hellrick a écrit : ↑27 avr. 21, 11:46
Flol a écrit : ↑27 avr. 21, 11:36
(soit définitivement pas ce gros nullard de Adam Wingard)
T'aimes pas
You're Next ? Je l'avais trouvé super fun (mais je ne suis pas sur qu'il supporte bien la révision)
Je viens de le voir justement. Après avoir subi ce
Godzilla vs Kong, je me suis dit "
mais attends, mon coco, t'as pas acheté un Wingard en attente quelque part dans tes piles ? Un survival sur lequel tout le monde s'était paluché y a quelques années ? Et que t'as encore acheté en Blu-ray à l'aveugle comme un imbécile ?"
La réponse était "
oui, oui et encore oui".
J'ai tenu jusqu'au bout (comme devant
Godzilla vs Kong), ce qui est déjà une petite victoire. Mais
You're next m'a navré de bout en bout.
Il se retrouvera d'ailleurs, ce mois-ci... ATTENTION
SPOILER ALERT : dans le Top "
Outrage(s) à la cour" de mon mois d'Avril
Je sauve juste l'héroïne, dont le personnage est... marrant.
Mais Wingard n'a absolument aucun point du vue. Il filme chaque scène à l'instinct sans ligne directrice, incapable de monter correctement son film. Dès lors, certaines séquences de
You're next sont irregardables.
Pour revenir à
Godzilla vs Kong, les problèmes du film sont nombreux.
- Le parti-pris d'humaniser les 2 personnages est désastreux. Non mais
King Kong en Mel Gibson, sérieusement !?
- Pour répondre aux critiques de certains spectateurs débiles, formulées à l'encontre du
Godzilla d'Edwards, on voit les monstres 90% du temps à l'écran depuis 2 films. Le précédent (
Godzilla II King of monsters) était nul à tous les points de vue, au moins
Godzilla vs Kong propose de meilleurs effets spéciaux et une meilleure photo mais le résultat est presque aussi honteux.
- Il n'y a aucun scénario à part celui d'un gosse qui joue avec ses monstres en plastique dans sa chambre. Les concessions au public adolescent sont catastrophiques. L'arc narratif avec "
le Club des 3" est, à ce titre, proprement hallucinant. Et la séquence post destruction avec le père et la fille qui se retrouvent en 4 secondes au milieu de la foule, des débris (on ne voit aucun cadavre, vous remarquerez) dans l'une des centaines de rues de Hong Kong... AU SECOURS !!!
- Le pire du pire : il n'y aucune mise à échelle entre l’immensément grand et l'infiniment petit !
Wingard refuse systématiquement le contre-champ qui pourrait rendre son film et ses séquences de destruction extraordinaires (même JJ Abrams a réussi cet aspect sur son 1er
Star Wars). S'il y en a 3, c'est le bout du monde.
Je n'arrêtais pas d'imaginer les rapports d'échelle incroyables qui auraient pu émerger de certaines séquences et qui auraient pu ressembler à ce qu'on pouvait voir dans
La guerre des mondes de Spielberg ou
Cloverfield. Mais ici, l'humain est gommé complétement si bien que les séquences de destructions massives ainsi déshumanisées n'ont plus d'intérêt dramatique autre que "
qui va gagner ?". On se fout de tout le reste. Les enjeux et l'intérêt sont réduits à leur plus simple expression.
Péniblement arrivé au bout, je me suis dit qu'on était passé à côté d'un pur film décérébré génial. Il y avait 2 choix évidents à faire, pour ça.
- Le premier, le plus "facile" : carrément faire un film d'animation puisque les humains totalement inutiles semblent intégrés au chausse-pied et que les effets spéciaux générés par ordinateur sont tellement réussis techniquement et bien éclairés/photographiés. C'est d'ailleurs le meilleur atout du film, le directeur photo Ben Seresin, dont le travail évoque celui d'Antonio Rinaldi pour Bava lors de furtives fulgurances (
furtives étant le mot clé, avant que vous ne poussiez de hauts cris).
On y aurait gagné et ça aurait permis des contre-champs plus simples à faire logistiquement et moins coûteux.
- Le deuxième, le plus casse-gueule : aller au bout du concept et éradiquer totalement l'humain.
Faire une sorte de
Guerre du feu dans le monde intermédiaire avec uniquement les monstres. Quitte à les humaniser à ce point qu'on les voit se gratter le derrière dès les 3 premiers plans (j'ai halluciné), autant y aller à fond. Pourquoi être aussi timoré ??? Et je me suis pris à imaginer ce qu'un Kevin Connor aurait pu faire avec un tel concept en or massif et un tel budget.
Bref c'est de la confiture aux cochons. Et Edwards a bien eu du mérite. J'avais bien aimé son film. Je l'aime encore plus aujourd'hui.