Mortelle Randonnée (Claude Miller - 1983)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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ex-beldvd man
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Re: Mortelle randonnée

Message par ex-beldvd man »

J’ai vu pour la première fois la version “longue” (vu et revu et rerevu la version TV, plus courte de 25min que j’ai chaque fois adoré) et bien je dois avouer que j’ai été déçu à la redécouverte (plus vu depuis 20 ans au moins) en Bluray. L’impression cruelle d’un manque de rythme. Dommage que la version que j’ai adorée ne soit plus disponible (j’ai un peu honte de dire ça).
Plusieurs scènes (dont la finale) tournées à Bruxelles et ces environs (le parking servant de dénouement a d’ailleurs été démoli il y a 5 ans (parking 58 à Bruxelles)
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shubby
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Re: Mortelle randonnée

Message par shubby »

ex-beldvd man a écrit : 5 nov. 22, 22:56 J’ai vu pour la première fois la version “longue” (vu et revu et rerevu la version TV, plus courte de 25min que j’ai chaque fois adoré) et bien je dois avouer que j’ai été déçu à la redécouverte (plus vu depuis 20 ans au moins) en Bluray. L’impression cruelle d’un manque de rythme. Dommage que la version que j’ai adorée ne soit plus disponible (j’ai un peu honte de dire ça).
Plusieurs scènes (dont la finale) tournées à Bruxelles et ces environs (le parking servant de dénouement a d’ailleurs été démoli il y a 5 ans (parking 58 à Bruxelles)
Je serais curieux de la voir, cette version courte. En effet le film patine un peu sur sa seconde moitié (rien de bien grave, mais oui), pour enfin parvenir à un long et beau final.

Maj : j'ai dû la voir en fait, cette version courte, mais ne m'en souviens pas bien.
Demi-Lune a écrit : 23 juil. 11, 16:56
Le problème c'est que la richesse analytique du film est contrebalancée par des choix qui, personnellement, me laissent quand même embarrassé.
Le premier, le plus important puisque toute la dramaturgie en découle, est selon moi l'incohérence du comportement de l'Oeil, dès le départ. Ce qui me dérange d'un point de vue scénaristique, c'est qu'au tout début, rien, absolument rien, ne justifie qu'il couvre les actes criminels d'une fille qu'il ne connaît que de photo

(...) Autre problème pour moi : le fait que Serrault s'exprime tout le temps à voix haute pour lui-même dans des lieux publics. C'est simple, l'effet à l'image ne fonctionne pas du tout.
Dès le départ, il observe par la fenêtre un type qui pète une vitre de la bagnole de sa patronne pour lui chouraver son vison. Il ne s'en offusque pas plus qu'il ne le dénonce. Il s'en amuse même étrangement.
C'est brillant : on tient le perso en qq secondes. Ca n'est pas une balance, il ne s'étonne de rien et on l'imagine même un peu dérangé, voire nihiliste quand après il cause à sa patronne de la marque de sa bagnole sans rien ajouter. Bon, il aide au scénario en nous révélant de facto que c'est bien sa caisse, mais ainsi on fait d'une pierre deux coups. Et donc on ne s'étonne pas le moins du monde qu'ensuite il lâche tout pour suivre la jolie coupable d'un crime. D'autant que le cadre du lac évoque à mort celui du Buffet froid de Blier, à savoir l'absurde à son plus haut niveau. On est en terrain connu.
On est aussi chez Brassens et ça c'est très plaisant - " Toi l'étranger qui sans façon, d'un air malheureux m'as souri lorsque les gendarmes m'ont pris etc".

Et il s'exprime à voix haute parce qu'il a un petit vélo qui tourne là-haut, clairement. On la referait maintenant, au lieu de causer mots croisés il ferait semblant de parler dans son kit mains-libres.

A part ça, Serrault m'avait manqué. C'est quand même un peu de la magie noire, le ciné.

(merci d'avoir déplacé mes commentaires sur le bon fil, sinon ^^)
Dernière modification par shubby le 13 nov. 22, 23:23, modifié 1 fois.
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innaperfekt_
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Re: Mortelle Randonnée (Claude Miller - 1983)

Message par innaperfekt_ »

Ça devient une belle habitude, les mots de Demi-Lune seront les miens. Y a effectivement des sorties de route qui m'ont quelque peu dérangées ici. Le film, en parfait road-movie, s'étale dans des actes parfois savoureux et parfois incohérents, voire ennuyeux. La partie avec Guy Marchand et Stéphane Audran à titre d'exemple semble légèrement désaxée en parallèle des aspects étranges et noirs des autres segments. J'ai parfois trop tendance à me rattacher au rationnel et les oeuvres allant trop vers l'énigmatique et l'onirisme m'effraient parfois. Si le film n'est souvent que ça, notamment dans un manque cruel de fondement et de raisons chez ses personnages, le final ramène à une réalité dure et bouleversante. La dernière image de Serrault dans le cimetière est saisissante.
shubby a écrit : 5 nov. 22, 22:13 Anticipe bizarrement Thelma et Louise par endroits, c'est marrant. Enfin, marrant... j'me comprends.
Oui, j'y ai aussi pensé, sauf qu'il y a une grande idée derrière les crimes de ces personnages, alors qu'ici, on ne saura jamais ce qui a réellement poussé Catherine Leiris a tué tous ces gens.
Restera tout de même un grand rôle féminin de femme libertaire, indépendante et insoumine, à l'instar d'une Mona dans Sans toit ni loi ou de Jeanne et Marie dans Messidor.
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