Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Rockatansky »

Le truc vraiment chiant du départ de nolan, ça va être le retour de Robin :(
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Barry Egan
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Barry Egan »

Cinquième fois hier pour ce film qui décidément me procure toujours autant de plaisir. Bon, c'est vrai, le scénario est incohérent, les méchants sont caractérisés n'importe comment et Alicia Silverstone a les lèvres tordues, mais le second degré totalement assumé, les plans fétichistes sur les costumes et les décors foisonnants de détails et de couleurs me fascinent toujours autant. Et puis je dois admettre que j'aime bien le subplot avec Alfred, que Michaet Gough incarne à la perfection (et surjoue avec dignité).

Ces décors entièrement "de studio" me semblent être le dernier exemple d'une "fictionnalité" de l'univers BD revendiquée dès le premier "Batman" de Burton. La première série des "Superman"avec Christopher Reeve partage avec les films qui ont suivi "Batman & Robin" cet aspect "plein air" qui rend le truc moins ouvertement fantaisiste (je pense qu'il n'y a que les scènes extraterrestres de "Thor" qui partagent l'approche studio des "Batman" 80-90). Il y a donc plus que la structure narrative du premier "Superman" qui ait été reprise dans tous les films de superhéros des années 2000, et si je ne conteste pas l'efficacité du schéma narratif, je suis moins convaincu de l'abandon du tournage en studio, qui permettait de camoufler partiellement le caractère on ne peut plus répétitif des intrigues.

Parce que sur ce "Batman & Robin', l'histoire on s'en fout pas mal justement, et c'est grâce aux designers qui ont mis tout le paquet sur les décors, les costumes, les gadgets, au directeur de la photo qui y va fond sur les couleurs hystériques et au monteur qui abuse de plans en diagonale et de cuts fluides et bondissants, une approche on ne peut plus différente de celle de Nolan le Barbare.

Concernant les acteurs, hormis Michael Gough déjà cité, que dire de la formidable désinvolture de Clooney, de Schwarzenegger qui s'amuse comme un gamin à congeler tout ce qui bouge et à répéter la même réplique toutes les trois minutes, de Uma Thurman qui sabote volontairement sa carrière hollywoodienne ? Chris O'Donnell essaie de garder le même ton que dans "Batman Forever" sans y parvenir et Alicia Silverstone a l'air de ne pas comprendre dans quoi elle s'est engagée et interprète son personnage sans nuances ni détachement. Le point commun dans tout ça, c'est que toutes ces performances sont absolument sincères, saisies sur le vif, le tour de force étant de prendre ce kaléidoscope de jeux disparates, de le soumettre entièrement aux décors écrasants, aux bruitages ridicules, à l'absence totale de suspense, et d'en extraire une fiction tellement grotesque qu'elle en devient attachante. Paradoxalement, parce que le film a été financé sans limites, conçu et tourné dans la précipitation en studio sous la contrainte d'étude de marchés et sous le regard de producteurs avides, il transpire de franchise et d'exubérance. Tout le monde s'est vu trop beau, tout le monde croyait avoir trouvé la formule parfaite avec le "Batman" précédent, et dans l'enthousiasme, tout le monde a créé ce monument de kitsch qui serait irréalisable aujourd'hui ; Hollywood, malheureusement, a ouvert les yeux.

Pour toutes ces raisons, "Batman & Robin" ne peut pas être considéré comme "le pire film de tous les temps" comme on peut l'entendre un peu partout ou le lire sur la toile. Trop parfait techniquement, trop recherché esthétiquement, l'aspect comédie est trop clairement assumé. On aime ou on aime pas, mais on peut pas dénigrer l'effort pour achever cette production "over the top" dans tous ses aspects.
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Demi-Lune
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Demi-Lune »

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Batman & Robin et Schweppes, même combat.

Le temps aidant, les langues se délient au sujet de Batman & Robin, les coming-out fleurissent. :lol: Sans aller jusqu'à ta réhabilitation, Dirk, c'est un film pour lequel j'ai aussi une certaine affection... une affection vicieuse car j'y vois un authentique plaisir coupable. J'ai longtemps maudit Schumacher de s'être livré à cette pantalonnade débilitante aux allures de chewing-gum XXL. Mais pris au énième degré (je ne vois pas comment c'est possible autrement), son film cultive la nullité avec une telle abnégation, dans des largeurs tellement grandiloquentes, que ça en devient effectivement un grand moment "autre", à la fois galvanisant et épuisant. Le genre de film qui donnerait une crise d'apoplexie à AtCloseRange tant l'abrutissement est quasiment érigé en credo, pour un monument de boursouflure loufoque et friquée sans grande équivalence. Balèze.
Attendre fébrilement la prochaine punchline débile de Freeze (avec ou sans pantoufles à tête d'ours polaire) ou la réplique lourde de sous-entendus sexuels d'Uma (avec ou sans ses deux croissants cachés dans ses cheveux), savourer ce moment suprême où Clooney sort sa Batcard de crédit et fout un vent à ce péteux de Robin, ou être halluciné par le jusqu'au-boutisme kitsch de Schumacher, avec toute l'esthétique discothèque fluo qui dégueule de partout, les décors dégénérés, les zooms nanardesques (ah, les culs moulés dès le générique) et les plans cadrés par un tordu : seulement quelques uns des plaisirs déviants que me procurent ce film d'un mauvais goût et d'une hystérie poussés à un point hypnotique.

En tout cas je reste encore abasourdi que Hollywood ait pu engendrer sans broncher une telle... chose. C'est nul, mais la cohérence dans l'approche pop de l'univers BD (à quoi bon vouloir rationaliser ce qui est invraisemblable ?*), ou l'affirmation surchargée des ambitions esthétiques, font de Batman & Robin un désastre quand même culotté.
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Dunn »

Anecdote people mais Alicia avait pris du poids avant le tournage,du coup les costumes ont dû être retouché au point qu'elle fût même doublé pour certains plans (peut être même celui de DL :fiou: ).
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AtCloseRange
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :Image
Batman & Robin et Schweppes, même combat.

Le temps aidant, les langues se délient au sujet de Batman & Robin, les coming-out fleurissent. :lol: Sans aller jusqu'à ta réhabilitation, Dirk, c'est un film pour lequel j'ai aussi une certaine affection... une affection vicieuse car j'y vois un authentique plaisir coupable. J'ai longtemps maudit Schumacher de s'être livré à cette pantalonnade débilitante aux allures de chewing-gum XXL. Mais pris au énième degré (je ne vois pas comment c'est possible autrement), son film cultive la nullité avec une telle abnégation, dans des largeurs tellement grandiloquentes, que ça en devient effectivement un grand moment "autre", à la fois galvanisant et épuisant. Le genre de film qui donnerait une crise d'apoplexie à AtCloseRange tant l'abrutissement est quasiment érigé en credo, pour un monument de boursouflure loufoque et friquée sans grande équivalence. Balèze.
Attendre fébrilement la prochaine punchline débile de Freeze (avec ou sans pantoufles à tête d'ours polaire) ou la réplique lourde de sous-entendus sexuels d'Uma (avec ou sans ses deux croissants cachés dans ses cheveux), savourer ce moment suprême où Clooney sort sa Batcard de crédit et fout un vent à ce péteux de Robin, ou être halluciné par le jusqu'au-boutisme kitsch de Schumacher, avec toute l'esthétique discothèque fluo qui dégueule de partout, les décors dégénérés, les zooms nanardesques (ah, les culs moulés dès le générique) et les plans cadrés par un tordu : seulement quelques uns des plaisirs déviants que me procurent ce film d'un mauvais goût et d'une hystérie poussés à un point hypnotique.

En tout cas je reste encore abasourdi que Hollywood ait pu engendrer sans broncher une telle... chose. C'est nul, mais la cohérence dans l'approche pop de l'univers BD (à quoi bon vouloir rationaliser ce qui est invraisemblable ?*), ou l'affirmation surchargée des ambitions esthétiques, font de Batman & Robin un désastre quand même culotté.
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Les langues se délient parce que l'air du temps pardonne tout. "C'est nul mais...". Bientôt Max Pécas réhabilité à ce rythme.
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Demi-Lune »

C'est toujours mieux que Danger Diabolik.
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :C'est toujours mieux que Danger Diabolik.
La différence (fondamentale), c'est qu'il y a beaucoup de cinéphiles qui considèrent le Bava comme un grand film. Ce Batman n'est considéré au mieux que comme un nanar divertissant. Ce n'est vraiment pas la même chose.
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Demi-Lune
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Demi-Lune »

AtCloseRange a écrit :Ce Batman n'est considéré au mieux que comme un nanar divertissant.
Ah bah voilà ! :)
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Outerlimits »

Aïe, pour moi un beau monument de vulgarité totale, et dont le côté ringard et grossier saute de plus en plus aux yeux avec l'âge.
Les costumes moulants mettant l'accent sur les engins des personnages principaux : je doute que ce soit du kitsch volontaire, assumé et voulu à l'époque, et je trouve cela presqu'encore plus grave. :shock: :lol:
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Barry Egan »

Demi-Lune a écrit :Le temps aidant, les langues se délient au sujet de Batman & Robin, les coming-out fleurissent. :lol: Sans aller jusqu'à ta réhabilitation, Dirk, c'est un film pour lequel j'ai aussi une certaine affection... une affection vicieuse car j'y vois un authentique plaisir coupable.
La notion de culpabilité m'échappe totalement. J'y vois juste un plaisir. Bon, on est d'accord, c'est pas le film du siècle, mais pas la bouse vomie ci et là. Quand je lis les commentaires du style "c'est nul", je suis choqué, car la série et le film sixties, à l'humour similaire, n'attirent pas autant les foudres des guérilleros du Dark Knight. On met ça sur les ravages du temps, à une époque où la vie était moins dure et où on pouvait se permettre de déconner, et on pousse l'ordure discrètement sous le tapis. On admet pas qu'on aime ce film parce qu'il est sorti dans les années 90, l'ère par excellence de la sobriété revendiquée. Mais je suis sûr qu'en fait, les trois quarts des détracteurs de ce film se le matent parfois en cachette :uhuh:
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Outerlimits »

Dirk Diggler a écrit :
Demi-Lune a écrit :Le temps aidant, les langues se délient au sujet de Batman & Robin, les coming-out fleurissent. :lol: Sans aller jusqu'à ta réhabilitation, Dirk, c'est un film pour lequel j'ai aussi une certaine affection... une affection vicieuse car j'y vois un authentique plaisir coupable.
La notion de culpabilité m'échappe totalement. J'y vois juste un plaisir. Bon, on est d'accord, c'est pas le film du siècle, mais pas la bouse vomie ci et là. Quand je lis les commentaires du style "c'est nul", je suis choqué, car la série et le film sixties, à l'humour similaire, n'attirent pas autant les foudres des guérilleros du Dark Knight. On met ça sur les ravages du temps, à une époque où la vie était moins dure et où on pouvait se permettre de déconner, et on pousse l'ordure discrètement sous le tapis. On admet pas qu'on aime ce film parce qu'il est sorti dans les années 90, l'ère par excellence de la sobriété revendiquée. Mais je suis sûr qu'en fait, les trois quarts des détracteurs de ce film se le matent parfois en cachette :uhuh:
Je peux t'affirmer que ça n'est pas mon cas. En "plaisir coupable" je préfère quand même largement "Speed 2" où je prend à chaque fois mon pied. :lol:
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Barry Egan »

Outerlimits a écrit :Je peux t'affirmer que ça n'est pas mon cas.
Tu peux, tu peux :fiou:
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par hellrick »

Dirk Diggler a écrit :
Demi-Lune a écrit :Le temps aidant, les langues se délient au sujet de Batman & Robin, les coming-out fleurissent. :lol: Sans aller jusqu'à ta réhabilitation, Dirk, c'est un film pour lequel j'ai aussi une certaine affection... une affection vicieuse car j'y vois un authentique plaisir coupable.
La notion de culpabilité m'échappe totalement. J'y vois juste un plaisir. Bon, on est d'accord, c'est pas le film du siècle, mais pas la bouse vomie ci et là. Quand je lis les commentaires du style "c'est nul", je suis choqué, car la série et le film sixties, à l'humour similaire, n'attirent pas autant les foudres des guérilleros du Dark Knight. On met ça sur les ravages du temps, à une époque où la vie était moins dure et où on pouvait se permettre de déconner, et on pousse l'ordure discrètement sous le tapis. On admet pas qu'on aime ce film parce qu'il est sorti dans les années 90, l'ère par excellence de la sobriété revendiquée. Mais je suis sûr qu'en fait, les trois quarts des détracteurs de ce film se le matent parfois en cachette :uhuh:
Je suis avec toi, j'ai toujours trouvé ce film très fun et sans la moindre culpabilité je me le regarde de temps en temps avec plaisir :D
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Outerlimits »

'xcusez-moi j'avais pas trop envie d'ouvrir un topic sur la série "Batman" dans la rublique "série tv", mais "Batman forever" et, plus encore, "Batman et Robin" cherchant apparemment de se rapprocher le plus du kitsch débridé de la série d'époque, je vous montre ici des extraits de réactions de télespectateurs et professionnels de la télévison (merci à Franck à ce propos) quand le seul double-épisode fut diffusé dans l'unique émission "Les 7 portes" de Guy Lux (émission qui préfigura "La une est à vous/Samedi est à vous" mais qui fut un tolé, si bien que l'expérience ne fut pas reconduite), le 29 avril 67.

Pour la petite histoire de Batman-la série en France :
C'est dans "Les sept portes" que la série 'Batman' fut diffusée la 1ère fois, mais de façon pour le moins succincte : 1 seul (double) épisode diffusé à cette occasion !.. (aucune diffusion ensuite de la série pendant 17 ans)
Il faudra en effet attendre 1984 pour que 'Batman' soit à nouveau visible, sur Canal+, pour les 2 première saisons, la 1ère conservant le doublage d'origine de 1967 qui servit donc sur le petit écran pour l'unique épisode diffusé cette année-là.
la vague de protestation qui fit cet épisode à l'époque rendit en effet la série invisible presque 20 ans durant.


Voici les commentaires de Télé 7 jours suite à la diffusion de l'épisode dans l'émission, où suite à l'annonce de la diffusion de la série dans cette émission, ainsi que la réputation qui le précédait en France avec son arrivée dans nos contrées :


Non à Batman !

Comment l’O.R.T.F peut-elle permettre la diffusion de « Batman », qui ne peut, si elle s’adresse à des adultes, distraire que des arriérés mentaux ? Si elle est destinée aux jeunes, c’est un crime purement et simplement. Les images sont d’une telle horreur que les enfants américains en font des cauchemars. Qu’il vous plaise d’en rire Monsieur Thibau, c'est votre affaire ! Mais vous n’avez pas le droit d’imposer à des millions de téléspectateurs français – je précise : français – un tel film !
De M.C. CARDON
Paris XIVème.
NDLR : Ceci est la première réaction devant le projet de Guy Lux. Elle nous est parvenue avant la diffusion de la première séquence de « Batman ». Qu’en pensent les téléspectateurs qui l’auront vue ? La question est importante. Ecrivez-nous.

NOTA : cette lettre faisait référence à l’annonce (mais il a dû y en avoir plusieurs) de l’arrivée de Batman dans un précédent T7J, le héros semblait avoir une terrible réputation

Attention « Batman arrive » !

C’est un mâle qui répand – ou a répandu - la terreur outre Atlantique, outre-Manche, outre Quiévrain, outre-Alpes... « Batman » puisqu’il faut l’appeler par son surnom…
…Une préfiguration du James Bond de l’an 2000 en quelque sorte. – C’est de l’humour au second degré, prévient Guy Lux, qui le présentera aux téléspectateurs français lors de la « première » de sa nouvelle émission, intitulée « Sept portes » Une originale caricature de notre civilisation… (Rappel de la naissance de Batman en BD, triomphe de l’adaptation en film sur A.B.C , 30 millions d’américains devant 2 fois par semaine, objets dérivés, mésaventures des gamins qui ont voulu imiter leur héros…) Ce feuilleton est démoniaque se révoltèrent certains. Son influence est néfaste, pernicieuse, cauchemardesque.
C’est faux, répliquèrent d’autres. Il a fait découvrir aux adultes les bienfaits d’une nouvelle expression comique…
N’essayez pas d’imiter Batman, c’est hors de votre portée implore la TV anglaise…
C’en est trop, cette émission est nuisible selon les membres du conseil de la télé flamande.
Comment l’O.R.T.F. a-t-elle consenti à laisser diffuser une réalisation aussi controversée ?
Ce ne fut pas facile note Guy Lux. Longtemps ma proposition se heurta à un mur inébranlable. Puis, un jour, Jacques Thibau, directeur adjoint de la Télévision, accepta mon invitation à assister à un épisode de « Batman ». Il en rit encore.
Le producteur du « Palmarès » ne cache pas cependant sa curiosité, mitigée d’appréhension, de connaître la réaction de ses dix millions de témoins futurs :
Je prends ainsi le risque de compromettre ma nouvelle émission, « Les Sept portes » - à laquelle « Batman » est intégrée. Je l’assume volontiers. Avec passion…



Le commentaire intégral du critique de T7J à propos de l'émission "Les Sept portes" :

« Les Sept portes », de Guy Lux, l’autre samedi, offrait sept types d’émissions parmi lesquelles le public était invité à faire un choix. Celui-ci se porta, en majorité sur les séries américaines d’aventures, policières (« Incorruptibles », « Agents très spéciaux », « Batman ») et je crains fort qu’après les avoir absorbées coup sur coup, les plus « fans » parmi les « fans » d’Eliot Ness ou de Napoleon Solo aient trouvé la soirée un tantinet indigeste.
L’expérience peut être renouvelée. Mais selon moi, à deux conditions : Guy Lux devrait d’abord élargir l’éventail des émissions proposées (y inclure par exemple, du sport, de véritables variétés, une émission culturelle) ; ensuite offrir aux spectateurs non pas sept catégories isolées d’émissions, mais sept programmes types, sept menus établis à l’avance, centrés chacun sur une émission principale et dont les éléments seraient interchangeables (exemples : variétés, « incorruptibles », catch ; ou bien encore « Agents très spéciaux », culturelle ; etc.)
André Roche


Voilou pour cette parenthèse.
C'était juste pour préciser que les mentalités ont bien évoluées :lol: et que, ce qui était considéré à l'époque comme un outrage et un summum de "violence" est maintenant considéré comme quelque chose de complètement comique et décalé (que ce soit la série ou les Batman de Schumacher).

Pour plus de précisions, voilà les séries que proposaient "Les septs portes" en cette journée :

- Des Agents très spéciaux (Une nuit aux Caraïbes)
- Batman (L’Ombrelle de la mort)
- Le Titanic (jeu historique)
- Trois aspects du rire (Laurel et Hardy, Popov, Jacques Martin)
- Reportage (Le Proçès de Nuremberg)
- Déjà vu (Les Incorruptibles : M.Moon)
- Palmarès des chansons (Jacques Brel, extraits)
- Variétés (une trentaine de vedettes sont présentées aux téléspectateurs. Celles qui obtiennent le plus de suffrages interprètent une chanson entre les séquences)
Federico
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Re: Batman et Robin (Joel Schumacher - 1997)

Message par Federico »

Pas de coming out tardif ou de culpabilité plaisante en ce qui me concerne : ce Batman-là m'a toujours énormément amusé. Je comprends tout à fait que beaucoup l'aient considéré (et le considèreront peut-être à jamais) comme une grosse bouse tournée par un bourrin et c'est clair qu'il vaut mieux éviter de le comparer avec l'univers de Nolan qui ne joue pas dans la même catégorie. N'empêche, ce délire cartoon, ces jeux de mots foireux, l'hilarant Bane ("La planche à clous !")... Tout pour ravir quelqu'un qui comme moi a 12 ans d'âge mental. :D
C'est le Batman le plus proche de l'univers enfantin de la série TV des 60's, série que j'espère toujours voir un jour en DVD... :roll:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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