Jeremy Fox a écrit :Dans la même veine que les deux que tu viens de voir
Pas tout à fait, à mon sens, puisque Hannah et ses soeurs, chef d'oeuvre d'observation psychologique, est moins centré sur le personnage d'Allen qu'Annie Hall et Manhattan, moins introspectif, et plus ouvert sur d'autres personnages/personnalités. C'est ce qui en fait d'ailleurs toute la saveur.
Monk, je te conseille aussi le fabuleux Crime et délits (mon Woody préféré), si tu ne l'as pas déjà vu.
Comédie gentillette où le duo Dean Martin /Jerry Lewis essuie les plâtres de leur tandem dans un des premiers films du duo. Alors forcement ça se cherche pas mal, Martin a tout compris à la vie et ne fait pas grand chose à part là où il est génial, le sourire en coin, l'air nonchalant et deux trois chansons pour faire rêver la ménagère yankee. Lewis en revanche expérimente et n'est pas encore au point (en attendant la période 60's). Il est certes irrésistible le temps d'une poignée de scènes notamment celle Chaplinesque du combat de boxe mais sa voix en trompette et ses mimiques de môme de 8 ans peuvent (j'ose l'avouer) lasser voir énerver (en tout cas sur ce film-ci). Sailor Beware se laisse regarder avec plaisir à l'instar d'un (bon) film avec Elvis à savoir une absente délibérée de mise en scène (plans moyens pour les discussions, plans larges pour les gags et gros plans pour baisers et/ou grimaces), des comédiens en roue libre (cf. la tête au fond de Dean Martin pendant la combat de boxe à se fendre la gueule) et 1h30 passant tranquillement (même si deux trois loooongs gags sont assez laborieux).
Reste que c'est le deuxième film du duo (après Pardners) que je découvre et pour le moment rien de particulier ne vient m'expliquer pourquoi ce tandem a connu à si gros succès. Mais on me souffle dans mon oreillette que Artists and Models de Frank Tashlin est considéré comme une vraie réussite... wait and see.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
2 excellenst westerns atypiques: L'attaque de la malle poste de Henry Hathaway et Duel dans la Sierra de George Sherman.
Le Hathaway est un huit-clos particulièrement efficasse, avec des personnages non linéaires et interessants. 4 bandits fraichement évadés attendent la diligence pour voler sa cargaison d'or. Tyrone Powel joue un muletier qui fait ce metier contraint et forcé. Il n'attend qu'une chose: avoir fini sa période d'apprentisssage pour retourner à la ville. Ce n'est pas un battant, ni un dur. Susan Hayward est là, elle aussi, contrainte et forcée, mais doit repartir avec la diligence du lendemain, et la situation ne lui convient pas du tout. Elle est forte et déterminée. Mais arrivent un groupe de hors la loi mal associés qui tue le responsable et prennent en otage Power et Hayward (et un bébé) pour la nuit. Le "chef" est Hugh Marlowe, qui campe un personnage ambivalent, propre, éduqué, respectueux mais passablement violent. L'autre "chef" (ou celui qui aimerait bien l'être) est l'aussi excellent Jack Elam, qui, lui, campe un vrai taré à qui je ne confierais pas la grand mère de mes voisins à garder. Power essaye de sauver des vies, y compris la sienne en faisant des compromis; Hayward se retrouve indécise entre l'héroïsme dicté par son fort caractère et la soumission dictée par son instinct de survie. Nous avons donc un couple de gens ordinaires qui essayent de trouver les meilleurs compromis pour survivre face à une menace imprécise mais bien réelle, essayant de s'enfuir discrètement plutôt que de tenter un combat sans doute perdu d'avance. Ce qui fera pencher la balance est l'inatendu, ce moment que personne n'attendait, où tout le monde tourne la tête et où il faut agir, vite et jusqu'au bout, ou mourrir. L'étude est cohérente, de bout en bout, lorgnant vers le film noir (des personnages lambda qui ne se retrouvent au mauvais endroit au mauvais moment, quand le mal frappe.)
La mise en scène est précise, sèche comme j'aime et n'épargne rien. Quand c'est violent, c'est violent; quand c'est tendu, c'est tendu. Du très beau boulot, très efficasse.
Je garde !
Le Sherman raconte l'histoire d'un tueur qui cherche à se faire oublier, à qui ont confie une mission fort bien rémunérée et sans duel à l'arrivée: retrouver le frère d'un riche entrepeneur, disparu depuis 10 ans. Mission pour laquelle ses prédécesseurs ont laissé la vie. Commence alors ce qui ressemble à une enquète policière à travers le Mexique, de villes en villes, à la recherche de témoignages et de documents. Le mystère autour du disparu s'épaissi au fur et à mesure qu'il s'en rapproche. Tout ça est très bien géré, on suit l'enquète avec beaucoup d'interet, curieux de voir si le film tiendra une fois les révélations faites, ce qui est le cas, pour notre plus grand plaisir. Même si je ne suis pas toujours pleinement convaincu de certains comportements (le film se doit d'éviter tout cynisme et rester propre), l'histoire se tient jusqu'au bout.
Sherman délivre un très beau boulot, sans temps morts, concentré sur ses objectifs. Les paysages sont très bien mis en valeur, et on a même droit à quelques scènes fortes qui font de ce film une série B+ recommandable.
Je garde aussi !
Rick Blaine a écrit :Deux avis qui me font bien plaisir!!
A moi aussi ( ) parce que j'ai pris un bon pied dans les deux cas
J'ai réalisé que j'avais un autre Sherman en stock: La fille de la prairie, qui sera sans aucun doute mon prochain western.
Rick Blaine a écrit :
C'est un film très agréable. Un petit cran en dessous de Duel dans la Sierra selon moi mais franchement bon.
Tu avais vu Tomahawk du même Sherman?
monk a écrit :
J'ai réalisé que j'avais un autre Sherman en stock: La fille de la prairie, qui sera sans aucun doute mon prochain western.
C'est un film très agréable. Un petit cran en dessous de Duel dans la Sierra selon moi mais franchement bon.
Tu avais vu Tomahawk du même Sherman?
Il est wishlisté depuis un moment, mais j'ai parfois du mal à passer à la caisse pour un DVD à 17€, alors ça traine. mais j'y pense (d'autant que je l'avais wishlisté, sans rapport avec Sherman, mais une fois que j'aurais vu 2 ou 3 films du bonhomme, ça devrait suivre rapidement !)
Rick Blaine a écrit :
C'est un film très agréable. Un petit cran en dessous de Duel dans la Sierra selon moi mais franchement bon.
Tu avais vu Tomahawk du même Sherman?
Il est wishlisté depuis un moment, mais j'ai parfois du mal à passer à la caisse pour un DVD à 17€, alors ça traine. mais j'y pense (d'autant que je l'avais wishlisté, sans rapport avec Sherman, mais une fois que j'aurais vu 2 ou 3 films du bonhomme, ça devrait suivre rapidement !)
Tomahawk et bien d'autres sont au prix de 8,99 à la Fnac.
Voilà un film qui cache bien son jeu. D'abord on croit à un film sur Calamity Jane. Ensuite on découvre que le titre originale l'affuble d'un side kick (pour y aller un peu fort, hein, volontairement) et après, on se rend compte que c'est Sam Bass le sujet principal du film !
Mais ça ne s'arrête pas là: ça commence vraiment léger, avec un Howard Duff qui traîne son sourire désolé dans une chemise trop propre devant une Yvonne DeCarlo vraiment sympa et là aussi, très propre sur elle. Il y a quelques années, j'aurais enterré le film dès le premier quart d'heure. Mais j'aime le western classique, et ça ne me gène plus. Et j'ai bien raison, parce que l'histoire est vraiment magnifique dans tout ce qu'elle a de tragique et de désespérée. Le bon Sam Bass a beau être un bon gars, venu pour vivre en paix, il ne se laisse pas faire et le monde qui l'entoure fera tout son possible pour l'écraser, lui et ses quelques amis qui ont cru en lui. C'est une descente aux enfer vertigineuse, très prenante, gérée sans temps mort et avec ce qu'il faut de forme.
Très belle surprise, que je garde, bien sur.