Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Joshua Baskin
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Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Joshua Baskin »

Avez-vous déjà entendu parler de Ray Dennis Steckler ? Non ? C'est probablement normal.
Cinéaste américain de séries B, voire Z, artisan à la marge du système, ses films ont été édités par l'americain Severin films et je suis en train de les découvrir petit à petit. Ses films sont tellement surprenants que j'avais envie d'en faire un topic et peut-être donner envie à certains de se pencher sur son cas.
Attention, ce sont vraiment de tous petits films, objectivement assez mauvais mais qui dégagent un vrai charme par leur naïveté, l'aspect foutraque et l'absence quasi totale de cohérence. Beaucoup risquent de trouver ça irregardable mais d'autres devraient trouver leur compte.
Je vais donc tenter de faire une rapide notule pour chaque film vu. C'est parti.

Salut, je m'appelle Ray Dennis
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Pour déconner pour un film, je me suis rasé les cheveux
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Et là c'est encore moi, vieux
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Wild guitar - 1962
C'est son premier film. Il préfigure ce qu'on retrouvera dans tous ses films des années 60 : le Hollywood des nouveaux venus, des déclassés, des wannabees. Les personnages errent sur Hollywood Bd et ses environs. Ici, un jeune guitariste fraichement arrivé de sa campagne se fait repérer par un producteur qui va tenter d'en faire une star de la chanson, et comme dans ses films suivants, Steckler comble les vides de son scénario par des chansons, des séquences de danse et une naïveté assez fraiche. Ce n'est objectivement pas un bon film (mais aucun n'est vraiment bon) mais le charme opère, d'autant que malgré quelques scènes de remplissage, le film a un vrai sens du rythme.

The Incredibly Strange Creatures Who Stopped Living and Became Mixed-Up Zombies - 1964
Visiblement son film le plus connu. Malgré un titre bien racoleur, on reste sur un film grand public dont le début peut faire penser à Nightmare Alley avec cette description (cheap) d'un univers de fête foraine dont les décors se rapprochent du film de Goulding. Mélange de film de music-hall (oui oui, là aussi de longues séquences un peu pénibles) et zombies qui attaquent, ça a son charme mais c'est pour l'instant son film le moins bon. On retrouve celle qui deviendra son actrice fétiche, Carolyn Brandt.

The thrill killers - 1964
Ca y est, on rentre dans le dur. Là ça commence clairement à devenir n'importe quoi, mais c'est diablement divertissant. Entre la sitcom familiale et le film d'horreur, on y trouve aussi bien des têtes coupées à la hache que des séquences dignes de ma sorcière bien aimée. Les scènes musicales sont remplacées par de longues scènes de poursuite à pied dans les hauteurs de L.A., c'est un peu long mais aussi très hypnotisant. Certaines scènes n'ont ni queue ni tête, on ne comprend pas toujours ce qu'on voit avant les dernières scènes dans lesquelles les différentes histoires se rattachent maladroitement. C'est objectivement très mauvais mais parfaitement divertissant. Son meilleur film à date.

Rat Pfink a boo boo - 1966
Alors celui-là est un cas particulier. Les 40 premières sont globalement assez ennuyeuses et rappellent The thrill killers en moins bon. Le scénario est quasi identique mais c'est encore plus baclé. Le film est court (comme tous ses films d'ailleurs) mais on commence rapidement à trouver le temps long et le ton du film est relativement sérieux. Sauf que...
Spoiler (cliquez pour afficher)
Les protagonistes se demandent comment ils vont résoudre leurs problèmes, ouvrent une porte. Et en ressortent habillés en Batman et Robin du pauvre et deviennent 2 super héros : Rat Pfink et Boo boo. Ils vont donc affronter le crime dans les rues de L.A. habillés en super héros de carnaval et montent un side car pour attraper les vilains, notamment un mec déguisé en gorille. Les 25 dernières minutes rattrapent donc l'ennui des 40 premières. Chaudement recommandé.

The lemon grove kids - 1968-1969
Composé de 3 courts-métrages dont un seul a été réalisé par Steckler, seul le premier est vraiment bon. Alors quand je dis bon évidemment, il faut relativiser. Mais si vous avez envie de voir un mélange de slapstick, de surréalisme (entre Bunuel et Rollin) et d'adultes qui jouent des enfants, ce film est fait pour vous.

A suivre...
Dernière modification par Joshua Baskin le 16 janv. 24, 14:19, modifié 3 fois.
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par El Dadal »

Tu es en train de nous dire qu'on doit se préparer à une sortie chez Intersections, c'est ça ?
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Flol
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par Flol »

Quand Alexandre Angel fait des textes rétrospectifs sur Raoul Walsh, Joshua Baskin fait la même chose mais sur Ray Dennis Steckler.
Parce que c'est aussi ça, la richesse de ce forum. :o
Spoiler (cliquez pour afficher)
(et il y a évidemment bien plus de chances que je voie un jour l'intégrale de l'un plutôt que celle de l'autre)
Joshua Baskin a écrit : 16 janv. 24, 10:05 Ses films sont tellement surprenants que j'avais envie d'en faire un topic et peut-être donner envie à certains de se pencher sur son cas.
You did it !
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Joshua Baskin
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par Joshua Baskin »

El Dadal a écrit : 16 janv. 24, 10:47 Tu es en train de nous dire qu'on doit se préparer à une sortie chez Intersections, c'est ça ?
J'y travaille mais chut.
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par John Holden »

:o
Un mélange improbable de Philippe Uchan :

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Et Armand Bernard :

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C'était un message à caractère purement informatif. :mrgreen:
Pour le reste je ne connais absolument rien de la filmo de ce réalisateur dont les films semblent se disputer les plus mauvaises notes de l'histoire d'IMDB.
Rien que pour ça et pour encourager ton topic, je jetterais volontiers un oeil à The thrill killers et Rat Pfink a boo boo.
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Alexandre Angel
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par Alexandre Angel »

John Holden a écrit : 16 janv. 24, 11:10 :o
Un mélange improbable de Philippe Uchan :

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Et Armand Bernard :

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..avec un je-ne-sais-quoi d'Henry Silva, de Chevy Chase et aussi du Concombre masqué.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Ray Dennis Steckler

Message par Flol »

Ce topic va être un chef-d'œuvre.
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Joshua Baskin
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Re: Ray Dennis Steckler

Message par Joshua Baskin »

Attendez qu'on aborde sa période sombre et son film documentaire de 4h16.
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Joshua Baskin »

Et bien ça y est, on rentre dans le dur. Enchainement de 2 énormes navets totalement incompréhensibles : Body Fever et Sinthia, the Devil's Doll. Pas aidés par une image assez crado, les films ne sont pas restaurés, on assiste pendant 1h17 x2 (qui en paraissent le double) à une obscure histoire policière pour l'un, à une sorte de film de vengeance érotique pour l'autre.
J'espère que les 10 films suivants ne seront pas de cette trempe sinon ça va être compliqué.
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Alexandre Angel »

oui
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 27 janv. 24, 16:30 oui
8/10
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Joshua Baskin »

The Hollywood Strangler Meets the Skid Row Slasher (Ray Dennis Stekler) : 5/10

Comment résister à un nom pareil ?
Ray redresse la barre avec ce film court (1h11 au compteur) et retrouve ses marottes : Hollywood Bd et ses marginaux, de la musique en décalage total avec le film et aussi pas mal de femmes nues. Bon, on a un peu l'impression d'assister 14 fois à la même scène pendant 1h11 mais le charme opère cette fois-ci, tout du moins si vous aimez regarder des photographes chelous qui tuent leurs modèles. Si c'est le cas, ce film est fait pour vous.
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Addis-Abeba »

Joshua Baskin a écrit : 13 mars 24, 14:45 The Hollywood Strangler Meets the Skid Row Slasher (Ray Dennis Stekler) : 5/10

Comment résister à un nom pareil ?
Ray redresse la barre avec ce film court (1h11 au compteur) et retrouve ses marottes : Hollywood Bd et ses marginaux, 1h11 de musique en décalage total avec le film et aussi pas mal de femmes nues pendant 1h11. Bon, on a un peu l'impression d'assister 14 fois à la même scène pendant 1h11 mais le charme opère cette fois-ci, tout du moins si vous aimez regarder pendant 1h11 des photographes chelous qui tuent leurs modèles. Si c'est le cas, ce film pendant 1h11 est fait pour vous.
Tu aurais du le proposer à Flol hier.
Dernière modification par Addis-Abeba le 13 mars 24, 14:56, modifié 1 fois.
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Joshua Baskin »

Addis-Abeba a écrit : 13 mars 24, 14:52
Joshua Baskin a écrit : 13 mars 24, 14:45 The Hollywood Strangler Meets the Skid Row Slasher (Ray Dennis Stekler) : 5/10

Comment résister à un nom pareil ?
Ray redresse la barre avec ce film court (1h11 au compteur) et retrouve ses marottes : Hollywood Bd et ses marginaux, de la musique en décalage total avec le film et aussi pas mal de femmes nues pendant 1h11. Bon, on a un peu l'impression d'assister 14 fois à la même scène pendant 1h11 mais le charme opère cette fois-ci, tout du moins si vous aimez regarder pendant 1h11 des photographes chelous qui tuent leurs modèles. Si c'est le cas, ce film pendant 1h11 est fait pour vous.
Tu aurais du le proposer à Flol hier.
Ca fait un moment qu'il tourne autour de ses films. Il les verra un jour.
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Re: Ray Dennis Steckler (1938-2009)

Message par Flol »

Oui mais je suis pauvre.
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