Première constatation, la plus évidente (parce qu’on n’en attendait pas moins d’un orfèvre tel que del Toro) : c’est absolument sublime au niveau de la forme, d’une inventivité totalement folle. À un tel point qu’on attend presque avec impatience chaque nouvelle scène, chaque nouvelle séquence, tant c’est à chaque fois propice à de nouvelles idées visuelles - dont certaines portent indéniablement la patte de son auteur, notamment la fée bleue et la Mort qui ont l’air de sortir directement du Labyrinthe de Pan.
Deuxième constatation : ça, c’est de l’adaptation comme je l’aime. On part du matériau d’origine, on en garde les grandes lignes et on extrapole ses thématiques dans un contexte différent.
Sans oublier le fait que, malgré son statut de conte destiné aux enfants, il peut aussi aborder des thèmes plus graves, sans prendre son spectateur pour un idiot. En gros, ce qu'était Disney il y a plusieurs décennies.
Donc on ose aborder de manière frontale la guerre et ses horreurs, le deuil, l’inéluctabilité de la mort (excellente représentation de l’au-delà d’ailleurs, avec ses lapins au squelette apparent qui jouent aux cartes) et la perte d’un être cher. La conclusion, à ce titre, est très réussie. Et on se dit que ce Pinocchio pourrait former une trilogie thématique avec L'Echine du Diable et Le Labyrinthe de Pan.
Troisième constatation : bon c’est bien joli tout ça, mais je suis obligé de reconnaître que je n’ai pas été autant ému que j’aurais voulu l’être. Les chansons sont belles, la musique est belle (du pur Desplat, quoi), les thèmes abordés ont tout pour me toucher…mais il m’a manqué une touche d’émotions, quelque chose qui m’aurait permis de dépasser le simple stade du « Ohlala c’est quand même bien fait, tout ça ».
Parce que c’est aussi ça pour moi, la del Toro’s Touch : c’est très joli, c’est indéniablement un régal pour les yeux, mais ça m’en touche une sans bouger l’autre.
Et enfin, dernière constatation : ça fout quand même une sacrée honte à l’immondice commise par Zemeckis et Disney.
(mais c'est vrai qu'il a une 