BIFFF 2024

[gnome]

Je n'étais pas dans la salle, j'étais salle 2. Cinéphage était peut-être là. J'ai entendu plusieurs sons de cloche. Connaissant le public du BIFFF et ses réactions, j'ai un peu peur que ça soit encore une sur-réaction de la part de féministes, mais j'aimerais vraiment comprendre ce qui s'est passé.

[gnome]

https://www.7sur7.be/belgique/echanges- ... ~af98125b/

Il y a une chose qui m'étonne, c'est que la salle ait (soit-disant) applaudi à un viol. Je n'ai jamais vu ça (mais je n'étais pas là samedi) - enfin si... je me rappelle d'une scène où un sale nazi se fait violer par une araignée robot dans The 25th reich... . En général elle applaudit plutôt quand le violeur se fait défoncer. Mais avec ces filles, il devait y avoir une drôle d'ambiance dans la salle.

EDIT : En plus il n'y a même pas de viol ...

https://www.lesoir.be/581065/article/20 ... -bruxelles

«Nous avons voulu innover cette année en programmant un film queer mais toujours dans la veine fantastique. Nous avons pu constater qu’en plus de notre public habituel du BIFFF, nous avons accueilli des gens qui venaient pour la première fois au festival. Il y a eu durant le film des boutades. Mais contrairement à ce qui est rapporté, il n’y a pas de scène de viol dans le film mais de sexe. Une altercation est survenue entre un groupe d’une cinquantaine de personnes et cinq autres spectateurs. Ils se sont échangés des baffes. Nous ne cautionnons aucun commentaire sexiste ni la violence, bien évidemment. Notre équipe est intervenue pour calmer les esprits. Le groupe a quitté la salle. A l’extérieur, elles sont restées pour demander l’interruption du film, puis ont tenté d’entrer à nouveau dans la salle. Plusieurs personnes du personnel ont également essuyé des coups. Pour assurer la sécurité de tous, en particulier des spectateurs qui sont restés dans la salle, nous avons appelé la police. Les personnes sont restées à l’extérieur de la salle jusqu’à la fin du film, vers 22h. Elles ont insulté et hué les gens qui sont sortis de la salle. Nos spectateurs, qui viennent régulièrement au BIFFF, étaient choqués, estomaqués d’avoir subi un tel traitement.»

https://bx1.be/categories/news/le-bifff ... ne-seance/

[gnome]

En tout cas ça a déjà été récupéré il semble par Reconquête d'Eric Zemmour...

C'est hallucinant les proportions que ça prend...

[tenia]

En tout cas ça a déjà été récupéré il semble par Reconquête d'Eric Zemmour...

Pour condamner tout possible propos discriminatoire, right ? Right ?

(Sinon, vu le détail dans IMDB et le résumé détaillé du film, je suppose que la scène de "viol" se rapporte en fait à une scène de violences conjugales)

[gnome]

En tout cas ça a déjà été récupéré il semble par Reconquête d'Eric Zemmour...

Pour condamner tout possible propos discriminatoire, right ? Right ?

L'affaire commence aussi à traverser les frontières puisque des partisans du parti français d'extrême-droite Reconquête profèrent des insultes sur X envers la communauté LGBTQIA+ tout en faisant référence à la séance polémique.

[nunu]

On a failli passer du BIFFF a la Bifle

[tenia]

Ultimate Chabite, je crois, plutôt.

[Kiké]

Je vois qu'il y a même un article sur Variety aujourd'hui, c'est incroyable

Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est réellement passé, les versions étant très différentes à droite et à gauche.

[gnome]

Je pense qu'on peut résumer ça comme ça : une délégation de lesbiennes arrive au BIFFF pour voir un film ouvertement lesbien. Pour elles, c'est presque un acte politique. C'est le jour de leur vie. Il suffit de lire ça : https://x.com/EMmistymisssile/status/17 ... 0527655108. Elles sont confrontées au public potache du BIFFF et ne comprennent ni le second degré ni le caractère décalé du festival (je n'exclus pas un ou deux lourd, mais je doute que des gens ouvertement homophobes ou lesbophobes aient fait le déplacement pour le film comme ellles). Ca a leur gâche leur séance d'autant qu'il semble y avoir une succeptibilité +++ -> clash inévitable.

Mais je le répète, j'étais dans l'autre salle.

[Rockatansky]

On ne peut totalement écarter de réelles insultes, et des prises à partie qui démarre une escalade. Potache et second degrés n'excusent pas les insultes malgré tout. A mon avis on est dans la provocation, et cela a sans doute débordé plus que de raison.

[AtCloseRange]

Je pense qu'on peut résumer ça comme ça : une délégation de lesbiennes arrive au BIFFF pour voir un film ouvertement lesbien. Pour elles, c'est presque un acte politique. C'est le jour de leur vie. Il suffit de lire ça : https://x.com/EMmistymisssile/status/17 ... 0527655108. Elles sont confrontées au public potache du BIFFF et ne comprennent ni le second degré ni le caractère décalé du festival (je n'exclus pas un ou deux lourd, mais je doute que des gens ouvertement homophobes ou lesbophobes aient fait le déplacement pour le film comme ellles). Ca a leur gâche leur séance d'autant qu'il semble y avoir une succeptibilité +++ -> clash inévitable.

Mais je le répète, j'étais dans l'autre salle.

Il a vraiment bon dos, le second degré.

[gnome]

On ne peut totalement écarter de réelles insultes, et des prises à partie qui démarre une escalade. Potache et second degrés n'excusent pas les insultes malgré tout. A mon avis on est dans la provocation, et cela a sans doute débordé plus que de raison.

C'est pour ça que je précise bien que je n'étais pas dans la salle et que je n'exclus pas de gros lourds. D'accord avec toi pour les insultes. Mais vu le militantisme avec lequel elles sont arrivées ; elles s'attendaient à voir une salle remplie de lesbiennes... ça ne pouvait que déraper. C'est le BIFFF, pas le Pink Screen festival...

Si je cite Variety (traduit par google et intéressant par ailleurs) : Après avoir été présenté en avant-première à Sundance et à Berlin, le thriller produit par Rose Glass pour A24 n'a pas encore été largement diffusé en Europe francophone – ce qui fait de la récente projection au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles ( BIFFF ) un premier événement galvanisant qui a attiré dans deux publics nettement différents, les polarisant avec un effet désastreux.

Mais dire : « Nous avions peur pour nos vies, car le genre de personnes qui disent de telles choses lors d’une projection de film sont le genre de personnes qui nous agressent. Alors nous avons eu peur et avons dû sortir. »...
Ce ne sont pas des néo-nazis au BIFFF.

[gnome]

Il a vraiment bon dos, le second degré.

Assiste une fois à une séance du BIFFF, tu comprendras. Faut être préparé. Et clairement elles n'étaient pas prêtes à ça.
Après, je le répète, j'étais salle 2, je n'exclus pas un gros lourd.

Quoi qu'il en soit, je suis content d'avoir été dans l'autre salle. Le film m'intéressait peu.

[cinephage]

On ne peut totalement écarter de réelles insultes, et des prises à partie qui démarre une escalade. Potache et second degrés n'excusent pas les insultes malgré tout. A mon avis on est dans la provocation, et cela a sans doute débordé plus que de raison.

C'est pour ça que je précise bien que je n'étais pas dans la salle et que je n'exclus pas de gros lourds. D'accord avec toi pour les insultes. Mais vu le militantisme avec lequel elles sont arrivées ; elles s'attendaient à voir une salle remplie de lesbiennes... ça ne pouvait que déraper. C'est le BIFFF, pas le Pink Screen festival...

Si je cite Variety (traduit par google) : Après avoir été présenté en avant-première à Sundance et à Berlin, le thriller produit par Rose Glass pour A24 n'a pas encore été largement diffusé en Europe francophone – ce qui fait de la récente projection au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles ( BIFFF ) un premier événement galvanisant qui a attiré dans deux publics nettement différents, les polarisant avec un effet désastreux.

Mais dire : « Nous avions peur pour nos vies, car le genre de personnes qui disent de telles choses lors d’une projection de film sont le genre de personnes qui nous agressent. Alors nous avons eu peur et avons dû sortir. »...
Ce ne sont pas des néo-nazis au BIFFF.

J'étais dans la salle, c'était vraiment une séance comme une autre, juste, le public n'était pas tout à fait comme d'habitude. Il me parait clair qu'elles ne s'attendaient pas à l'humour bifffien, très lourd (et sans doute sexiste). Je crois surtout que c'est quand elles ont protesté qu'elles se sont pris un retour de vent très violent (mais je n'ai pas entendu, je n'étais pas à coté).
Ensuite, ça a été très chaotique, elles ont quitté la salle, elles étaient éparpillées en plusieurs petits groupes de 6 à 10 un peu partout dans la salle, donc les départs ont foutu le bazar, il y a eu des cris, des insultes, dans les deux sens. Puis certaines sont revenues, il y a notamment eu une fille qui hurlait qu'on était tous des homophobes, que c'étaient nous, affreux mascus, qui étions représentés à l'écran, entre larmes et hurlements, cette jeune fille était dans un état d'excitation extrême (j'ai appris depuis qu'elle était filmée, certains en déduisent qu'elle faisait du spectacle).
Il y a eu des claques qui ont volé (mais dans un sens uniquement, les frappés, spectateurs assis, étant manifestement surpris, et les filles sont juste venues, ont frappé, et sont reparties d'un même mouvement). Il y a eu peu de temps après des cris à l'extérieur, comme un sit-in avec des cris scandés. Le film s'est arrêté, les organisateurs ont demandé le retour au respect et condamné tout propos homophobe, le film a repris (à l'extérieur, la police est intervenue, le groupe voulant interrompre la séance définitivement et il semblerait qu'il y ait eu des dégats matériels, mais je n'ai rien vu, la sortie d'est faite d'un autre coté).

En bilan, il est certain que la moyenne d'age du BIFFF est élevée, que ça s'agite et crie à la moindre scène de cul, homo ou hétéro (mais là, les activistes l'ont pris pour elles), que ce sont des pratiques qui ne seront plus autorisées à terme (avant ça criait "à poil" dès qu'une fille sexy apparaissait, ça a à peu près disparu, petit à petit il va falloir gommer ces paroles sexistes, comme de dire que c'est un bon film quand des nichons apparaissent). Il est possible que certains spectateurs aient été vraiment agressifs ou homophobes (1300 personnes dans la salle, et comme les cris sont libres on entend parfois de véritables conneries, mêmes si là je n'en ai pas entendu), mais je n'ai rien entendu d'autre que les cris et applaudissements habituels (et dont la plupart ne sont certainement pas acceptables pour ces jeunes militantes, puisque la sexualisation d'une femme est en soi une forme d'agression pour elles).

Le "viol" évoqué est une scène dans laquelle une jeune femme couche pour décrocher un job. Il y a viol dans une logique d'exploitation économique.

Les deux publics ne pouvaient clairement pas coexister pacifiquement, et en rétrospective il eut fallu imposer de très fortes restrictions au public habituel, ou ne pas projeter ce film, trop sérieux pour un chahut (et par essence, tout chahut d'un film lesbien est une démarche lesbophobe). Mais c'était difficile à anticiper.

C'est en tout cas rude d'accuser ainsi le BIFFF, qui paie sa démarche d'être le premier, et peut-être le seul, festival à avoir projeté ce film en salle (il n'y a pas encore de garantie de sortie salle en ce moment), et dont la programmation a toujours été plutôt progressiste (edit : on m'apprend donc que 5 autres festivals dans le monde l'ont projeté, même si je ne vois pas bien en quoi ça change le sens de ce que je viens d'écrire).

[tenia]

Le film a été projeté à Sundance en janvier, à Berlin puis Glasgow en février, au Luxembourg puis à Londres en mars. Le BIFFF est donc au moins le 6e festival à montrer le film dans ces conditions.