Fernando Trueba
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Re: Fernando Trueba
Tu avais vu Chico et Rita?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Fernando Trueba
Serge Lalou, producteur du film, s'explique sur ce point :Mama Grande! a écrit : ↑8 févr. 24, 12:01 THEY SHOT THE PIANO PLAYER
Très déçu pour ma part.
Je m'intéresse au Brésil, à son Histoire et à sa musique, sans être toutefois expert. Je me suis ainsi perdu dans une suite décousue et interminable d'interviews qui peinent à intéresser le novice. J'ai l'impression que Trueba s'est concentré sur l'aspect visuel en sacrifiant la narration, élément tout aussi important en documentaire qu'en fiction.
Tant pis, il me reste l'ambiance brésilienne rétro... et en fait même pas. Car, et je suis surpris de ne le lire dans aucune critique, l'animation est tout bonnement infecte. Et que l'on ne me dise pas "forcément, c'est un film indépendant, ils ont pas le budget de Disney ou Ghibli". Des films d'animation indépendants joliment animés, il y en a (les magnifiques Josep et Nayola par exemple). Ici, les mouvements laids et saccadés des personnages, à se demander si on ne regarde pas une vidéo youtube avec un 56K, font mal aux yeux et, dans mon cas, ont complètement empêché l'immersion dans cet univers qui à la base m'attirait tant.
Ces deux éléments combinés, et voyant ma soirée défiler, j'ai préféré sortir avant la fin (et c'est la première fois que ça m'arrive ).
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Généralement, dans l’animation, vous cherchez à être le plus fluide possible. Nous, en revanche, nous sommes sur la question du dessin. Josep comprend 35 % de vraie animation. Dans They Shot the Piano Player, il y a eu un travail de rotoscopie qui a permis, à partir des sources documentaires réunies par Fernando Trueba, d’obtenir une animation assez fluide mais, en réalité, tout le travail a consisté à redessiner, et à enlever des images, pour se concentrer sur ce qu’il y avait d’important dans chaque séquence, plutôt que de prétendre à la perfection en matière de mouvement. C’est ce qui caractérise ces films : on mise sur la force du dessin comme lieu de l’émotion et du récit. Ensuite, il faut convaincre les studios d’animation qu’il faut mettre l’effort sur cet aspect. Ce qui n’est pas forcément ce sur quoi tout le monde a été formé, c’est-à-dire le mouvement le plus fluide possible. Quand on travaillait sur Josep, le film Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary se faisait en parallèle : leur but était d’effacer le trait, le nôtre était de l’affirmer. Dans They Shot the Piano Player, l’univers de Javier Mariscal était plus important que la fluidité des mouvements.
Ce genre passe donc par une affirmation esthétique forte…
SL : Une affirmation esthétique, oui, qui est une croyance dans le dessin. Disons qu’on vient plus du roman graphique que de Walt Disney.
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Je comprends que cet effet saccadé puisse déplaire. Personnellement, je me suis vite habitué à ce style d'animation, et l'ai rapidement intégré. En fait, c'est surtout la colorimétrie qui m'a plu, parfaitement en phase avec le sujet et les lieux (le Brésil, New York, l'Argentine)
.
Je te rejoins en revanche sur les soucis de narration, comme je l'ai déjà mentionné.
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Re: Fernando Trueba
Pas du tout.
Sur l'explication:
Ok, d'une certaine manière c'est rassurant. C'est un choix que l'on peut trouver pertinent, ou regrettable. Pour ma part, sans avoir nécessairement le mouvement le plus fluide possible (le très beau FLEE n'était pas non plus génial sur ce point-là), je ne vois pas non plus l'intérêt d'avoir un mouvement si saccadé. Un peu plus de douceur dans les mouvements n'aurait pas empêché quiconque d'apprécier le dessin je pense. Enfin bon, peut-être qu'avec une narration plus convaincante, j'aurais pu passer outre.
Donc saccader le mouvement exprès pour se concentrer sur ce qu'il y a de plus important (sachant que le gros des séquences consiste en des interviews)? La logique m'échappe, mais c'est pas grave.enlever des images, pour se concentrer sur ce qu’il y avait d’important dans chaque séquence, plutôt que de prétendre à la perfection en matière de mouvement.
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Re: Fernando Trueba
On n'est toujours que 3 à l'avoir vu a priori, sur Classik.Profondo Rosso a écrit : ↑8 févr. 24, 01:10Zelda Zonk a écrit : ↑6 févr. 24, 21:42 They shot the Piano Player : 6/10
Un sujet qui me passionne (le jazz, la bossa nova, le piano, le Brésil des années 60-70) conjugué à une enquête intéressante sur la disparition mystérieuse d'une étoile filante de la musique brésilienne.
Une forme audacieuse et inédite (un documentaire politico-musical en images animées, perso je n'avais jamais vu ça), où se mêlent un graphisme chatoyant (dans l'esprit de Rita et Chico pour ceux qui l'ont vu) et une bande originale réjouissante pour tout amateur de bossa nova et de jazz. Je reste néanmoins sur ma faim en raison d'une construction scénaristique trop linéaire et laborieuse, qui se contente trop souvent de restituer les nombreux entretiens avec les différents protagonistes de l'affaire. On a l'impression que beaucoup de séquences ont été tournées en images réelles et simplement converties ensuite au format animation en gardant la prise de son de l'interviewé. Au final, c'est parfois trop bavard ou redondant et ça manque de musicalité à mon goût. Dommage, car les scènes d'expression musicale sont de loin les plus réussies.