HollywoodClassic a écrit :Le code Hays, c'est un débat. Mais le problème c'est qu'aujourd'hui il n'y a plus de censure, mais des classifications.
Pour ma part, je me fiche un peu de savoir si le film est pré-code ou pas. Je veux voir un bon film. Si c'est un pré-code et un bon film tant mieux. Mais bon on reconnaîtra tous que la période du code Hays a quand même été une période bénéfique pour le cinéma US et que le code n'a pas gêné tant que ça l'expression cinématographique, sachant qu'il était parfois bien peu respecté que ce soit dans les films de gangster de Bogart, Cagney etc ou dans le fameux "le facteur sonne toujours deux fois" avec Lana Turner et combien d'autres ...
Tout ce que tu dis est exact mais il y a quand même un ton pre-Code. Ce qui d'ailleurs ne donne pas nécessairement que de bons films. Et comme l'explique fort bien le papier de Libé, les libertés prises alors étaient parfois au moins aussi rétrogrades que certaines niaiseries imposées par le "bon ton" (pour simplifier à l'extrême : entre d'un côté la femme facile en nuisette ou la nunuche au foyer...).
Heureusement, les censeurs ont souvent eu de la peau de sauc' sur les carreaux (cf l'incroyable catalogue de perversions de
Péché mortel). Et l'âge d'or du film de gangsters qui démarre quasiment pile après l'instauration du Code. Même si il fallait obligatoirement que le méchant soit puni à la fin et si possible de la façon la plus édifiante, comme dans
Les anges aux figures sales avec l'attitude rédemptrice de Cagney au moment de griller (ceci dit, une belle idée scénaristique) ou
Les fantastiques années 20 où il meurt... sur les marches d'une église.
Et puis la censure aura décuplé l'imagination fertile (et/ou perverse) des plus grands : Preminger, Hawks, Hitchcock... et le maître absolu, Lubitsch, le seul capable, selon Wilder, d'en laisser deviner bien davantage avec une porte fermée que d'autres avec une braguette ouverte.
En fait, c'est surtout après la guerre que le changement va se faire réellement sentir. Les films deviennent plus durs, plus réalistes et bien moins préchi-précha... avant la nouvelle période de censure du maccarthisme prônant (entre autre) le retour aux saines valeurs républicaines.