l'assaut des jeunes loups (Hornests nest - 1970)
Durant la seconde mondiale, la population d'un petite village italien qui refusait d'indiquer où se trouver les résistants est fusillé par les troupes allemandes. Seul une poignée enfants ont échappé au massacre. Ils profitent d'avoir sauvé un parachutiste américain, lui aussi unique survivant de son unité, pour lui demander de les aider à se venger.
Un film de guerre de 1970 où Rock Hudson entraîne des enfants de 10-14 ans à tuer des nazis, voilà qui fait craindre le pire. Et bien au final, c'est vraiment pas mal du tout.
C'est qu'il ne faut pas oublier que le film est inspiré (sans doute librement) d'une histoire vraie) et que Phil Karlson n'est jamais meilleur que dans ce genre d'histoire où il prend à coeur d'être le plus intègre possible.
Loin d'être risible, kitsch ou bis, le film surprend par son traitement réaliste qui tente d'être le plus crédible dans les comportements de ses personnages. Nous sommes en pleine guerre, dans une période charnière du conflit, et la population a déjà beaucoup souffert. Pas étonnant que des jeunes enfants cherchent à se comporter comme des adultes tout en restant pathétiquement puéril sur de nombreux points comme il n'est pas surprenant que l'infirmière cherche à collaborer avec l'occupant. On peut avancer que les protagonistes ne sont absolument pas héroïques ou valeureux. Le leader de la troupe d'enfant est par exemple totalement névrosé par son âge et ce qu'il a traversé. Son désir de vengeance l'aveugle au point de le pousser à commettre de nombreux actes choquant comme laisser des résistants se faire tuer par la gestapo, à tenter de violer une femme, à faire échouer une opération militaire primordiale et même à abattre un enfant qui se trouve dans sa ligne de mire ! En face de ça, Rock Hudson n'est pas vraiment plus reluisant, n'hésitant pas sans le moindre scrupule pas à utiliser les enfants pour sa mission ou à vouloir abandonner les plus faibles sur le bord de la route (même si lui agit de manière moins personnel, on voit qu'il sait que la guerre est de base injuste et n'a donc pas de honte à user de méthodes peu humanistes pour arriver à ses fins).
Evidément vu le sujet, Karlson ne peut pas non plus aller jusqu'au bout des choses et doit faire plusieurs concessions mais il s'en sort tout de même avec les honneurs à mon goût (et je pense que la censure a donné quelques coups de ciseaux aussi). Un tel film serait inimaginable à notre époque d'ailleurs.
Par ailleurs, la réalisation est vraiment carrée. C'est bien rythmé, sans fioriture, bien construit avec une mise en scène efficace et précise quand il faut et d'autres moments plus calmes et sobre (l'ouverture parvient à rester élégante malgré ce qu'on y voit).
C'est pas si mal que ça en fait. Le problème vient des 2 sous-intrigues (l'infirmière et son cancer hypothétique et le bébé malade) dont il aurait été plus judicieux de réunir en un seul cas. En l'état, ça penche du coup beaucoup trop vers le mélodrame et le démonstratif pas très fin dans l'opposition des caractère qui commettent ainsi chacun une erreur d'appréciation.Supfiction a écrit : Les blouses blanches / The Young Doctors (1961) est une sorte de mélodrame hospitalier sur fond de rivalité générationnelle entre un jeune médecin incarné par un très convaincant Ben Gazzara et son responsable, le vieux et plutôt rigide Frédéric March, attaché aux anciennes méthodes.
La romance entre Ben Gazzara et la charmante Ina Balin (jeune infirmière) est assez réussie et donne un peu d'air à ce film dont la mise en scène est assez statique le reste du temps. En effet, la partie hospitalière, sans rythme, son jargon spécifique et ses choix cornéliens (tumeur bénigne ou maligne ? Opérer ou ne pas opérer ?..) n'est pas très prenante à moins d'être particulièrement amateur de ce type de productions, un sous-genre en soi dont les héritiers sont les séries Urgences ou Docteur House (il y a un peu de ça ici), ce qui n'a jamais été mon cas.
Karlson est bien plus à l'aise et convainquant quand il opte pour un style très documentaire qui semble être filmer en parti dans un vrai hôpital avec une volonté d'être réaliste et crédible dans les gestes effectués. J'aime beaucoup à ce titre la simplicité et le style du premier tiers, quelque chose de très dépouillé, volontairement banal et sans éclat. Après ça se gâte un peu mais quelques moments relève le niveau.