Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Flol »

Major Tom a écrit :RedLetterMedia n'est pas mort. ;)



Je repense souvent à ce film, ses images sont ancrées dans ma mémoire, et je crois bien qu'en dépit de certaines longueurs, c'est jusque là mon film préféré de David Robert Mitchell.
Maté cette vidéo ce week-end, et ça m'a donné envie de me replonger dans ce film génialement labyrinthique et passionnant.
Me concernant, le sans-faute de DRB continue.
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Supfiction
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Supfiction »

tenia a écrit :Si visuellement, le film est extrêmement plaisant, et si le casting est très efficace lui aussi, j'ai eu le souci d'avoir l'impression d'un film qui semble volontairement tourner à vide, un peu comme son personnage. Alors évidemment, cela semble être en partie le propos du film, mais en pratique, la longueur du film couplée à cette impression de non-événements m'ont rendu le visionnage du film assez pénible. J'ai pourtant bien aimé la première moitié du film, suffisamment intrigante pour conserver ma curiosité assez fascinée, mais finalement, doucement mais sûrement, mon intérêt s'est tout simplement étiolé.
La quête de sens de son protagoniste n'est pourtant pas inintéressante, mais la façon dont elle est amenée a fini par ne plus m'intéresser (même si j'ai beaucoup aimé la révélation de la fin de l'enquête), à force de paraître plus intéressé à accumuler des tonnes de détails pas forcément captivants et/ou utiles, pour une enquête surréaliste en mode complotiste lvl 99. Au final, je ne sais pas si on est censé avoir de l'empathie pour ce stoner un peu barré cherchant un sens à sa vie dans les moindres détails d'une espèce de mirage et s'en servant pour se reconstruire ou si on est censé plutôt s'en moquer doucement.

Au fond, c'est probablement sa durée (qui me parait excessive) qui m'a plombé. Je suppose que l'idée de cette longueur était de se rapprocher de l'état de flottement de son protagoniste, ainsi que de proposer quelque chose de plus atmosphérique, mais cela semble aussi très complaisant. Et a pesé malheureusement dans la balance bien plus que le reste.
En salle, la seconde partie était déjà bien longuette et finalement agaçante. Je comprends qu'en vidéo ce ne soit pas une sinécure (chapeau à ceux qui arrivent à le voir d'une traite).
Mais c'est vrai que le début est réjouissant.
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moonfleet
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par moonfleet »

Quelqu'un sait-il quel est l'artiste qui est l'auteur des séquences animées (et du fanzine sur le tueur de chiens) de ce film ??
J'ai essayé de le découvrir au niveau du générique de fin, mais c'est écrit si petit que j'ai laissé tomber, rien sur le Net non plus...
Cela ressemble au style de Charles Burns, mais je ne crois pas que ce soit lui.

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Rick Deckard
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Rick Deckard »

moonfleet a écrit :Quelqu'un sait-il quel est l'artiste qui est l'auteur des séquences animées (et du fanzine sur le tueur de chiens) de ce film ??
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par moonfleet »

Super, merci Rick !!

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Supfiction
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Supfiction »

The Eye Of Doom
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par The Eye Of Doom »

Pas vraiment convaincu.
Les trois pages precedentes contiennent arguments et contre arguments pertinents.
Filmé brillamment de belles jeunes femmes, peu avares de leurs charmes à l’ecran, ne fait pas un propos meme s’il aide à supporter ces 2h20 de film.
Clins d’oeil et references diverses ne font pas non plus un vrai point de vue, un discours, un film.
Quel interet de suivre ce grand couillon immature d’un partie de b.. avec sa copine peu farouche à une coucherie avec sa voisine « mature » topless ? Le personnage est peu sympathique, à l’air constamment stone, veut trouver un sens à la société absurde à laquelle il contribue.
Le tournant du film est bien celui où la « réalité  » semble donner corps aux nevroses complotistes du personnage. Le probleme est que le film n’assume pas vraiment cette transition.
Contrairement à It follows qui commence justement par une demonstration irrefutable, le film l’esquive constamment, pour finalement donner raison à ceux qui n’y vois qu’une errance fantasmagorique.
Le personnage veut traverser le mirroir
mais finalement il se retrouve chez lui au point de depart, sans vraiment comprendre ce que son « periple » lui a apporté.
Revu il y a 3 jours, le principe est le meme que dans Matrix, avec la femme chouette dans le rôle de l’agent Smith (on y gagne!), mais au moins le seul merite de Matrix est d’assumer son message final (je parle du 1). Ici les soit disants « maitres du monde »  ont l’air aussi cons que le protagoniste avec leur croyance « egyptienne ».
C’est dommage car les deux moments forts, le tete a tete avec le compositeur et la confrontation finale dans la cabane sont probablement les meilleures scenes du film. En tout cas les plus intenses.
La derniere m’a fait penser a Heredité : la revelation dans la cabanne apres un parcours de doute. Meme dispositif primitif de croyance, brut, sans fards. Sauf qu’ici bien sur on y croit pas et ce n’est pas l’apparition du roi des homeless venu de nul part qui aide.

Tout cela fait tout de meme bricolo et bâclé (sur le fond, rien a dire sur la forme). Mais que vient faire Janet Gaynor la dedans?
Et le tueur de chien ?
L.A reduite a ses pseudo legendes urbaines ?
La comparaison avec After Hours, autrement plus éprouvant et jubilatoire, est sans appel: le personnage passe de l’autre côté du mirroir à cause d’un tatouage, risque sa vie, s’interroge sur dieu et quand il retourne à son point de depart, on est heureux pour lui.
Ici on s’en fout pas mal.
Quand à raconter L.A., The big Lebowski le fait via une galerie de cretins magnifiques, un humour ravageur et une forme éblouissante (la traversée du mirroir c’est l’arrivée chez le roi du porno, autrement plus enivrante).

Bref, a ce film trop long, il manque surtout un parti-pris plus assumé (quelqu’il soit), ce que les deux films ci dessus ont sans conteste.
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AtCloseRange
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par AtCloseRange »

Après deux films remarqués et remarquables, Mitchell tente de passer à la vitesse supérieure en terme d'ambition avec ce polar labyrinthique aux références écrasantes (Mulholland Drive, The Big Lebowski, Inherent Vice).
J'avoue que la première moitié m'a parfois irrité à cause de cet aspect méta. C'est un peu le sujet du film mais au bout du cinquantième easter egg, on a l'impression d'être dans Ready Player One. Heureusement que Mitchell est un réalisateur talentueux et que c'est vraiment beau pour aider à passer la pilule.
Même si je ne suis pas forcément totalement convaincu, je sens que le film peut gagner à la révision.
Potentiel de film culte en tout cas. Serait-ce le Donnie Darko de 2018?
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Billy Budd
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Billy Budd »

Plutôt le Southland Tales.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par TheGentlemanBat »

AtCloseRange a écrit : 18 nov. 21, 11:23 Même si je ne suis pas forcément totalement convaincu, je sens que le film peut gagner à la révision.
Hum... mouais, pas forcément. Le film m'avait soufflé en salle (au point de l'installer à la 1ère place de mon top annuel) et en le revoyant @ home, même si je le trouve toujours brillant notamment en terme de mise en scène, il m'a fait nettement moins d'effet.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Truffaut Chocolat »

Billy Budd a écrit : 18 nov. 21, 12:08 Plutôt le Southland Tales.
Validé.

Aucune envie de le revoir, perso.
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Major Tom
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Major Tom »

David Robert Mitchell > Richard Kelly.
Et si vous n'êtes d'accord, gardez-le pour vous parce que je m'en bats les c*** :mrgreen:

Blague à part, Under the Silver Lake est vite devenu un de mes films préférés de ces dernières années (en bonne place de mon top 10 de la décennie :fiou:), et en dépit de ses (nombreuses) références, il faut le regarder sans chercher à le comparer à ses différentes sources d'inspiration qui, comme leur nom l'indique, ne sont effectivement que de simples "sources d'inspiration". Si DRM a gardé sa façon de filmer très "à l'horizontale" et très inspirée par John Carpenter, plus rien ne le rapproche dorénavant d'un film de Carpenter. De même, si on peut trouver plus ou moins de points communs dans le style sinueux de son récit à Mulholland Drive, qui se passe aussi à Los Angeles (de mon point de vue la comparaison s'arrête là), il n'a cependant rien à voir non plus avec Lynch. On pourrait continuer avec De Palma, Wilder ou Hitchcock ou d'autres clairement cités par le cinéaste. Ce n'est pas parce qu'on aime ces cinéastes que l'on va retrouver ce qu'on aime chez eux dans ce film, car Under the Silver Lake est un film totalement à part, pas du tout "écrasé par ses références" dont il se sert pour mieux s'en éloigner, racontant sa propre histoire, à savoir un récit personnel ô combien abordé au cinéma comme la rupture amoureuse, que DRM va détourner et métamorphoser en film noir, racontant visuellement, de façon "cinégénique", ce que l'on ressent lorsque notre vie amoureuse nous échappe. Et puis c'est très beau visuellement et à côté, Richard Kelly c'est un nain. :P Bref, c'est mon avis, j'ai lu les vôtres, pas besoin de me contredire, vous savez déjà que je ne serai pas d'accord. :lol:
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Major Tom
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Major Tom »

En fait quand j'y pense, c'est un peu le même procédé que Edgar Wright pour cette ignoble purge de Scott Pilgrim : détourner une histoire d'amour sans intérêt et la métamorphoser en curieux objet ciné ultra-référentiel, donc le cinéma des cinéphiles pour DRM, et l'univers BD des geeks pour Wright.
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tenia
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par tenia »

Si c'est ton problème avec l'excellent Scott Pilgrim, c'est plus vers Bryan Lee O'Malley que Wright que tes remarques devraient être dirigées.
Pour le reste, on pourra questionner quel est le problème avec la spécialisation d'histoires finalement assez banales, vu que sinon, à partir de là, on peut tout de même pourrir quasent tous les films possibles et imaginables et qui valent sinon justement en grande partie par leur traitement de ces histoires de départ ("rien n'est vraiment nouveau, on se contente de recycler l'art", etc etc). Ainsi que le fait que le procédé peut paraitre similaire mais accoucher de résultats différents car ce n'est pas la seule variable (j'adore Pilgrim, j'ai détesté Under the Silver Lake).
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Major Tom
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)

Message par Major Tom »

tenia a écrit : 19 nov. 21, 17:02 Si c'est ton problème avec l'excellent Scott Pilgrim, c'est plus vers Bryan Lee O'Malley que Wright que tes remarques devraient être dirigées.
Pour le reste, on pourra questionner quel est le problème avec la spécialisation d'histoires finalement assez banales, vu que sinon, à partir de là, on peut tout de même pourrir quasent tous les films possibles et imaginables et qui valent sinon justement en grande partie par leur traitement de ces histoires de départ ("rien n'est vraiment nouveau, on se contente de recycler l'art", etc etc). Ainsi que le fait que le procédé peut paraitre similaire mais accoucher de résultats différents car ce n'est pas la seule variable (j'adore Pilgrim, j'ai détesté Under the Silver Lake).
...
Je suis désolé, je n'arrive pas à comprendre tout ce que tu dis, tu as dû aller un peu vite ou c'est juste moi qui suis devenu vieux... :oops:

J'ai fait une observation pour dire que le procédé me semblait similaire, plus réussi chez l'un que l'autre, et c'est tout. ;) Pourquoi as-tu compris que ça me posait problème, la "spécialisation" (?) comme tu dis des "histoires finalement banales" ? Au-dessus je défends même le film de Eddie Mitchell là-dessus : ça me plaît qu'il raconte son histoire en partant de thème simples mais universels de manière totalement originale, et en partant dans mille directions et mille références possibles.
À la fin, si j'ai bien compris sinon corrige-moi, tu dis que le procédé pourrait sembler similaire mais le résultat serait différent... eh bien oui, nous sommes d'accord donc. :mrgreen:
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