BIFFF 2024

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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cinephage
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Re: BIFFF 2024

Message par cinephage »

MJ a écrit : 19 avr. 24, 13:19
cinephage a écrit : 19 avr. 24, 12:04Le BIFFF est le plus grand rassemblement d'amateurs de cinéma de genre en Europe, au point d'être désormais repris par d'autres (Neuchatel, Paris), et si certains films font l'objet de réactions du public, on n'est ni dans un stade de foot, ni dans un asile, mais au contraire devant un parterre d'amateurs qui partagent leur enthousiasme.
Pour participer au NIFFF, sa variante neuchâteloise, je peux dire que le même genre de propos et attitudes sont à attendre dans la salle durant les projections... et je pourrais tt à fait imaginer la situation que tu as décrite se dérouler de la même manière si les deux publics en question s'y rencontraient.
Je pense qu'une fois qu'il y a prise de conscience, il y a moyen de faire évoluer les choses. Il y a quelques années, ça criait parfois "à poil" (souvenir ému de Julie Gayet se déshabillant devant l'animateur, Stéphane, qui devenait de plus en plus rouge), ce cri a pour ainsi dire disparu, après qu'on ait reproché son coté sexiste (même si lorsqu'on a un type musclé, il se trouvait aussi une femme pour crier "a poil"). Cela s'est fait sans crise, par la discussion. Les moeurs évoluent, il suffit d'y travailler un peu. Ce qui est arrivé récemmentau BIFFF va sans doute entrainer des changements un peu partout, au pas de course.

Mais clairement, ces jeunes activistes n'avaient pas l'intention de discuter ou de travailler avec le festival pour arranger les choses. Se considérant comme menacées, elles visent la tête. Pour poster un article à Variety dans les 24 heures et faire venir la télé locale, il faut un sacré réseau quand même (sans parler des quelques claques distribuées aux "mascus lesbophobes").
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tenia
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Re: BIFFF 2024

Message par tenia »

Toutes les personnes qui se sont senties gênées à ce point par l'ambiance de la séance étaient activistes ?
(question neutre, je ne crois pas avoir vu de confirmation de cela quelque part et chercher à comprendre de qui on parle)
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MJ
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Re: BIFFF 2024

Message par MJ »

cinephage a écrit : 19 avr. 24, 13:33Je pense qu'une fois qu'il y a prise de conscience, il y a moyen de faire évoluer les choses.
... et inversement, un minimum de prise en compte du contexte ne ferait pas de mal : ce n'est pas l'endroit idéal pour découvrir certains titres sereinement et sans distractions/désagréments d'un genre ou d'un autre. (Faut relever l'ironie du fait que c'est alors la partie "pro-le-film" qui se retrouve à demander sa déprogrammation ?)
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Coxwell
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Re: BIFFF 2024

Message par Coxwell »

Flol a écrit : 19 avr. 24, 12:22
Coxwell a écrit : 19 avr. 24, 11:17Quant au silence des salles, je crois que vous n'êtes jamais allé en Inde ou en Chine, le cinéma populaire est rarement une église où les gens se recueillent devant leur Dieu cinéma
Je n’ai effectivement jamais été voir de film au cinéma en Inde ou en Chine. Mais ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent et vivre le cinéma comme ils le souhaitent ; personnellement ce n’est pas ma vision, ni ma façon idéale de découvrir un film (et n’importe quel film, d’ailleurs).
Si tu acceptes leur façon de faire, alors tu peux très bien accepter la mienne (et celle de beaucoup d’autres, je pense), sans pour autant utiliser des clichés telle que cette histoire d’église et de « Dieu cinéma » où je te sens un brin moqueur (voire condescendant).
J’exprime simplement le fait que l’on peut découvrir et expérimenter bien différemment le cinéma. Et le festival n’est pas une salle de cinéma standard. Il y a une dimension festive dans le mot. Je ne suis pas choqué par le fait que cela existe et que ce n’est pas véritablement moins bien au final, mais différent. On vit une expérience alternative, originale, et certains films en sortent aussi grandement bonifiés. Dracula 3D au BIFFF, souvenir émouvant, surtout en présence de Argento qui a vu avec le sourire le déluge pendant la salle. Je ne te visais pas particulièrement en l’occurrence, ce n’était pas mon intention.
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cinephage
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Re: BIFFF 2024

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tenia a écrit : 19 avr. 24, 13:35 Toutes les personnes qui se sont senties gênées à ce point par l'ambiance de la séance étaient activistes ?
(question neutre, je ne crois pas avoir vu de confirmation de cela quelque part et chercher à comprendre de qui on parle)
Il est possible que d'autres se soient senties gênées. Il est aussi possible, lorsque les "meneuses" ont quitté la salle, que d'autres, spectatrices lambda aient aussi quitté la salle, par gêne ou par solidarité. Ca reste très marginal dans une salle qui était très pleine (entre 60 et 80 personnes selon les témoignages).

Mais c'est un collectif d'une soixantaine de personnes qui est parti simultanément, en étant posté à différents endroits de la salle. Elles se sont retrouvées à l'extérieur, ont parlé au membres de l'organisation présents (dehors, pas dans la salle), qui leur ont remboursé la place.
C'est ensuite qu'elles ont décidé qu'il fallait interrompre la projection, et comme le BIFFF ne voulait pas mettre fin à la séance, elles ont fait un stand-in en faisant beaucoup de bruit (mais j'étais dans la salle, je n'ai qu'entendu les slogans et tapes dans les mains ou dans des objets, je ne sais pas). Elles ont ensuite voulu retourner dans la salle, ce qui ne leur a pas été autorisé (puisqu'elles avaient été remboursées). Une poignée y est parvenu, qui a mis un sacré bazar (2 claques assénées, et hurlements contre le public qualifié d'homophobe). Le BIFFF a appelé la police en renfort dès le premier coup signalé, pour calmer les choses. Ils ont aussi coupé la séance pour appeler au calme et demander que cessent tous propos insultants (que la plupart de la salle n'avait pas entendu, ce qui a créé l'incompréhension, et un certain agacement de certains).

Plus largement, il y a un large public LGBT au BIFFF, y compris parmi les bénévoles du Festival, qui est ennuyé par la situation, quand bien même il n'y avait pas de protestation antérieure ou de reproches d'homophobie. Dans l'affaire, personne n'a été témoin des insultes lesbophobes (je ne les ai pas entendues non plus, alors que j'étais dans la salle), mais comment donner tort à des filles qui se sentent victimisées avec lesquelles on a une sensibilité commune ?
Ce qui est indéniable, c'est qu'elles ne se sont pas senties à l'aise, et que les agressions aient été volontaires ou non elles ont été ressenties comme telles, ce qui n'est voulu par personne. Et si l'on excepte les réactions contre les "pleurnichardes", de certains habitués exaspérés par le "wokisme", la plupart des festivaliers et organisateurs du festival considère comme impératif que les publics, jeunes plus sensibles que les anciens sur ces questions, soient mieux protégés.
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Re: BIFFF 2024

Message par Coxwell »

tenia a écrit : 19 avr. 24, 13:35 Toutes les personnes qui se sont senties gênées à ce point par l'ambiance de la séance étaient activistes ?
(question neutre, je ne crois pas avoir vu de confirmation de cela quelque part et chercher à comprendre de qui on parle)
Qu’elles soient activistes, je ne sais pas, mais qu’elles y aillent en se disant : “enfin une salle de cinéma pour ce film LGBT signifiant” sans savoir ce qu’était le carnaval truculent du BIFFF, très certainement.
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Re: BIFFF 2024

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MJ a écrit : 19 avr. 24, 13:42
cinephage a écrit : 19 avr. 24, 13:33Je pense qu'une fois qu'il y a prise de conscience, il y a moyen de faire évoluer les choses.
... et inversement, un minimum de prise en compte du contexte ne ferait pas de mal : ce n'est pas l'endroit idéal pour découvrir certains titres sereinement et sans distractions/désagréments d'un genre ou d'un autre. (Faut relever l'ironie du fait que c'est alors la partie "pro-le-film" qui se retrouve à demander sa déprogrammation ?)
Je pense qu'en étant un des rares (6 selon tenia) festivals à programmer ce film à la distribution incertaine, le BIFFF pensait effectivement avoir une démarche en faveur des minorités concernées et contribuer à leur visibilité.
D'une façon générale, entre les artistes nombreux sollicités (body-painting, tatouage, ventes d'artisanat divers...) autour des projections et sa programmation ouverte, le festival se considérait comme hautement progressiste. Ils se sont plusieurs fois cognés des oppositions de gens d'église ou de politiques moralistes, mais ils ne s'attendaient pas à être pris en défaut sur ce flanc-ci. Ils travaillaient d'ailleurs avec une association (qui a cessé toute collaboration après les évènements avec le festival, "pour cette année en attendant de voir comment ils vont rectifier les choses").
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Message par innaperfekt_ »

cinephage a écrit : 19 avr. 24, 14:02 Je pense qu'en étant un des rares (6 selon tenia) festivals à programmer ce film à la distribution incertaine, le BIFFF pensait effectivement avoir une démarche en faveur des minorités concernées et contribuer à leur visibilité.
D'une façon générale, entre les artistes nombreux sollicités (body-painting, tatouage, ventes d'artisanat divers...) autour des projections et sa programmation ouverte, le festival se considérait comme hautement progressiste. Ils se sont plusieurs fois cognés des oppositions de gens d'église ou de politiques moralistes, mais ils ne s'attendaient pas à être pris en défaut sur ce flanc-ci. Ils travaillaient d'ailleurs avec une association (qui a cessé toute collaboration après les évènements avec le festival, "pour cette année en attendant de voir comment ils vont rectifier les choses").
S'ils savaient qu'ils mettaient en avant un film en faveur des minorités LGBT et qu'un public similaire allait venir, tout en ayant connaissance du public de base que le festival accueille, y avait pas des actions anticipatoires à mettre en place, ou... ?
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innaperfekt_ a écrit : 19 avr. 24, 14:35
cinephage a écrit : 19 avr. 24, 14:02 Je pense qu'en étant un des rares (6 selon tenia) festivals à programmer ce film à la distribution incertaine, le BIFFF pensait effectivement avoir une démarche en faveur des minorités concernées et contribuer à leur visibilité.
D'une façon générale, entre les artistes nombreux sollicités (body-painting, tatouage, ventes d'artisanat divers...) autour des projections et sa programmation ouverte, le festival se considérait comme hautement progressiste. Ils se sont plusieurs fois cognés des oppositions de gens d'église ou de politiques moralistes, mais ils ne s'attendaient pas à être pris en défaut sur ce flanc-ci. Ils travaillaient d'ailleurs avec une association (qui a cessé toute collaboration après les évènements avec le festival, "pour cette année en attendant de voir comment ils vont rectifier les choses").
S'ils savaient qu'ils mettaient en avant un film en faveur des minorités LGBT et qu'un public similaire allait venir, tout en ayant connaissance du public de base que le festival accueille, y avait pas des actions anticipatoires à mettre en place, ou... ?
C'est un reproche qui leur a été fait, peut-être à juste titre. Le film n'a pas été présenté comme un film important politiquement pour le public LGBT (le mot lesbien n'a pas été utilisé lors de la présentation du film, que ce soit dans le catalogue ou le jour même). Le catalogue du festival ne le précise pas non plus. Je pense que le BIFFF n'a pas du tout identifié le film comme le symbole qu'il semble être pour la communauté LGBT. Il faut dire que depuis Bound, on en a vu pas mal, des films aux héroïnes lesbiennes. Je ne sais moi-même pas trop en quoi celui-ci a un statut spécifique que les autres n'ont pas. Pour Kristen Stewart ? Pour Maud Glass ? J'avoue l'ignorer.
After SAINT MAUD, Rose Glass has surpassed all expectations, delivering an instant cult classic. LOVE LIES BLEEDING is a gritty, suffocating film noir that doesn’t take any hostages. It’s another critical success for the A24 team, bolstered by stellar performances by Kristen Steward, Katy O’Brian and Ed Harris!
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Re: BIFFF 2024

Message par innaperfekt_ »

cinephage a écrit : 19 avr. 24, 14:44 Pour Kristen Stewart ? Pour Maud Glass ? J'avoue l'ignorer.
J'ai l'impression que la carrière de Stewart prend un tournant extrêmement militant, à l'instar d'une Adèle Haenel. Donc oui, la réponse semble là. Il va être difficile de distancier les problématiques de luttes sociales de ses travaux et de toutes les corrolaires que ça engendre dans la promotion et la diffusion de ses films.
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Message par tenia »

Merci cinéphage pour les précisions.

Quant au film, fort possible qu'il "sorte du lot" niveau buzz car c'est A24 à la prod', avec toute la puissance de feu marketing qui est la leur (et les tarifs qui vont avec - et qui expliquent probablement la faible projection du film pour le moment).
Coxwell a écrit : 19 avr. 24, 13:59Qu’elles soient activistes, je ne sais pas, mais qu’elles y aillent en se disant : “enfin une salle de cinéma pour ce film LGBT signifiant” sans savoir ce qu’était le carnaval truculent du BIFFF, très certainement.
On a bien compris qu'aucune séance du BIFFF n'est silencieuse, ce n'est vraiment plus le sujet depuis plusieurs pages, mais les imitations d'interprètes taiwanais, que ne renierait a priori pas Michel Leeb et dont se fait l'écho cette jurée de l'année passée, c'est truculent ou c'est grivois ? Et ce à quoi faisait référence l'organisation en lui répondant que l'édition 2022 "avait aussi été problématique parce que cela faisait plusieurs années que les gens n’avaient pas pu venir à cause du covid, qu’ils se lâchaient", c'était un excès de carnaval ou de festivité ?

Il est aussi tout simplement possible qu'au sein du foutoir ambiant que semblent être ces séances, il y a aussi ça, càd des comportements qui, tout simplement, dépassent le cadre de la bienveillance et de la vie en communauté. Ca ne veut pas dire que l'intégralité du public y participe, encore moins volontairement, mais considérons au moins la possibilité que sous couvert de grivoiserie, certains se permettent des comportements bels et bien dépassés, peut-être aussi parce qu'ils pourront se justifier en invoquant que ça fait "partie des traditions", et que c'est aussi ça qui peut perturber l'esprit bon enfant de ces séances, même chez les non-novices des séances animées.
Dernière modification par tenia le 19 avr. 24, 15:36, modifié 2 fois.
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Message par Flol »

tenia a écrit : 19 avr. 24, 15:22 Quant au film, fort possible qu'il "sorte du lot" niveau buzz car c'est A24 à la prod', avec toute la puissance de feu marketing qui est la leur (et les tarifs qui vont avec - et qui expliquent probablement la faible projection du film pour le moment).
Le film sortirait chez nous en juin, visiblement.
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Re: BIFFF 2024

Message par tenia »

Oui, chez Metropolitan.

Un distributeur est sur le coup en Belgique aussi.
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Re: BIFFF 2024

Message par cinephage »

tenia a écrit : 19 avr. 24, 15:22 On a bien compris qu'aucune séance du BIFFF n'est silencieuse, ce n'est vraiment plus le sujet depuis plusieurs pages, mais les imitations d'interprètes taiwanais, que ne renierait a priori pas Michel Leeb et dont se fait l'écho cette jurée de l'année passée, c'est truculent ou c'est grivois ? Et ce à quoi faisait référence l'organisation en lui répondant que l'édition 2022 "avait aussi été problématique parce que cela faisait plusieurs années que les gens n’avaient pas pu venir à cause du covid, qu’ils se lâchaient", c'était un excès de carnaval ou de festivité ?
C'est tout simplement la liberté d'expression. Et ce ne sont pas des habitués du BIFFF qui vont ricaner d'une langue étrangère, ce festival passant chaque année des films de pays très diversifiés (et qu'on a beaucoup de mal à retrouver en DVD/Blurays après, j'en sais quelque chose).

Il y a donc, au BIFFF, des visiteurs occasionnels. Qui peuvent être outrés par ce qu'ils entendent, comme nos activistes, ou qui vont se croire tout permis parce qu'ils constatent que les gens parlent pendant le film. Et qui vont faire les malins devant un film d'une nationalité dont ils ignorent tout.

Pour avoir été dans la salle devant ce film taiwanais, le débile qui s'est moqué de la langue s'est pris plusieurs "ta gueule !" bien senti et s'est arrêté. Cet épisode a duré 5 minutes, au début du film, et s'est interrompu (là j'étais peu loin, c'était en ciné 2 qui est une plus petite salle). Ce n'était ni truculent, ni grivois, c'était juste imbécile.

Cela dit, à bien y réfléchir, vaut-il mieux que ce type de public ne mette jamais les pieds dans une salle qui diffuse un film taiwanais, ou qu'il y mette les pieds en pensant rigoler, quitte à mal se comporter quelques minutes avant d'être repris par la salle et de finalement regarder le film ? En tout cas, merci au festival de n'être pas intervenu en cours de séance.
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El Dadal
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Re: BIFFF 2024

Message par El Dadal »

En tout cas, c'est un joli coup de pub pour le film, dont je n'avais pas encore entendu parler.
J'ai fini par regarder la bande-annonce, et tout ce que je peux en dire, en bon mâle blanc hétéro, c'est qu'elle m'a sérieusement donné envie de voir le film. Et ce, pour des raisons qui n'ont pas à voir avec des histoires de représentation ou de catégorisation (photo, Ed Harris qui a l'air dingo, alchimie entre les deux comédiennes principales... et montage sur fond de Bronski Beat - qui devrait me hérisser le poil tant l'utilisation de chansons pop a été dévoyée dans ce genre d'exercice - mais ça passe ici très très bien).
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