Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
J’ai compris ! UTSL c’est La dolce vita et L’avventura du 2020!!
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Ah, merci !! Infiniment !cinephage a écrit : ↑20 juin 22, 21:28 [...] ce film raconte un deuil amoureux, et la vaine quête de sens qui accompagne le sentiment de perte liée à ce deuil. C'est un très beau film sur la nature cruelle et déceptive de Los Angeles, de la Pop Culture, et sur le désarroi d'une génération confrontée à des milliers de grilles de lecture du monde, et cherche en vain laquelle appliquer. Références musicales ? Rumeurs légendaires ? Lieux hip ? Au final, le film multiplie les signaux, et nous place au coeur de ce sentiment de perte qu'éprouve le personnage principal. La mise en scène est brillante, la photo magnifique, les dialogues ciselés aux petits oignons, la BO intelligente et ludique... J'aime pour ma part énormément ce film, qui forme presque, aux cotés de La La Land, une espèce de dyptique sur Los Angeles, dont il serait la partie obscure...
Cinéphage, si un jour tu te présentes à des élections, je vote pour toi
Je n'ai jamais vu La La Land. Du coup, tu me rends curieuse. Merci pour ça aussi.
Oui, mais je l'ai fait avec un smiley
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Donc j’aurais eu tort de chercher « une traversée du mirroir » dans le film (cf le fait de ne pas voir le meme film). L’essence du film c’est cette errance, pas son fil rouge rocambolesque….The Eye Of Doom a écrit : ↑28 déc. 20, 12:25 ….
Quel interet de suivre ce grand couillon immature d’un partie de b.. avec sa copine peu farouche à une coucherie avec sa voisine « mature » topless ? Le personnage est peu sympathique, à l’air constamment stone, veut trouver un sens à la société absurde à laquelle il contribue.
Le tournant du film est bien celui où la « réalité » semble donner corps aux nevroses complotistes du personnage. Le probleme est que le film n’assume pas vraiment cette transition.
Contrairement à It follows qui commence justement par une demonstration irrefutable, le film l’esquive constamment, pour finalement donner raison à ceux qui n’y vois qu’une errance fantasmagorique.
….
Merci Cinephage, EliWallou, Candygirl et +
rien ne dit que le film me plaira plus mais au moins je crois appréhender le film que VOUS avez vu.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Euh ... il ne faut pas exagérer non plus ^^J'aime pour ma part énormément ce film, qui forme presque, aux cotés de La La Land, une espèce de dyptique sur Los Angeles, dont il serait la partie obscure...
Euh ... il ne faut pas exagérer non plus ^^Je n'ai jamais vu La La Land. Du coup, tu me rends curieuse. Merci pour ça aussi.
(Disque Pop rayé)
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Finalement ça a été ma révision du soir.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Avant ou après le dentifrice ?AtCloseRange a écrit : ↑21 juin 22, 00:08 Finalement ça a été ma révision du soir.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
C'est une chose qu'on dit souvent avec les films qu'on aime ; il y a tellement à dire dessus que je ne suis pas sûr de savoir par où commencer. Ni si je peux en parler alors que d'autres l'ont fait mieux que moi (Demi-Lune, El Dadal, 7swans ou EliWallou), ni si j'aurais le temps mais au moins je peux donner quelques mots d'explications.
Oui, "d'explications" car je me sens un peu responsable d'avoir relancé le débat "Under the Silver Lake, chef-d'œuvre ou imposture?" (je schématise) pour l'avoir placé dans mon top 10 des années 2010. Le numéro 1 était Twin Peaks The Return (comme pour les Cahiers), déjà, arrêtons-nous : tout le monde semble d'accord avec ça (et c'est une bonne nouvelle, je dis bravo) mais Under the Silver Lake en n°7, alors ça non, tout de même.
Blague à part. Tenter de définir Under the Silver Lake est plutôt complexe, c'est sûr. Et une création échappe toujours à son créateur pour appartenir à son public, alors c'est forcément avec un point de vue personnel qu'on commence par défendre un film qui nous a énormément touché au fond de nous. L'interprétation peut certes déboucher sur de la surinterprétation, mais l'attachement qu'on a développé librement avec une œuvre ne peut cependant se réduire à ça, ni représenter l'unique raison de conseiller un film aussi labyrinthique et bourré d'idées. Une chose est sûre, et ce topic l'a bien démontré, il ne parlera pas à tout le monde de la même manière et c'est aussi une qualité.
Dans mon cas personnel, je dirais que Under the Silver Lake est à l'image de quelques-uns des films qui ont compté pour moi et m'ont rendu cinéphile. C'est cryptique comme Lost Highway ou Blow-Up, c'est d'une lenteur agréable et visuellement superbe comme Paris, Texas ou... Blow-Up, il y a un sous-texte passionnant sur des thèmes plus universels allant de l'intime (la première grande rupture amoureuse et la quête d'identité et d'une nouvelle vie) à quelque chose de plus large (la crasse hollywoodienne, disons comme ça) à travers une histoire de polar, un peu comme Chinatown qui racontait aussi l'histoire de la conquête de l'Ouest par la violence et la corruption (quête de l'or/quête de l'eau), c'est bourré d'idées et de références plus ou moins pastichées de façon folle ou burlesque comme Phantom of the Paradise, etc., etc., etc., etc.
Son scénario malin et foisonnant d'idées exige selon moi ses 2h20 pour raconter tout ce qu'il a à dire, avec son rythme. Surtout il contient une idée typiquement polanskienne qui m'a toujours énormément séduit au cinéma : un point de vue unique, celui du protagoniste... Comme Blow-Up.
Ce ne sont pas les situations qui font le film, mais le personnage d'Andrew Garfield qui alimente l'histoire par sa quête improbable, ses désillusion et amertume sentimentales autour desquelles s'articulent les thèmes du film, et ses rencontres dignes de la Comédie humaine où il croise tout un éventail de la société, ici californienne (riches, pauvres, hommes, femmes, hippies, conspirationnistes, vieux, jeunes - dont un gamin qu'il tabasse, excellente scène cathartique ). Cette prééminence du personnage sur l'action amène Garfield à être de toutes les séquences, de tous les plans, ce qui offre différentes interprétations supplémentaires. Les séquences de rêves, hallucinatoires (dont une séquence en dessin animé), l'incertitude de ce qu'on voit (menaces extérieures réelles ou folie subjective, ou les deux?) enrichissent le film à un niveau plus profond, suivant une philosophie diffuse qui porte autant sur la vie du personnage d'Andrew Garfield que sur l'état incertain du monde qui l'entoure, et qui nous entoure. Dans cette longue fuite du monde réel pour explorer un monde peut-être fantasmé mais en tout cas libérateur pour Garfield, ce dernier rejoint quelque part le Mastroianni de Huit et demi (continuons avec les grands films) et permet à David Robert Mitchell de nous interpeler avant même la fameuse scène du producteur à son piano (géniale): ou bien on refuse d'entrer dans cet univers pour conserver intacte la/notre réalité telle quelle est (et dans ce cas, le film va paraître long) ou bien on se laisse aller et on en épouse sa folie.
Bref, il y a (beaucoup) trop de choses à dire...
Oui, "d'explications" car je me sens un peu responsable d'avoir relancé le débat "Under the Silver Lake, chef-d'œuvre ou imposture?" (je schématise) pour l'avoir placé dans mon top 10 des années 2010. Le numéro 1 était Twin Peaks The Return (comme pour les Cahiers), déjà, arrêtons-nous : tout le monde semble d'accord avec ça (et c'est une bonne nouvelle, je dis bravo) mais Under the Silver Lake en n°7, alors ça non, tout de même.
Blague à part. Tenter de définir Under the Silver Lake est plutôt complexe, c'est sûr. Et une création échappe toujours à son créateur pour appartenir à son public, alors c'est forcément avec un point de vue personnel qu'on commence par défendre un film qui nous a énormément touché au fond de nous. L'interprétation peut certes déboucher sur de la surinterprétation, mais l'attachement qu'on a développé librement avec une œuvre ne peut cependant se réduire à ça, ni représenter l'unique raison de conseiller un film aussi labyrinthique et bourré d'idées. Une chose est sûre, et ce topic l'a bien démontré, il ne parlera pas à tout le monde de la même manière et c'est aussi une qualité.
Dans mon cas personnel, je dirais que Under the Silver Lake est à l'image de quelques-uns des films qui ont compté pour moi et m'ont rendu cinéphile. C'est cryptique comme Lost Highway ou Blow-Up, c'est d'une lenteur agréable et visuellement superbe comme Paris, Texas ou... Blow-Up, il y a un sous-texte passionnant sur des thèmes plus universels allant de l'intime (la première grande rupture amoureuse et la quête d'identité et d'une nouvelle vie) à quelque chose de plus large (la crasse hollywoodienne, disons comme ça) à travers une histoire de polar, un peu comme Chinatown qui racontait aussi l'histoire de la conquête de l'Ouest par la violence et la corruption (quête de l'or/quête de l'eau), c'est bourré d'idées et de références plus ou moins pastichées de façon folle ou burlesque comme Phantom of the Paradise, etc., etc., etc., etc.
Son scénario malin et foisonnant d'idées exige selon moi ses 2h20 pour raconter tout ce qu'il a à dire, avec son rythme. Surtout il contient une idée typiquement polanskienne qui m'a toujours énormément séduit au cinéma : un point de vue unique, celui du protagoniste... Comme Blow-Up.
Ce ne sont pas les situations qui font le film, mais le personnage d'Andrew Garfield qui alimente l'histoire par sa quête improbable, ses désillusion et amertume sentimentales autour desquelles s'articulent les thèmes du film, et ses rencontres dignes de la Comédie humaine où il croise tout un éventail de la société, ici californienne (riches, pauvres, hommes, femmes, hippies, conspirationnistes, vieux, jeunes - dont un gamin qu'il tabasse, excellente scène cathartique ). Cette prééminence du personnage sur l'action amène Garfield à être de toutes les séquences, de tous les plans, ce qui offre différentes interprétations supplémentaires. Les séquences de rêves, hallucinatoires (dont une séquence en dessin animé), l'incertitude de ce qu'on voit (menaces extérieures réelles ou folie subjective, ou les deux?) enrichissent le film à un niveau plus profond, suivant une philosophie diffuse qui porte autant sur la vie du personnage d'Andrew Garfield que sur l'état incertain du monde qui l'entoure, et qui nous entoure. Dans cette longue fuite du monde réel pour explorer un monde peut-être fantasmé mais en tout cas libérateur pour Garfield, ce dernier rejoint quelque part le Mastroianni de Huit et demi (continuons avec les grands films) et permet à David Robert Mitchell de nous interpeler avant même la fameuse scène du producteur à son piano (géniale): ou bien on refuse d'entrer dans cet univers pour conserver intacte la/notre réalité telle quelle est (et dans ce cas, le film va paraître long) ou bien on se laisse aller et on en épouse sa folie.
Bref, il y a (beaucoup) trop de choses à dire...
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Dernière modification par Dale Cooper le 21 juin 22, 17:47, modifié 1 fois.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Toute cette relance de débat autour du film et ses interprétations possibles me donne envie de le revoir une nouvelle fois. À sa découverte en salle, j'en étais ressorti complètement estomaqué. J'en avais d'ailleurs fait mon grand vainqueur de l'année. Bizarrement, en le revoyant à la maison l'envoûtement s'est un peu dissipé sans que je comprenne vraiment le pourquoi du comment. J'espère qu'à la lumière des récents commentaires, je vais y retrouver toute la richesse ressentie lors du visionnage initial.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
J'avais aimé ce film à sa sortie, et à le revoir je me dis que c'est vraiment un des secrets les mieux gardés du cinéma américain récent (et une progression énorme pour Mitchell après It Follows). Un film propre à se constituer une amicale secrète grandissante dans le temps, en tout cas je l'espère. Il apporte non seulement une contribution très originale à cette tradition de films de dérives dans LA dont Le Privé est la pierre angulaire, et touche qqchose de profond sur le thème connu de la dévoriation des désirs et des rêves par la ville, mais c'est aussi, sous ses belles surfaces anachroniques, un des films les plus observateurs et mieux branchés sur notre époque, la désorientation générale, les valeurs-refuges, etc.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Là, nos chemins se séparent (mais pour mieux nous retrouver ailleurs!) : je déteste ce film. Je le trouve prétentieux, poseur, d'un nihilisme branché insupportable et emmené par un personnage parfaitement antipathique.Ender a écrit : ↑1 oct. 23, 20:46 J'avais aimé ce film à sa sortie, et à le revoir je me dis que c'est vraiment un des secrets les mieux gardés du cinéma américain récent (et une progression énorme pour Mitchell après It Follows). Un film propre à se constituer une amicale secrète grandissante dans le temps, en tout cas je l'espère. Il apporte non seulement une contribution très originale à cette tradition de films de dérives dans LA dont Le Privé est la pierre angulaire, et touche qqchose de profond sur le thème connu de la dévoriation des désirs et des rêves par la ville, mais c'est aussi, sous ses belles surfaces anachroniques, un des films les plus observateurs et mieux branchés sur notre époque, la désorientation générale, les valeurs-refuges, etc.
Je ne suis pas le plus fou furieux qui soit d'Inherent Vice, de Paul Thomas Anderson, mais Under the Silver Lake m'apparaît vraiment comme un décalque, même contemporain, sans l'élégance et la qualité d'inspiration du film d'Anderson. En fait, je trouve qu'Under.. relève de ce que tu nommes '"désorientation générale" plutôt que d'en être l'observateur.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
ça a vraiment l'air de beaucoup vous gêner que le perso soit antipathique, ce qui me semble être un argument extrêmement étrange.
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Le protagoniste est antipathique à quelques égards oui, pas le film, qui n'est peut-être pas tendre avec lui, mais pas vache non plus. C'est un film qui sait aimer ses créatures, càd aimer sans fermer un oeil (ou se boucher le nez). J'ai commencé à apprécier Andrew Garfield grâce à ce rôle. Sous la façade du pretty boy next door, il a toujours eu l'air de trimbaler une énergie un peu louche ou illuminée, et elle infuse parfaitement ce personnage. Le casting du film est d'ailleurs absolument impeccable (dans It Follows, il y avait certains choix malheureux : le petit ami du début en particulier était catastrophique).
La caractéristique la plus frappante du Garfield de Silver Sake - bien sûr conjuguée à son obsession pour les mystères - étant le refoulement de la réalité (jusqu'à la plus pressante et prosaïque : l'expulsion pendante de son appartement ; ironie toute freudienne de sa diatribe contre les sans-abris), le film pousse loin sa trajectoire dans cette direction. Jusqu'à frôler le suicide il me semble, selon la lecture qu'on fait de son retour chez lui avec le pistolet et l'attaque de cette "femme chouette" associée à la mort de l'auteur de comics.
La scène optimiste qu'il voit dans 7th Heaven tient de la bouée de sauvetage. Deux petits trucs à ce propos :
- plutôt que "poseuses", les références qui fourmillent ouvrent un jeu de pistes aussi naïf que l'est celui poursuivi par Garfield et servent à déduire ce qui se trame réellement. Elles sont immédiatement ludiques et leur contenu compte, ce n'est pas de la signalétique ou du name drop, mais les pièces d'un puzzle qui se tient, elles s'emboîtent suffisamment bien pour voir émerger des arrière-trames convaincantes. On n'est bien sûr pas obligé d'apprécier l'incitation à ces jeux herméneutiques, c'est en tout cas un traitement de la "matière Hollywood" different des aînés, par exemple De Palma et l'empire du faux. Ici le tissu de la réalité se compose d'un va et vient constant entre l'expérience et l'imaginaire.
- En parlant de Freud, 7th Heaven, c'est le "film de la mère" de Garfield : l'étage de l'oedipe. Il se rince l'œil sur la vieille femme aux oiseaux au début en ayant sa mère au téléphone, et finit le film au lit avec bird lady, non sans avoir tué le vieux en cours de route.
Je n'ai plus Inherent Vice assez bien en tête pour répondre autrement que par des remarques superficielles sur le style (pourquoi pas le revoir prochainement et continuer un petit cycle de films losangelesissimes !) Celui de PTA est justement qualifié de "prétentieux" plus qu'à son tour, ce qui n'est pas très intéressant, par contre, c'est indéniablement une matière plus épaisse et lourde que Mitchell dans Silver Lake. PTA oeuvre toujours au bord de la solennité et s'en tire souvent bien, en équilibre sur une crête qu'il invente et maintient on se demande comment, vu les poids qu'il porte. Dont ce type d'acteurs pour lesquels il a un goût que je ne partage pas : Joaquin Phoenix, Day-Lewis...
La caractéristique la plus frappante du Garfield de Silver Sake - bien sûr conjuguée à son obsession pour les mystères - étant le refoulement de la réalité (jusqu'à la plus pressante et prosaïque : l'expulsion pendante de son appartement ; ironie toute freudienne de sa diatribe contre les sans-abris), le film pousse loin sa trajectoire dans cette direction. Jusqu'à frôler le suicide il me semble, selon la lecture qu'on fait de son retour chez lui avec le pistolet et l'attaque de cette "femme chouette" associée à la mort de l'auteur de comics.
La scène optimiste qu'il voit dans 7th Heaven tient de la bouée de sauvetage. Deux petits trucs à ce propos :
- plutôt que "poseuses", les références qui fourmillent ouvrent un jeu de pistes aussi naïf que l'est celui poursuivi par Garfield et servent à déduire ce qui se trame réellement. Elles sont immédiatement ludiques et leur contenu compte, ce n'est pas de la signalétique ou du name drop, mais les pièces d'un puzzle qui se tient, elles s'emboîtent suffisamment bien pour voir émerger des arrière-trames convaincantes. On n'est bien sûr pas obligé d'apprécier l'incitation à ces jeux herméneutiques, c'est en tout cas un traitement de la "matière Hollywood" different des aînés, par exemple De Palma et l'empire du faux. Ici le tissu de la réalité se compose d'un va et vient constant entre l'expérience et l'imaginaire.
- En parlant de Freud, 7th Heaven, c'est le "film de la mère" de Garfield : l'étage de l'oedipe. Il se rince l'œil sur la vieille femme aux oiseaux au début en ayant sa mère au téléphone, et finit le film au lit avec bird lady, non sans avoir tué le vieux en cours de route.
"Contre la désorientation, tout contre". C'est un risque, mais pris les yeux grands ouverts sur les vraies puissances de l'image et ses faux prestiges ; et sur les vies produites et consommées par et pour leur production et consommation (je me mets à parler code moi aussi).Alexandre Angel a écrit : ↑1 oct. 23, 23:39En fait, je trouve qu'Under.. relève de ce que tu nommes '"désorientation générale" plutôt que d'en être l'observateur.
Je n'ai plus Inherent Vice assez bien en tête pour répondre autrement que par des remarques superficielles sur le style (pourquoi pas le revoir prochainement et continuer un petit cycle de films losangelesissimes !) Celui de PTA est justement qualifié de "prétentieux" plus qu'à son tour, ce qui n'est pas très intéressant, par contre, c'est indéniablement une matière plus épaisse et lourde que Mitchell dans Silver Lake. PTA oeuvre toujours au bord de la solennité et s'en tire souvent bien, en équilibre sur une crête qu'il invente et maintient on se demande comment, vu les poids qu'il porte. Dont ce type d'acteurs pour lesquels il a un goût que je ne partage pas : Joaquin Phoenix, Day-Lewis...
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Si j'en crois ton avis très mesuré mais encore assez clément en page 2, soit tu as revu le film à la baisse, soit il a très mal vieilli chez toi depuis cinq ans.Alexandre Angel a écrit : ↑1 oct. 23, 23:39Là, nos chemins se séparent (mais pour mieux nous retrouver ailleurs!) : je déteste ce film. Je le trouve prétentieux, poseur, d'un nihilisme branché insupportable et emmené par un personnage parfaitement antipathique.
Je dois avouer qu'il ne m'en reste à peu près rien. Mais aussi qu'Ender sait bien le défendre...
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Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell - 2018)
Je l'ai revu à la baisse.
Absolument!
Mais malgré ça, ça ne me donne pas envie de retenter .
The same old story.AtCloseRange a écrit : ↑2 oct. 23, 00:22 ça a vraiment l'air de beaucoup vous gêner que le perso soit antipathique, ce qui me semble être un argument extrêmement étrange.
Je ne parle pas, à titre personnel, de vrais gens dans la vraie vie mais de cinéma, et uniquement de cinéma.
Des tas de personnages infréquentables laissent filtrer, en fonction des comédiens qui les incarnent et des parti-pris de la réalisation, des ondes néanmoins positives (c'est toute l'ambiguïté) qui participent de l'effet de séduction émanant d'un film (même l'Alex d'Orange Mécanique a ses moments où il nous touche). Mais il existe pour moi des personnages dont je ne peux rien tirer en termes d'incarnation, de physique du comédien, de "présence scénaristique".
Andrew Garfield, dans ce film, m'est antipathique, non pas parce qu'il se conduirait mal à l'écran mais parce que je ne parviens à rien tirer de lui. Il est à l'image du film qui l'abrite. Il ne m'intéresse pas.
Bien sûr, il existe (rarement mais ça arrive) des comédiens que je ne peux tellement pas blairer que leur présence dans le rôle principal me fout tout un film en l'air (François Cluzet et L'Enfer). Là, c'est le comédien qui m'est antipathique.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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