Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

pol gornek
chat gratte !
Messages : 5072
Inscription : 21 févr. 05, 12:32
Localisation : Devant la petite lucarne
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par pol gornek »

Coxwell a écrit :Une petite phrase qui en dit long sur la manière de considérer l'art. Cela me rappelle un tant soi peu les prémisses des plus "belles" dystopies. L'art, policé, puis instrument du "totalitarisme égalitariste" comme le soulignait le Commissaire au-dessus. Il n'y a rien à attendre de l'art si ce n'est d'offrir une vision intrinsèquement déformée de l'existence, et d'une réalité alternative du monde.
Quand je mentionne le terme « art parfait », ce n'est pas un souhait caché, c'est une constatation soulagée. Le contraire, effectivement, reviendrait à quelque chose de lisse et tiède. Ce serait insupportable.
Comment considérer le cinéma autrement que comme une projection fantasmée, fantasmagorique, déformée, déformante car ontologiquement non représentative de ce qu'on appelle "réalité". Quatrième mur, cadence du cinéma (au point que les spectateurs souffrent de problèmes réels aux screentests du 48i/s), le cinéma n'a jamais été rien d'autre que la porte ouverte de tout un tas de projections mentales, et en tant que telles, les hommes et les femmes savent parfaitement s'en satisfaire/les comprendre pour parler d'Avatar, des Aliens, des sabres lasers ... mais ne le pourraient quand il s'agit des relations entre hommes et femmes ni même de l'alcool, de la drogue, des molestations de différentes natures qui abreuvent quotidiennement les écrans de toutes tailles ?
Au-delà de la projection mentale, il y a le symbolisme, le signifiant. Encore fois, brandir le panneau du fantasme, de la fiction, de la vision déformée et déformante, c'est refuser de voir que les oeuvres, dans leur fiction, leurs fantasmes, leurs projections mentales, disent parfois (pas tout le temps) quelque chose de leur époque. Je reprends l'exemple du cinéma américain des années 70 : on parle d'un cinéma politisé, politique, en réaction avec ce qu'il se passait dans le pays. S'il n'était que des fantasmes, on ne s'amuserait pas à les analyser pour montrer leur richesse thématique et symbolique et comment il s'inscrit dans une époque contestatrice (ou conservatrice selon les films).

Le site dont c'est l'un des premiers arguments, le forum constitué de membres plus ou moins actifs, ne cessent de débattre sur les films, pas uniquement comme un territoire fantasmagorique mais par ce qu'ils signifient, à l'échelle d'une filmographie, à l'échelle d'un mouvement formaliste, d'un style ou d'un genre, ou dans son contexte (époque, politique, sociétal,...). C'est la raison même du site et du forum ! A partir de là, est ce invraisemblable de voir les films, aussi, selon les mouvements sociétaux de la représentation de la femme, de son corps, de sa sexualité à travers les films et comment, ils ont, à différentes échelles, pu se complaire dans une représentation (ou une utilisation) à sens unique qui entraîne, par l'accumulation, non seulement une vision déformée, mais la perpétuation d'un paradigme patriarcale ?
Alexandre Angel a écrit :Ce qui précède est un bon résumé, avec le texte inaugural de Roy Neary, de ce je pense, et surtout de ce que je ressens.
Je finis, saisi d'une espèce de vertige, par ne plus comprendre les enjeux de cette discussion. Comment en est-on arrivé là?
Ah oui : il y a eu l'"Affaire Weinstein", puis "La Cinémathèque Versus L'Affaire Polanski" et enfin l'"Affaire du Bal des Vampires" également dénommée "L'Affaire Blade Runner".
Ouf, ça y est, j'ai retrouvé mes petits!
Alors je demande aux forumeurs qui proposent, à juste titre, une réflexion sérieuse, sans qu'il soit question de censurer, je l'ai bien compris, sur les stigmates de sexisme, de phallocratie et de domination masculine et patriarcale décelables dans les films, je leur demande donc le plus simplement du monde : et maintenant, qu'est ce qu'on fait? Que proposez-vous?
Si vous me répondez qu'il faut se battre, s'armer d'une patience infinie, et s'investir selon ses moyens pour contribuer à ce que l'humanité progresse, que les mentalités changent, je suis des vôtres.
Si l'on me dit que les films doivent être disséqués, préventivement et non pas dans le cadre, à titre d'exemple, de travaux universitaires, pour mieux confondre ce que la société des hommes leur a instillé de toxique : ce sera sans moi.
Comment en est-on arrivé là ? Le fait même de poser la question ainsi est révélatrice à mon sens. Ce n'est pas comment, qui est intéressant, mais plutôt pourquoi. Et ce « comment », symbole d'un étonnement, tait la dimension d'un « mal » bien installé depuis très longtemps et que, pour tout un tas de raisons malheureuses, on a tu.

On ne propose rien. Enfin, je ne propose rien (je ne peux parler que pour moi).

Il y a quelques jours, sur le topic Weinstein, il a fallu expliquer la distinction entre une agression et un viol. Il a fallu expliquer qu'une agression n'était pas synonyme de violence et qu'une agression signifiait une absence de consentement (un baiser forcé est une agression). S'il faut, aujourd'hui, en 2017, encore expliquer pourquoi de telles actions sont répréhensibles, c'est qu'il y a bien un travail de pédagogie à réaliser et que les mentalités semblent bien ancrées dans ses baskets pour encore une fois imaginer qu'un baiser forcé, une main aux fesses « ce n'est pas bien méchant ».

Je ne fais pas de procès révisionniste sur les films qui auraient utilisé de telles séquences, j'essaie, autant que faire se peut, de montrer que, justement, si aujourd'hui on en est encore à expliquer la distinction entre un viol et une agression, qu'une agression n'est pas synonyme de violence, je trouve salutaire de pointer comment des séquences a priori anodines ont, malgré elle (j'insiste sur le fait que pour 99% des cas, il n'y a pas de propagande machiste ou misogyne), perpétué ce trouble dans la distinction sus-mentionnée.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Roy Neary »

Pol, arrête de me faire dire ce que je n'ai pas dit. Je ne me retrouve pas dans ces discussions oiseuses sur la qualification d'une agression sexuelle, je n'ai jamais nié le patriarcat ni l'expression d'une domination masculine dans les arts, et dans le seul message que j'avais posté j'avais bien précisé que je trouvais salutaire ce grand déballage mais qu'il fallait se méfier des dégâts collatéraux (jugements à l'emporte-pièce, interprétations douteuses, simplifications et confusions en tous genres).

Même si je persiste à dire que le cinéma est un territoire évident de nos fantasmes, dans mon texte, je n'aborde qu'un type de cinéma qui s'y prête plus que d'autres. Je n'ai jamais voulu insinuer que le thriller politique des années 70 (pour reprendre ton exemple) repose exactement sur les mêmes ressorts psychologiques (voire psychanalytiques) que des spectacles plus fantaisistes comme les films qui ont servi à ma démonstration. C'est parce que j'estime qu'on applique une lecture fausse, délirante et très maladroitement orientée à James Bond, Han Solo, Indiana Jones (et même Rick Deckard, même si je n'ai pas pris la peine de développer) que j'ai eu envie de réagir.

Enfin, je ne relativise ni n'excuse aucun comportement lié à un harcèlement ou une agression sexuelle parce que je serai aveuglement passionné de cinéma, et d'autant plus qu'absolument rien dans mes propos ne vient soutenir cela. Je pense simplement que tu fais fausse route en défendant ce type de lecture sur des œuvres bien précises en omettant tout ce qui relève pour ces dernières du bon usage des fantasmes et surtout en privant les spectateurs. trices. euses. ères * de leur intelligence et leur capacité à distinguer ce qui tient du fantasme et de la réalité.


* Là je te taquine un peu, mais ton aparté sur l'écriture inclusive et la grammaire si injuste envers les femmes me fait vraiment entériner le fait que tu as rejoint un combat que je trouve saugrenu et surtout contreproductif pour le combat féministe (pourtant toi-même, tu en as précisé les vrais enjeux qui sont à placer sur le plan socio-économique). Le micro-débat actuel sur la supposée discrimination sexiste dans la grammaire et l'orthographe du français me fait alterner entre sidération et fou rire.
Image
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22223
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Pol, tu sembles avoir beaucoup de certitudes et une pointe de condescendance, compréhensible, car apres tout on ne sait pas toujours sur un forum avec qui on discute vraiment. Tu as d’ailleurs omis l’adjectif sexuel dans ton précédent message.
La question du baiser volé ou forcé, comme agression ou bien agression sexuelle, et je ne cherche aucunement à le justifier et ne l’ai jamais pratiqué s’il fallait le préciser, est une question légitime que même les juristes n’ont visiblement pas tranchée définitivement, ou seulement au cas par cas.

http://www.huyette.net/article-du-baise ... 24936.html

Image
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 4026
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Coxwell »

pol gornek a écrit : Au-delà de la projection mentale, il y a le symbolisme, le signifiant. Encore fois, brandir le panneau du fantasme, de la fiction, de la vision déformée et déformante, c'est refuser de voir que les oeuvres, dans leur fiction, leurs fantasmes, leurs projections mentales, disent parfois (pas tout le temps) quelque chose de leur époque. Je reprends l'exemple du cinéma américain des années 70 : on parle d'un cinéma politisé, politique, en réaction avec ce qu'il se passait dans le pays. S'il n'était que des fantasmes, on ne s'amuserait pas à les analyser pour montrer leur richesse thématique et symbolique et comment il s'inscrit dans une époque contestatrice (ou conservatrice selon les films).
On peut tout à fait voir/constater des choses différentes ou semblables à ce que la société serait sans vouloir nécessairement plaquer un schéma de pensée sociologique. On peut également constater des comportements déviants et ignobles dans certains films sans nécessairement brandir l'argument de la censure vis à vis de ceux-ci ? Les spectateurs ont un sens critique, d'autant plus vis à vis de ce qu'on appelle un "film". Les infantiliser, voire les priver de toute constatation et esprit critique, en supprimant ceci ou cela par le filtre de la "bonne pensée", c'est retirer la base même de la démarche d'éducation à la civilité voire à la civilisation au sens large. On ne peut pas se faire et se construire sans élément contrariant, sans matériau de constat et d'étude. Sinon on rentre chez Orwell. Toute la justification énoncée précédemment est dangereuse car elle irait dans le même sens que ceux qui veulent réécrire l'histoire (ou la supprimer) sous prétexte qu'elle ne plait pas aux hommes d'aujourd'hui. C'est une forme de logique nihiliste et pré-totalitaire qui a pris place dans toute la 'culture" des régimes cherchant à être dans le bon camp et la bonne pensée (ex : des œuvres pillées à Palmyre ou du musée néerlandais qui retirent les mots des titres des tableaux du 17e pour "ne pas choquer les individus d'aujourd'hui").
(L'odieux connard l'a évoqué avec tout le sens du sarcasme qu'on lui connaît :
https://unodieuxconnard.com/2017/08/17/ ... e-arriere/)
Dernière modification par Coxwell le 12 nov. 17, 11:54, modifié 1 fois.
Bressonien
Assistant(e) machine à café
Messages : 292
Inscription : 2 avr. 15, 18:05

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Bressonien »

C'est quand même grave ce qui est en train de se passer. Depuis quand le cinéma et l'art en général doit se faire le représentant de ce qui est moral ou pas. Si tel est le cas, il faudrait brûler dès maintenant 95% des oeuvres qui existent. Les oeuvres exprimant à la société ce qui est bien ou pas ont un nom : le cinéma de propagande. Et la disparition des oeuvres qui ne correspondaient pas à la morale de l'époque a existé aussi : l'autodafé.
Dans ce cas brûlons également les nus au Louvre, cela porte tout de même à l'intégrité physique des modèles féminines. Le pire, c'est que ces gens qui se font les dignitaires de la censure et de la chasse aux sorcières, ceux là même sont persuadés de le faire dans un esprit progressiste et qu'il semblent impossible de leur faire entendre raison. Le tout évidemment exacerbé par les médias et leur course au clic. Triste époque.
Image
pol gornek
chat gratte !
Messages : 5072
Inscription : 21 févr. 05, 12:32
Localisation : Devant la petite lucarne
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par pol gornek »

Roy Neary a écrit :* Là je te taquine un peu, mais ton aparté sur l'écriture inclusive et la grammaire si injuste envers les femmes me fait vraiment entériner le fait que tu as rejoint un combat que je trouve saugrenu et surtout contreproductif pour le combat féministe (pourtant toi-même, tu en as précisé les vrais enjeux qui sont à placer sur le plan socio-économique). Le micro-débat actuel sur la supposée discrimination sexiste dans la grammaire et l'orthographe du français me fait alterner entre sidération et fou rire.
Je te « rassure », je ne suis pas un adepte de l'écriture inclusive, qui, sous prétexte de bonnes intentions, affiche aussi des limites qui me semble, dans l'état actuel de la proposition, préjudiciable (notamment sur l'aspect oral de notre langue, incompatible avec l'écriture inclusive). Cela dit, je ne suis pas contre une évolution de notre grammaire, tout comme notre vocabulaire, pour le pire et pour le meilleur, ne cesse d'évoluer, de prendre en considération de nouveaux mots. Et dans ce cadre, la règle basique du « masculin l'emporte sur le féminin » m'interroge. Je n'ai pas particulièrement de solutions mais j'estime pas infondé le fait de placer un peu d'équité dans notre grammaire, où dans un groupe de 650 000 personnes, s'il y a un homme, le masculin l'emporte sur le féminin, ça me semble pas plus inepte comme évolution que officialiser des néologismes. Mais encore une fois, nous pratiquons une langue vivante, pourquoi ne pas réfléchir sur des changements ? Pourquoi avoir supprimé de notre vocabulaire certaines féminisations ? Je ne crois pas que la victoire passera uniquement par la langue française, mais je trouve que le débat suscite de saines réflexions (d'un côté comme de l'autre, pourvu que l'on ne s'arme pas de mauvaise foi).
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
A serious man
Doublure lumière
Messages : 312
Inscription : 15 févr. 13, 21:24
Localisation : Bates motel

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par A serious man »

Pour des films comme James Bond ou Indiana Jones qui n'ont qu'un lien ténue avec la réalité (et qui sont même, dans le cas des Indiana Jones, des entreprise purement cinéphile fondée sur le pastiche et le jeux ironiques avec les références) Il est évident que ce sont des œuvres purement fantasmatiques. Pour autant ça ne veux pas dire bien sur qu'ils ne disent rien de leur époque, ni qu'il ne véhicule pas des valeurs. Qu'il y ait un machisme de fond véhiculé par les personnages de James Bond et d'Indiana Jones je pense que fantasme ou pas fantasme il est très difficile de le nier. Le spectateur ou la spectatrice peut tout a fait adhérer a ce fantasme le temps du film, d'autant plus que dans le cas d'un James Bond ou d'un Indiana Jones il est clairement distancié par la nature de ces films qui ne se prennent pas au sérieux et établisse une relation complice avec le spectateur qui tiens du clin d’œil ironique, en gros ce sont des jeux d'enfants et c'est d'ailleurs souvent pour ça qu'on aime ces films. Indiana Jones II c'est un film parc d'attraction littéralement (l'intrigue tiens sur un timbre poste et n'est qu'un prétexte pour enchainer les moments spectaculaire et les référence).
Dans le cas de Blade Runner, est-ce que le non consentement de Rachael était nécessaire a la fiction, je n'en sais rien, en revanche l'attitude de Deckard participe clairement d'une caractérisation du personnage comme dangereux et borderline, il est très clairement un anti-héros (a l'identité incertaine qui plus est) violent, qu'il ne s’embarrasse du consentement de Rachael me parait tout a fait dans la logique du personnage, qui est a la rigueur moins problématique qu'Indiana Jones ou même James Bond, puisqu'il n'est jamais offert a l'admiration du public, il n'est jamais donné comme un modèle héroïque. D'ailleurs la relation entre Deckard et Rachael ne m'ait jamais apparus comme une romance classique, trés clairement il y a quelque chose de dérangeant, au delà de cette scène, qui me semble être voulu par le film (après on peut tout a fait critiquer la scène pour la musique romantique de Vangelis qui annule la distance que l'on pourrait avoir autrement)

Ces lectures contextuelles fonctionnent sur les films pris pour eux même, ça n’empêche pas que l'on peut aussi avoir la lecture systémique de Pol Gornek, oui ces films présentent des scènes de harcèlement ou d’agression sexuelle, et ils les présentent la plupart du temps de manière séduisante. Et il ne me parait pas illégitime de se poser la question de l'influence des représentations (et pas seulement cinématographique) sur la vie réel, elles ont une influence, un film, un livre, une pièce de théâtre et même un tableau véhiculent des valeurs (je pense qu'ici personne ne considère le cinéma comme un simple gadget divertissant et vide). La répétition de ces scènes témoigne d'une certaine conception des relations hommes femmes, et participe a la construction d'un paradigme ou l'on accepte que l'homme a une sexualité agressive et la femme passive. Il ne s'agit pas de condamné le fantasme, ni même d'interdire ce genre de scène, simplement d'être conscient de son existence et de son caractère dominant. Le problème n'est pas dans son existence ni dans son expression, il est dans son caractère hégémonique.
Je n'ai aucun problème a admettre ça, et ça ne m’empêche pas pour autant de prendre beaucoup de plaisir a Indiana Jones II (et de trouver très amusante sa scène finale). Ce qui est dangereux dans ce genre de démarche, c'est de remplacé l'étude d'une série d’occurrence, par l'étude du film particulier comme le fait le cinéma est politique. Ce qui est dangereux c'est que cette grille de lecture deviennent hégémonique et en viennent à éradiquer la complexité et la nuance de l'art, ce qui serait non seulement ennuyeux, mais également dangereux pour la pensée même. Il faut arriver a faire exister un regard critique sur les représentations sans pour autant tout réduire a ce simple problème. Tout œuvre d'art est par nature ambigu, ouverte a l'interprétation et elle ne peut être réduite (ou alors c'est trés dangereux) a un simple outil de propagande ou support pédagogique, sans perdre sa richesse et sa capacité a faire pensée.
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."

Orson Welles
pol gornek
chat gratte !
Messages : 5072
Inscription : 21 févr. 05, 12:32
Localisation : Devant la petite lucarne
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par pol gornek »

Coxwell a écrit :On peut tout à fait voir/constater des choses différentes ou semblables à ce que la société serait sans vouloir nécessairement plaquer un schéma de pensée sociologique. On peut également constater des comportements déviants et ignobles dans certains films sans nécessairement brandir l'argument de la censure vis à vis de ceux-ci ? Les spectateurs ont un sens critique, d'autant plus vis à vis de ce qu'on appelle un "film". Les infantiliser, voire les priver de toute constatation et esprit critique, en supprimant ceci ou cela par le filtre de la "bonne pensée", c'est retirer la base même de la démarche d'éducation à la civilité voire à la civilisation au sens large. On ne peut pas se faire et se construire sans élément contrariant, sans matériau de constat et d'étude. Sinon on rentre chez Orwell. Toute la justification énoncée précédemment est dangereuse car elle irait dans le même sens que ceux qui veulent réécrire l'histoire (ou la supprimer) sous prétexte qu'elle ne plait pas aux hommes d'aujourd'hui. C'est une forme de logique nihiliste et pré-totalitaire qui a pris place dans toute la 'culture" des régimes cherchant à être dans le bon camp et la bonne pensée (ex : des œuvres pillées à Palmyre ou du musée néerlandais qui retirent les mots des titres des tableaux du 17e pour "ne pas choquer les individus d'aujourd'hui").
(L'odieux connard l'a évoqué avec tout le sens du sarcasme qu'on lui connaît :
https://unodieuxconnard.com/2017/08/17/ ... e-arriere/)
Mais jamais, ô grand jamais j'ai parlé de censure ! Le fait même de « voir des comportements déviants », de les reconnaître est suffisant. Mais a fortiori (je parle en terme général sans viser personne), cette qualification de « déviance » n'est pas la même pour tous et certains vont la voir, d'autres non. Je trouve salutaire aujourd'hui d'être choqué par une scène où un homme force une femme à l'embrasser. Cela ne va pas me faire arrêter le film ou cracher sur le réalisateur. Mais la reconnaissance d'un acte déplacé et répréhensible est salvateur aujourd'hui. Parce que, quand on voit le nombre d'affaires qui sortent aujourd'hui, cela ne semblait pas acquis pour tout le monde.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6181
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Thaddeus »

Supfiction a écrit :Pol, tu sembles avoir beaucoup de certitudes et une pointe de condescendance, compréhensible, car apres tout on ne sait pas toujours sur un forum avec qui on discute vraiment.
Je ne trouve pas pol condescendant ; au contraire, et sans partager vraiment son avis sur la question (je me retrouve sans surprise totalement dans les propos de Roy et de ceux abondant dans son sens), son expression me semble nuancée et son argumentation toujours attentive à ne pas asséner de vérités trop vite. Mais, et c'est un point qui est inhérent au message inaugural, ce qui m'ennuie avec le fond (pas la forme) de son propos et celui de tenia est qu'il semble induire une forme de position surplombante par rapport à la "masse". Développer cette idée qu'il existe, dans les différentes sphères de représentation culturelle, des stéréotypes toxiques suffisamment ancrés pour qu'ils apparaissent invisibles, continuer en expliquant qu'il convient d'"ouvrir les yeux" de la majorité afin que chacun puisse les déceler et les combattre, terminer en affirmant que ceux qui ne sont pas d'accord avec la lecture faite de certains films, de certaines scènes, sont décidément bien trop conditionnés des décennies de normes de représentation, et que de ce fait le combat pour faire progresser les moeurs sera encore long, cette idée-là donc, me gêne aux entournures. Parce qu'il y a derrière elle, comme dans toutes les expressions d'une vision du monde basée sur une idéologie, le principe que certains "savent", qu'ils ont compris, qu'ils ont correctement décrypté les choses, et que ceux qui n'adhèrent pas à cette lecture ne se sont pas encore défait de leurs certitudes aliénantes, qu'ils tournent toujours le dos à l'ouverture de la caverne de Platon. Il ne faut pas sous-estimer la capacité des uns et des autres à exercer son esprit critique, faire la part des choses, dissocier la réalité du fantasme... Ce n'est pas parce que l'on estime que telle scène de Blade Runner, d'Indiana Jones ou de Star Wars ne perpétue en rien, consciemment ou consciemment, une quelconque culture machiste (contrairement à ce qu'argue cette simili-police de la pensée), que l'on est aliéné par les clichés sexistes. Roy le résumait très bien : "Ce serait vraiment faire injure aux femmes que de nier qu'il en existe énormément qui adorent James Bond. Quoi ? Seraient-elles alors des cagoles ou des masochistes ? Non, mais elles font logiquement la différence. Je connais beaucoup de femmes qui se disent féministes tout en étant des fans de la saga James Bond. La même femme se permet de se délecter de la rudesse et de la virilité dangereuse de Sean Connery (et elle en a bien le droit !) tout en sachant que si un type l'abordait dans la vie en lui faisant le quart de la moitié de ce que fait James Bond à Pussy Galore dans la grange elle lui latterait probablement les burnes."
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Roy Neary »

Pour l'orthographe et la grammaire, tout simplement parce qu'encore une fois on est dans la confusion totale et la volonté de bannir toute hiérarchisation sous prétexte que hiérarchisation = discrimination. Dans la langue, "masculin" n'est pas nécessairement lié à l’homme et "féminin" à la femme. C'est confondre les genres sexuels et grammaticaux. Ou alors il faudrait penser qu'on discrimine LA table et qu'on favorise LE pied de table qui serait paré d'une fierté et d'une domination toute masculines. De même que LE drap de lit bénéficierait d'un avantage indéniable face à LA couverture qu'on maintiendrait à une position inférieure et secondaire dans l'ordre du monde. :lol:
Et moi, l'homme dominant, je vais me mettre alors à combattre la discrimination faite aux noms d'animaux exclusivement féminins. UNE panthère peut être un mâle et ce dernier n'a pas droit à son existence propre ! Non, j'exige que LE PANTHERE existe, non de non !
Image
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 4026
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Coxwell »

pol gornek a écrit :
Coxwell a écrit :On peut tout à fait voir/constater des choses différentes ou semblables à ce que la société serait sans vouloir nécessairement plaquer un schéma de pensée sociologique. On peut également constater des comportements déviants et ignobles dans certains films sans nécessairement brandir l'argument de la censure vis à vis de ceux-ci ? Les spectateurs ont un sens critique, d'autant plus vis à vis de ce qu'on appelle un "film". Les infantiliser, voire les priver de toute constatation et esprit critique, en supprimant ceci ou cela par le filtre de la "bonne pensée", c'est retirer la base même de la démarche d'éducation à la civilité voire à la civilisation au sens large. On ne peut pas se faire et se construire sans élément contrariant, sans matériau de constat et d'étude. Sinon on rentre chez Orwell. Toute la justification énoncée précédemment est dangereuse car elle irait dans le même sens que ceux qui veulent réécrire l'histoire (ou la supprimer) sous prétexte qu'elle ne plait pas aux hommes d'aujourd'hui. C'est une forme de logique nihiliste et pré-totalitaire qui a pris place dans toute la 'culture" des régimes cherchant à être dans le bon camp et la bonne pensée (ex : des œuvres pillées à Palmyre ou du musée néerlandais qui retirent les mots des titres des tableaux du 17e pour "ne pas choquer les individus d'aujourd'hui").
(L'odieux connard l'a évoqué avec tout le sens du sarcasme qu'on lui connaît :
https://unodieuxconnard.com/2017/08/17/ ... e-arriere/)
Mais jamais, ô grand jamais j'ai parlé de censure ! Le fait même de « voir des comportements déviants », de les reconnaître est suffisant. Mais a fortiori (je parle en terme général sans viser personne), cette qualification de « déviance » n'est pas la même pour tous et certains vont la voir, d'autres non. Je trouve salutaire aujourd'hui d'être choqué par une scène où un homme force une femme à l'embrasser. Cela ne va pas me faire arrêter le film ou cracher sur le réalisateur. Mais la reconnaissance d'un acte déplacé et répréhensible est salvateur aujourd'hui. Parce que, quand on voit le nombre d'affaires qui sortent aujourd'hui, cela ne semblait pas acquis pour tout le monde.
En considérant ce qu'est le film, sa création, son statut ontologique, je ne suis pas choqué par une scène d'un baiser forcé, qu'il soit provoqué par un homme ou par une femme. Je peux m'interroger sur l'usage de cette scène, de son intérêt dans l'écriture et le propos, et sur ce que cela dit du moment et de l'environnement dans lequel le film a été réalisé, mais je ne peux pas la mettre sur le même plan des émotions et comportements de la société ou de mon individualité, car sur le plan épistémologique, il y a un fossé qui m'empêche de considérer l'image pour ce qu'elle n'est pas.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22223
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Roy Neary a écrit :Pour l'orthographe et la grammaire, tout simplement parce qu'encore une fois on est dans la confusion totale et la volonté de bannir toute hiérarchisation sous prétexte que hiérarchisation = discrimination. Dans la langue, "masculin" n'est pas nécessairement lié à l’homme et "féminin" à la femme. C'est confondre les genres sexuels et grammaticaux. Ou alors il faudrait penser qu'on discrimine LA table et qu'on favorise LE pied de table qui serait paré d'une fierté et d'une domination toute masculines. De même que LE drap de lit bénéficierait d'un avantage indéniable face à LA couverture qu'on maintiendrait à une position inférieure et secondaire dans l'ordre du monde. :lol:
Et moi, l'homme dominant, je vais me mettre alors combattre la discrimination faite aux noms d'animaux exclusivement féminins. UNE panthère peut être un mâle et ce dernier n'a pas droit à son existence propre ! Non, j'exige que LE PANTHERE existe, non de non !


Le sujet n’est pas nouveau, on en riait dans le temps, avant que cela ne devienne un sujet très sérieux de premier plan.
une forme de position surplombante par rapport à la "masse"
Pour moi, c’est la définition de la condescendance. On est encore dans l’analyse lexicale décidément.
Dernière modification par Supfiction le 12 nov. 17, 12:16, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Major Tom »

pol gornek a écrit :Je ne fais pas de procès révisionniste sur les films qui auraient utilisé de telles séquences, j'essaie, autant que faire se peut, de montrer que, justement, si aujourd'hui on en est encore à expliquer la distinction entre un viol et une agression, qu'une agression n'est pas synonyme de violence, je trouve salutaire de pointer comment des séquences a priori anodines ont, malgré elle (j'insiste sur le fait que pour 99% des cas, il n'y a pas de propagande machiste ou misogyne), perpétué ce trouble dans la distinction sus-mentionnée.
Un film est un polaroid d'une époque. Mais le cinéma n'est pas la réalité et la réalité n'est pas le cinéma. Si c'était un miroir, ce serait un miroir déformant. Jamais les deux ne seront confondus (enfin sauf chez les gens qui ont un problème mental et croient que ce qui passe à l'écran est vrai, mais ça c'est autre chose). L'actualité, la vraie vie, ce sont des accusations bien réelles à l'encontre de producteurs, cinéastes, acteurs, mais aussi des P.D.-G., figures politiques, animateurs, journalistes, peu importe, des personnes qui sont des agresseurs voire des violeurs, et qui n'ont pas attendu de voir Indiana Jones pour se dire, qu'au fond, ils ont le droit. Non, le cinéma ne perpétue pas la tradition et non, Harrison Ford n'y est pour rien.
Quand je montrais des films à mes petites amies, ces dernières n'ont jamais éprouvé le besoin de "pointer comment des séquences a priori anodines ont, malgré elle perpétué un trouble". D'abord parce que je ne sortais pas avec des débiles :mrgreen: ensuite je ne crois pas être "troublé" et sais faire la différence entre le bien et le mal, et enfin, si le public ne sait pas faire la différence, alors c'est un problème d'éducation. Le cinéma n'a pas de valeur éducative dans ce sens. Il y a déjà des films éducatifs qui sont là pour ça, diffusés dans les salles de classe. S'ils ne sont pas efficaces c'est un autre débat, en attendant ils ont, d'un point de vue cinématographique, zéro intérêt.

Aujourd'hui, on n'est pas prêts de revoir des histoires amorales (c'est con, ce sont les meilleures). C'est l'exact contraire : le cinéma populaire est de plus en plus insipide car de plus en soucieux, grâce à des gens qui pensent comme toi, de ne choquer personne, de ne pas heurter les sensibilités, de plaire à une majorité de lobbys, et brossant le public dans le sens du poil. C'est pour ça qu'on se tape des comédies où on s'aime entre juifs, catholiques, musulmans et Ch'tis : tout le monde s'aime, ça représente tellement la réalité, et comme disait Thoret "c'est si courageux de dire qu'on pense comme tout le monde". Personne ne prendrait le risque de produire Lacombe Lucien ou Orange mécanique de nos jours. Impensable.
Et puisqu'on est ici d'abord pour parler cinéma et décrypter, alors :
pol gornek a écrit :J'aurai pu citer Blade Runner, pour l'avoir revu dernièrement et dont la scène entre Deckard et Rachel (qui doit dire non, deux ou trois fois, je crois - je laisse aux spécialistes, le soin de vérifier) m'a gêné. Pas au point de crier au scandale mais suffisamment pour me dire que l'on voyait là, une nouvelle fois, l'expression compromettante d'un homme forçant la séduction sur une femme (aussi réplicante soit-elle) qui énonce clairement son refus. Alors, peut-être que, pour les besoins de la fiction, ce refus avait son importance (j'ai un doute) mais, au risque de me répéter, ce n'est pas individuellement qu'il faut recueillir la problématique de telles séquences, mais par leur récurrence.
Cette scène a l'originalité de montrer précisément ce qu'on ne voit PAS d'habitude. La fille ne cède pas rapidement au héros qui a la fille qu'il désire avec un "simple" baiser volé, ça va plus loin. Alors Rachel ne dit jamais "non" (elle ne dit rien) mais elle s'enfuit et Deckard bloque la sortie et la pousse brusquement contre le store. Cette scène est d'autant plus originale qu'elle est de la part d'un cinéaste qui n'a jamais caché son penchant féministe. Scott (au moins dans les années 80 et 90), a toujours su dépeindre des personnages féminins forts ou qui ne servent pas de faire valoir du héros dès son premier grand film commercial où le héros, contre toute-attente, devient une héroïne, Helen Ripley. Dans Traquée, polar mineur mais intéressant du point du thème féministe dans le cinéma de Scott, l'homme, pauvre flic new-yorkais, interprété par Tom Berenger, trompe sa femme et, dans la deuxième partie, finit par le lui avouer. Dans cette scène, il chiale tandis qu'elle lui colle un violent coup de poing à la gueule. Inversion des rôles à ce moment-là : pour le reste du film, Tom Berenger n'a plus aucun intérêt dans son intrigue (il subit sans pouvoir agir), et celle qui était jusque là en retrait de l'intrigue principale devient la figure active, prenant sa place (spoiler --c'est même elle qui finit par abattre le méchant-- fin du spoiler). Je pourrais continuer avec Thelma et Louise, mais ça serait un peu facile.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17126
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Watkinssien »

Roy Neary a écrit : UNE panthère peut être un mâle et ce dernier n'a pas droit à son existence propre ! Non, j'exige que LE PANTHERE existe, non de non !
S'il savait Weinstein que grâce à (ou à cause de) lui, des personnes dans le monde sont en train de parler de ça! :wink:
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6181
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Thaddeus »

Supfiction a écrit :une forme de position surplombante par rapport à la "masse"
C'est ce qu'induit le fond du discours qui peut être jugé condescendant, pas l'interlocuteur lui-même. La nuance me semble cruciale.
Répondre