Je viens de finir la série de 9 films
Yagyu Chronicles (
Yagyu bugeicho) (1961-1964) mettant en vedette Jûshirô Konoe dans le rôle du bretteur Jûbei Yagyû. Une fois n'est pas coutume pour du cinéma nippon, les films ne sont pas du tout caractérisés par une certaine forme de lenteur : ils sont généralement menés tambour battant et ne dépassent pas l'heure trente.
Il s'agit d'une série à continuité narrative (le protagoniste ainsi que certains personnages reviennent au fil des films), mais limitée (presque pas de référence à l'intrigue d'un épisode antérieur). Néanmoins, certains acteurs (i.e. Hiroki Matsukata - accessoirement fils de l'acteur principal - et Junko Fuji) peuvent également interpréter différents rôles au fil des épisodes.
Le premier opus établit un point d'intrigue qui sera recyclé dans tous les épisodes (sauf le
3, le
8 et
9, de mémoire) : le vol des manuscrits Yagyû, qui contiennent non seulement des techniques d'arts martiaux, mais aussi le pacte de conjurés pour renverser le shogun Ieyasu Tokugawa, qui comporte la signature de Sekishusai Yagyû... sauf qu'il s'agissait d'une ruse des Yagyû, espions du shogun, pour débusquer les traîtres. Mais Ieyasu Tokugawa est décédé avant d'en informer ses successeurs, donc le fait de révéler le contenu des parchemins mettrait à mal le shogunat.
Petit topo :
Les deux premiers (
Secret Scrolls et
The Secret Sword) paraissent conçus pour les enfants, avec leurs intrigues et répliques simplistes, leur humour à deux yen et leurs faire-valoir comiques. La musique surlignant l'action semble tout droit surgie d'un film hollywoodien des années 30-40 et la mise en scène/chorégraphie des combats (où les coups ne sont clairement pas portés) m'a semblé à peine plus évoluée que celle du
Château sous le vent et les nuages de... 1928. Le deuxième copie-colle le scénario du 1er, avec un meilleur combat final.
Le troisième (
The Valley of Outlaws) prend une orientation western dans son contexte et sa musique et présente un dilemme moral assez intéressant (la résolution des conflits : par la violence ou bien par la négociation ?), mais pas de quoi se relever la nuit. Ah oui, aussi, Jûbei devient subitement borgne, sans aucune explication fournie.
Le quatrième (
One Eyed Swordsman) propose des scènes d'action plus stylisées, mais les défauts récurrents de la série sont bien là (musique balourde et intrigue répétée).
Le cinquième (
Jubei's Redemption), qui suit l'intrigue du 4, offre au spectateur des scènes d'action bien meilleures, avec un emploi diversifié de techniques ninja. Jûbei se voit confronté pour la première fois à un défi de taille.
Le sixième (
Yagyu List), marque une régression, avec une intrigue certes plus étoffée, mais ennuyeuse à suivre. Les combats (sauf le final) sont faiblards et les défauts habituels (musique appuyée, vol des manuscrits Yagyû) sont là.
Le septième (
The Cloud of Disorder), certes plus lent, proposent des combats à nouveau sanglants dans des contextes agréables à l'oeil et variés (à cheval, sous la pluie, ...), même s'ils sont chorégraphies et filmés platement. On apprend enfin comment Jûbei a perdu son oeil et Junko Fuji apparait dans un rôle secondaire.
Le huitième (
The One-Eyed Ninja) améliore encore la réalisation générale (sauf celle des scènes d'action). Il contient même une version "ninja" de la bataille de Normandie (sans trop de sang, étrangement).
Le neuvième (
Assassin's Sword), avec sa photographie ténébreuse, ses plans fournis et savamment composés, ses combats variés (sur une barque, dans l'eau, ...) et plus hargneux/sanglants (mutilations, meurtres furtifs, ...), sa musique "tribale" à base de tambours accompagnant ses pirates "croque-mitaines" qui mettront bien en difficulté notre héros... clôt en beauté la série.
En résumé, je vous recommande le
5, le
7, le
8 et le
9 (il faut avoir vu le
4 avant le
5). Si vous voulez n'en voir qu'un, le
9 est celui à privilégier.
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Par ailleurs, on sort du cadre cinématographique, mais je me permets de le mentionner, vu que j'en avais touché un mot auparavant : vous pourrez acquérir gratuitement la compilation de jeux vidéos de combat 2D
Samurai Shodown NeoGeo Collection sur l'
Epic Game Store (PC) du 11 juin à 17h00 au 18 juin à la même heure. Pour ce faire, rien de plus simple : il suffit (si ce n'est déjà fait) de créer un compte sur leur site et d'activer l'authentification à deux facteurs. Puis, vous devrez vous connecter durant la période précitée* et récupérer le jeu. Une fois obtenu, il sera à vous "pour toujours". Vous pourrez installer le lanceur Epic et le jeu proprement dit quand vous le souhaiterez.
* Le(s) jeu(x) gratuit(s) à conserver de l'Epic Game Store change(nt) chaque semaine.
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J'ai réalisé un
quiz consacré aux samouraïs et ninjas au cinéma. Il ne devrait pas être trop difficile pour les experts du forum, d'autant plus que certaines réponses se trouvent dans le présent sujet de discussion.