Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
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Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Sous l'influence de Profondo Rosso dans le topic du ciné asiatique, j'ai découvert récemment deux films d'Obayashi, cinéaste japonais prolifique que je ne connaissais pas du tout.
Et donc ce serait peut-être bien de rassembler les divers avis dans un seul topic, non ?
Filmo longs métrages (source : IMDb)
2019 Labyrinth of Cinema
2017 Hanagatami
2014 No no nanananoka
2013 So Long! (Video)
2012 Kono sora no hana: Nagaoka hanabi monogatari
2008 Sono hi no mae ni
2007 Tenkôsei: Sayonara anata
2006 22 sai no wakare - Lycoris: Ha mizu hana mizu monogatari
2004 Riyû
2002 Nagoriyuki
2001 Kokubetsu (TV Movie)
1999 Yodogawa Nagaharu monogatari - Kôbe-hen: Sainara (TV Movie)
1999 Ano natsu no hi
1998 Kaze no uta ga kikitai
1998 Mikeneko Hômuzu no tasogare hoteru (TV Movie)
1998 Sada: Gesaku · Abe Sada no shôgai
1998 Manuke sensei (TV Movie) (chief director)
1997 Ôbayashi Nobuhiko seishun kaikoroku (Video)
1996 Mikeneko Hômuzu no suiri (TV Movie)
1995 Ashita
1994 Onna-zakari
1993 Mizu no tabibito: Samurai kizzu
1993 Haruka, nosutarujii
1992 Seishun dendekedekedeke
1991 Futari / Chizuko's Younger Sister
1990 Kanojo ga kekkon shinai riyû
1990 Making of Dreams: Kurosawa Akira and Ôbayashi Nobuhiko- Eiga no Taiwa (Video documentary)
1989 Pekin no suika / Beijing Watermelon
1988 Watashi no kokoro wa papa no mono
1988 Ijin-tachi to no natsu
1988 Nihon junjo-den okashina futari
1987 Hyôryu kyôshitsu
1986 Noyuki yamayuki umibe yuki / Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast
1986 Poisson d'avril
1986 Kare no ootobai, kanojo no shima / His Motorbike, Her Island
1985 Shimaizaka / Four Sisters
1985 Sabishinbô / Lonelyheart
1984 Shinjuro
1984 Tengoku ni ichiban chikai shima / The Island Closest to Heaven
1984 Shounen Keniya
1984 Haishi / The Deserted City
1983 Toki o kakeru shôjo / The Little Girl Who Conquered Time
1982 Kawaii Akuma (TV Movie)
1982 Tenkôksei / I Are You, You Am Me / Je suis toi, tu es moi
1981 Nerawareta gakuen
1979 Kindaichi Kosuke no boken
1978 Furimukeba ai
1977 Hitomi no naka no houmonsha
1977 Hausu
1968 Confession
Et donc ce serait peut-être bien de rassembler les divers avis dans un seul topic, non ?
Filmo longs métrages (source : IMDb)
2019 Labyrinth of Cinema
2017 Hanagatami
2014 No no nanananoka
2013 So Long! (Video)
2012 Kono sora no hana: Nagaoka hanabi monogatari
2008 Sono hi no mae ni
2007 Tenkôsei: Sayonara anata
2006 22 sai no wakare - Lycoris: Ha mizu hana mizu monogatari
2004 Riyû
2002 Nagoriyuki
2001 Kokubetsu (TV Movie)
1999 Yodogawa Nagaharu monogatari - Kôbe-hen: Sainara (TV Movie)
1999 Ano natsu no hi
1998 Kaze no uta ga kikitai
1998 Mikeneko Hômuzu no tasogare hoteru (TV Movie)
1998 Sada: Gesaku · Abe Sada no shôgai
1998 Manuke sensei (TV Movie) (chief director)
1997 Ôbayashi Nobuhiko seishun kaikoroku (Video)
1996 Mikeneko Hômuzu no suiri (TV Movie)
1995 Ashita
1994 Onna-zakari
1993 Mizu no tabibito: Samurai kizzu
1993 Haruka, nosutarujii
1992 Seishun dendekedekedeke
1991 Futari / Chizuko's Younger Sister
1990 Kanojo ga kekkon shinai riyû
1990 Making of Dreams: Kurosawa Akira and Ôbayashi Nobuhiko- Eiga no Taiwa (Video documentary)
1989 Pekin no suika / Beijing Watermelon
1988 Watashi no kokoro wa papa no mono
1988 Ijin-tachi to no natsu
1988 Nihon junjo-den okashina futari
1987 Hyôryu kyôshitsu
1986 Noyuki yamayuki umibe yuki / Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast
1986 Poisson d'avril
1986 Kare no ootobai, kanojo no shima / His Motorbike, Her Island
1985 Shimaizaka / Four Sisters
1985 Sabishinbô / Lonelyheart
1984 Shinjuro
1984 Tengoku ni ichiban chikai shima / The Island Closest to Heaven
1984 Shounen Keniya
1984 Haishi / The Deserted City
1983 Toki o kakeru shôjo / The Little Girl Who Conquered Time
1982 Kawaii Akuma (TV Movie)
1982 Tenkôksei / I Are You, You Am Me / Je suis toi, tu es moi
1981 Nerawareta gakuen
1979 Kindaichi Kosuke no boken
1978 Furimukeba ai
1977 Hitomi no naka no houmonsha
1977 Hausu
1968 Confession
Dernière modification par -Kaonashi- le 16 sept. 20, 14:51, modifié 3 fois.
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938 - 2020)
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Profondo Rosso a écrit : ↑25 juin 19, 13:31 The Little Girl Who Conquered Time de Nobuhiko Obayashi (1983)
Yoshiyama est une étudiante qui voit sa vie bousculée par d'étranges rêves prémonitoires suite à sa perte de connaissance dans le laboratoire de son lycée. Elle confie alors son secret à son ami Fukamachi…
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Profondo Rosso a écrit : ↑1 avr. 20, 01:44 I Are You, You Am Me de Nobuhiko Obayashi (1982)
Kazuo se lie d’amitié avec Kazumi, la nouvelle de sa classe. Suite à une chute brutale, ils se rendent compte quand ils reprennent conscience qu’ils ont échangé leur corps. Kazuo devient une fille aux manières rustres et Kazumi un garçon timide...
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Profondo Rosso a écrit : ↑9 avr. 20, 04:10 Chizuko's Younger Sister de Nobuhiko Obayashi (1991)
Mika est une jeune fille de dix-sept ans timide et réservée, qui depuis sa plus tendre enfance a toujours vécu dans l’ombre de sa grande sœur, la talentueuse Chizuko, aimée de tous. Si Mika aime sa sœur plus que tout au monde, elle ne peut s’empêcher de se trouver inférieure en tout, y compris aux yeux de ses parents... Un jour, Chizuko est victime d’un terrible accident, laissant Mika seule face à son destin... seule ?...
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Dernière modification par -Kaonashi- le 16 sept. 20, 14:37, modifié 1 fois.
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
En effet, j'allais l'ajouter. Merci !
Profondo Rosso a écrit : ↑12 avr. 20, 02:43 The Deserted City de Nobuhiko Obayashi (1984)
On associe souvent l'univers de Nobuhiko Obayashi aux expérimentations formelles de ses films les plus fou (House (1977) en tête) ou à son talent pour capturer l'adolescence au féminin dans de brillants films fantastiques (The Girl Who Leapt Through Time (1983), I are you, You am me (1982)). Avec ce magnifique The Deserted City il se montre tout aussi capable d'émouvoir dans une veine sobre et introspective avec cette adaptation du roman Bōkyaku no kawa (« Le fleuve des souvenirs perdus ») de Takehiko Fukunaga.
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Profondo Rosso a écrit : ↑15 avr. 20, 14:09 His Motorbike, Her Island de Nobuhiko Obayashi (1986)
His Motorbike, Her island est une charmante romance où toute la fantaisie dont est capable Nobuhiko Obayashi se déploie dans le regard de l’autre. Reste cependant à trouver, voire ne serait-ce qu’avoir l’intérêt de le chercher cet autre. C’est la problématique du désinvolte Ko (Riki Takeuchi) livreur à moto qui s’évade de la moindre contrariété en chevauchant son engin. Il vient d’ailleurs de rompre avec Fuyumi (Noriko Watanabe), charmante jeune fille dans une relation où symboliquement il était le pilote. Le rapprochement se fait quand elle le sollicite pour apprendre la moto, mais ce qu’elle cherche surtout c’est s’accrocher amoureusement à Ko pour qu’il l’emmène où bon lui semble. Elle hésite mais cède à la moindre fantaisie (l’amusante scène des motards nus) et même la première étreinte sera une concession plutôt qu’un désir réel. Obayashi ne fustige pas le comportement de Ko, tout comme il ne victimise pas Fuyumi qui représente une forme classique de jeune fille japonaise romantique. C’est manifeste lors de la belle scène de rupture dans leur bar fétiche, où l’attitude abrupte de Ko est une manière de ne pas rendre les choses plus difficile, alors que Fuyumi expose toute sa vulnérabilité dans un numéro de chant (sur un morceau écrit pour elle par Ko) filmé avec une infinie délicatesse par Obayashi.
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Profondo Rosso a écrit : ↑17 avr. 20, 14:21 Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast de Nobuhiko Obayashi (1986)
Nobuhiko Obayashi fut profondément marqué dans sa tendre enfance par l’expérience de la guerre, observant notamment de près les ravages d’Hiroshima car vivant dans la région. La guerre hante donc nombre de ses films, à commencer par l’inaugural House (1977) dont l’esprit maléfique est celui d’une femme n’ayant jamais vu son amour revenir du front. On retrouvera ce thème dans son avant-dernier film Hanagatami (2017) que préfigure grandement ce magnifique Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast.
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Profondo Rosso a écrit : ↑22 avr. 20, 14:14 The Island Closest to Heaven de Nobuhiko Obayashi (1984)
Dans les nombreux portraits d’adolescentes de la filmographie de Nobuhiko Obayashi, l’évolution et la maturité des héroïnes est souvent un voyage. Le voyage est avant tout intérieur bien sûr mais Obayashi le fait reposer sur un argument fantastique et/ou psychanalytique : le voyage dans le temps de The Little girl who conquered time (1983), l’échange de corps de I are you, You am me (1982), les compagnons rêvés ou fantômes de Lonely Heart (1985) et Chizuko’s Younger Sister (1991). The Island Closest to Heaven repose sur la même thématique sauf que cette fois le voyage sera intérieur et concret pour sa jeune fille, en l’occurrence en Nouvelle-Calédonie.
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Profondo Rosso a écrit : ↑22 mai 20, 02:12 Lonelyheart de Nobuhiko Obayashi (1985)
Hiroki est un lycéen plein de vie, qui aide ses parents au temple pendant son temps libre, et qui aimerait bien aussi se rapprocher d’une jeune fille, belle, mystérieuse et solitaire… mais qu’il n’a encore jamais osé aborder. Un jour, alors qu’il rangeait des vieilles affaires de famille devant l’un des autels du temple, un brusque coup de vent viendra emporter des photos… Rien de bien grave au demeurant. Et pourtant… très rapidement une drôle de jeune fille, au visage blanc et paraissant capable de passer un peu partout, va faire irruption dans sa vie : Sabishinbô (cœur solitaire).
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Profondo Rosso a écrit : ↑22 juin 20, 01:42 Four Sisters de Nobuhiko Obayashi (1985)
Nobuhiko Obayashi adapte avec Four Sister un manga shojo (soit une cible éditoriale ciblant un lectorat féminin) à succès de Kazuo Oyama. Sous les postulats fantastiques inventifs, la mélancolie adolescente et les couleurs pop, on pouvait deviner chez Obayashi un goût prononcé pour le mélodrame que l'on avait pu réellement voir s'exprimer dans le magnifique et introspectif The Deserted City (1984). La source shojo lui permet d'embrasser le genre dans le lyrisme le plus prononcé, ainsi qu'un classicisme dans lequel se fondent ses idées formelles plus expérimentales.
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Profondo Rosso a écrit : ↑6 août 20, 02:40 Beijing Watermelon de Nobuhiko Obayashi (1989)
Le film est basé sur de vrais événements. Il se concentre sur Shunzo, un marchand de légumes populaire qui vit dans une ville près de Tokyo. Sa vie, et celle de sa femme, Michi et de leurs deux enfants, subit un changement dramatique lorsqu'il rencontre Li, un pauvre étudiant chinois.
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Merci pour ce topic, car il me fait découvrir un cinéaste que je ne connaissais ni d'Adam, ni d'Eve. Ca, c'est l'esprit Classik!
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Oui bonne idée de réunir tout ici, c'était éclaté sur le topic ciné asiatique, après je ne pensais pas au départ en regarder autant d'un seul coup
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
The Aimed School (1981)
Yuka, une lycéenne qui mène une vie paisible avec son ami Koji se découvre un pouvoir. Son existence et celles de ses camarades se voit alors bouleversée par l'arrivée d'une nouvelle élève, Takasawa. Après les élections des délégués de classe, cette dernière décide de changer les mœurs...
Avec House (1977), Nobuhiko Obayashi avait brillamment intégré les expérimentations de ses premiers travaux (courts-métrages, films publicitaires) à un tout inclassable où s'entremêlaient le film de maison hanté, la comédie nonsensique et le shojo adolescent. Nourri de ses essais précédents au format court, House fonctionnait à la fois selon la logique du rêve en fonctionnant sur une suite de "moments" extravagants qui trouvaient néanmoins une cohérence thématique qui seraient plus lisible dans les travaux suivants du réalisateur. The Aimed School se situe à mi-chemin des écarts de House et des grands récits fantastiques féminins à venir comme le cycle Onomoshi (I are you, You am me (1982), The Little Girl Who Conquered Time (1983), Lonelyheart (1985) et Chizuko's Younger Sister (1991)). L'histoire nous plonge dans un lycée comme tant d'autres, partagé entre l'exigence des résultats et la volonté de laisser s'épanouir. La jeune Yuka (Hiroko Yakushimaru), brillante et sociale élève représente ces deux extrêmes avec son ami Kohji (Ryôichi Takayanagi) sportif adepte du kendo mais plus laborieux dans ses résultats scolaires. Obayashi s'amuse de ces deux facettes, nous plongeant avec délices dans toutes les spécificités lycéennes japonaises comme les clubs (superbe scène de rentrée où tous se donnent en spectacle), se jouant de toutes les facéties des élèves comme débarquer en cours en roller. En toile de fond règne cependant une certaine angoisse à la fois universelle mais aussi spécifique au contexte scolaire japonais (et asiatique si l'on étend). La même tension règne dans le corps enseignant entre le professeur de sport soucieux du bien-être des élèves et le directeur soucieux d'améliorer la côte de son établissement. C'est donc un va et vient où sous les rires la pression parentale (plus attachée à la comparaison aux résultats de l'élève du voisin que de la vraie réussite de l'enfant) s'exerce notamment pour Kohji, mais que l'insouciance et l'amorce de romance avec Yuka estompe tel ce moment où elle lui donne des cours en subterfuge pour aller à ses entraînements de kendo.
Le surnaturel intervient pour manifester de façon dramatique cette dualité, notamment lorsque Yuka se découvre des pouvoirs télékinésiquess. Un mystérieux individu extraterrestre va alors l'aborder pour qu'elle se range à ses côtés et use de son don pour dominer les autres. C'est une manière symbolique pour l'héroïne de se ranger du côté de la norme du dominant, se singulariser et sortir du rang étant une manière d'être mis à la marge dans la société japonaise. Devant le refus de Yuka, une nouvelle élève, Takasawa (Masami Hasegawa) va endosser le rôle et ôter toute joie futile au quotidien des élèves pour en faire des automates soumis. Le film est adapté du roman de l'auteur de science-fiction japonais Taku Mayumura (qui sera adapté une seconde fois en 1998 et en série d'animation en 2012 avec Psychic School Wars) et ce socle narratif solide rend le film plus simple à suivre que House tout en déployant la même furie visuelle. Tout cela reste cependant toujours parfaitement cohérent dramatiquement, notamment le jeu sur la gamme chromatique où le noir et blanc s'insère dans la couleur et inversement selon qu'on se situe dans le monde intérieur de Yuka ou la réalité, ou lorsque l'on bascule du quotidien lycéen radieux au totalitarisme scolaire. Les effets de collages et de matte-painting déploient un arrière-plan inquiétant qui s'impose à l'environnement lycéen et urbain pour adopter le pont de vue anxieux des lycéens, la fameuse crainte de sortir du rang et être jugés par les autres s'exprime par la manifestation des pouvoirs d'une Takazawa à la présence glaciale. Obayashi use d'effet à la fois enfantin et angoissant avec ces éclats de lumière dans le regard, cette aura qui en émane et vous écrase pour ôter tout libre-arbitre. A l'inverse les pouvoirs de Yuka ne se révèlent bien souvent que malgré elle, poussée dans ses retranchements et désireuse d'aider l'autre, jamais dans une logique d'assujettir l'autre. La charismatique Hiroko Yakushimaru dégage ainsi un sentiment de douceur et de bienveillance innée sans jamais tomber dans la niaiserie, confirmant le talent exprimé dans ses rôles chez Shiji Somai comme Sailor Suit and Machine Gun (1981) et Tonda Couple (1980).
La dernière partie est l'occasion de plonger de plain-pied dans la démesure pour Obayashi avec nombre de scènes folle. Un affrontement onirique dans les rêves, une traversée de miroir, duels télékinésiques grandiloquent. Les effets visuels usent de toute la palette d'incrustations, décors pop bariolés et maquillages inquiétants pour exprimer la bascule dans une autre dimension. Une nouvelle fois malgré le kitsch et la cacophonie visuelle, tout est parfaitement cohérent sur le fond et exprime un thème qui courre tout au long de la filmographie d'Obayashi, le combat entre le totalitarisme, la tyrannie, et l'innocence juvénile que l'on se doit de conserver. C'est un sujet tenant à cœur à Obayashi qui vécut dans sa petite enfance les horreurs de la guerre car vivant dans la région d'Hiroshima. Il n'est donc pas étonnant de voir les lycéens lobotomisés et formant désormais une milice de bon comportement arborer l'uniforme de l'armée impériale japonaise durant la Deuxième Guerre Mondiale, tandis que leurs visages zombifiés reprennent le folklore esthétique du fantôme nippon. Alors bien sûr il faut suivre ce déluge d'images et d'informations dans la frénésie du récit, mais tout cela sera présent sous une forme plus épurée et accessible dans les films suivants comme Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast (1986) et Bejin Wartemelon (1989) pour le message pacifiste et d'entraide, ou Chizuko's Younger Sister pour le questionnement adolescent. Là on savourera tout d'abord un spectacle aussi charmant que furieux dont la superbe conclusion (Yuka renonçant à son pouvoir et laissant le destin s'accomplir) est une belle leçon dans ce que cherche à nous dire Obayashi. 4,5/6
Yuka, une lycéenne qui mène une vie paisible avec son ami Koji se découvre un pouvoir. Son existence et celles de ses camarades se voit alors bouleversée par l'arrivée d'une nouvelle élève, Takasawa. Après les élections des délégués de classe, cette dernière décide de changer les mœurs...
Avec House (1977), Nobuhiko Obayashi avait brillamment intégré les expérimentations de ses premiers travaux (courts-métrages, films publicitaires) à un tout inclassable où s'entremêlaient le film de maison hanté, la comédie nonsensique et le shojo adolescent. Nourri de ses essais précédents au format court, House fonctionnait à la fois selon la logique du rêve en fonctionnant sur une suite de "moments" extravagants qui trouvaient néanmoins une cohérence thématique qui seraient plus lisible dans les travaux suivants du réalisateur. The Aimed School se situe à mi-chemin des écarts de House et des grands récits fantastiques féminins à venir comme le cycle Onomoshi (I are you, You am me (1982), The Little Girl Who Conquered Time (1983), Lonelyheart (1985) et Chizuko's Younger Sister (1991)). L'histoire nous plonge dans un lycée comme tant d'autres, partagé entre l'exigence des résultats et la volonté de laisser s'épanouir. La jeune Yuka (Hiroko Yakushimaru), brillante et sociale élève représente ces deux extrêmes avec son ami Kohji (Ryôichi Takayanagi) sportif adepte du kendo mais plus laborieux dans ses résultats scolaires. Obayashi s'amuse de ces deux facettes, nous plongeant avec délices dans toutes les spécificités lycéennes japonaises comme les clubs (superbe scène de rentrée où tous se donnent en spectacle), se jouant de toutes les facéties des élèves comme débarquer en cours en roller. En toile de fond règne cependant une certaine angoisse à la fois universelle mais aussi spécifique au contexte scolaire japonais (et asiatique si l'on étend). La même tension règne dans le corps enseignant entre le professeur de sport soucieux du bien-être des élèves et le directeur soucieux d'améliorer la côte de son établissement. C'est donc un va et vient où sous les rires la pression parentale (plus attachée à la comparaison aux résultats de l'élève du voisin que de la vraie réussite de l'enfant) s'exerce notamment pour Kohji, mais que l'insouciance et l'amorce de romance avec Yuka estompe tel ce moment où elle lui donne des cours en subterfuge pour aller à ses entraînements de kendo.
Le surnaturel intervient pour manifester de façon dramatique cette dualité, notamment lorsque Yuka se découvre des pouvoirs télékinésiquess. Un mystérieux individu extraterrestre va alors l'aborder pour qu'elle se range à ses côtés et use de son don pour dominer les autres. C'est une manière symbolique pour l'héroïne de se ranger du côté de la norme du dominant, se singulariser et sortir du rang étant une manière d'être mis à la marge dans la société japonaise. Devant le refus de Yuka, une nouvelle élève, Takasawa (Masami Hasegawa) va endosser le rôle et ôter toute joie futile au quotidien des élèves pour en faire des automates soumis. Le film est adapté du roman de l'auteur de science-fiction japonais Taku Mayumura (qui sera adapté une seconde fois en 1998 et en série d'animation en 2012 avec Psychic School Wars) et ce socle narratif solide rend le film plus simple à suivre que House tout en déployant la même furie visuelle. Tout cela reste cependant toujours parfaitement cohérent dramatiquement, notamment le jeu sur la gamme chromatique où le noir et blanc s'insère dans la couleur et inversement selon qu'on se situe dans le monde intérieur de Yuka ou la réalité, ou lorsque l'on bascule du quotidien lycéen radieux au totalitarisme scolaire. Les effets de collages et de matte-painting déploient un arrière-plan inquiétant qui s'impose à l'environnement lycéen et urbain pour adopter le pont de vue anxieux des lycéens, la fameuse crainte de sortir du rang et être jugés par les autres s'exprime par la manifestation des pouvoirs d'une Takazawa à la présence glaciale. Obayashi use d'effet à la fois enfantin et angoissant avec ces éclats de lumière dans le regard, cette aura qui en émane et vous écrase pour ôter tout libre-arbitre. A l'inverse les pouvoirs de Yuka ne se révèlent bien souvent que malgré elle, poussée dans ses retranchements et désireuse d'aider l'autre, jamais dans une logique d'assujettir l'autre. La charismatique Hiroko Yakushimaru dégage ainsi un sentiment de douceur et de bienveillance innée sans jamais tomber dans la niaiserie, confirmant le talent exprimé dans ses rôles chez Shiji Somai comme Sailor Suit and Machine Gun (1981) et Tonda Couple (1980).
La dernière partie est l'occasion de plonger de plain-pied dans la démesure pour Obayashi avec nombre de scènes folle. Un affrontement onirique dans les rêves, une traversée de miroir, duels télékinésiques grandiloquent. Les effets visuels usent de toute la palette d'incrustations, décors pop bariolés et maquillages inquiétants pour exprimer la bascule dans une autre dimension. Une nouvelle fois malgré le kitsch et la cacophonie visuelle, tout est parfaitement cohérent sur le fond et exprime un thème qui courre tout au long de la filmographie d'Obayashi, le combat entre le totalitarisme, la tyrannie, et l'innocence juvénile que l'on se doit de conserver. C'est un sujet tenant à cœur à Obayashi qui vécut dans sa petite enfance les horreurs de la guerre car vivant dans la région d'Hiroshima. Il n'est donc pas étonnant de voir les lycéens lobotomisés et formant désormais une milice de bon comportement arborer l'uniforme de l'armée impériale japonaise durant la Deuxième Guerre Mondiale, tandis que leurs visages zombifiés reprennent le folklore esthétique du fantôme nippon. Alors bien sûr il faut suivre ce déluge d'images et d'informations dans la frénésie du récit, mais tout cela sera présent sous une forme plus épurée et accessible dans les films suivants comme Bound for the Fields, the Mountains, and the Seacoast (1986) et Bejin Wartemelon (1989) pour le message pacifiste et d'entraide, ou Chizuko's Younger Sister pour le questionnement adolescent. Là on savourera tout d'abord un spectacle aussi charmant que furieux dont la superbe conclusion (Yuka renonçant à son pouvoir et laissant le destin s'accomplir) est une belle leçon dans ce que cherche à nous dire Obayashi. 4,5/6
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
The Discarnates (1988)
Harada est un scénariste dont le travail rencontre un franc succès. Son meilleur ami lui d'annonce alors qu'il a l'intention de fréquenter son ex-épouse. Harada supporte mal cette annonce. Tandis qu'il est en repérage pour l'un de ses scénarios, il retourne dans sa ville natale. Il assiste à un spectacle et croise dans le public un homme qui ressemble trait pour trait à son père, décédé trente ans plus tôt dans un accident avec sa mère. Ce dernier l'invite chez lui. Une fois chez l'homme (son père), il y fait la connaissance de sa propre mère...
Sous sa forme la plus extravagante comme dans House (1977), la plus épurée et poignante pour The Deserted City (1984) ou le plus à fleur de peau avec Chizuko's Younger Sister (1991), les thèmes du poids du passé, de la nostalgie et des fantômes qui nous hantent sont au cœur de la filmographie de Nobuhiko Obayashi. Plus il avance dans son œuvre, plus les excès de l'inaugural House se distille avec davantage de finesse et de sensibilité à l'image de The Discarnates. Il s'agit d'une adaptation du roman Présences d'un été de Taichi Yamada (publié en France aux édition Picquier) où Obayashi, une fois n'est pas coutume durant cette période des 80's, a pour protagoniste un adulte quarantenaire. Il s'agit d'Harada (Morio Kazama) scénariste à succès mais homme peu avenant. Bourreau de travail, il s'est consacré à sa carrière au point d'être fraîchement divorcé de son fait et il vit désormais seul dans une résidence tokyoïte dont il est le seul locataire. L'isolement symbolique rejoint la solitude concrète et recherchée par Harada dont la nature antipathique nous apparaît d'autant plus quand il rejette la compagnie de Kei (Yûko Natori), sa jolie et manifestement dépressive voisine qui cherchait à nouer contact avec lui. Mais bien sûr cette misanthropie vient d’une douleur passée plus profonde à laquelle des évènements extraordinaires vont obliger le héros à se confronter.
En repérage dans le métro pour un futur scénario, Harada se perd et bascule dans le quartier d'Asakusa où il n'avait pas mis les pieds depuis ses douze. Son monologue en voix-off nous avertit aussi que c'est à cette période dont il se souvient avoir pleuré pour la dernière fois, affirmation d'une capacité d'émotion dont il est aujourd'hui incapable. Il va dans ce qui semble une temporalité parallèle recroiser son père jeune, qui va l'inviter dîner avec sa mère dans l'ancienne demeure familiale. Les séquences "réelles" et contemporaine arborent une imagerie grise, terne et impersonnelle à la manière froide dont Harada traverse sa vie quand la photo de Yoshitaka Sakamoto baigne dans des teintes chaleureuses et colorées à chaque fois qu'il retrouve ses parents dans ce monde parallèle. La promiscuité et la modestie de l'ancien appartement crée un cocon bienveillant où Harada se déride et s'émerveille de la présence de ses parents qu'on devine décédés en réalité. Obayashi se déleste de tout onirisme dans ces moments pour façonner des moments de vie où la bonhomie du père (Tsurutarô Kataoka) et la gentillesse de la mère (Kumiko Akiyoshi) sont palpable, comme une véritable recréation d'un passé heureux et oublié. A l'inverse le présent semble de plus en plus abstrait à travers la romance que va nouer Harada avec sa voisine, le vide de la résidence, les douloureux secrets que semble garder Kei et leurs rencontres et étreintes essentiellement nocturnes.
On devine peu à peu que Harada a trouvé une sorte d'interstice entre le monde des vivants et des morts, l'un qu'il accepte comme tel avec ses parents et un autre plus ambigu avec Kei mais qui de toutes les manières le rend plus heureux que ces interactions avec la réalité. Obayashi déploie une atmosphère envoûtante, tour à tour bienveillante ou inquiétante mais toujours au diapason des émotions de son héros. On a ainsi l'étrangeté du songe lors de moments surréalistes où Obayashi introduit puis désamorce une tension sexuelle quand la mère d'Harada le déshabille pour le mettre à l'aise par cette chaleur, la gêne d'Harada paraissant incongrue face à cette mère le traitant encore tel que le garçon de douze ans qu'elle a laissé. Cela amène dans le film de vraies discussions existentielles et une remise en question pour Harada face à des parents bien conscient de faire face à un adulte. Par extension ces réflexions se répercute sur le spectateur imaginant les échanges possibles avec des proches disparus s'il avait l'occasion de les retrouver momentanément. Harada imagine ainsi qu'il aurait pu devenir un homme meilleur que celui hautain et distant qu'il est désormais s'il n'avait pas perdu ses parents si jeunes. Toutes les scènes familiales se teintent d'ailleurs d'une candeur et innocence qu'il a perdue et cherche à retrouver.
Cependant ce bonheur à un prix et à chaque retour au réel, le visage d'Harada se fait plus spectral et putride quand il s'observe dans un miroir, comme si l'au-delà cherchait à l'aspirer définitivement. Le deuil qu'il a prématurément dû faire enfant, il devra donc l'accepter de le faire adulte ce qui nous occasionnera une scène d'adieu absolument bouleversante. Morio Kazama livre une performance bouleversante tandis qu'Obayashi filme dans un onirisme retenu et poétique les morts s'estomper délicatement de la perception d'Harada. Il fait face et surmonte là ses maux d'enfant, mais il lui reste également à se faire pardonner ses erreurs d'adultes avec le personnage de Kei. Là Obayashi exécute un pur récit de fantôme gothique dans un environnement urbain, sans la luxuriance et la fantaisie de House mais plutôt dans un élan baroque, étouffant et tourmenté. Harada désormais exsangue se doit de se relever et tout reconstruire, renouer les liens avec ses proches bien vivant dans un réel tangible. Tout en ayant un protagoniste adulte, le passif de celui-ci l'inscrit pleinement dans les récits d'apprentissage de ces œuvres adolescentes, mais avec la gravité et le sentiment du temps qui passe de ses films les plus matures d'alors comme le magnifique The Deserted City - l'union parfaite entre ces deux penchants viendra avec Chizuko's Younger Sister. The Discarnates est en tout cas un de ses films les plus touchants et habités, le crescendo émotionnel de la dernière demi-heure étant là pour en témoigner. 5/6
Harada est un scénariste dont le travail rencontre un franc succès. Son meilleur ami lui d'annonce alors qu'il a l'intention de fréquenter son ex-épouse. Harada supporte mal cette annonce. Tandis qu'il est en repérage pour l'un de ses scénarios, il retourne dans sa ville natale. Il assiste à un spectacle et croise dans le public un homme qui ressemble trait pour trait à son père, décédé trente ans plus tôt dans un accident avec sa mère. Ce dernier l'invite chez lui. Une fois chez l'homme (son père), il y fait la connaissance de sa propre mère...
Sous sa forme la plus extravagante comme dans House (1977), la plus épurée et poignante pour The Deserted City (1984) ou le plus à fleur de peau avec Chizuko's Younger Sister (1991), les thèmes du poids du passé, de la nostalgie et des fantômes qui nous hantent sont au cœur de la filmographie de Nobuhiko Obayashi. Plus il avance dans son œuvre, plus les excès de l'inaugural House se distille avec davantage de finesse et de sensibilité à l'image de The Discarnates. Il s'agit d'une adaptation du roman Présences d'un été de Taichi Yamada (publié en France aux édition Picquier) où Obayashi, une fois n'est pas coutume durant cette période des 80's, a pour protagoniste un adulte quarantenaire. Il s'agit d'Harada (Morio Kazama) scénariste à succès mais homme peu avenant. Bourreau de travail, il s'est consacré à sa carrière au point d'être fraîchement divorcé de son fait et il vit désormais seul dans une résidence tokyoïte dont il est le seul locataire. L'isolement symbolique rejoint la solitude concrète et recherchée par Harada dont la nature antipathique nous apparaît d'autant plus quand il rejette la compagnie de Kei (Yûko Natori), sa jolie et manifestement dépressive voisine qui cherchait à nouer contact avec lui. Mais bien sûr cette misanthropie vient d’une douleur passée plus profonde à laquelle des évènements extraordinaires vont obliger le héros à se confronter.
En repérage dans le métro pour un futur scénario, Harada se perd et bascule dans le quartier d'Asakusa où il n'avait pas mis les pieds depuis ses douze. Son monologue en voix-off nous avertit aussi que c'est à cette période dont il se souvient avoir pleuré pour la dernière fois, affirmation d'une capacité d'émotion dont il est aujourd'hui incapable. Il va dans ce qui semble une temporalité parallèle recroiser son père jeune, qui va l'inviter dîner avec sa mère dans l'ancienne demeure familiale. Les séquences "réelles" et contemporaine arborent une imagerie grise, terne et impersonnelle à la manière froide dont Harada traverse sa vie quand la photo de Yoshitaka Sakamoto baigne dans des teintes chaleureuses et colorées à chaque fois qu'il retrouve ses parents dans ce monde parallèle. La promiscuité et la modestie de l'ancien appartement crée un cocon bienveillant où Harada se déride et s'émerveille de la présence de ses parents qu'on devine décédés en réalité. Obayashi se déleste de tout onirisme dans ces moments pour façonner des moments de vie où la bonhomie du père (Tsurutarô Kataoka) et la gentillesse de la mère (Kumiko Akiyoshi) sont palpable, comme une véritable recréation d'un passé heureux et oublié. A l'inverse le présent semble de plus en plus abstrait à travers la romance que va nouer Harada avec sa voisine, le vide de la résidence, les douloureux secrets que semble garder Kei et leurs rencontres et étreintes essentiellement nocturnes.
On devine peu à peu que Harada a trouvé une sorte d'interstice entre le monde des vivants et des morts, l'un qu'il accepte comme tel avec ses parents et un autre plus ambigu avec Kei mais qui de toutes les manières le rend plus heureux que ces interactions avec la réalité. Obayashi déploie une atmosphère envoûtante, tour à tour bienveillante ou inquiétante mais toujours au diapason des émotions de son héros. On a ainsi l'étrangeté du songe lors de moments surréalistes où Obayashi introduit puis désamorce une tension sexuelle quand la mère d'Harada le déshabille pour le mettre à l'aise par cette chaleur, la gêne d'Harada paraissant incongrue face à cette mère le traitant encore tel que le garçon de douze ans qu'elle a laissé. Cela amène dans le film de vraies discussions existentielles et une remise en question pour Harada face à des parents bien conscient de faire face à un adulte. Par extension ces réflexions se répercute sur le spectateur imaginant les échanges possibles avec des proches disparus s'il avait l'occasion de les retrouver momentanément. Harada imagine ainsi qu'il aurait pu devenir un homme meilleur que celui hautain et distant qu'il est désormais s'il n'avait pas perdu ses parents si jeunes. Toutes les scènes familiales se teintent d'ailleurs d'une candeur et innocence qu'il a perdue et cherche à retrouver.
Cependant ce bonheur à un prix et à chaque retour au réel, le visage d'Harada se fait plus spectral et putride quand il s'observe dans un miroir, comme si l'au-delà cherchait à l'aspirer définitivement. Le deuil qu'il a prématurément dû faire enfant, il devra donc l'accepter de le faire adulte ce qui nous occasionnera une scène d'adieu absolument bouleversante. Morio Kazama livre une performance bouleversante tandis qu'Obayashi filme dans un onirisme retenu et poétique les morts s'estomper délicatement de la perception d'Harada. Il fait face et surmonte là ses maux d'enfant, mais il lui reste également à se faire pardonner ses erreurs d'adultes avec le personnage de Kei. Là Obayashi exécute un pur récit de fantôme gothique dans un environnement urbain, sans la luxuriance et la fantaisie de House mais plutôt dans un élan baroque, étouffant et tourmenté. Harada désormais exsangue se doit de se relever et tout reconstruire, renouer les liens avec ses proches bien vivant dans un réel tangible. Tout en ayant un protagoniste adulte, le passif de celui-ci l'inscrit pleinement dans les récits d'apprentissage de ces œuvres adolescentes, mais avec la gravité et le sentiment du temps qui passe de ses films les plus matures d'alors comme le magnifique The Deserted City - l'union parfaite entre ces deux penchants viendra avec Chizuko's Younger Sister. The Discarnates est en tout cas un de ses films les plus touchants et habités, le crescendo émotionnel de la dernière demi-heure étant là pour en témoigner. 5/6
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Sada (1998)
Le film conte l'histoire de la geisha Sada Abe.
La figure d’Abe Sada et du faits divers passionnel qui l’impliqua est désormais inscrit dans l’inconscient collectif japonais, et en partie mondial par le succès du sulfureux L’Empire des sens de Nagisa Oshima (1976) qui popularisa le récit chez les occidentaux. La démarche du film d’Oshima était transgressive dans sa volonté de relater les faits en brisant des tabous socio-culturels japonais avec ces scènes de sexe non simulées, le filmage frontal des parties génitales des acteurs. Il s’agissait de prolonger par la démarche formelle la provocation même d’une Abe Sada allée au bout de son désir et d’un amour passionnel. Contemporain du film d’Oshima, La Véritable Histoire d’Abe Sada de Noboru Tanaka (1975) tout en s’inscrivant dans le genre commercial et racoleur du Roman Porno proposait une approche différente et tout aussi captivante. L’arrière-plan totalitaire du Japon des années 30 n’offrait comme refuge à Sada et son amant que cette passion amoureuse et sexuelle, dans un climat suffocant où planait une irrépressible pulsion de mort. Où aller après ces deux impressionnantes propositions ? Tout simplement remonter plus loin que le fait divers, à la femme Abe Sada et aux évènements qui l’ont conduit à cette destinée.
Un pan du cinéma japonais des années 90 semble comme entrer dans une démarche réflexive, référentielle et méta sur son patrimoine culturel mythes populaires. On le constate notamment dans la manière dont sont revisités les écrits d’Edogawa Ranpo au cinéma, n’adaptant pas simplement les romans mais en les fondants dans ensemble évocateur jouant davantage de la connaissance, de l’idée que s’en fait le spectateur afin de créer une connivence avec lui. Une approche qui déteint sur les expérimentations formelles, le mélange des genres et les niveaux de réalité des récits s’affirmant explicitement comme des relectures/réinterprétations dans des œuvres comme The Mystery of Rampo (1994) ou Murder on D Street (1998). Nobuhiko Obayashi semble creuser le même sillon dans Sada où nous sommes invités en ouverture par Takiguchi (Kyūsaku Shimada) brisant le quatrième mur et s’adressant au spectateur pour nous dire que nous allons assister à l’histoire d’un femme nommée Sada puis de se diriger vers une salle de cinéma où trône une affiche imaginaire du film dans le style esthétique de l’époque. L’histoire démarre alors, narrée par Sada (Hitomi Kuroki) elle-même. Cette volonté de réinvention s’exprime là d’emblée par la nature même de ce « Monsieur Loyal » Takiguchi. Il est en fait le pendant du bien moins sympathique Matasake, proche de la famille Sada qui sera son amant et intermédiaire entre les maisons de geisha où elle officiera, la plaçant sous son emprise en l’endettant. Obayashi suit de manière chronologique et fidèle les péripéties réelles de la vie de Sada, mais en changeant les noms des protagonistes, en en inventant certains et donnant une autre perspective à certains évènements par le prisme du « regard » de notre héroïne libre de nous conter « son » histoire. Que l’on ait une connaissance approfondie des faits (on recommande la lecture du livre de Stéphane du Mesnildot riche dans sa perspective biographique, sociale et historique) ou pas, l’esthétique tout en artifice d’Obayashi est là pour nous signifier sa nature de libre interprétation : passage du noir et blanc à la couleur constant, faux-raccords volontaires, matte-painting, théâtralité des décors essentiellement en studio.
Obayashi se montre déférent et compatissant au « mythe », tout en la fondant pleinement à son univers. Loin de l’austérité de la vision d’Oshima ou de la claustrophobie anxiogène de celle de Tanaka, on se surprendra presque à être emporté par la nature joyeuse et romanesque qu’amène Obayashi dans son traitement. Sada est dans un contexte passé plus oppressant le prolongement des adolescentes rêveuses en quête d’elle-même et d’amour de ses grands films des années 80 (I Are You, You Am Me (1982), The Little Girl Who Conquered Time (1983), Chizuko's Younger Sister (1991)…). Le réalisateur confronte les différentes images, subies, endossée puis assumée par Sada tout au long de son existence. Lors de la scène où elle est violée à 14 ans par un étudiant t, elle apparaît comme innocente et vulnérable tandis que son agresseur refuse de la croire vierge et relaie l’opinion des autres garçons à son sujet. C’est la fin de l’enfance et le saignement abondant qui suit ce traumatisme fait office de mue pour la jeune fille qui n’en perd pas pour autant ses espérances romantiques. Okada (Kippei Shiina), le garçon qui la soignera après le drame représente l’idéal amoureux par sa gentillesse et prévenance. Okada est l’incarnation inaccessible d’un amour pur, une sorte de matérialisation réelle ou imaginaire d’une peur de l’abandon et de la solitude de Sada, à ne pas être vraiment aimée après sa « souillure ». Obayashi joue sur deux tableaux, l’ambiguïté sur sa vraie existence dans le récit (dont il disparait car il doit s’exiler car souffrant de la lèpre) où sa présence semble factice, et celle de son existence dans la vie réelle de Sada puisque le personnage semble avoir été inventé pour le film.
Inapte aux amours classiques et subissant le désir des hommes, Sada décide donc d’assumer ce chemin en devenant geisha. Sada devient la tentatrice que son premier agresseur a cru voir en elle, et soumets ses nombreux clients à son expertise érotique, de manière détachée et sans jamais goûter au plaisir elle-même. Lors d’une des meilleurs séquences, Takiguchi caché dans un placard observe Sada mettre ses talents et sa sensualité au service de plusieurs client. Il devient spectateur et équivalent de toutes les projections fantasmatiques misogynes faites sur Sada après l’affaire, Obayashi faisant de son point de vue une image de pellicule qui saute tandis que Sada chevauche un client en extase. D’un autre côté, les amours idéalisées et abstraites imaginées par Sada avec Okada ne sont plus possibles. Sada adulte et femme a désormais besoin de l’étreinte d’un homme, et même lorsqu’un client bienfaiteur comme Tachibana (Bengaru) - pendant de fiction de Omiya, professeur d’âge mûr qui s’enticha de Sada - souhaite la sortir de l’ornière, ses piètres qualités d’amant sont un frein.
C’est en officiant en tant que servante dans un restaurant qu’elle trouvera en Tatsuzo (Tsurutarō Kataoka tout en bonhomie), patron des lieux, l’homme qui la comblera. Obayashi met soudain en œuvre un érotisme, une sensualité reposant sur l’attente. Tatsuzo observe, badine, flirte et frôle une Sada accoutumée à subir physiquement le désir des hommes et tombe là sur celui cherche d’abord à la séduire. Malgré les nombreuses scènes de sexe qui ont précédées, la véritable teneur charnelle du récit se manifeste à cet instant-là, quand les deux âmes sœurs se croisent enfin. L’espace se restreint progressivement aux quatre murs d’une auberge, l’extérieur s’estompe et les corps s’entrelacent jusqu’à l’épuisement. Les expériences douloureuses, la découverte des vraies vertus de l’amour physique avec un être que l’on aime ont rendu Sada addict et toutes brèves séparations est une torture. Les perspective économiques et sociales d’une vie à deux étant absentes, chaque étreinte doit être plus intense, une danse au bord du précipice. Obayashi saisit cette passion avec fièvre et emphase par la grâce de l’incandescente prestation de Hitomi Kuroki (déjà stupéfiante sur ce registre passionné l’année précédente dans Lost Paradise de Yoshimitsu Morita (1997)) et d’idées formelles constantes - magnifique plan d’ensemble en ombre chinoise derrière un paravent. Tsurutarō Kataoka n’est pas en reste et bouleverse sans un mot lorsqu’il consent à poursuivre les périlleux jeux érotiques dont il comprend qu’ils lui seront fatals. Leur romance n’a pas d’avenir, autant la consumer jusqu’au bout.
Par le cheminement entre fiction et biographie qu’il offre à sa Sada, par l’écrin luxuriant et rêveur qu’il lui conçoit, Nobuhiko Obayashi signe la version la plus touchante (et drôle par ces élans burlesques inattendus) de l’histoire. Il nous aura fait découvrir la femme Sada derrière l’amante, la geisha, l’accusée, et peut alors la laisser s’évaporer pour redevenir une projection imaginaire qui hante encore l’inconscient collectif japonais. 5,5/6
Le film conte l'histoire de la geisha Sada Abe.
La figure d’Abe Sada et du faits divers passionnel qui l’impliqua est désormais inscrit dans l’inconscient collectif japonais, et en partie mondial par le succès du sulfureux L’Empire des sens de Nagisa Oshima (1976) qui popularisa le récit chez les occidentaux. La démarche du film d’Oshima était transgressive dans sa volonté de relater les faits en brisant des tabous socio-culturels japonais avec ces scènes de sexe non simulées, le filmage frontal des parties génitales des acteurs. Il s’agissait de prolonger par la démarche formelle la provocation même d’une Abe Sada allée au bout de son désir et d’un amour passionnel. Contemporain du film d’Oshima, La Véritable Histoire d’Abe Sada de Noboru Tanaka (1975) tout en s’inscrivant dans le genre commercial et racoleur du Roman Porno proposait une approche différente et tout aussi captivante. L’arrière-plan totalitaire du Japon des années 30 n’offrait comme refuge à Sada et son amant que cette passion amoureuse et sexuelle, dans un climat suffocant où planait une irrépressible pulsion de mort. Où aller après ces deux impressionnantes propositions ? Tout simplement remonter plus loin que le fait divers, à la femme Abe Sada et aux évènements qui l’ont conduit à cette destinée.
Un pan du cinéma japonais des années 90 semble comme entrer dans une démarche réflexive, référentielle et méta sur son patrimoine culturel mythes populaires. On le constate notamment dans la manière dont sont revisités les écrits d’Edogawa Ranpo au cinéma, n’adaptant pas simplement les romans mais en les fondants dans ensemble évocateur jouant davantage de la connaissance, de l’idée que s’en fait le spectateur afin de créer une connivence avec lui. Une approche qui déteint sur les expérimentations formelles, le mélange des genres et les niveaux de réalité des récits s’affirmant explicitement comme des relectures/réinterprétations dans des œuvres comme The Mystery of Rampo (1994) ou Murder on D Street (1998). Nobuhiko Obayashi semble creuser le même sillon dans Sada où nous sommes invités en ouverture par Takiguchi (Kyūsaku Shimada) brisant le quatrième mur et s’adressant au spectateur pour nous dire que nous allons assister à l’histoire d’un femme nommée Sada puis de se diriger vers une salle de cinéma où trône une affiche imaginaire du film dans le style esthétique de l’époque. L’histoire démarre alors, narrée par Sada (Hitomi Kuroki) elle-même. Cette volonté de réinvention s’exprime là d’emblée par la nature même de ce « Monsieur Loyal » Takiguchi. Il est en fait le pendant du bien moins sympathique Matasake, proche de la famille Sada qui sera son amant et intermédiaire entre les maisons de geisha où elle officiera, la plaçant sous son emprise en l’endettant. Obayashi suit de manière chronologique et fidèle les péripéties réelles de la vie de Sada, mais en changeant les noms des protagonistes, en en inventant certains et donnant une autre perspective à certains évènements par le prisme du « regard » de notre héroïne libre de nous conter « son » histoire. Que l’on ait une connaissance approfondie des faits (on recommande la lecture du livre de Stéphane du Mesnildot riche dans sa perspective biographique, sociale et historique) ou pas, l’esthétique tout en artifice d’Obayashi est là pour nous signifier sa nature de libre interprétation : passage du noir et blanc à la couleur constant, faux-raccords volontaires, matte-painting, théâtralité des décors essentiellement en studio.
Obayashi se montre déférent et compatissant au « mythe », tout en la fondant pleinement à son univers. Loin de l’austérité de la vision d’Oshima ou de la claustrophobie anxiogène de celle de Tanaka, on se surprendra presque à être emporté par la nature joyeuse et romanesque qu’amène Obayashi dans son traitement. Sada est dans un contexte passé plus oppressant le prolongement des adolescentes rêveuses en quête d’elle-même et d’amour de ses grands films des années 80 (I Are You, You Am Me (1982), The Little Girl Who Conquered Time (1983), Chizuko's Younger Sister (1991)…). Le réalisateur confronte les différentes images, subies, endossée puis assumée par Sada tout au long de son existence. Lors de la scène où elle est violée à 14 ans par un étudiant t, elle apparaît comme innocente et vulnérable tandis que son agresseur refuse de la croire vierge et relaie l’opinion des autres garçons à son sujet. C’est la fin de l’enfance et le saignement abondant qui suit ce traumatisme fait office de mue pour la jeune fille qui n’en perd pas pour autant ses espérances romantiques. Okada (Kippei Shiina), le garçon qui la soignera après le drame représente l’idéal amoureux par sa gentillesse et prévenance. Okada est l’incarnation inaccessible d’un amour pur, une sorte de matérialisation réelle ou imaginaire d’une peur de l’abandon et de la solitude de Sada, à ne pas être vraiment aimée après sa « souillure ». Obayashi joue sur deux tableaux, l’ambiguïté sur sa vraie existence dans le récit (dont il disparait car il doit s’exiler car souffrant de la lèpre) où sa présence semble factice, et celle de son existence dans la vie réelle de Sada puisque le personnage semble avoir été inventé pour le film.
Inapte aux amours classiques et subissant le désir des hommes, Sada décide donc d’assumer ce chemin en devenant geisha. Sada devient la tentatrice que son premier agresseur a cru voir en elle, et soumets ses nombreux clients à son expertise érotique, de manière détachée et sans jamais goûter au plaisir elle-même. Lors d’une des meilleurs séquences, Takiguchi caché dans un placard observe Sada mettre ses talents et sa sensualité au service de plusieurs client. Il devient spectateur et équivalent de toutes les projections fantasmatiques misogynes faites sur Sada après l’affaire, Obayashi faisant de son point de vue une image de pellicule qui saute tandis que Sada chevauche un client en extase. D’un autre côté, les amours idéalisées et abstraites imaginées par Sada avec Okada ne sont plus possibles. Sada adulte et femme a désormais besoin de l’étreinte d’un homme, et même lorsqu’un client bienfaiteur comme Tachibana (Bengaru) - pendant de fiction de Omiya, professeur d’âge mûr qui s’enticha de Sada - souhaite la sortir de l’ornière, ses piètres qualités d’amant sont un frein.
C’est en officiant en tant que servante dans un restaurant qu’elle trouvera en Tatsuzo (Tsurutarō Kataoka tout en bonhomie), patron des lieux, l’homme qui la comblera. Obayashi met soudain en œuvre un érotisme, une sensualité reposant sur l’attente. Tatsuzo observe, badine, flirte et frôle une Sada accoutumée à subir physiquement le désir des hommes et tombe là sur celui cherche d’abord à la séduire. Malgré les nombreuses scènes de sexe qui ont précédées, la véritable teneur charnelle du récit se manifeste à cet instant-là, quand les deux âmes sœurs se croisent enfin. L’espace se restreint progressivement aux quatre murs d’une auberge, l’extérieur s’estompe et les corps s’entrelacent jusqu’à l’épuisement. Les expériences douloureuses, la découverte des vraies vertus de l’amour physique avec un être que l’on aime ont rendu Sada addict et toutes brèves séparations est une torture. Les perspective économiques et sociales d’une vie à deux étant absentes, chaque étreinte doit être plus intense, une danse au bord du précipice. Obayashi saisit cette passion avec fièvre et emphase par la grâce de l’incandescente prestation de Hitomi Kuroki (déjà stupéfiante sur ce registre passionné l’année précédente dans Lost Paradise de Yoshimitsu Morita (1997)) et d’idées formelles constantes - magnifique plan d’ensemble en ombre chinoise derrière un paravent. Tsurutarō Kataoka n’est pas en reste et bouleverse sans un mot lorsqu’il consent à poursuivre les périlleux jeux érotiques dont il comprend qu’ils lui seront fatals. Leur romance n’a pas d’avenir, autant la consumer jusqu’au bout.
Par le cheminement entre fiction et biographie qu’il offre à sa Sada, par l’écrin luxuriant et rêveur qu’il lui conçoit, Nobuhiko Obayashi signe la version la plus touchante (et drôle par ces élans burlesques inattendus) de l’histoire. Il nous aura fait découvrir la femme Sada derrière l’amante, la geisha, l’accusée, et peut alors la laisser s’évaporer pour redevenir une projection imaginaire qui hante encore l’inconscient collectif japonais. 5,5/6
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Le petit up pour rappeler que House est sorti en salle en France depuis mercredi !
- Shin Cyberlapinou
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Découvert en DVD Criterion il y a quelques années, revu il y a une semaine, c'est à faire ! Je me suis demandé si Sam Raimi avait vu le film dans sa jeunesse (plus pour l'énergie débridée que pour le style visuel) mais le redecouverte hors Japon ne s'est faite qu'il y a une dizaine d'années.
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Re: Obayashi Nobuhiko (1938-2020)
Pour un info le magnifique Sans jamais nous connaitre de Andrew Haigh en salle en ce moment est adapté du même bouquin (Présences d'un été" de Taichi Yamada) que le film d'Obayashi !