Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Et le tout sans Michael Caine.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Il faut aussi que le film ait un bon bouche à oreille.
A contrario, un Tenet incompréhensible s'est ramassé au Box office
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Et pourtant j'ai largement préféré Tenet qui est tres compréhensible a Oppenheimer
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
J'ai retenté Tenet sur Netflix: pour moi, le plus mauvais film de Nolan. Le film n'est pas nul, il y a des idées intéressantes, mais jamais je n'ai ressenti aucune identification avec notre Protagoniste. Le film m'a paru interminable alors que les 3h de Oppenheimer m'ont paru limpides.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Je découvre l'existence de cette série de la BBC avec Sam Waterston dans le rôle titre (il a remporté un Golden Globe).
https://variety.com/2023/tv/global/oppe ... 1235677307
Apparemment jamais diffusée en France.
Sorti en DVD mais quasi introuvable aujourd'hui
https://variety.com/2023/tv/global/oppe ... 1235677307
Apparemment jamais diffusée en France.
Sorti en DVD mais quasi introuvable aujourd'hui
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Quasi-introuvable ?! Elle vient d'être rééditée au Royaume-Uni pour profiter du succès du film de Nolan.hansolo a écrit : ↑21 oct. 23, 12:51 Je découvre l'existence de cette série de la BBC avec Sam Waterston dans le rôle titre (il a remporté un Golden Globe).
https://variety.com/2023/tv/global/oppe ... 1235677307
Apparemment jamais diffusée en France.
Sorti en DVD mais quasi introuvable aujourd'hui
https://www.amazon.co.uk/Oppenheimer/dp ... ROKL5A1OLE
https://www.blu-ray.com/dvd/Oppenheimer-DVD/280319/
Non, je n'ai pas d'actions chez Bezos rosbif au coulis de fraise.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Autant pour moi
Merci pour la précision
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Vu hier. Plus aimé que ce que j'aurais pensé (le film durant 3h, je l'aurais senti passer si ça n'avait pas été le cas), même si loin d'être exempt de reproches immédiatement perceptibles.
D'une part, l'impression effectivement d'une formule Nolan qui tourne en rond. Les longs plans aériens avec le (constant) arrière plan musical pourraient parfaitement sortir de The Dark Knight Rises, Tenet ou Dunkirk, ce serait pareil, de même que les incessants allers-retours 1.78 (IMAX vidéo) / 2.20 deviennent de plus en plus un marqueur nolanien ("oh du 1.78, ils vont pas parler du coup" "ah ça repasse en 2.20, va y avoir du bla bla") qu'élément excitant.
Le constant arrière-plan musical m'est assez vite sorti par le nez. Sûrement le truc qui m'a clairement soulé du film, l'impression d'un énième Nolan incapable de se passer de musique, musique qui finit par se transformer en nappe musicale d'ascenseur qu'on n'écoute plus vraiment, de même que le mixage assourdissant du film mais obligeant à monter direct le son pour entendre les voix est fréquemment un calvaire.
Enfin, même s'il y a pire, ma copine a fini le film en disant "Nolan, c'est quand il veut qu'il fait un film linéaire, hein" (elle a notamment eu du mal à placer temporellement la rencontre avec Eistein à l'Institut par rapport à l'interrogatoire d'Oppenheimer).
Perso, je trouve surtout que le film pêche par son cadre narratif qui ne fonctionne pas totalement : c'est très efficace jusqu'à ce qu'il déporte l'intrigue sur Downey Jr, dont le perso est inintéressant au possible (je rejoins totalement tchi-tcha sur ce sujet), d'une part par rapport à ce qui a précédé, et d'autre part car le film n'en a fondamentalement pas fait grand chose pour se permettre ça. C'est dommage car la troupe d'interprètes est formidable de bout en bout, gros gros point fort du film d'une excellence constante à ce sujet même s'il faut se fader (là aussi, ça tient du marqueur maintenant) des persos féminins que Nolan tentent de nous rendre importants mais qui n'arrivent jamais à l'être (Pugh ne dépasse jamais le "je te baise moi non plus" nymphomane dépressive, Blunt la mère alcoolique indigne), donc se retrouver soudain centré sur ce perso que le film dépeint comme bêtement égocentrique (au point que le "Senate Aide" qui n'a même pas de nom au générique le rouste en quelques minutes après s'être fait entuber par un Rami Malek bredouillant et qui doit avoir 6 minutes de temps d'écran), mesquin et rancunier fait retomber le soufflé.
Enfin, j'ai perso trouvé la facture technique, y compris sa narration éparpillée, particulièrement aboutie, et cette narration permet un traitement thématique plutôt que chronologique qui m'a paru suffisamment lisible tout en ajoutant un petit coup d'énergie bienvenu. Un bon équilibre qui s'appuie sur un film pas si verbeux que ça malgré la farandole de personnages. L'un dans l'autre, je penche donc plutôt du côté positif (même si en arrivant tardivement après la bataille, je regrette que la fin du film ne soit pas réellement montée sur Linkin Park).
7.5/10
D'une part, l'impression effectivement d'une formule Nolan qui tourne en rond. Les longs plans aériens avec le (constant) arrière plan musical pourraient parfaitement sortir de The Dark Knight Rises, Tenet ou Dunkirk, ce serait pareil, de même que les incessants allers-retours 1.78 (IMAX vidéo) / 2.20 deviennent de plus en plus un marqueur nolanien ("oh du 1.78, ils vont pas parler du coup" "ah ça repasse en 2.20, va y avoir du bla bla") qu'élément excitant.
Le constant arrière-plan musical m'est assez vite sorti par le nez. Sûrement le truc qui m'a clairement soulé du film, l'impression d'un énième Nolan incapable de se passer de musique, musique qui finit par se transformer en nappe musicale d'ascenseur qu'on n'écoute plus vraiment, de même que le mixage assourdissant du film mais obligeant à monter direct le son pour entendre les voix est fréquemment un calvaire.
Enfin, même s'il y a pire, ma copine a fini le film en disant "Nolan, c'est quand il veut qu'il fait un film linéaire, hein" (elle a notamment eu du mal à placer temporellement la rencontre avec Eistein à l'Institut par rapport à l'interrogatoire d'Oppenheimer).
Perso, je trouve surtout que le film pêche par son cadre narratif qui ne fonctionne pas totalement : c'est très efficace jusqu'à ce qu'il déporte l'intrigue sur Downey Jr, dont le perso est inintéressant au possible (je rejoins totalement tchi-tcha sur ce sujet), d'une part par rapport à ce qui a précédé, et d'autre part car le film n'en a fondamentalement pas fait grand chose pour se permettre ça. C'est dommage car la troupe d'interprètes est formidable de bout en bout, gros gros point fort du film d'une excellence constante à ce sujet même s'il faut se fader (là aussi, ça tient du marqueur maintenant) des persos féminins que Nolan tentent de nous rendre importants mais qui n'arrivent jamais à l'être (Pugh ne dépasse jamais le "je te baise moi non plus" nymphomane dépressive, Blunt la mère alcoolique indigne), donc se retrouver soudain centré sur ce perso que le film dépeint comme bêtement égocentrique (au point que le "Senate Aide" qui n'a même pas de nom au générique le rouste en quelques minutes après s'être fait entuber par un Rami Malek bredouillant et qui doit avoir 6 minutes de temps d'écran), mesquin et rancunier fait retomber le soufflé.
Enfin, j'ai perso trouvé la facture technique, y compris sa narration éparpillée, particulièrement aboutie, et cette narration permet un traitement thématique plutôt que chronologique qui m'a paru suffisamment lisible tout en ajoutant un petit coup d'énergie bienvenu. Un bon équilibre qui s'appuie sur un film pas si verbeux que ça malgré la farandole de personnages. L'un dans l'autre, je penche donc plutôt du côté positif (même si en arrivant tardivement après la bataille, je regrette que la fin du film ne soit pas réellement montée sur Linkin Park).
7.5/10
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Oh non - ce gimmick est insupportable !
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Disons que depuis que je sais que les caméras IMAX sont tellement bruyantes qu'elles empêchent de filmer des scènes dialoguées et forcent à rebasculer sur un format plus traditionnel, je ne vois plus que ça. Et comme il est clair que Nolan préfèrerait tout filmer en IMAX mais ne le peut pas, il a arrêté de faire des grosses séquences IMAX et découpe, tronçonne le moindre morceau pour caler de l'IMAX partout où il le peut. J'en viens à me dire qu'il ferait mieux, pour le bien des spectateurs et du visuel de ses films, d'arrêter cela quitte à basculer sur Alexa 65 IMAX pour enfin faire le film intégralement en 1.43 dont il semble rêver depuis The Dark Knight.
Car à un moment, ça ne fait plus sens, visuellement. On ne voit plus la hauteur additionnelle qui devrait permettre du "wahou", puisque c'est constamment découpé au sein des séquences, au sein des scènes, plutôt que de former des blocs complets. Comme la musique constante finit par devenir un espèce de bruit fond présent 98% du temps mais qui se fait sentir 5% du temps, le format impressionnant n'en est plus un.
Car à un moment, ça ne fait plus sens, visuellement. On ne voit plus la hauteur additionnelle qui devrait permettre du "wahou", puisque c'est constamment découpé au sein des séquences, au sein des scènes, plutôt que de former des blocs complets. Comme la musique constante finit par devenir un espèce de bruit fond présent 98% du temps mais qui se fait sentir 5% du temps, le format impressionnant n'en est plus un.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Je suis bien d’accord. C’est une force que j’ai évoquée précédemment. La multiplicité et les va et vient qui contribuent à se rapprocher de la sensation du travail de l’historien et du vertige spatial et temporel des acteurs et de ceux qui les étudient. Cette complexité narrative contribue à l’ébullition du moment, de la découverte, de la recherche et de la fragilité de l’accès à la vérité.
J’aime beaucoup.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Moi au contraire, j’aime me dire, ça y est, je rentre dans le moment cathédrale et démiurgique du film et de son auteur. Et ça marche à chaque fois.tenia a écrit : ↑3 mars 24, 15:10 Disons que depuis que je sais que les caméras IMAX sont tellement bruyantes qu'elles empêchent de filmer des scènes dialoguées et forcent à rebasculer sur un format plus traditionnel, je ne vois plus que ça. Et comme il est clair que Nolan préfèrerait tout filmer en IMAX mais ne le peut pas, il a arrêté de faire des grosses séquences IMAX et découpe, tronçonne le moindre morceau pour caler de l'IMAX partout où il le peut. J'en viens à me dire qu'il ferait mieux, pour le bien des spectateurs et du visuel de ses films, d'arrêter cela quitte à basculer sur Alexa 65 IMAX pour enfin faire le film intégralement en 1.43 dont il semble rêver depuis The Dark Knight.
Car à un moment, ça ne fait plus sens, visuellement. On ne voit plus la hauteur additionnelle qui devrait permettre du "wahou", puisque c'est constamment découpé au sein des séquences, au sein des scènes, plutôt que de former des blocs complets. Comme la musique constante finit par devenir un espèce de bruit fond présent 98% du temps mais qui se fait sentir 5% du temps, le format impressionnant n'en est plus un.
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Mais quel moment, justement, puisque le film n'a pas de bloc visuel, alternant constamment entre les formats ?
Hormis peut-être le tout début et la toute fin, il n'y a aucun bloc, aucun passage, disons, que la scène du saut HALO dans Mission Impossible Fallout, ou (pour rester chez Nolan) comme le braquage inaugural de The Dark Knight. On bascule tout du long plusieurs fois par minute, une phrase de dialogue ici donc en 2.20, un passage non dialogué ensuite alors en IMAX, et ainsi de suite pendant 3h.
(ou alors tu t'es trompé de passage dans ta citation)
Je ne crois pas un instant à "se rapprocher de la sensation du travail de l’historien et du vertige spatial et temporel des acteurs et de ceux qui les étudient", qui me semble très sur-analytiue. En pratique, je pense surtout que c'est d'une part car Nolan ne "sait" plus faire autrement que du non-linéaire, d'autre part que cela permet de regrouper dans le film des traits de personnalité, des éléments thématiques des personnages (notamment le perso-titre bien sûr) plutôt que de les disperser dans le film. Cela fait narrativement sens, c'est plus facile de comprendre des éléments qui ont traversé les personnes pendant de nombreuses années et qu'on retrouve, ici puis plus tard, comme tant de valeurs, d'idéologies, de sentiments les constituant, et c'est plus clair ainsi, plus enclin à faire résonner au sein d'un film couvrant une période de quasi 30 ans et ainsi à être immédiatement compréhensible et ressenti pour le spectateur.Coxwell a écrit : ↑3 mars 24, 21:23La multiplicité et les va et vient qui contribuent à se rapprocher de la sensation du travail de l’historien et du vertige spatial et temporel des acteurs et de ceux qui les étudient. Cette complexité narrative contribue à l’ébullition du moment, de la découverte, de la recherche et de la fragilité de l’accès à la vérité.
Par contre oui, cela aide probablement à rendre le film plus bouillonnant, à donner au spectateur l'impression de l'énergie de la découverte scientifique, le saut vers l'inconnu.
- Coxwell
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Re: Oppenheimer (Christopher Nolan - 2023)
Plan vertical (IMAX donc) sur l'installation de la bombe par ex. Verticalité également de l'installation du site, des principes la réaction en chaîne, des plans de paysage lorsque l'on se rend sur les premiers pas de Los Alamos. Egalement lors des plans verticaux sur le site de rencontre avec physiciens allemands et Niels Bohr.tenia a écrit : ↑3 mars 24, 22:47Mais quel moment, justement, puisque le film n'a pas de bloc visuel, alternant constamment entre les formats ?
Hormis peut-être le tout début et la toute fin, il n'y a aucun bloc, aucun passage, disons, que la scène du saut HALO dans Mission Impossible Fallout, ou (pour rester chez Nolan) comme le braquage inaugural de The Dark Knight. On bascule tout du long plusieurs fois par minute, une phrase de dialogue ici donc en 2.20, un passage non dialogué ensuite alors en IMAX, et ainsi de suite pendant 3h.
(ou alors tu t'es trompé de passage dans ta citation)
Je ne crois pas un instant à "se rapprocher de la sensation du travail de l’historien et du vertige spatial et temporel des acteurs et de ceux qui les étudient", qui me semble très sur-analytiue. En pratique, je pense surtout que c'est d'une part car Nolan ne "sait" plus faire autrement que du non-linéaire, d'autre part que cela permet de regrouper dans le film des traits de personnalité, des éléments thématiques des personnages (notamment le perso-titre bien sûr) plutôt que de les disperser dans le film. Cela fait narrativement sens, c'est plus facile de comprendre des éléments qui ont traversé les personnes pendant de nombreuses années et qu'on retrouve, ici puis plus tard, comme tant de valeurs, d'idéologies, de sentiments les constituant, et c'est plus clair ainsi, plus enclin à faire résonner au sein d'un film couvrant une période de quasi 30 ans et ainsi à être immédiatement compréhensible et ressenti pour le spectateur.Coxwell a écrit : ↑3 mars 24, 21:23La multiplicité et les va et vient qui contribuent à se rapprocher de la sensation du travail de l’historien et du vertige spatial et temporel des acteurs et de ceux qui les étudient. Cette complexité narrative contribue à l’ébullition du moment, de la découverte, de la recherche et de la fragilité de l’accès à la vérité.
Par contre oui, cela aide probablement à rendre le film plus bouillonnant, à donner au spectateur l'impression de l'énergie de la découverte scientifique, le saut vers l'inconnu.
Sur-analytique (je ne suis pas convaincu qu'il y ait de la suranalyse quand on parle de l'interprétation d'une oeuvre d'art, mais cela revient à une question philosophique sur l'art et ce qu'on entend de la perception objective ou non de l'auteur par rapport à son œuvre, le détachement de ce même auteur par rapport à ce qu'il souhaite véritablement faire ou ne pas faire).
Toujours est-il que cela fonctionne très bien pour l'imbroglio, la puissance de la confusion et le torrent qui en découle. Je suis totalement client de sa grammaire et je suis tout à fait sensible à cette mécanique utilisée vis à vis de son sujet. Je ressens une sorte de vertige démiurgique, qui mélange de la solennité et une sorte d'intime dans la sensation de vacuité de "l'être" vis à vis de la superstructure générale.