Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
https://madame.lefigaro.fr/celebrites/c ... t-20230909Dans L’Été dernier, de Catherine Breillat, Léa Drucker démontre ce que l’on savait depuis longtemps : César de la meilleure actrice pour Jusqu’à la garde (2018), de Xavier Legrand, elle est l’une de nos plus grandes comédiennes. Il faut laisser le temps au temps, même si ce ne fut pas toujours de gaieté de cœur que Léa patienta : avec son patronyme un peu encombrant, la nièce de Michel Drucker dut, au départ, abandonner ses ambitions de Comédie-Française, courir les castings entre deux petits boulots, prêter la main à son pote Édouard Baer pour des micros-trottoirs sur Radio Nova, et se contenter de jolis seconds rôles pendant presque vingt ans. Avant de devenir cette actrice aux multiples facettes, à la précision de jeu admirable, dans le costume d’époque d’une femme bafouée et vengeresse (Couleurs de l’incendie, de Clovis Cornillac, 2022) ou en drôle d’Alice aux pays des merveilles de la jeunesse enfuie (Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux, 2022). À 51 ans, regard gris-bleu de plus en plus affirmé, et goût du risque revendiqué — il le faut pour se jeter dans le monde de Catherine Breillat quand on est une actrice populaire —, Léa n’est pas au bout des consécrations. Au dernier Festival de Cannes, beaucoup, d’ailleurs, la voyaient repartir avec le Prix d’interprétation féminine pour L’Été dernier et ce rôle d’Anne, où sa prestation, sang chaud et très froid, l’impose en blonde glacée, façon Barbara Stanwyck française.
Oui, grâce à Edouard Baer.
Mama Grande! a écrit : ↑26 sept. 23, 23:52 L’été dernier
Commençons par l’évidence: Léa Drucker est impériale, tour à tour glaçante, touchante, effrayante, elle porte sur ses épaules un film qui, une semaine après l’avoir vu, me laisse un goût étrange.
Si je l’ai vu sans ennui, je lui ai aussi trouvé un côté cheap, dans le montage, les dialogues, les clichés de bourgeois qui boivent du vin. Comme s’il avait été écrit d’un premier jet, sans réécriture pour que ça sonne naturel, pour éviter certains travers. Paradoxalement, c’est à la fois ce qui empêche le grand film, et ce qui lui donne son charme brut, comme une pierre précieuse que l’on aurait oublié de tailler. Pas à la hauteur de ce qu’il aurait pu être, mais digne d’intérêt quand même.
Wulfa a écrit : ↑14 oct. 23, 21:44
SOUS-CONTRÔLE (Arte, Charly Delwart, 2023)
Synopsis : "Propulsée ministre des Affaires étrangères, une directrice d'ONG (Léa Drucker) découvre les coulisses absurdes de la diplomatie."
J'ai enchaîné les 6 petits épisodes (26 minutes environ) de cette mini-série créée par Charly Delwart et réalisée par Erwan Le Duc (réalisateur de la comédie Perdrix que je tiens en grande estime).
C'est vif, juste, intelligent, plein d'énergie. Une belle démonstration de série politique burlesque où les pires crises sont dévidées jusqu'au ridicule sans jamais sombrer dans la complaisance ou le nihilisme. Il y a même quelques beaux instants de poésie, soutenue par une morale humaniste sans lourdeur. L'écriture des personnages, et notamment des nombreux seconds rôles, est à souligner, le Président français joué par Laurent Stocker bien en tête. Seule la relation mère / fille est peut-être un peu trop... téléphonée.
Une pépite donc.
