Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Supfiction
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

tenia a écrit : 8 févr. 24, 11:08 "Moralisation douteuse", c'est effectivement exactement ce que fait Moix
Outre le fait que cela ne concerne pas le cinéma directement, c'est en contresens total avec le billet initial de ce topic, mais bon.
Moix fait dans sa chronique (limitée par le temps, c'est le principe du billet radiophonique) un gloubi-boulga forcement grossier en mélangeant critique de l'assignation identitaire woke (Ray Charles, Proust, Senghor, Bob Dylan, Petrucciani, Yourcenar, Colette..), critique du Reductio ad fachistum (Hergé, JK Rowling,..), critique de la cancel culture (Mark Twain, Nietzsche, Platon..) et son pendant contemporain qui est la vraie question de la séparation de l'homme et de l'artiste (Depardieu, Rossellini, Paul Morand, Eminem,..), sans parler de la critique de la présomption de culpabilité évidemment (Michael Jackson..).
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-Kaonashi-
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par -Kaonashi- »

Supfiction a écrit : 8 févr. 24, 12:08 assignation identitaire woke
C'est-à-dire ? (et pourquoi en gras ?)
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Kiké
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Kiké »

cinephage a écrit : 8 févr. 24, 11:12 On a établi une différence entre ce topic, dans Classique d'aujourd'hui, qui évoque ces enjeux dans la façon qu'ils impactent le cinéma contemporain, et un autre topic dans le hors-sujet qui aborde la même thématique, sous un angle plus large que le seul cinéma. On peut considérer que c'est plutôt dans ce topic que cet éditorial aurait sa place...
Je m'excuse, je ne connais pas cet autre topic car je n'ai pas accès à la section hors-sujet. Si vous voulez déplacer cette conversation là-bas (et m'en autoriser l'accès si possible), ça me va.
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cinephage
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par cinephage »

Kiké a écrit : 8 févr. 24, 15:20
cinephage a écrit : 8 févr. 24, 11:12 On a établi une différence entre ce topic, dans Classique d'aujourd'hui, qui évoque ces enjeux dans la façon qu'ils impactent le cinéma contemporain, et un autre topic dans le hors-sujet qui aborde la même thématique, sous un angle plus large que le seul cinéma. On peut considérer que c'est plutôt dans ce topic que cet éditorial aurait sa place...
Je m'excuse, je ne connais pas cet autre topic car je n'ai pas accès à la section hors-sujet. Si vous voulez déplacer cette conversation là-bas (et m'en autoriser l'accès si possible), ça me va.
Je l'avais laissée ici, parce que Moix est actuellement très lié à l'affaire Depardieu, ce qui touche un peu au cinéma tout de même. On verra s'il faut vraiment le déplacer. En pratique, nos co-forumeurs usent un peu indifféremment d'un topic ou de l'autre... De la difficulté de séparer l'artiste de sa polémique...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Kiké
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Kiké »

D'accord, merci! C'est bien parce que tout cela renvoie à Depardieu que je me suis permis de le partager ici.
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Supfiction
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Kiké a écrit : 8 févr. 24, 15:43 D'accord, merci! C'est bien parce que tout cela renvoie à Depardieu que je me suis permis de le partager ici.
Oui mais relire le premier message en page 1, ce topic ne porte pas sur les individus (acteurs ou non) mais sur le contenu des films (James Bond, Indiana Jones en particulier). Tu n'es pas le seul loin s'en faut à faire la confusion, je te rassure.
A propos de Depardieu, Miou Miou s'est exprimé, le défendant à moitié, évoquant son expérience avec lui sans remettre en cause les accusations récentes.
Dernière modification par Supfiction le 9 févr. 24, 12:10, modifié 1 fois.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par lowtek »

Article très intéressant aujourd'hui dans Libé d'aujourd'hui, sur les cinéastes post-Nouvelle Vague des années 80 et leur fixation sur les très jeunes actrices, et la disparition de personnages de femmes suite à la mort de Truffaut.

https://www.liberation.fr/culture/viole ... CIUX556Y4/
Dernière modification par lowtek le 9 févr. 24, 13:37, modifié 1 fois.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Spike »

lowtek a écrit : 9 févr. 24, 11:13 les cinéastes post-Nouvelle Vague des années 80 et leur fixation sur les très jeunes articles
Actrices ?

Je n'ai pas à accès à l'article, mais cela m'évoque tout de suite un docu consacré à Jodie Foster où l'on expliquait que c'était la "mode" dans le cinéma US de la seconde moitié des 70s de rendre désirables à l'écran de jeunes adolescentes (d'où certains rôles qu'elle a incarnés à l'époque).
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Shin Cyberlapinou »

Peux pas lire l'article non plus mais la réflexion est intéressante, je me demande si cette mode n'a pas été initiée par La petite de Louis Malle, avec une Brooke Shields hélas connue pour avoir été sexualisée à un très jeune âge (des photos de nu à 10 ans, et ne parlons pas du Lagon bleu), j'ai aussi pensé à Valérie Kaprisky, starifiée par La femme publique (l'histoire d'une jeune fille payant ses factures en posant et qui finit par coucher avec son metteur en scène. Le film est réalisé par Zulawski, dont on connait l'histoire avec une Sophie Marceau qu'il a rencontrée alors qu'elle avait 15 ans et lui 41, leur relation commencera cependant 3 ans plus tard),et jouant à fond la carte de l'adolescente séductrice et bien souvent topless dans L'année des méduses, avant de voir sa carrière s'essouffler quand elle s'est orientée vers des rôles plus habillés. Les exemples doivent abonder...
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Rockatansky »

Sauf que Kaprisky a 22/23 ans quand elle tourne son trio magique About de Souffle/La femme publique/L'année des méduses, donc elle ne rentre pas vraiment dans cette catégorie.

Concernant l'époque n'oubliont pas que c'est l'époque où bcp de gens admirent les photos floues des nus de Hamilton
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Shin Cyberlapinou »

Certes mais sur L'année des méduses le personnage doit avoir 17 ans et et est ouvertement mise en concurrence avec sa mère Caroline Cellier, elle aussi seins nus la moitié du temps. J'aime le film mais il y a clairement l'exploration d'une transgression sans qu'il n'y ait eu de (je l'espère) de situations problématiques sur le plateau.

Et j'avais regardé les scores en salles des films de David Hamilton sortis à l'époque faisaient tranquillement leur petit million d'entrées.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par lowtek »

lowtek a écrit : 9 févr. 24, 11:13 Article très intéressant aujourd'hui dans Libé d'aujourd'hui, sur les cinéastes post-Nouvelle Vague des années 80 et leur fixation sur les très jeunes actrices, et la disparition de personnages de femmes suite à la mort de Truffaut.

https://www.liberation.fr/culture/viole ... CIUX556Y4/
Je mets un extrait de l’article
Dans ce même entretien, Isabelle de la Patellière analyse lucidement la situation qui met tout de même au chômage le neuf dixième des actrices et pas des moindres. Au journaliste qui constate «qu'entre Charlotte Gainsbourg et Denise Grey [âgée à l'époque de 90 ans ndlr], des mailles ont sauté et que Catherine Deneuve en est réduite à «dénouer son chignon dans Fort Saganne ou à aider Christophe Lambert et Richard Anconina à traverser une rue dans Paroles et Musiques», l'agent acquiesce : «C'est vrai que l'on écrit de moins en moins pour les femmes, des catégories d'âge ont sauté.» Pourquoi ? Et bien peut-être parce que François Truffaut est mort, estime l'agente. Ou encore, parce que des cinéastes tel notamment Rohmer, qui a toujours revendiqué la chasteté entre ses comédiennes et lui, et d'une autre manière Doillon «se nourrissent aujourd'hui de la substance de leurs actrices plus qu'ils n'inventent des personnages». L'agente ajoute : «Ce sont des sortes de vampires qui ont un souci quasi documentaire de les filmer, de saisir sur le vif les instants de vie.» Elle poursuit joliment l'analyse : «Je crois que cette "crise", cette pénurie de beaux personnages de femmes passent par la disparition des rôles de composition. On ne réclame plus d'une actrice qu'elle compose et on s'attache davantage à surprendre sa réalité.»
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par odelay »

Shin Cyberlapinou a écrit : 9 févr. 24, 15:35 ...Zulawski, dont on connait l'histoire avec une Sophie Marceau qu'il a rencontrée alors qu'elle avait 15 ans et lui 41, leur relation commencera cependant 3 ans plus tard),
En fait Sophie Marceau a rencontré Zulawki en 84. Elle avait 17-18 ans quand elle a tourné avec lui (elle est née en novembre 66). D'ailleurs je me souviens d'une photo prise du festival de Cannes de 84 où à l'arrière plan on voyait une affiche qui annonçait L'amour Braque avec Isabelle Adjani. Donc en mai 84 il n'était pas encore question de Marceau. D'ailleurs dans une interview pour la sortie de Fort Saganne en Suisse et qui était aussi présenté à Cannes 84, elle dit qu'elle a rencontré pour la première fois Zulawski qui présentait La femme publique pendant le festival et qu'elle aimerait beaucoup travailler avec lui.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Y avait quand même que Truffaut dans le cinéma français pour donner des rôles aux femmes. Claude Sautet, Régis Wargner par exemple ont continué à le faire. Techiné, Deville..
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Shin Cyberlapinou »

Il me semble aussi que le début des années 80 était marqué par la mode du casting sauvage avec des jeunes gens sans expérience repérés dans la rue (Sandrine Bonnaire, Béatrice Dalle, mais aussi quelques hommes comme Patrick Aurignac, qui ne décollera pas vraiment et se suicidera à 32 ans) et qui n'auraient pas été formatés par un quelconque cours d'art dramatique, en somme de la "chair fraiche" comme disait Benoit Jacquot. Il me semble que c'est Dominique Besnéhard qui avait lancé la tendance, et je découvre qu'il s'occupait justement de tous les castings de Jacques Doillon. Difficile de ne pas penser aussi à Gérald Thomassin, dont les égarements ont pris une tournure tragique, mais à l'époque ça faisait des sketchs sympas:

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