Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Rockatansky »

Shin Cyberlapinou a écrit : 11 févr. 24, 15:27 Certes mais sur L'année des méduses le personnage doit avoir 17 ans et et est ouvertement mise en concurrence avec sa mère Caroline Cellier, elle aussi seins nus la moitié du temps. J'aime le film mais il y a clairement l'exploration d'une transgression sans qu'il n'y ait eu de (je l'espère) de situations problématiques sur le plateau.

Et j'avais regardé les scores en salles des films de David Hamilton sortis à l'époque faisaient tranquillement leur petit million d'entrées.
On parle de la sexualisation de jeunes actrices pas de l'age des personnages
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odelay
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par odelay »

Ouais, enfin en 83 Premiers désirs de Hamilton dépassait à peine les 400 000 France, donc ça s’essoufflait et il me semble que c’est son dernier film. Quant à l’année des méduses, ce serait un peu le même procès qu’on a fait à Chalamet pour Call me by your name (qui avait plus de 20 ans et son personnage 17). Il ne faut pas tomber dans la censure des histoires. Après, ça dépend comment elle est racontée évidemment.
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Supfiction
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Oui, les filles de 17 ans étaient seins nus sur la plage dans les années 80 et draguaient des mecs souvent plus vieux (et bien avant 17 ans d’ailleurs) de quelques années. Aujourd’hui, c’est considéré comme une transgression par certains visiblement (les mêmes qui sont choqués par le film de Breillat), je ne pense pas du tout que L’année des méduses ait été conçu dans cet objectif.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Kiké »

Supfiction a écrit : 8 févr. 24, 16:22
Kiké a écrit : 8 févr. 24, 15:43 D'accord, merci! C'est bien parce que tout cela renvoie à Depardieu que je me suis permis de le partager ici.
Oui mais relire le premier message en page 1, ce topic ne porte pas sur les individus (acteurs ou non) mais sur le contenu des films (James Bond, Indiana Jones en particulier). Tu n'es pas le seul loin s'en faut à faire la confusion, je te rassure.
A propos de Depardieu, Miou Miou s'est exprimé, le défendant à moitié, évoquant son expérience avec lui sans remettre en cause les accusations récentes.
Je comprends la distinction, merci, j'en tiendrai compte à l'avenir!
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Nestor Almendros »

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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Shin Cyberlapinou »

Nadine Trintignant a écrit :Ces bêtises-là, j’en entends de tous les côtés, pas du tout sur Alain, mais sur plein de gens et je ne veux pas participer à tout ça. Tout ça est ridicule. Ce n’est pas contre vous, mais c’est contre la façon que les gens ont de dire n’importe quoi. Je n’ai pas envie qu’on dise n’importe quoi, surtout sur mon mari, qui est mort et ne peut plus se défendre.
Source: https://www.ouest-france.fr/cinema/lact ... 4738a87aaa

30 après les faits supposés et 14 ans après la mort du cinéaste c'est peu de dire que c'est du parole contre parole... A l'inverse de Doillon ou Jacquot Corneau n'a pas un profil de cinéaste auteur cherchant un quelconque pygmalionisme, ensuite pour ce que ça prouve dans un sens ou dans l'autre...
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

Merci Judith.

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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par EliWallou »

Supfiction a écrit : 8 févr. 24, 16:22 Oui mais relire le premier message en page 1, ce topic ne porte pas sur les individus (acteurs ou non) mais sur le contenu des films (James Bond, Indiana Jones en particulier). Tu n'es pas le seul loin s'en faut à faire la confusion, je te rassure.
Ceci étant rappelé, il me semble absolument essentiel de ne pas mélanger le sujet "Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé" avec des affaires "MeToo" et d'être carré et responsable là-dessus.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

C'est tout à fait dans la conversation de Judith Godrèche. Elle aborde la question de la représentation notamment dans sa propre série et la question de la critique (Télérama et les Cahiers nommément cités) par rapport au contenu des films (ceux de Jacquot ou Doillon entre autres).
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Supfiction
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

On mélange quand même deux sujets desormais entre ce qui se passait devant la caméra et derrière la caméra.
Ce n’est pas parce que certains réalisateurs ont abusé de leur pouvoir qu’il faut blâmer tous les films er leurs réalisateurs qui ont mis en scène de jeunes actrices plus ou moins sexualisées.
Supfiction a écrit : ↑11 déc. 23, 11:09
Je sens poindre le procès du cinéma français.
On est en plein dedans. Vivement les Cesars.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

Supfiction a écrit : 14 févr. 24, 18:36 On mélange quand même deux sujets desormais entre ce qui se passait devant la caméra et derrière la caméra.
Non.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par EliWallou »

AtCloseRange a écrit : 14 févr. 24, 18:15 C'est tout à fait dans la conversation de Judith Godrèche. Elle aborde la question de la représentation notamment dans sa propre série et la question de la critique (Télérama et les Cahiers nommément cités) par rapport au contenu des films (ceux de Jacquot ou Doillon entre autres).
Il me semble que le sujet essentiel et principal de la vidéo, comme le tweet précédent, c'est de mettre en avant des affaires d'aggressions sexuelles, de viols, de détournements de mineurs, de rapports de pouvoir et d'emprise dans le cinéma, de complaisance de la critique, avant tout du réel, pas des oeuvres en soi. Sur sa série, elle parle bien plus des problématique de tournage et de la façon de protéger les actrices, le contenu des oeuvres et leur interprétation étant tout à fait secondaires.

Donc, mélanger cela avec le sujet "Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé" pose un risque évident d'un confusionnisme plus que douteux, de laisser entendre qu'on penserait que ces affaires d'aggressions sexuelles relèveraient d'une moralisation douteuse ou d'un féminisme dévoyé.

Ou alors, au minimum, il faudrait contextualiser ce qu'on relaie, et expliquer en quoi cela s'inscrirait dans les questions de "Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé", pourquoi on le poste ici plutôt que dans un sujet qui serait voué à "MeToo" dans le cinéma.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

Judith Godrèche et Iris Brey parlent bien du problème lié aux oeuvres de Jacquot et de Doillon. Ce qui est évoqué c'est justement le contenu de leurs films, champions du cinéma de chambre pour la critique de l'époque. Parce qu'on découvre justement que le fameux fantasme transgressif représenté (des jeunes filles mineures "en couple" avec des quadras) pourrait finalement n'être qu'un prétexte pour ces cinéastes pour profiter de la situation. Jacquot ne s'en cache même pas depuis toujours en interview.
ça ne veut pas dire que la représentation d'un fantasme à l'écran cache à chaque fois un esprit dévoyé mais les exemples commencent à se multiplier et ça interroge.

Fabrice Luchini vient justement de dire ceci à Yann Barthès à propos de Rohmer pour rebondir sur ce débat.
Je pourrais dire que je ne vais pas ajouter du commentaire au commentaire. Ma position personnelle n’est pas d’une importance si grande pour que je le dise. Mais tous ces événements m’ont rappelé un truc. J’ai eu la chance de tourner avec Éric Rohmer. Il était le cinéaste des mecs qui tombaient amoureux des actrices. De merveilleuses femmes. Toute sa vie il est tombé amoureux des actrices, mais comme il était un génie de la sublimation, tout était virtuel et platonique. Ce qui fait que Rohmer a été le grand Marivaux contemporain et il n’a jamais eu envie de rendre concret la potentialité de son désir. Pour faire simple, Rohmer a toujours été platonique et aucune femme n’a été malheureuse. Je suis pour Éric Rohmer, je pense que le désir est fait pour être sublimé, surtout au cinéma et il n’y a pas à rentrer dans la réalité de ça.
Dernière modification par AtCloseRange le 15 févr. 24, 09:42, modifié 1 fois.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Boba Fett 69 »

Nestor Almendros a écrit : 14 févr. 24, 11:32

Il lui avait mis le grappin dessus ?


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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par EliWallou »

AtCloseRange a écrit : 14 févr. 24, 20:37 Parce qu'on découvre justement que le fameux fantasme transgressif représenté (des jeunes filles mineures "en couple" avec des quadras) pourrait finalement n'être qu'un prétexte pour ces cinéastes pour profiter de la situation. Jacquot ne s'en cache même pas depuis toujours en interview.
ça ne veut pas dire que la représentation d'un fantasme à l'écran cache à chaque fois un esprit dévoyé mais les exemples commencent à se multiplier et ça interroge.
Si ces affaires concernent des situations où le fantasme dans les films n'était "finalement n'être qu'un prétexte pour ces cinéastes pour profiter de la situation", mais que "ça ne veut pas dire que la représentation d'un fantasme à l'écran cache à chaque fois un esprit dévoyé", alors je vois d'autant moins ce que ces affaires viennent faire dans un sujet qui, comme rappelé, est là pour discuter, citer des exemples de "Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé".
Leur place serait alors dans "fantasme concrétisé" et pas dans "déni du fantasme" encore moins dans "féminisme dévoyé".

Sauf à dire que ton propos, en postant cela ici, était qu'en fait si, ce "fameux fantasme transgressif" n'est jamais (souvent) qu'un prétexte, et donc que tu te portes en faux avec l'intitulé du sujet, raison pour laquelle tu soutiens que cela devrait être discuté dans ce sujet ci ?

Mais en voyant de simple relais de vidéos Médiapart ou tweets ici, tu comprends qu'il est difficile d'interpréter cela, assez facile d'y voir un lien douteux établi entre "déni de fantasme… féminisme dévoyé" et "révélations d'aggressions sexuelles".
Ton message ajoute "Merci Judith" donc on peut comprendre que ton propos n'est pas de faire un tel lien, mais ça ne permet pas vraiment de voir le lien que tu établis avec ce sujet non plus.

Tu as l'air bien sûr de toi, moi pas forcément, mais la question me semble suffisamment sérieuse pour qu'on ne traite pas ça à la légère, que l'on clarifie, que les modos y réfléchissent et se prononcent, bref que ce ne soit pas simplement laissé dans le flou et la libre interprétation avec un gros potentiel de confusion / ambiguité. D'autant plus alors qu'il me semblait que le rappel récent à la page 1 du sujet venait clarifier cela.
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