-Kaonashi Yupa- a écrit : ↑7 févr. 23, 15:09(...) critique du film écrite un peu n'importe comment.mannhunter a écrit :Au menu du dernier Positif
- Tàr ta gueule à la récré !
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-Kaonashi Yupa- a écrit : ↑7 févr. 23, 15:09(...) critique du film écrite un peu n'importe comment.mannhunter a écrit :Au menu du dernier Positif
Tu es Eric Dérobert (auteur de cette critique) ?
El Dadal a écrit : ↑7 févr. 23, 17:13Dommage GTO de balayer le contenu du film d'un revers de la main. Qu'on apprécie ou pas, il me semble pourtant assez évident que Field prend bien soin de creuser suffisamment de pistes différentes, et de jouer avec de nombreux sous-textes, pour qu'on puisse lui autoriser des interprétations un peu moins cadenassées.G.T.O a écrit : ↑7 févr. 23, 10:40 Mais que se passe t’il au juste dans ce film pour expliquer pareille hallucination critique ?
Cette froideur au carré, qui tient à la fois du cadre de vie (Berlin, glaciale, forcément) et du destin d’une ambition personnelle, Cate Blanchett en cheffe d’orchestre robotisée, frappée d’excellence mais lesbienne malheureuse ou de ces personnages zombifiés pris au piège d’affaires n’intéressant qu’eux mêmes. Ou serait-ce le programme mollement kubrickien du dérèglement, vu cent fois ailleurs et en mieux, du fameux vernis bourgeois qui se craquèle par désir ? Reste que plus de 2h passe (sur 2h38), sans que cette trajectoire de vie ne dévie, excepté, tardivement, l'espace d'un un court moment pour y faire l’aveu insignifiant sinon dérisoire suivant: et si tout ceci n'était au fond qu’un jeu de pouvoir aphrodisiaque. Inutile de dire que l’on reste perplexe face à ce qui, pour reprendre la définition livrée par Léonard Bernstein de la musique, et qu’ambitionne le film sans jamais l’atteindre: intentionnalité de mouvements des sentiments.
J'en profite pour faire suivre un lien (anglais seulement, désolé, et attention spoilers) assez bien fait, qui explore la facette hantée de Tár et permet de rabattre un certain nombre de cartes : https://slate.com/culture/2022/12/tar-c ... ftGe32atO0.
tenia a écrit : ↑8 févr. 23, 09:27 Cela déplace cependant le centre d'intérêt de l'histoire du film, en déplaçant ce qui affecte Tar.
Ce n'est donc pas si anecdotique que ça, il me semble. Perso, même si je ne trouve pas que cela révolutionnera le résultat final, j'étais passé à côté d'une partie de ce qui est pointé dans l'article et c'est une piste intéressante, notamment car cela ouvre le personnage à des atermoiements moins orgueilleux.
tenia a écrit : ↑8 févr. 23, 10:04 Sauf qu'il y a, il me semble, une différence entre se déplacer, grosso modo, de son obsession de sa carrière et son aura aux conséquences de celle-ci.
Il est évident que cet élément est traité dans le film, mais pas au point d'en faire de façon immédiatement visible un centre d'attention, une priorité.
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Il y a de ça, mais dans le premier cas, cela parait extrêmement égocentré et orgueilleux : c'est sa carrière, ses ambitions, sa postérité, quelque chose d'assez froid et clinique. Dans le deuxième cas, ce n'est pas que sa vie affective, mais l'équilibre mental des personnes les plus proches d'elle.
On en fait peu cas de ce qui arrive et touche les autres, puisque on ne quitte jamais le regard de Tár. Écrit à la première personne, film éminemment subjectif, tout est vu à travers elle, ou disons à sa surface puisqu'on entre que rarement dans cette intériorité. Jamais séparé de son regard, à partir duquel le film s'écrit, il n y a, en effet, aucun plan "objectif" de ce qui se passe.tenia a écrit : ↑8 févr. 23, 10:55Il y a de ça, mais dans le premier cas, cela parait extrêmement égocentré et orgueilleux : c'est sa carrière, ses ambitions, sa postérité, quelque chose d'assez froid et clinique. Dans le deuxième cas, ce n'est pas que sa vie affective, mais l'équilibre mental des personnes les plus proches d'elle.
Ce qui l'affecte elle et uniquement elle, et ce qui affecte aussi les autres.
D'aucun parlerait de démonstration de sympathie.
Mais est-ce vraiment, de façon générale, un problème ? Des films dont tout se passe en suivant le protagoniste, c'est quand même légion, il me semble.
Au contraire, justement, il me semble que non seulement la psyché du personnage est assez lisible, mais que les éléments décrits dans Slate sont sinon justement autant d'éléments supplémentaires servant à cela.
Oui, ça oscille effet de surface et ce qui y affleure, et qui est, comme tu dis, et lisible, et, j'ajoute, appartenant à un genre. Cette lecture sur la confusion de ce personnage, son trouble qui touche jusqu'à sa perception, pointé dans l'article, sont transparents. Sans doute parce que Field accentue trop l'ambiance immaculée, cette exemplarité de carrière, cette robotisation de ce personnage, pour n'y voir qu'un hommage beta de cette réussite. Le camera scrute cette blancheur, s'y approche trop, pour mieux y révéler la fraude. Classique.tenia a écrit : ↑8 févr. 23, 11:32Mais est-ce vraiment, de façon générale, un problème ? Des films dont tout se passe en suivant le protagoniste, c'est quand même légion, il me semble.
Après, je suppose que quand on n'aime pas le résultat, on trouvera que ça manque d'objectivité (un peu comme quand on dira si le film est bon qu'il est ambitieux, s'il est mauvais qu'il est prétentieux).
Oui, précisément, ce genre de psycho-drame sont légion. Ce que je reproche principalement à ce film, c'est de manquer de mystère, et d'inventivité dans les procédés de cette histoire de crise, comme de sa chute. C'est commun, comme l'esthétique glaciale en totale cohérence avec le propos.
Au contraire, justement, il me semble que non seulement la psyché du personnage est assez lisible, mais que les éléments décrits dans Slate sont sinon justement autant d'éléments supplémentaires servant à cela.
Tar ne m'a jamais vraiment paru mystérieuse.
Meuh non. C'est juste pour la vanne.
Ce que je trouve intéressant, car ce qui m'a semblé se jouer dans cet échange, c'est la naïveté des idéaux de la jeunesse face à l'expérience du monde réel et ses petits arrangements plus ou moins gris.Flol a écrit : J'aime bien ce trouble, le fait d'avoir justement aucune certitude, mais je me garderais justement d'en avoir la moindre vis-à-vis d'elle - contrairement à certains jeunes dépeints dans le film, pétris de bonne morale, de certitudes et d'idées préconçues, dont bien sûr ce jeune chef d'orchestre qui ne veut pas jouer du Bach parce que c'est rien qu'un "mâle-blanc-cis-hétéro-infidèle".