit :
Mais bon autant les Hugo j'étais client jusqu'au début du XXème siècle

Il y avait déjà un prix Hugo au XIXe siécle?

Avec la mode des rétro Hugo tout devient possible