4.14- Letter of the Law
Réalisation : Charles S. Dubin
Scénario : Donn Mullally
Guest Star : James Best & Simon Oakland
Première diffusion 22/12/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 4/10
Le Pitch : Curt Wesley (James Best) a autrefois été accusé d’un vol ferroviaire et a écopé suite à ça de plusieurs années de prison. Malgré encore quelques doutes en suspension et l’argent dérobé toujours volatilisé, la justice, grâce à l’insistance de Garth, le libère sur parole ; le voici de retour auprès de sa charmante épouse. Mais Charles Sanders (Simon Oakland), le détective des chemins de fer qui continue à croire en sa culpabilité, le surveille de près, attendant la moindre erreur de sa part pour le faire emprisonner à nouveau. Lorsque Curt se voit accuser d’un second vol, Ryker va mener l’enquête de son côté…
Mon avis : Au générique, Charles S. Dubin, réalisateur du superbe The Laramie Road peu de temps avant, et surtout Donn Mullally, scénariste qui ne signera que six épisodes du Virginien mais qui avait prouvé son immense talent et sa remarquable sûreté d’écriture durant les deux premières saisons avec le magnifique Impasse (avec Eddie Albert), le curieux et réjouissant The Money Cage (avec Steve Forrest), le mémorable Siege (avec Philip Carey) - à ce jour toujours l’un des plus grands épisodes de la série -, et enfin The Invaders (avec Ed Begley) dont le scénario était un modèle d’intelligence et de rigueur. Tout ça pour dire que malgré des auteurs doués et des comédiens qui n’ont presque rien à se reprocher (James Best a pourtant assez de mal à me convaincre), Letter of the Law est une sacrée douche froide faute principalement à une histoire invraisemblable, tirée par les cheveux, mélodramatique, larmoyante et au final peu captivante. Le postulat de départ était pourtant intrigant, même si d’emblée assez peu crédible, plus proche d’une intrigue de film noir que d’un récit westernien. Le juge et sa nièce doutant de la culpabilité de Curt, un jeune homme condamné pour un vol ferroviaire, se rendent chez le gouverneur pour le convaincre du manque de preuves ayant amené ce verdict de deux ans d’emprisonnement.
Comme par hasard, alors que le Virginien s’en retourne à Shiloh par le train, il assiste à un cambriolage par un homme qui va être tué lors de la poursuite qui s’ensuit et qui, tiraillé par sa conscience, va confesser en mourant être le coupable du vol dont était accusé le prisonnier dont on parle juste avant. Même si le butin n’a jamais été retrouvé, le gouverneur est obligé de convenir que de laisser Curt enfermé plus longtemps ne serait pas très juste il le libère donc sur parole. Curt rentre donc chez lui aux environs de Medicine Bow rejoindre son épouse qui est évidemment aux anges d’avoir retrouvé son mari bien plus tôt que prévu. Tout pourrait aller pour le mieux si un détective des chemins de fer ne venait pas s’en mêler en harcelant le couple ; effectivement, il continue à croire dur comme fer à la culpabilité de Curt, tout comme son bras droit dont on apprendra plus tard qu’il est secrètement amoureux de la femme de l’homme qu’il dit être coupable (tiens, tiens, ça pourrait bien l’arranger !) Les deux hommes vont alors tout mettre en œuvre pour lui faire commettre une erreur leur permettant de l’emprisonner à nouveau... et pouvoir éventuellement mettre la main sur le butin volatilisé et sur la femme esseulée. Ils vont aller jusqu'à organiser une mise en scène qui ferait penser que Curt est à nouveau à l’origine d’un cambriolage qui vient de se dérouler à bord d’un train ; en effet on retrouve son manteau sur les lieux du méfait !
Je pense que vous avez déjà compris à la lecture de cette description du scénario pourquoi je parlais d’emblée d’histoire invraisemblable et tirée par les cheveux. Ca aurait pu très bien passer sauf que la suspension d’incrédulité ne fonctionne pas vraiment, les auteurs se prenant bien trop au sérieux, ce qui est en totale contradiction avec ces ficelles vraiment trop grosses mises en avant et qui a pour résultat de ne pas parvenir à nous intéresser plus avant à ce qui se déroule sous nos yeux. Dommage car James Drury tout comme Clu Gulager font ce qu’ils peuvent et plutôt bien, ainsi que les Guest Stars et notamment Simon Okaland et James Best, tous deux bien connus des cinéphiles, le premier jouant par exemple le policier qui se fait chahuter tout au long de West Side Story de Robert Wise ou encore le médecin qui explique la personnalité de Norman Bates à la fin de Psychose d'Alfred Hitchcock, le second étant entre autre l’un des amis du Billy le Kid interprété par Paul Newman dans Le Gaucher (The Left-Handed Gun) d’Arthur Penn. Bref, malgré beaucoup de talent au sein des participants à cet épisode, qu’ils soient techniciens ou artistes, l’on décroche assez vite et le suspens mis en place à du mal à nous faire reprendre pied dans le récit. Pour la petite histoire des protagonistes de la série, au cours de cet épisode on apprendra que Ryker - qui sera celui qui résoudra toute l'affaire - n’était âgé que de deux ans lorsque son père mourut. Quoiqu'il en soit, malgré toute la bonne volonté du monde, le spectateur n’en aura alors plus que faire d’autant qu’un élément psychologique un peu lourdingue viendra s’ajouter pour gâter encore plus le tout, s'avérant que l’obsession et l’acharnement du détective proviendrait d’un fait marquant durant sa prime jeunesse. L’explication de cette sorte de démence est quasiment grand-guignolesque comme j’ai pu le lire par ailleurs.
Trop d’excès et d’invraisemblance font que Letter of the Law est plus fatigant que réellement passionnant. Dommage au vu de ce qui avait été mis en place, aux hommes talentueux qui y ont participé, et aux quelques paysages très bien utilisés. Nous n'aurons même pas eu pour nous consoler le charme d'une actrice, une longue présence de Lee J. Cobb, une petite pointe d'humour, quelque fantaisie que ce soit... pas même la traditionnelle chanson accompagnée à la guitare par Randy... que cependant certains ne regretteront pas. Pas honteux mais très peu mémorable.
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