Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Pour moi, Mosin a écrit sous cape en cours de projo parce que sinon, je n'ose imaginer les conditions de visionnage.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Mosin-Nagant
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Mosin-Nagant »

Boubakar a écrit :
Mosin-Nagant a écrit :Je viens d'en voir une heure. Juste ce qu'il faut pour bien rentrer dans le film.
La vitesse à laquelle les films arrivent sur le Net me sidère de plus en plus :|
tenia a écrit :Dans le cas présent, soit c'est un screener, soit une grosse fuite. Sinon, habituellement, rien ne sort avant une sortie vidéo quelque part.
Spike a écrit :Si Mosin-Nagant se trouvait en Belgique, j'aurais cru qu'il profitait de l'entracte pour écrire ce message avec son smartphone. Mais bon... :fiou:
Alexandre Angel a écrit :Pour moi, Mosin a écrit sous cape en cours de projo parce que sinon, je n'ose imaginer les conditions de visionnage.
Alors, juste pour dire que je n'ai pas trouvé le film sur Internet. Même si ça avait été le cas, je n'aurais jamais osé découvrir un Tarantino de la sorte.
D'ailleurs, je ne regarde jamais les fuites sur le net.
Non, c'est juste que je devais bosser ! C'est pour ça que j'ai été obligé de partir au bout d'une heure de film. Je reverrai tout ça demain ! :wink:
Les gens qui écrivent des textos pour commenter le film durant une projection, ils méritent la peine de mort.
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odelay
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par odelay »

Mosin-Nagant a écrit :
Boubakar a écrit :
La vitesse à laquelle les films arrivent sur le Net me sidère de plus en plus :|
tenia a écrit :Dans le cas présent, soit c'est un screener, soit une grosse fuite. Sinon, habituellement, rien ne sort avant une sortie vidéo quelque part.
Spike a écrit :Si Mosin-Nagant se trouvait en Belgique, j'aurais cru qu'il profitait de l'entracte pour écrire ce message avec son smartphone. Mais bon... :fiou:
Alexandre Angel a écrit :Pour moi, Mosin a écrit sous cape en cours de projo parce que sinon, je n'ose imaginer les conditions de visionnage.
Alors, juste pour dire que je n'ai pas trouvé le film sur Internet. Même si ça avait été le cas, je n'aurais jamais osé découvrir un Tarantino de la sorte.
D'ailleurs, je ne regarde jamais les fuites sur le net.
Non, c'est juste que je devais bosser ! C'est pour ça que j'ai été obligé de partir au bout d'une heure de film. Je reverrai tout ça demain ! :wink:
Les gens qui écrivent des textos pour commenter le film durant une projection, ils méritent la peine de mort.
Ils méritent surtout de se retrouver face à Brad Pitt comme à la fin du film.
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Pomponazzo
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Pomponazzo »

De quoi être perplexe.

C'est très long pour pas raconter grand chose, pas d'enjeux, une espèce d'introduction d'une bonne heure trente où les petites scènes bavardes et sympathiques s'enchaînent sans qu'on sache où ça mène... Les personnages entrent et sortent, ça conduit beaucoup, ça regarde la télé... jusqu'à un climax assez vain, et très peu surprenant quand on connaît Tarantino, mais que beaucoup avaient l'air d'apprécier dans la salle. Le tout baignant dans une nostalgie exacerbée et la citation / l'auto-citation. Il y a un gros souci de rythme et de montage. Techniquement c'est très joli, il y a quelques beaux moments, mais pas grand chose à se mettre sous la dent sur le fond. On appréciera sans doute les numéros de Pitt et DiCaprio, le truc c'est qu'on les a déjà vus et revus...
Bizarre et vain. Pour moi je crois que ce sera son film le plus faiblard. Dommage.
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Alexandre Angel
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Mosin-Nagant a écrit :Les gens qui écrivent des textos pour commenter le film durant une projection, ils méritent la peine de mort.
Je te demande pardon Mosin pour avoir douté de toi.

Bon, sinon, j'ai fait quelque chose de pervers : je suis allé le voir en VF (ce soir, je n'avais pas le choix) pour mieux en jouir demain ou après-demain dans sa version originale.

Je viens de lire le commentaire de Pomponazzo que je comprends. Des commentaires comme celui-là, il y en aura d'autres et je continuerai de les comprendre. Le cinéma de Tarantino prête le flanc à la critique, au reproche, à la suspicion d'imposture. Il ne faut surtout pas compter sur le film pour nous en apprendre, proposer une réflexion que nous donnerait (qu'a sans doute déjà donné) un documentaire (We blew it ?, le film sur Robert Evans?) ou un ouvrage comme celui de Peter Biskind. Et sincèrement, qu'est ce qu'on s'en fout...

Tel quel, le film est une fresque sombre (et fun), totalement libre en tant que telle et assez splendide pour cela avec son invention constante et plus discrète qu'à l'accoutumée, et cette noirceur adulte, ironique, insolente, malgré les postures de cinéaste gâté. Je ne trouve pas que ce soit un film malade, rance. Il est original, tonique et à la fois, comme éteint (oui, c'est paradoxal), étouffé plutôt (la photo de Richardson n'a jamais été aussi peu rutilante malgré ce qu'on pourrait croire au vu de la bande annonce). Ce n'est évidemment pas parfait (les films de Tarantino ne le seront jamais) mais quelque chose de génial a provoqué en moi une manière de ravissement infiniment précieux, qui est le sentiment dont j'attends, parfois, qu'un film me gratifie. Ce qui a été le cas ici.

Alors, chef d'oeuvre, je ne crois pas (je dois y retourner) mais c'est indubitablement très bon.
Dernière modification par Alexandre Angel le 16 août 19, 20:37, modifié 2 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Chapichapo
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Chapichapo »

Alexandre Angel a écrit :
Mosin-Nagant a écrit :Les gens qui écrivent des textos pour commenter le film durant une projection, ils méritent la peine de mort.
Je te demande pardon Mosin pour avoir douté de toi.

Bon, sinon, j'ai fait quelque chose de pervers : je suis allé le voir en VF (ce soir, je n'avais pas le choix) pour mieux en jouir demain ou après-demain dans sa version originale.

Je viens de lire le commentaire de Pomponazzo que je comprends. Des commentaires comme celui-là, il y en aura d'autres et je continuerai de les comprendre. Le cinéma de Tarantino prête le flan à la critique, au reproche, à la suspicion d'imposture. Il ne faut surtout pas compter sur le film pour nous en apprendre, proposer une réflexion que nous donnerait (qu'a sans doute déjà donné) un documentaire (We blew it ?, le film sur Robert Towne?) ou un ouvrage comme celui de Peter Biskind. Et sincèrement, qu'est ce qu'on s'en fout...

Tel quel, le film est une fresque sombre (et fun), totalement libre en tant que telle et assez splendide pour cela avec son invention constante et plus discrète qu'à l'accoutumée, et cette noirceur adulte, ironique, insolente, malgré les postures de cinéaste gâté. Je ne trouve pas que ce soit un film malade, rance. Il est original, tonique et à la fois, comme éteint (oui, c'est paradoxal), étouffé plutôt (la photo de Richardson n'a jamais été aussi peu rutilante malgré ce qu'on pourrait croire au vu de la bande annonce). Ce n'est évidemment pas parfait (les films de Tarantino ne le seront jamais) mais quelque chose de génial a provoqué en moi une manière de ravissement infiniment précieux, qui est le sentiment dont j'attends, parfois, qu'un film me gratifie. Ce qui a été le cas ici.

Alors, chef d'oeuvre, je ne crois pas (je dois y retourner) mais c'est indubitablement très bon.
Ravissement , c'est exactement le terme.
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G.T.O
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par G.T.O »

AtCloseRange-cette-feignasse a écrit : Ma note (7,5/10) est mon compte-rendu :-)
Bref, c'est le retour de Tarantino et son meilleur film depuis Jackie Brown. On retrouve son plaisir gourmand de filmer, une direction d'acteurs beaucoup plus tenue et un sujet qui lui tient à cœur. La fin m'inquiétait un peu mais à l'exception d'une scène (attendue…) il s'en sort plutôt très bien.
Thaddeus pourrait (presque) aimer :mrgreen:
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Profondo Rosso
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Profondo Rosso »

Quentin Tarantino avait livré avec Les Huit salopards (2016) son œuvre le plus âpre à ce jour. Après avoir célébré dans un cycle conceptuel, historique et révisionniste la revanche cathartique des opprimés (les femmes dans Death Proof (2007), les juifs d’Inglorious Basterds et les noirs avec Django Unchained (2012)) Tarantino rattachait soudain sa vision au réel de l’Amérique de Donald Trump dont il annonçait l’élection dans un huis-clos illustrant les clivages irréconciliables du pays. Après ces odyssées sanglantes, Once upon a time in Hollywood fonctionne comme un véritable recueillement intime pour le réalisateur. Pour les amateurs de cinéma de genre les moins curieux, la filmographie de Tarantino a souvent un caractère déceptif tant l’hommage servile (blaxploitation, film de guerre, western, film d’arts martiaux) tourne court pour être sous les références refaçonnés à l’aune de son imaginaire.

Cependant l’efficacité et le sens du spectacle faisaient toujours leur effet à travers les audaces et morceaux de bravoure. Cette fois Tarantino ne masque pas la nostalgie inhérente à son œuvre sous une épate accessible puisque celle-ci repose uniquement sur une année, une ville, et une ère de cinéma qui lui est chère. Cette année 1969 est un moment charnière pour lui car celui de son enfance, où s’est façonné son imaginaire et ses souvenirs dans cette ville de Los Angeles. C’est un attachement aussi à une culture populaire reposant sur la série B et les feuilletons télévisés, de l’artisanat et du savoir-faire des petites mains de genres prochainement en désuétude comme le western. Tarantino rattache ainsi cette nostalgie intime aux bouleversements bien réels qui ont fait basculer cette époque dorée. D’un côté nous avons donc le duo Rick Dalton (Leonardo Di Caprio)/ Cliff Booth (Brad Pitt) représentant ce Hollywood des seconds couteaux devant et derrière la caméra, et de l’autre Sharon Tate épouse de Roman Polanski symbolisant sa légende et son incarnation pop. En arrière-plan se profile la contre-culture dans son versant hédoniste et pacifiste mais aussi sa dégénérescence violente qui conduiront aux crimes de la Manson Family et le meurtre atroce de Sharon Tate. Cette ère schizophrène voit donc les mentalités (les mouvements anti Guerre du Vietnam) et les propositions de cinéma (l’avènement du Nouvel Hollywood 1969 étant l’année de Le Lauréat de Mike Nichols et d’Easy Rider de Dennis Hopper) changer, la fin de cette bulle enchantée étant toute aussi singulière.

Loin des ruades d’antan, Tarantino nous promène donc dans une ballade paisible au sein de ce LA à la fois authentique et fantasmé. L’amitié entre le has-been Rick Dalton et le cascadeur déclassé Cliff Booth transcende leurs déclins professionnels respectifs qui sert l’art de la référence Tarantinesque. Le néophyte se laisse happer par l’ambiance (et les plus curieux iront comme toujours chercher les sources de ce festival de name-dropping) tandis que les connaisseurs jubileront aux évocations dialoguées (l’allusion aux pantalons moulants de Robert Conrad dans la série Les Mystères de l’Ouest), à l’atmosphère (les soirées de synonyme de réunions autours des grands feuilletons populaires comme Mannix ou FBI, extraits télévisés à la clés) ou report d’une élément concret dans la continuité tarantiniene (Burt Reynolds parti en Italie tourner Navajo Joe pour Sergio Corbucci devient Rick Dalton exilé en Italie jouer Nebraska Jim pour le même Corbucci). Les réalités s’entrechoquent tour à tour à de pures fins poétiques et méta comme lorsque le double de fiction Margot Robbie va regarder la vraie Sharon Tate au cinéma dans un Matt Helm, puis à des fins plus moqueuses et démythificatrices avec la confrontation entre Cliff Booth et Bruce Lee (les fans auront beau s’offusquer, on est sans doute plus proche là de certaines descriptions de l’attitude du Petit Dragon à l’époque).

Tarantino parvient à susciter une vraie émotion dans son observation de Rick Dalton sur le déclin (géniale scène avec Al Pacino qui lui explique la dégringolade qu’il n’a pas su voir), ancienne star d’un simili Au nom de la loi (la série télévisée qui fit de Steve McQueen une star, mimétisme entretenu en faisant de Dalton un recalé de La Grande évasion de John Sturges) reculant désormais dans les génériques de feuilleton télévisés en guest de luxe et chair à pâté pour les jeunes loups. Le décalage du personnage avec son environnement artistique (son dédain du western spaghetti, sa proximité géographique avec son voisin Roman Polanski n’ayant d’égal que l’éloignement de leurs sphères cinématographiques) et social (son dédain des hippies) en fait un fossile où toute relative démonstration de la flamboyance passée est une victoire avec cette hilarante (et diablement touchante) réaction face aux compliments d’une fillette actrice.

Si la figure de Sharon Tate fige ce glamour pop hollywoodien, le personnage le plus intéressant est celui de Cliff Booth magnifiquement interprété par Brad Pitt. L’acteur déploie une photogénie et une coolitude d’un autre temps (Di Caprio excellent propose malgré tout un registre fébrile, nerveux et comique déjà joué ailleurs) où il fait le lien avec le passé nostalgique et le présent inquiétant. Booth est à la fois là pour malmener les icônes (Bruce Lee donc), magnifier les oubliés (la rencontre poignante avec Bruce Dern) et accepter avec sourire et nonchalance sa propre extinction prochaine. Brad Pitt incarne la beauté solaire (et superbement vieillissante) qui a fait sa légende, la dimension inquiétante qui entoure ses meilleurs rôles (avec ce background sur l’assassinat de sa femme) et le facteur insaisissable qui peut tout faire basculer. La reconstitution est minutieuse sans être tapageuse, Tarantino cherchant à nous immerger plus qu’à nous éblouir dans ce LA circa 1969. Il en va de même pour la bascule violente où le réalisateur ne cède pas à l’imagerie satanique fantasmée de Charles Manson et ses sbires. Ceux-ci sont des silhouettes folkloriques, séduisantes et parfois ridicules, mais dont le danger se concrétise progressivement au fil du zoom sur leur communauté. Tarantino sait faire vriller une atmosphère en un rien, la visite de Brad Pitt au sein du ranch hippie cédant presque au film d’horreur dégénéré à la Massacre à la tronçonneuse par la grâce de quelques plongées et silence lourd de menace.

La violence cathartique de Death Proof, Inglorious Basterds et Django Unchained avait servie à réparer les injustices de la grande Histoire avant d’être rattrapé par le réel à vif de Les Huit Salopards. En nous plongeant dans son moi le plus à fleur de peau, ce réel n’a plus prise sur Tarantino qui peut refaçonner l’Histoire du cinéma et celle de l’Amérique au service de son monde idéal. Le film le plus doux du réalisateur cède donc sur la toute fin à une de ses séquences les plus violentes à ce jour dans un refus féroce des évènements qui ont brisé son paradis. Après avoir osé tuer un démon (Hitler dans Inglorious Basterds) il s’agit de sauver une déesse et par là même une parenthèse enchantée qui change aussi la destinée de ses héros – libre au spectateur d’imaginer le futur plus radieux de Rick Dalton désormais en contact avec son prestigieux voisinage. Tarantino nous offre une œuvre-somme où les artifices ricanant s’estompent pour nous montrer l’adulte mélancolique qu’il est à l’ère du grand enfant qu’il fut. 6/6
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tenia
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par tenia »

Joli texte, appuyant la qualité de l'atmosphère déployée par Tarantino mais qui renforce mon impression que le film n'a pas grand chose d'autre à apporter que 2h40 d'anecdotes de l'époque "tiens, ça me rappelle 1969 quand...", voix chevrotante incluse "ah le bon vieux temps".
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Profondo Rosso »

tenia a écrit :Tarantino mais qui renforce mon impression que le film n'a pas grand chose d'autre à apporter que 2h40 d'anecdotes de l'époque "tiens, ça me rappelle 1969 quand...", voix chevrotante incluse "ah le bon vieux temps".
Ben non puisque comme d'habitude c'est aussi plaisant pour le non initié (qui a le choix ou pas de remonter le fil des références) que le connaisseur qui les relève, l'essentiel est dans l'expérience et l'immersion proposée. Après on y rentre ou pas comme n'importe quelle autre proposition.
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Alexandre Angel
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Et puis, "rien à apporter" quand une des grandes qualités de Tarantino est son brio scénaristique... L'histoire racontée ici existe et elle a la beauté des personnages qui ont en charge de l'incarner.
Il faut arrêter de croire que c'est Tarantino qui est nostalgique : dans ce cas précis, ce sont ses personnages principaux, qui sont deux vieux réacs ne comprenant rien au changement d'époque qu'ils traversent (aussi pittoresques et sympas qu'ils puissent être).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Profondo Rosso »

Alexandre Angel a écrit : Il faut arrêter de croire que c'est Tarantino qui est nostalgique : dans ce cas précis, ce sont ses personnages principaux, qui sont deux vieux réacs ne comprenant rien au changement d'époque qu'ils traversent (aussi pittoresques et sympas qu'ils puissent être).
Et justement
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l'uchronie finale leur donne l'occasion de dépasser ce statut de fossile pour recoller à leur époque avec les possibilités qu'on peut imaginer de la rencontre de Rick Dalton avec le cercle de Polanski, et dont il fera profiter son copain évidemment
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Alexandre Angel
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Profondo Rosso a écrit : Et justement
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l'uchronie finale leur donne l'occasion de dépasser ce statut de fossile pour recoller à leur époque avec les possibilités qu'on peut imaginer de la rencontre de Rick Dalton avec le cercle de Polanski, et dont il fera profiter son copain évidemment
Oui, mais Tarantino ne se répète pas, contrairement à ce qu'ont écrit beaucoup,
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et cette uchronie une fois de plus géniale, l'est notamment parce qu'elle constitue une variation par rapport aux (à la) précédentes : ici, il ne s'agit plus de vengeance mais une échappée illusoire vers un avenir souriant, qui n'a pourtant souri, ni aux victimes du massacre, ni aux équivalents vrais des personnages de has been.
C'est une très belle fin de film.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Profondo Rosso »

Alexandre Angel a écrit :
Profondo Rosso a écrit : Oui, mais Tarantino ne se répète pas, contrairement à ce qu'ont écrit beaucoup,
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et cette uchronie une fois de plus géniale, l'est notamment parce qu'elle constitue une variation par rapport aux (à la) précédentes : ici, il ne s'agit plus de vengeance mais une échappée illusoire vers un avenir souriant, qui n'a pourtant souri, ni aux victimes du massacre, ni aux équivalents vrais des personnages de has been.
C'est une très belle fin de film.
Et ça rend d'autant plus touchant l'apparition parfaitement amenée du titre lors de la conclusion qui renforce cette idée :wink:
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Après on ne se refait pas il y a quand même de la vengeance gratinée avec la Manson family qui prend très cher :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Profondo Rosso a écrit :
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Après on ne se refait pas il y a quand même de la vengeance gratinée avec la Manson family qui prend très cher :mrgreen:
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Cette séquence est à la fois extrêmement violente et barbare, et à la fois courte et assez peu sanglante finalement : ce qui lui donne beaucoup d'étrangeté.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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