Cinéaste américain de séries B, voire Z, artisan à la marge du système, ses films ont été édités par l'americain Severin films et je suis en train de les découvrir petit à petit. Ses films sont tellement surprenants que j'avais envie d'en faire un topic et peut-être donner envie à certains de se pencher sur son cas.
Attention, ce sont vraiment de tous petits films, objectivement assez mauvais mais qui dégagent un vrai charme par leur naïveté, l'aspect foutraque et l'absence quasi totale de cohérence. Beaucoup risquent de trouver ça irregardable mais d'autres devraient trouver leur compte.
Je vais donc tenter de faire une rapide notule pour chaque film vu. C'est parti.
Salut, je m'appelle Ray Dennis
Pour déconner pour un film, je me suis rasé les cheveux
Et là c'est encore moi, vieux
Wild guitar - 1962
C'est son premier film. Il préfigure ce qu'on retrouvera dans tous ses films des années 60 : le Hollywood des nouveaux venus, des déclassés, des wannabees. Les personnages errent sur Hollywood Bd et ses environs. Ici, un jeune guitariste fraichement arrivé de sa campagne se fait repérer par un producteur qui va tenter d'en faire une star de la chanson, et comme dans ses films suivants, Steckler comble les vides de son scénario par des chansons, des séquences de danse et une naïveté assez fraiche. Ce n'est objectivement pas un bon film (mais aucun n'est vraiment bon) mais le charme opère, d'autant que malgré quelques scènes de remplissage, le film a un vrai sens du rythme.
The Incredibly Strange Creatures Who Stopped Living and Became Mixed-Up Zombies - 1964
Visiblement son film le plus connu. Malgré un titre bien racoleur, on reste sur un film grand public dont le début peut faire penser à Nightmare Alley avec cette description (cheap) d'un univers de fête foraine dont les décors se rapprochent du film de Goulding. Mélange de film de music-hall (oui oui, là aussi de longues séquences un peu pénibles) et zombies qui attaquent, ça a son charme mais c'est pour l'instant son film le moins bon. On retrouve celle qui deviendra son actrice fétiche, Carolyn Brandt.
The thrill killers - 1964
Ca y est, on rentre dans le dur. Là ça commence clairement à devenir n'importe quoi, mais c'est diablement divertissant. Entre la sitcom familiale et le film d'horreur, on y trouve aussi bien des têtes coupées à la hache que des séquences dignes de ma sorcière bien aimée. Les scènes musicales sont remplacées par de longues scènes de poursuite à pied dans les hauteurs de L.A., c'est un peu long mais aussi très hypnotisant. Certaines scènes n'ont ni queue ni tête, on ne comprend pas toujours ce qu'on voit avant les dernières scènes dans lesquelles les différentes histoires se rattachent maladroitement. C'est objectivement très mauvais mais parfaitement divertissant. Son meilleur film à date.
Rat Pfink a boo boo - 1966
Alors celui-là est un cas particulier. Les 40 premières sont globalement assez ennuyeuses et rappellent The thrill killers en moins bon. Le scénario est quasi identique mais c'est encore plus baclé. Le film est court (comme tous ses films d'ailleurs) mais on commence rapidement à trouver le temps long et le ton du film est relativement sérieux. Sauf que...
- Spoiler (cliquez pour afficher)
The lemon grove kids - 1968-1969
Composé de 3 courts-métrages dont un seul a été réalisé par Steckler, seul le premier est vraiment bon. Alors quand je dis bon évidemment, il faut relativiser. Mais si vous avez envie de voir un mélange de slapstick, de surréalisme (entre Bunuel et Rollin) et d'adultes qui jouent des enfants, ce film est fait pour vous.
A suivre...