May December (Todd Haynes - 2023)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Flol »

Kiké a écrit : 11 févr. 24, 19:27
Flol a écrit : 8 févr. 24, 16:52 Le moment où le personnage de Julianne Moore ouvre le frigo et découvre que "OH MON DIEU ! Il n'y aura pas assez de saucisses pour le barbecue !", le tout sur un gros zoom et le thème musical à pleine blinde, c'est un drôle de choix tout de même. Ou alors Haynes voulait faire un pur soap opera, mais dans ce cas-là fallait prévenir et surtout moins se prendre au sérieux.
Perso je pense que cette scène est voulue comme un moment drôle.
Alors c'est totalement raté. J'ai eu envie de rire du film, plutôt qu'avec le film.
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MJ
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par MJ »

Flol a écrit : 13 févr. 24, 16:32
Kiké a écrit : 11 févr. 24, 19:27
Perso je pense que cette scène est voulue comme un moment drôle.
Alors c'est totalement raté. J'ai eu envie de rire du film, plutôt qu'avec le film.
Sur le grotesque assumé du film, le podcast d'Emmanuel Burdeau développe assez bien.
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Flol
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Flol »

J'apprends donc que Emmanuel Burdeau tient un podcast. Merci !
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Kiké
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Kiké »

Merci pour le lien, je suis curieux de voir comment il analyse cet aspect grotesque qui m'a beaucoup surpris.
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Alibabass
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Alibabass »

J'ai pas Spotify, il y a moyen de l'écouter sur YT ?
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Kiké
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Kiké »

Je ne sais pas pour Youtube, mais chez moi ça marche sur Podtail : https://podtail.com/podcast/speculations-by-sofilm/
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Alibabass
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Alibabass »

Nikel, merci.
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Spongebob
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Spongebob »

Flol a écrit : 8 févr. 24, 16:52 Bon, je dois bien l'avouer : j'ai complètement la flemme d'écrire sur ce film. :|
Pas que ce soit honteux, loin de là. Ni même mauvais ou inintéressant, encore plus loin de là. Mais voilà : ça m'est passé un peu au-dessus de la tête.

Pourtant, je vois et j'entends tous les efforts faits par Haynes pour m'émouvoir, pour me troubler, pour me provoquer quoi. Sauf que non, ça ne fonctionne pas vraiment, Todd.
C'est même l'effet inverse concernant la musique, pas qu'elle soit mauvaise en soi (c'est quand même du Legrand, même si réadapté), mais son utilisation ampoulée, presque parodique par moments, m'a fait sortir du film à plusieurs reprises. Le moment où le personnage de Julianne Moore ouvre le frigo et découvre que "OH MON DIEU ! Il n'y aura pas assez de saucisses pour le barbecue !", le tout sur un gros zoom et le thème musical à pleine blinde, c'est un drôle de choix tout de même. Ou alors Haynes voulait faire un pur soap opera, mais dans ce cas-là fallait prévenir et surtout moins se prendre au sérieux.

Pourtant, l'histoire (vraie) de base est passionnante sur le papier. Tout comme les rapports (de mimétisme, mais pas seulement) entre le personnage du film et celui de l'actrice qui l'incarnera dans un film dans le film. Mais non, toujours pas, ça ne m'émeut pas, ça ne me touche pas.
Ce qui m'a davantage touché en revanche, c'est la mise en scène feutrée de Haynes, son utilisation d'une jolie photo brumeuse, et sa façon de mettre en avant le personnage de Charles Melton, papa de 3 ados alors qu'il est lui-même à peine sorti de l'adolescence, et qui a droit à la meilleure scène du film lorsqu'il fume un gros bédo avec son fils sur un toit.
Mais le reste est un peu trop affecté, à l'image de ce cheveu sur la langue qu'a le personnage de Julianne Moore, qui sonne vraiment comme une petite coquetterie juste là pour que celui de Natalie Portman (qui n'a objectivement jamais été aussi belle que là) puisse l'utiliser à son tour et que sa copie soit évidente aux oreilles de tout le monde.

Finalement j'en ai eu des choses à dire, pour un film qui m'a mis la flemme ("pendant des heures..." réf à NTM, t'as vu ?).
Complètement en accord avec Flol pour le coup. Que le thhème musical de Legrand soit associé chez nous à l'émission Faites entrer l'accusé rend son utilisation encore plus involontairement comique. J'ai vraiment pouffé de rire à plusieurs reprises. J'ajouterais que j'ai trouvé Natalie Portman particulièrement mauvaise. Le summum étant atteint quand elle essaye de parler avec un cheuveux sur la langue, détail que je n'avais absolument pas remarqué chez le personnage de Julianne Moore (bien plus convaincante). Enfin que la relation abusive entre un enfant de 13 ans et un adulte de 36 ans soit abordée de manière aussi ambigue m'a mis particulièrement mal à l'aise. Que doit-on comprendre au final ? Que ce n'est pas si grave ? Que cela ne constitue pas un viol ? En réalité on ne sait pas ce qu'en pense le cinéaste. Aucun jugement ne semble porté mais donc aussi aucun point de vue. Cela rend le film presque ennuyeux, sans accroche. La toute dernière scène m'a presque achevé, me faisant demander si je ne regardais pas une parodie. Que ce film récolte autant de louanges sur ce forum me laisse pour le moins dubitatif.
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nunu
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par nunu »

Spongebob a écrit : 18 févr. 24, 09:10 Que le thhème musical de Legrand soit associé chez nous à l'émission Faites entrer l'accusé rend son utilisation encore plus involontairement comique
Perso je n'en savais rien ne regardant jamais la télé et donc n'ayant jamais vu cette émission
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Alexandre Angel »

nunu a écrit : 18 févr. 24, 09:18
Spongebob a écrit : 18 févr. 24, 09:10 Que le thhème musical de Legrand soit associé chez nous à l'émission Faites entrer l'accusé rend son utilisation encore plus involontairement comique
Perso je n'en savais rien ne regardant jamais la télé et donc n'ayant jamais vu cette émission
Oui, d'abord, et ensuite, personnellement, ce genre de trucs ne m'a jamais posé problème.

Je me souviens, dans un autre esprit encore, de certaines remarques que j'ai entendues à la sortie d'Eyes Wide Shut s'agissant de la Waltz 2 tirée de Jazz Suite qui avait servie, dans les années 80, à la pub pour une célèbre compagnie d'assurance.

J'en avais rien à foutre, la musique de Shostakovich étant au dessus de ça (tout comme l'ultime Kubrick).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par innaperfekt_ »

Spongebob a écrit : 18 févr. 24, 09:10 Que doit-on comprendre au final ? Que ce n'est pas si grave ? Que cela ne constitue pas un viol ? En réalité on ne sait pas ce qu'en pense le cinéaste. Aucun jugement ne semble porté mais donc aussi aucun point de vue.
Parfois, c'est aussi intéressant que le film laisse la porte ouverte aux interprétations des spectateurs, sans que nous ayons besoin de savoir absolument ce qu'en pense le metteur en scène. Cela dit, je crois qu'il y a un semblant de réponse dans la détresse et le comportement du personnage de Charles Melton, tu ne trouves pas ? L'innocence qui lui a été arraché, le basculement dans un théâtre de la vie d'adulte beaucoup trop tôt, l'instabilité des relations (notamment avec ses propres enfants), tout ça montre quand même la profonde empathie de Haynes envers ce jeune homme. L'insensibilité de Natalie Portman est aussi extrêmement bien mise à l'écran, à contrario, dans l'obsession d'un travail d'actrice plutôt que la compassion tournée vers une famille complètement dysfonctionnelle bâtie sur la paraphilie, avérée et sans nul doute, de Julianne Moore.
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Flol
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 18 févr. 24, 09:32
nunu a écrit : 18 févr. 24, 09:18 Perso je n'en savais rien ne regardant jamais la télé et donc n'ayant jamais vu cette émission
Oui, d'abord, et ensuite, personnellement, ce genre de trucs ne m'a jamais posé problème.
Je suis parfaitement en accord avec ça. C’est davantage un problème lié au regard et à la culture du spectateur, pas au film en lui-même ou aux choix opérés par le cinéaste.
C’est quand même pas de la faute de Haynes si certains pensent plus à Christophe Hondelatte qu’à Joseph Losey.

Alors que le ridicule du film (volontaire ou involontaire ? Je ne sais pas, je ne sais plus) se situe ailleurs. Par exemple, quand on voit Natalie Portman prendre des petites notes sur son petit calepin comme une bonne petite élève. Sérieusement, qui fait ça ? :|
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Re: May December (Todd Haynes - 2024)

Message par Mama Grande! »

Flol a écrit : 18 févr. 24, 10:24
Alors que le ridicule du film (volontaire ou involontaire ? Je ne sais pas, je ne sais plus) se situe ailleurs. Par exemple, quand on voit Natalie Portman prendre des petites notes sur son petit calepin comme une bonne petite élève. Sérieusement, qui fait ça ? :|
Je pourrais le faire :oops:

Sinon un peu partagé sur ce dernier Haynes.
A la fois, je reconnais qu'il arrive à cultiver le mystère et l'ambiguïté avec talent, et en même temps je n'ai pas compris certains choix. Comme Flol et Spongebob, j'ai trouvé l'usage de la musique assez raté. Déjà, je ne la connaissais que de Faîtes entrer l'accusé, ce qui malheureusement la ringardise un peu. Et d'autre part, mettre une musique mystérieuse pour assombrir une scène banale, sérieusement, un cinéaste réputé peut encore faire ça? :? Ah mais c'est parodique me souffle-t-on, comme dans le passage du frigo. Mais cette histoire avait-elle besoin d'un ton parodique? Qu'est-ce que ça raconte en plus? Bref, c'est surement du kitsch volontaire, mais je n'en saisis pas l'intérêt.
Heureusement, il y a le personnage de Joe, qui ajoute une dimension humaine supplémentaire à ce face à face de femmes un peu convenu et déjà-vu. En effet, c'est elle qui a été trainée dans la boue, mais n'est-ce pas lui le vrai manipulé? Le vrai dindon de la farce, dont l'histoire est effacée, là où elle prend le soin de se construire un récit.

Bref, un film sympathique et pas désagréable, mais loin des dithyrambes qu'il a suscitées dans la presse à mon avis.
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